jeudi 25 novembre 2010

Ils n'ont pas eu la peau de Rémy Daillet-Wiedemann!

Au mois de mars dernier, j'avais attiré votre attention sur des pratiques très peu orthodoxes et très peu démocratiques que certains membres de la direction du Mouvement Démocrate avaient révélées lors du conseil national du 27 mars 2010.

À l'issue de ce conseil national, et non sans l'avoir au préalable traité de « traître aux valeurs que nous représentons » , ou de personne qui « ne représentait que lui-même.» , Rémy Daillet-Wiedemann, Conseiller national, avait été exclu du Mouvement Démocrate au prétexte qu’il avait osé enregistrer des débat, ce que François Bayrou avait qualifié, lors du point presse suivant la réunion de « conditions un peu choquante" .

À l'issue de cette décision qui le privait non seulement de sa représentativité électorale, de son mandat local au sein du Mouvement démocrate,Rémy Daillet-Wiedemann avait décidé de porter l'affaire en justice.

Le jugement, condamnant le Président, le Mouvement Démocrate, a été rendu le 11 juin 2010, par le tribunal de Grande Instance de Paris.

Le tribunal a conclu que le Mouvement Démocrate n'avait pas respecté l'article 15 de son règlement intérieur, notamment en bafouant les délais de prévenance statutaire, dans sa convocation au Conseil National, et en ne donnant pas un ordre du jour précis.

Par ailleurs, le juge a constaté que, compte tenu des conditions de convocation,"les membres du Conseil national (...) n'ont pas été en mesure de se préparer au vote qui leur a été proposé".

De fait, le juge a annulé la délibération prise lors de ce Conseil National ce qui, par conséquent, rend caduque la nomination des deux Vice-présidents et du Secrétaire général Marc Fesneau qui avait été décidée lors de ce conseil national.

Constatant que la procédure utilisée pour décider de l'exclusion de Rémy Daillet-Wiedemann du Mouvement Démocrate, le 7 mai 2010, ne respectait pas les procédures statutaires, le juge a rejeté l'argument avancé par je défenseur du Mouvement Démocrate. Rémy Daillet-Wiedemann est donc réintégré dans ses anciennes fonctions représentatives au sein du Modem.

Le jugement reconnaît que la demande de Rémy Daillet-Wiedemann et de 2 autres conseillers nationaux étaient bien fondés. Son exclusion est annulée. Il va donc pouvoir se présenter à la présidence National du mouvement démocrate lors des élections internes qui doivent se tenir en décembre 2010.

Une nouvelle fois, comme nous avons été nombreux à le souligner depuis la date de création du Mouvement Démocrate, c'est la gouvernance du parti, son non-respect des règles élémentaires de la démocratie interne et des textes fondateurs, qui posent problème au sein de ce mouvement politique.

  • Dès lors, comment peut-on faire confiance à des personnes qui aspirent aux plus hautes fonctions gouvernementales, alors qu'elles sont incapables de respecter les lois qu'elles ont elles-mêmes imposé à tous?
  • Comment croire, lorsqu'elles critiquent le pouvoir actuel, qu'elles ne feront pas pire alors qu'elles donnent depuis 3 ans à voir l'image d'un groupe de gouvernants qui s'affranchissent sans aucune honte et à leur guise des règles collectives?
  • Comment faire confiance à des militants qui, plutôt que de constater que la loi, la justice, donne raison à des personnes comme Rémy Daillet-Wiedemann, sur leur interprétation du règlement intérieur, vont préférer crier À la "tentative de déstabilisation" du MoDem?

En matière de dénis, vous constaterez comme moi, que ces personnes et leurs dirigeants n'ont vraiment rien à envier aux militants de l'UMP et à leurs dirigeants !

Source : échosetrumeurs

APPEL A L’AIDE DES RETENUS DE VINCENNES

Des méthodes douteuses au centre de rétention de Vincennes sont dénoncées dans une appel à l’aide de L'association SôS soutien ô sans-papiers.

  • Appel des noms en pleine nuit, apr haut-parleurs.
  • Refus d’accès au soins d’un médecin
  • Refus d’accés aux associations d’aide aux sans-papiers,
  • Etc….

SôS 23 11 2010
Nous, les sans-papiers du centre de rétention de Vincennes appelons à l’aide car en plus de l’expulsion injuste qui nous attend, les policiers nous maltraitent.

En effet, toutes les nuits et même pas à heures fixes, il y a un appel de nos
noms par le haut-parleur qui nous oblige à nous réveiller en plein sommeil (ça fait bien rire les policiers).

Certains d’entre nous ont des blessures ou des maladies et on nous refuse tout accès aux soins médicaux. Qu’on ait des problèmes reinaux, intestinaux ou des maux de tête, c’est Dafalgan et « Va dormir ! » pour tout le monde.

Nous n’avons ni écoute, ni négociation par rapport à des gens qui ne devraient pas être ici. Par exemple, l’un d’entre nous est depuis 24 ans en France. On veut parler avec des responsables de nos situations et savoir pourquoi nous sommes emmenés directement de la garde à vue du commissariat au centre de rétention sans voir un juge.

