Lors de son dernier passage sur France2, Michèle Alliot-Marie actuellement au cœur d'une tourmente à cause de ses dernières vacances en Tunisie, n'a cessé de défendre son point de vue à coups d'approximations, de mensonges, de maladresses, révélant ainsi son peu de connaissances approfondies des dossiers dont elle a la charge, en tant que ministre des Affaires Etrangères et, au final, son peu de respect, son mépris des Français.
Si la plupart des journalistes ont relevé son lapsus , sa méconnaissance de ce qui se passait au moment de ses vacances en Tunisie, ses accointances douteuses avec des grandes fortunes tunisiennes, personnellement c'est deux petites phrases qu'elle a prononcées qui m'ont interpelée. Cherchant à condamner les violences perpétrées actuellement en Égypte, la ministre a déclaré :
« Ca me choque qu'on risque la mort pour défendre ses idées, ce n'est pas digne de l'humanité »
Voilà donc une personne qui s’est élevée depuis plusieurs dizaines d’années dans la hiérarchie gaulliste et qui, en quelques mots, trahit l'esprit de Résistance, l'esprit de combat pour un idéal, que pourtant, de très nombreux gaullistes des premiers temps ont vénéré.
Certes, je ne m'imaginais pas un seul instant que Michèle Alliot-Marie aurait été capable un jour, si la nécessité se faisait sentir, de sacrifier sa vie confortable pour défendre la Nation. Elle fait parti de ces élites qui savent parfaitement que si sacrifice il doit y avoir, ce sera le “petit peuple” qui servira de “chair à canon”. Mais je ne m'attendais tout de même pas à l'entendre dire un jour, à une heure de grande écoute, à la télévision nationale, que mourir pour des idées n'est pas digne de l'humanité. Propos tout de même assez surprenant de la part de cette femme qui, en tant que ministre de l'Intérieur, n'a pas hésité un seul instant à mettre en prison des personnes, qui n'avaient commis aucun crime probant, mais que elle et quelques-uns de ses proches suspectaient d'avoir écrit un livre. Un livre, qu'est-ce donc d'autre que l'expression d'idées ?
Sont donc indigne de l'humanité, tous ceux qui, ayant une haute idée de la Nation, de la Liberté, de l'Egalité, de la Fraternité, lors de la dernière guerre mondiale, sont morts pour défendre ses idées. Les compagnons et les descendants de ces gens-là apprécieront, je le pense, l'injure que vient de leur faire la ministre des affaires étrangères.
Je pense également que tous ceux qui, depuis 2007, font l'objet d'une surveillance, d'un espionnage de leur vie intime et quotidienne, parce qu'ils sont en rapport avec les protagonistes de l'affaire de Tarnac, ainsi que tous les citoyens français dont le gouvernement actuel cherche de plus en plus à limiter les libertés de pensée, de communication, et d'expression à coups de lois HADOPI et LOPPSI, apprécieront le message subliminal de la ministre, qui pourrait se résumer à : « inutile de vous battre pour quelques idées que ce soit, ce serait indigne. »
J'en conclus que pour Michèle Alliot-Marie, mettre des gens en prison à cause de leurs idées est digne de l'humanité, mais sacrifier sa vie pour défendre ses idées en est indigne.
Moins porteuse de sens mais tout autant significative de la mentalité de Mme Alliot-Marie, une autre petite phrase a attiré mon attention :
« Quand je suis ministre, je suis ministre. Quand je suis en vacances, j'ai le droit d'avoir des amis. »
Loin de vouloir priver Mme Alliot-Marie de vacances auxquelles elle a le droit comme tout citoyen français, et cela grâce à des gens qui n'ont pas hésité à sacrifier leur vie pour défendre cette idée, ce qui m'a fait sourire c'est que ces quelques mots révèlent la “mentalité de ronds-de-cuir” de cette ministre. En gros, elle nous dit, avec ses mots à elle, qu'il ne faut pas lui demander plus que le respect de ses horaires, de son temps de travail, etc. . Bref elle “fait le job” pour lequel on la paye, mais sans vouloir en accepter les contraintes.
Or il se trouve que Michèle Alliot-Marie ne fait pas n'importe quel job. En tant que ministre elle représente la Nation Française 24 heures sur 24, 365 jours par an et cela jusqu'à la fin de sa mission qui ne peut survenir que par démission ou révocation et non pour cause de vacances d'hiver, d'été, de printemps ou l'automne.
Personnellement, je me demande ce que cette dame qui depuis 2007 a été successivement à la tête du ministère de l'intérieur, du ministère de la justice, et du ministère des affaires étrangères, après avoir longtemps occupé le poste de ministre des armées, vient faire dans un gouvernement qui, depuis 10 ans, veut absolument imposer en force le devoir patriotique, le sentiment national, alors qu'elle-même manifestement est incapable de se sacrifier, de sacrifier sa vie, pour cette idée...
sources : Europe1 ; Le Post ; Guy Birembaum; Le Monde ; Rue89 ; France2 ; France libre ; Libération, Melcalex
Tout dit.
RépondreSupprimer"Mourir pour des idées, biensur, mais de mort lente"
Georges Brassens.
"Mourir pour l'UMP, biensur, mais de honte." (moi)