Nous appelons les Français à se rassembler devant le centre de rétention ou à faire des actes de solidarité demain mercredi à 20 heures et tous les soirs qui suivront pour nous donner du courage à l’intérieur. Nous sommes en lutte et observons presque tous une grève de la faim.

Mohammed, Wessam, Karim et les autres…

Pour nous joindre : 01 45 18 12 40, 06 11 77 06 26, 01 45 18 02 50

L'association SôS soutien ô sans-papiers entend être un outil au service des sans-papiers enfermés afin qu'ils puissent faire entendre leur voix.

SôS appelle à la poursuite de la mobilisation au centre de Vincennes et dans tous les autres centres de rétention en France et en Europe.

  1. Fermeture immédiate des centres de rétention
  2. Des papiers pour tous
  3. Libre-circulation, libre-installation

Contact SôS : 06 37 60 80 27
Source: http://donjipez.posterous.com/appel-a-laide-des-retenus-de-vincennes

 

mardi 23 novembre 2010

Comprendre l'affaire Karachi : le contrat

À l'origine de ce qu'on appelle désormais l'affaire Karachi, il y a un contrat commercial signé entre la France et le Pakistan.

Mais comme il s'agit d'un contrat d'armement, et non de la vente de frigidaire ou de machines à laver, le contrat va être négocié entre le gouvernement français, et en particulier le ministère de la Défense, et le gouvernement pakistanais. Comme ce n'est pas n'importe quelle entreprise qui fabrique des sous-marins, des frégates, c'est la direction des Constructions Navales (DCN), une entreprise entièrement sous la coupe du ministère de la Défense, qui va être chargée de la fabrication des sous-marins qui sont l'objet du contrat.

La Direction des Construction Navales cherche depuis 1992, via la Sofma, une société chargée de l'export des produits militaires français, à vendre des sous-marins au Pakistan. La concurrence est rude sur ce marché international. Le ministre de la Défense, par le biais de son équipe ministérielle et en particulier de son directeur de cabinet, Renaud Donnedieu de Vabres, va épauler la DCN pour qu'elle obtienne ce marché. Au sein du management de la DCN, Emmanuel Aris a supervisé l'essentiel des opérations qui ont conduit à la signature du contrat.

En 1994, année de la signature du contrat, Jacques Chirac est président de la République. Le premier ministre, Édouard Balladur, a été nommé à ce poste en 1992. François Léotard est ministre de la Défense, Nicolas Sarkozy est ministre du Budget. L'accord de ces 3 ministres est absolument indispensable pour que la vente ait lieux. Pour des raisons de sécurité, on ne peut en effet se passer de l'accord du Premier Ministre et du ministre de la Défense lorsqu'il s'agit de vendre un matériel militaire dont la France se sert sa propre défense. Nicolas Sarkozy, ministre du Budget, est « en charge des contrats à l'export menées par des entreprises nationales d'armement », notamment pour des raisons fiscales, il est indispensable que les sommes résultant de cette vente n'échappent pas à l'impôt et aux taxes françaises. Le ministère du Budget est donc cosignataire du contrat.

Le 21 septembre 1994, le ministre français de la Défense et son homologue pakistanais signent un contrat d'armement de 197 pages, dans lequel la France s'engage à livrer au Pakistan 3 sous-marins de type Agosta 90-B à propulsion classique. Le montant total du contrat est de 5,4 milliards de francs, soit 825 millions d'euros, payables en 126 mensualités (Soit 10 ans et demi). Particularité importante pour la suite des événements, les sous-marins appartiennent au Pakistan, mais c'est l'Arabie Saoudite qui subventionne l'essentiel du contrat.

1- La réalisation technique du contrat Agosta

C'est la direction des Constructions Navales qui aura en charge la réalisation technique de ce contrat.

Elle s'engage à livrer un premier sous-marin « Clés en main » entièrement construit à Cherbourg .Ce premier sous-marin est livré à la flotte pakistanaise en décembre 1999 sous le nom PNS/M KHALID.

Puis un deuxième sous-marin sera fabriqué en France et assemblée au Pakistan, de telle façon à ce que les transferts de technologie et de savoir-faire puisse avoir lieu entre les équipes françaises et les équipes pakistanaises. C'est ainsi qu'un certain nombre de cadres et de techniciens de la direction des Constructions Navales vont partir travailler au Pakistan. Le deuxième sous-marin, le PNS/M SAAD, a été monté à Karachi avec des éléments fabriqués en France et mis en service en 2003.

L'attentat qui va tuer 11 salariés français et 3 salariés pakistanais dans l'explosion d'une voiture piégée, à Karachi, à lieu le 8 mai 2002, soit un an avant qu'un grand nombre salariés français ne quittent le Pakistan.

Le dernier sous-marin sera entièrement conçu au Pakistan (à l'exception de l'appareil de propulsion fonctionnant à l'oxygène liquide et à l'éthanol), avec le concours d'ingénieurs français. Il a été baptisé HAMZA. Sa mise à flot a eu lieu le 10 août 2006 à Karachi.

2- la réalisation financière du contrat Agosta

Comme tout contrat, ce contrat comporte un volet financier. C'est le ministère du budget, en la personne de Nicolas Sarkozy, qui va superviser les détails de ce volet, en collaboration avec les dirigeants de la DCN. Normalement un contrat doit stipuler quels sont les intermédiaires habilités, de quelle façon les sommes d'argent doivent être payées et en contrepartie de quoi, sur quels comptes bancaires l'argent doit être déposé, avec quelle périodicité, etc. Certains de ses éléments sont désormais connus. Nous l'avons dit plus haut, l'Arabie Saoudite subventionne l'essentiel du contrat et le paiement s'effectuera selon un échéancier de 126 mensualités.

Dans ce contrat établi en anglais et que l'AFP a consulté, 2 clauses particulières doivent attirer l’attention :

Son article 37 stipule que "le contractant" (DCNI) s'engage à ne payer "aucune commission à des intermédiaires" dans le cadre de ce contrat. Si cette clause est violée, l'acheteur peut exiger de récupérer le montant des sommes versées par le contractant à ces intermédiaires et saisir un tribunal arbitral à Londres.

Son article 47 interdit à DCNI de "proposer, donner ou accepter de donner à toute personne au service de l'acheteur (le Pakistan, NDLR) tout cadeau ou rétribution quel qu'il soit (...) en vue de l'obtention ou de la réalisation de ce contrat".

Si, à l'époque, le versement de commissions n'était pas proscrit au niveau international, les termes du contrat Agosta sont clairs : aucune commission ne devait être versée à des intermédiaires en vue de l'obtention ou de la réalisation de ce contrat.

Malgré cela, le paiement de l'achat de ces 3 sous-marins va suivre un circuit particulièrement opaque, laissant penser que des commissions importantes ont été versées à des intermédiaires et que le financement de ces intermédiaires ne pouvait être méconnu du ministre du Budget (Pour les raisons évoquées plus haut).

Initialement, la gestion des éléments financiers a été confiée à la société bancaire Financière de Brienne, créée en 1993 par le groupe Défense Conseil International (DCI), SAS à capital variable de 10 à 100 millions d'euros.

D'après le site Jeune Afrique :

« Pour la DCN, la phase amont du contrat (été 1993) a été assurée par la SOFMA, la SOFRESA et la SOFREMI. Lors des premières approches, elles ont été épaulées par l'Office général de l'Air qui venait alors de finaliser un contrat pour le compte de Dassault. Plusieurs chefs militaires pakistanais ont été reçus à Paris et à Cherbourg. »

Mais la DCN crée aussi, en 1994 la société luxembourgeoise Heine, dont le ministre du budget ne peut ignorer l'existence puisqu'il est l'un des ministres de tutelle de la DCN.

En 1996, après la mise en place de la convention de l’OCDE, qui interdit de verser des commissions à des ministres ou fonctionnaires étrangers, la DCN crée la structure Eurolux. que le journal Bakchich a détaillé ici et la. Heine et Eurolux, servent alors de canal à DCN pour dispatcher de l’argent vers de mystérieuses destinations. De 1994 à 2000, la société Heine, présidée par Jean-Marie Boivin, a reçu 77 millions d’euros dont les destinataires restent, à ce jour, inconnus de la justice française.

Au demeurant, le contrat a été rempli, les 3 sous-marins ont été livrés aux clients pakistanais, et il apparaît clairement que ce contrat a coûtée nettement plus d'argent à la France qu'il n'en a rapporté. La Cour des comptes a indiqué que la DCN avait mal négocié et allait supporter( donc nous allions supporter) un lourd déficit financier, estimé à 20 % du montant du marché, soit environ 160 millions d'euros. Quand bien même le contrat Agosta a permis à la DCN de maintenir des emplois sur le territoire français pendant la période de construction du premier sous-marin, il a coûté la vie à 14 personnes, fait de nombreux blessés.

En se contentant seulement d'examiner les clauses du contrat, on constate que le ministre du Budget de l'époque, avocat d'affaires de son état, donne son aval ( explicite ou implicite , cela reste à démontrer) au versement de commissions qui sont formellement interdites dans le contrat qu'il a signé. C'est déjà, en soi, une faute extrêmement grave, qui ne méritent aucun respect pour celui qui l'a commise. Et si il est démontré, par la Justice,que la même personne à aidé et validé la mise en place dans des paradis fiscaux, par de hauts fonctionnaires sortis de grandes écoles, de structures financières permettant à des sommes considérables d'argent d'échapper à l'impôt français,alors, il sera grand temps de revoir de fond en comble le mode de sélection de nos élus et de nos élites.

Mais à ce stade de notre essai de compréhension du contrat Agosta et de ses conséquences éventuelles, on comprend parfaitement pourquoi le président du Conseil Constitutionnel, le président de l'Assemblée Nationale, le premier ministre, freinent des 4 fers pour que la Justice n'accède pas à certains documents. Il y a manifestement dans les archives des informations extrêmement compromettantes, non seulement pour les signataires du contrat Agosta, mais également pour beaucoup de membres de la majorité présidentielle. Sinon, pourquoi s'obstinerait-t-on en haut lieu à refuser que la justice fasse éclater la Vérité ?

Sources : Le Monde;Libération ;Le Figaro ; Le collectif des familles des victimes ; Slate; Jeune Afrique ; Bakchich ; L'Express ;Europe1;Le Point ;

 

dimanche 21 novembre 2010

Grève du mardi 23 novembre 2010 : Liste des manifestations (horaires et lieux)

Le gouvernement fait comme si nous avions accepté la réforme des retraites et se félicite de pouvoir passer à une nouvelle casse de nos acquis sociaux.

Rappelons lui , mardi 23 novembre, que nous ne sommes toujours pas d’accord!

01 Ain

Bourg-en-Bresse -> 17h, au Champ de foire.

02 Aisne

St-Quentin : 17H rue de la Sellerie

03 Allier

Montluçon -> à 17 h30 Place Piquand

Vichy -> à 17 h30 Place de la Poste

04 Alpes de Haute Provence

Digne -> 11h, place Charles de Gaulle. Blocage symbolique de la Préfecture pendant 1h ou 2, vacarme citoyen. Réunion-débat suite à la manifestation

Manosque -> rassemblement à 16h devant la Mairie.

05 Hautes Alpes

Gap -> 10h30 Place de la République

Briançon -> 11h 30 Place de l’Euroê

Le mouvement social est légitime et conforté Journée de mobilisation le 23 novembre (Déclaration commune CFDT, CGT, FSU, Solidaires, UNSA au 8 novembre)

06 Alpes Maritimes

Nice : 17h30, Place Marschall

Cannet : 17h30 en bas de la mairie du Boulevard Sadi Carnot.

07 Ardèche

Privas -> 11h, place de la Préfecture.

Annonay -> 14h, devant l’usine Faya.

Aubenas -> 14h, zone Ponson Moulon.

Le Cheylard -> Mairie : 10h00

08 Ardennes

Charleville-Mézières : rendez-vous à 10h, place Ducale.

09 Ariège

Foix : 10h00 Rond-Point Peysales (après LIDL)

10 Aube

Troyes -> 16h, Hôtel de Ville

Bar sur Aube : 16h Place Aubertin

Romilly : 16h 30 Espace François Mitterrand

11 Aude

Carcassonne -> 10h30, Préfecture

Narbonne -> 14h30, Médiathèque

12 Aveyron

Rodez -> 17h30 Préfecture

Decazeville -> 17h30 devant la Sécurité sociale

Millau -> 17h30 devant la sous-préfecture

Villefranche -> 17h30 devant la sous-préfecture

13 Bouches-du-Rhône

Marseille -> 11h, devant le MEDEF Place du Général de Gaulle

Arles 17h45 Place de la République

14 Calvados

Caen -> 10h, place St Pierre.

15 Cantal

Aurillac -> 11h30, Préfecture et 18h Halle de Lescudilliers

16 Charente

17 Charente Maritime

Saint Florent : rendez-vous à10h30, Place de la République.

18 Cher

Bourges -> 10h30, place Séreaucourt.

La Guerche sur l’Aubois : 11h place du Général de Gaulle.

Vierzon : 10h30 Forum République

Saint-Amand Montrond : 10h30 place J.Girault

19 Corrèze

Brive : 17h devant la Préfecture

Tulle : 17h sous préfecture

Ussel : 17h sous préfecture

20A CORSE du SUD

20B Haute Corse

21 Côte d’Or

Dijon -> 12h devant le MEDEF

22 Côtes d’Armor

Dinan -> 17 h 30, esplanade de la Résistance (derrière la Mairie) pour déposer une fleur en hommage aux disparus avant 60 ans.

Guingamp -> 17 h 30, place de l’Échiquier puis retraite aux flambeaux vers la CRAM.

Lannion -> 12h, rassemblement à 12h parking de l’aéroport avec manifestation en direction de la CRAM, puis rassemblement à 17h30 Place des Ursulines devant Pôle Emploi avec manifestation vers la Sous-Préfecture

Saint-Brieuc -> 17 h 30, place de la Préfecture (érection du mur des 60 ans avec 60 parpaings et "fête" du bruit)

23 Creuse

Guéret -> 17h30 devant la Préfecture

24 Dordogne

Périgueux -> 16h30, au Palais de Justice.

Bergerac -> 16h30, au Palais de Justice.

Sarlat -> 16h30, place de la Grande Rigaudie

25 Doubs

Besançon -> 17h rassemblement devant la Préfecture, 18h Meeting, concert Place de la Révolution

Pontarlier ->

Montbéliard -> 18h Sous-préfecture Retraite aux flambeaux

26 Drôme

Piques niques revendicatifs de 12h30 à 13h30 à Valence et Montélimar, suivis de manifestation.

Valence au Champ de Mars

Montélimar devant le théâtre.

27 Eure

Evreux : 12h devant la Préfecture

28 Eure-et-Loir

Chartres -> 17h30, préfecture

29 Finistère

Brest 12h devant la Sous-Préfecture.

Quimper 12h devant le siège du Médef.

30 Gard

Nîmes -> 15h, Manifestation départementale Bd Jean Jaurès (Place Jules Guesde)

Alès Manifestation samedi 20 novembre, 15h, départ devant le Foyer des Jeunes Travailleurs.

31 Haute Garonne

Toulouse -> 10h St-Cyprien Allées Charles de Fitte

Saint-Gaudens à 15h Place Jean Jaurès.

32 Gers

33 Gironde

Bordeaux : 11h30 place de la République

34 Hérault

Montpellier Préfecture 17h à 20h. Audience avec le préfet.

35 Ille et Villaine

Rennes -> 11h 30 devant la mairie

Redon -> 17h devant la sous-préfecture

36 Indre

37 Indre et Loire

Tours : rassemblement et manifestation à 18h pour converger vers le Centre Administratif d’Indre et Loire où une prise de parole intersyndicale est prévue (axe salaires, emploi, retraites, services publics) .

38 Isère

Grenoble -> 10h Place Robert Schumann 10h Europole 11h chambre patronale du BTP, rue des 400 couverts § 12h CCI Place André Malraux

La Tour du Pin : 9h Sous-Préfecture

Vienne -> 14h30, Sous-préfecture

Villefontaine : 10h30 Medef,

Crémieu 11h30 permanence parlementaire du député Moyne-Bressan,

39 Jura

Lons -> 17h Cours Sully

Dôle -> 17h Mairie salle Edgard Faure.

40 Landes

rassemblements de 11h30 à 14H :

Parentis en Born au rond point d’Intermarché

Mimizan à la Place de la Mairie ;

Morcenx devant la salle Jean Jaurès ;

Dax devant la sous Préfecture ;

Mont de Marsan devant la préfectrure ;

Aire sur Adour devant la Poste.

41 Loir et Cher

Rassemblements "barbecue" de 12h à 14h :

Blois -> devant la CCI

Vendôme -> permanence du député

Romorantin -> permanence du député

***

Manifestation à Blois -> 17h devant la préfecture

42 Loire

Roanne -> 10h45 bourse du travail

Saint-Etienne -> 10h15 Châteaucreux

Montbrison -> 10h15 Gare

43 Haute Loire

44 Loire-Atlantique

Nantes -> 11h, Commerce

St-Nazaire -> 10h Gare

Ancenis : 17h Arcades

Chateaubriand : 17h, Théâtre de verre

45 Loiret

Gien : 11h, Mairie

Orléans : 11h MEDEF

Montargis : 11h, place du Pâtis.

46 Lot

Cahors -> Place Mitterrand Rassemblement à 12h Manifestation à 14h

47 Lot-et-Garonne

Rassemblements à partir de 17h

Agen place des laitiers

Villeneuve sur Lot porte de Paris

Marmande devant la sous Préfecture

48 Lozère

Mende : 17h30, Salle Urbain V

49 Maine-et-Loire

Angers : 14h 30 rassemblement devant le siège du MEDEF Anjou au 227 rue Dr Guichard et manifestation vers la permanence UMP, rue Rabelais.

Cholet : 14h30 rassemblement Place Travot et manifestation de la Sous-Préfecture vers la permanence du Député, Maire.

Saumur -> 18h ou 10h avenue du Général de Gaulle

50 Manche

Cherbourg : 11h30, place de la Mairie.

Saint-Lô : 9h30, à la mairie.

Coutances : 17h place de la Mairie

Avranches -> 18h

51 Marne

Reims : rassemblement au Boulingrin de 10h à 16h pour collecter des cartes pétitions contre la réforme des retraites avec envoi "médiatique " à 16h.

52 Haute Marne

53 Mayenne

Laval : 17h, place du 11 novembre.

Château Gontier -> 17h

Evron -> 17h

Renazé -> 17h

54 Meurthe et Moselle

Nancy : 17h place Maginot

55 Meuse

Bar le Duc : 14h30, à la Gare SNCF.

Verdun : 10h, place du 8 mai 1945.

Commercy : 10h30 place du Fer à Cheval

56 Morbihan

Vannes -> 11 h30, La Rabine

Lorient -> 11 h30, place de la Mairie

Auray -> 11 h30, place du Loch

Pontivy -> 17h

Ploërmel -> 17 h, CCI

Lanester -> 17h Hôpital

57 Moselle

Metz -> 17h30 Place MAZELLE.

58 Nièvre

Nevers -> 17h Place de la préfecture

Cosne ? -> 17h00 Sous-préfecture

59 Nord

Lille -> 11h Place de la République

60 Oise

Beauvais : 14h30, place du Jeu de Paume.

61 Orne

Alençon : 12h00 Pôle Emploi

62 Pas-de-Calais

63 Puy-de-Dôme

Clermont Ferrand : manifestation 17h, Place DeLille en direction de la permanence du député UMP Louis Giscard d’Estaing, Bd Berthelot

64 Pyrénées Atlantiques

Pau -> 11h Place Clémenceau

Bayonne -> 11h00 Mairie

Hendaye -> 11h Mairie

Orthez -> 18h Place d’Armes

Oloron -> 11h Sous-préfecture

65 Hautes Pyrénées

Tarbes : 17h30 Place de la Mairie

66 Pyrénées-Orientales

Perpignan : 12h, Place de la Victoire

67 Bas-Rhin

Strasbourg : Rassemblement devant le siège de l’UMP 16, rue Eugène Delacroix à l’ELSAU à partir de 12h00 le mardi 23 novembre.

68 Haut-Rhin

Mulhouse : Rassemblement 16h30 Place de la Bourse

69 Rhône

Lyon -> de Saxe-Gambetta à 11 h 30 vers la place des Cordeliers

Villefranche : rendez-vous à17h00, Place des Arts

70 Haute Saône

71 Saône-et-Loire

Mâcon : 12h à 14h Esplanade Lamartine sous le chapiteau Vin chaud, merguez, débats

Chalon : 9h rassemblement Place de Beaune pour distribution des tracts intersyndicaux, 12h repas sous Chapiteau Place de Beaune, avec diffusion de vidéo et film pédagogique sur les Retraites, l’emploi, les salaires, 15h distribution de tracts zone commerciale de la Thalie, 17h prise de parole pour rappeler les prochaines dates de mobilisation (retraités, ARS) L’intersyndicale départementale rencontre le préfet à 16h.

72 Sarthe

Le Mans -> 9h30 Manifestation interprofessionnelle Maison des associations

73 Savoie

Grève et manifestations :

Albertville : 14h30,

Chambery : 14h30, place Caffe. pique-nique revendicatif à 12h Place du Chateau

Saint Jean de Maurienne 14h30 Place du Champs de foire

Albertville : 14h30 Place de la Sous-Préfecture

74 Haute-Savoie

Annecy : 11h30, devant le MEDEF Rue Royale

75 Paris

Rassemblement à l’appel des organisations CGT, FSU, Solidaires, CFDT, UNSA, à la Bourse des valeurs entre 12h et 14h, avec conférence de presse et témoignages de luttes.

La CGT, FSU et Solidaires proposent que le rassemblement se prolonge par une manifestation.

76 Seine Maritime

Rouen : 11 h, Théâtre des Arts

Dieppe : 10h30 CCI

Le Havre 10h Franklin

77 Seine-et-Marne

Rendez-vous à Paris

78 Yvelines

Rendez-vous à Paris

79 Deux Sèvres

Niort -> 11h30, Rassemblement devant la CPAM, Place du port

80 Somme

Amiens : Rassemblement à 17h00 devant l’Hôtel de ville

81 Tarn

82 Tarn-et-Garonne

Montauban -> 14h30, esplanade des Fontaines

83 Var

Toulon : de 12h à 14h Place de la Liberté devant l’UPV du Var

84 Vaucluse

Avignon -> 10h 30 Gare centrale SNCF

85 Vendée

la Roche sur Yon : 14h30, place Napoléon.

86 Vienne

Poitiers -> 16 h 30 Salle de la Madeleine

87 Haute-Vienne

Limoges : 17h30, place de la République.

88 Vosges

Epinal : 16h30 Préfecture

89 Yonne

Meeting interpro à 18h avec apéro-concert

Auxerre,

Tonnerre

Sens

90 Territoire de Belfort

Belfort : 10h Maison du Peuple

91 Essonne

Rendez-vous à Paris à

92 Hauts de Seine

Rendez-vous à Paris à

93 Seine Saint Denis

Rendez-vous à Paris à

94 Val de Marne

Rendez-vous à Paris à 14h30,

95 Val d’Oise

Cergy Pontoise -> 10 h Maison du peuple

Pas d’info disponible pour les départements d’outre-mer

Sources:Parti de Gauche Midi-Pyrénées  ; Intox2007

lundi 15 novembre 2010

Mardi 16 Novembre, entre 20h10 et 21h 40, ne regardez pas la télévision...Intox!

Mardi 16 novembre à 20 h 10, le président de la République va détailler "sa feuille de route de fin de mandat" au cours d'une interview en direct sur TF1, France 2 et Canal +. Il mettra ainsi fin, pendant 1 heure 30 tout de même, à la séquence du pseudo remaniement

Personnellement, il est hors de question que je m'abrutisse devant "la boite qui veut penser à ma place". En plus ce Président qui n’entend pas les Français, ne mérite pas que nous l’écoutions .

J’utiliserai plus intelligemment mon temps en lisant le rapport de la défenseure des enfants sur la précarité , Dominique Versini : "Il y a huit millions de personnes pauvres dont deux millions d'enfants" qui vivent avec moins de 950 euros par mois, selon les chiffres de l'Insee.

J'en profite pour relayer l' "APPEL DES DISJONCTE(E)S"

Depuis six mois, des millions de personnes ont défilé dans les rues des villes françaises pour dire non à la « réforme » des retraites, pour dire oui à une négociation qui pourrait sauver durablement le système par répartition sans faire porter tout le poids sur les épaules des salariés.

Sarkozy n’a rien voulu entendre.

Le gouvernement a réduit à peau de chagrin le débat qui s’est déroulé à l’Assemblée nationale, pilier de notre démocratie, et promulgué à la sauvette un texte censé marquer l’histoire du contrat social français.

A notre tour de faire la sourde oreille… de montrer que nous attendons autre chose que d’un air désolé il nous explique que la crise est la cause de toutes les inégalités et que d’un air réjoui il nous annonce qu’il sera le grand manitou des dirigeants du monde des 20.

Nous, citoyens en colère, dégoutés par la politique actuelle menée par le gouvernement, conscients qu’il nous faut rester mobilisés pour que notre voix à tous compte, appelons à :

éteindre nos téléviseurs lors de la prochaine intervention télévisée de Nicolas Sarkozy.

Et pour ceux qui le souhaitent, éteindre les lumières durant au moins 5 minutes ou encore se retrouver sur la place des mairies pour boire un verre ou pour une retentissante « casserolade » !

Sources: Les disjonctés; Le Figaro; Detoutderien

vendredi 12 novembre 2010

Un remaniement sans intérêt

En soi, l'annonce d'un remaniement prochain, reporté de semaine en semaine depuis le mois de juin, ne représente que très peu d'intérêt pour les citoyens lambda. Il représente peut-être davantage pour les médias et les journalistes de cours politiques qui ont obligation de connaître parfaitement les méandres des ministères, à fin de bénéficier de sources « bien informées ». Il représente surtout beaucoup pour ceux qui vont être les victimes ou les bénéficiaires de ce remaniement dont les effets va se manifester par une diminution ou une augmentation de leurs ressources mensuelles, si ce n'est une descente ou une montée d'orgueil.

Néanmoins, même si pour nous tel ministre n'est qu'une marionnette choisie dans une boîte et qu'un remaniement ne consiste qu'à changer la boîte dans laquelle on choisit la marionnette, il a été très clair, depuis le mois de juin, qu'une certaine impatience régnait dans le microcosme politique et médiatique qui voyait probablement dans ce non-événement une façon de polariser l'attention des citoyens et de la détourner de leurs préoccupations réelles, en particulier celle de la réforme des retraites.

Finalement, la surexcitation des uns et des autres va probablement se calmer avec l'annonce du remaniement qui permettra également de masquer la vacuité du G20.

Pour que ce remaniement « se vende » bien, le Président de la République et ses conseillers avaient à résoudre ce qui s'apparente à la quadrature du cercle.

Très déconfit par l'accueil glacial que les électeurs centristes ont fait au « virage à l'extrême droite » pris ces derniers mois, il y avait obligation de redonner au prochain gouvernement une image plus modérée, afin de ramener au bercail les moutons égarés.

Carrément lapidée, sur le plan social, par la mise au vote à la hussarde de la réforme des retraites, il était nécessaire, pour l'équipe dirigeante, de faire très vite disparaître ce que l'opinion publique identifiait comme les responsables de cette réforme.

Totalement déconsidéré par l'acharnement d'un Parquet incapable de faire preuve de son indépendance et d'interpréter à la lettre les textes constitutionnels, le chef de l'Etat se devait de donner un signe fort que tel n'était pas le cas, sous peine d'être accusé de ne pas respecter la séparation des pouvoirs déjà amplement bafouée au Parlement.

Cependant, pour continuer à mener à bien son projet libéral de casse du secteur public gestion rigoureuse des Finances Publiques, allant de l'Education Nationale, aux Budget, en passant par la Santé et la Sécurité Publique, il y a absolue nécessité de garder un quarteron d'hommes et de femmes dont l'idéologie, et la soumission idolâtre à Nicolas Sarkozy, garantissent une obéissance totale.

Qui plus est, dans la cuisine interne des jeux de pouvoirs, à moins d'un an et demi les prochaines élections présidentielles, au sein du parti présidentiel, Nicolas Sarkozy et ses conseillers se devaient de neutraliser non seulement les individus tentés par une candidature à ces élections, mais également de mettre à la tête du parti présidentiel des hommes ou des femmes de confiance.

C'est donc, Claude Guéant, homme de confiance si il en est, qui est le “Grand Ordonnateur” de ce remaniement. 3 postes clé doivent être tenus par des hommes ou femmes de confiance: Celui de ministre de l'Intérieur, celui de ministre de la Justice et le poste de Premier Ministre.

Il fut longtemps question d'une ouverture « sociale » en nommant à la tête du gouvernement Jean-Louis Borloo. Mais outre le fait qu'il ne présente pas la souplesse d'échine nécessaire pour supporter qu'un conseiller présidentiel lui dicte ses ordres, portons à son crédit qu'il semble avoir, tout de même, une once de volonté de faire passer ses propres idées politiques et celle de son parti. Qui plus est, s'il présente comme avantage de rallier à la cause présidentielle l'électorat centriste, il présente aussi le danger de faire fuir l'électorat frontiste, conquis sur le dos des Roms et des immigrés. Comme en plus, il a très peu de chances d'être un concurrent sérieux de Nicolas Sarkozy aux prochaines élections présidentielles, il ne représente que très peu d'intérêt immédiat.

Par contre, François Fillon, premier ministre depuis l'élection de Nicolas Sarkozy en 2007, présente le double avantage d'être parfaitement d'accord pour s'effacer en tant que premier ministre « régnant » au profit de Claude Guéant. L'électorat centriste semble l'apprécier. Mais si l'on en croit les derniers sondages, il représente un danger, si il lui vient à l'idée de se présenter à l'élection présidentielle de 2012. C'est pourquoi, il me semble qu'il sera reconduit comme premier ministre du prochain gouvernement, et cela jusqu'au terme du mandat présidentiel, histoire de l'occuper pour qu'il ne se laisse pas tenter par une candidature.

Claude Guéant ayant fait une grande partie de sa carrière au Ministère de l'Intérieur pourrait en prendre la tête. Valérie Pécresse pourrait , en tant qu'ex enseignante en droit constitutionnel, succéder à MAM à la tête du ministère de la justice, rajeunissant quelque peu l'image d'un ministère qui est, depuis 2007, “traditionnellement” dirigé par une femme.

Les trois postes clé étant tenus par des fidèles, il est donc fort prévisible que le prochain gouvernement soit constitué par moitié de membres du parti présidentiel dont, pourquoi pas, un maire du Sud Ouest qui avait promis lors des dernière élections municipales qu'ils ne se consacrerait plus qu'à son mandat municipal et de « nouvelles têtes » choisies parmi ceux qui jusqu'à présent n'ont été récompensés d'aucun ministère ou secrétariat d'État. Il ne resterait alors, à Nicolas Sakozy, qu'à renouveler « son stock » d'hommes « de gauche » tolérant à sa politique libérale et, s'il ne choisit pas un centriste comme chef de gouvernement, a distribuer largement les portefeuilles de ministre ou les secrétariats d'Etat, à des leaders centristes, à fin de ne pas trop les mécontenter.

Pour ce qui concerne l'UMP, il serait fort dangereux de mettre le concurrent direct et déclaré de Nicolas Sarkozy, à savoir Jean-François Copé, à sa tête et surtout sans garde-fou. C'est pourquoi seul un très proche et très fidèle de Nicolas Sarkozy devrait remplacer Xavier Bertrand, si ce dernier est appelé au gouvernement ( Dieu nous préserve!).

Vu sous cet angle, un remaniement n’est tout au plus qu'une distribution des prix pour services rendus au chef de clan et éventuelle tentative de faire croire qu'on change...

Mais avec un chef de gouvernement inchangé, peut-on encore croire que, parce qu'on change la boite dans laquelle on prend les marionnettes, elles n’en demeurent pas moins des marionnettes?

Sources: Bakchich; Le NouvelObs; Le Monde; Le Figaro; Le Point; Désirsd'avenir; Les Mots ont un sens; Le Parisien

mardi 9 novembre 2010

Du service du travail obligatoire au travail gratuit des chômeurs.

L'histoire est un éternel recommencement dit-on. Et en matière de travail, force est de constater que c'est le cas, plus que dans d'autres domaines.

Obtenir que des êtres humains fournissent un travail gratuitement a toujours été le rêve, le Saint Graal des dominants. Qu'ils dominent par la conquête territoriale, par la conquête culturelle, ou par la conquête économique, les dominants ont fortement tendance à vouloir qu'on les serve et à vouloir asservir les autres.

Ils peuvent obtenir ce résultat par la force physique ou par la propagande, par la menace ou l'acculturation.

C'est ainsi qu'en juin 1940, l'Allemagne nazie, au prétexte de l'effort de guerre allemand, a obtenu du gouvernement français qu'il transfère, contre leur gré, des centaines de milliers de travailleurs français contraints au travail obligatoire, en Allemagne. Cette « réquisition » française, unique dans l'histoire européenne de l'époque, a succédé, en violation de l'article 52 de l'annexe de la convention de La Haye, à une première période très brève où seuls 154 000 volontaires français sont partis combler le vide creusé dans les usines allemandes par la mobilisation militaire des ouvriers allemands . C'était tout à fait insuffisant, aux yeux des industriels allemands, pour maintenir la production. C'est donc avec la complicité du gouvernement de Vichy, qui fit croire que si 3 ouvriers partaient en Allemagne un prisonnier de guerre reviendrait en France, que, grâce à la loi du 4 septembre 1942 :

"Toute personne du sexe masculin de plus de 18 ans et de moins de 50 et toute personne du sexe féminin de plus de 21 ans et de moins de 35 peuvent être assujetties à effectuer tous travaux que le gouvernement jugera utile dans l'intérêt de la Nation." En fait, les personnes concernées, contrairement à ce que dit la loi ne « pouvaient » pas être assujettie. Elles y étaient contraintes et forcées, prises dans des rafles, traquées, envoyées par wagons entiers...Voilà donc l'argument de l'intérêt de la nation mis en avant pour masquer ce qui est ni plus ni moins qu'un transfert massif d'ouvriers non rémunérés.

La logique des industriels allemands était clair : il fallait compenser la perte d'ouvriers allemands réquisitionnés sur le front, par le même nombre, voire plus d'ouvriers des pays colonisés, à fin de ne pas connaître de baisse de production, donc d'argent.

On comprend dès lors pourquoi des grands groupes industriels tels que Krupp, avec cet apport massif de main-d'oeuvre gratuite, ne sentiront quasiment pas les effets néfastes de la crise financière générée par la guerre.

Travail gratuit = gains de productivité énormes.

Une logique que nos industriels, désormais mondialisés, vont, depuis, pousser jusqu'à l'absurde en délocalisant les entreprises dans des pays où la réglementation du travail et/ou le montant des salaires sont quasiment réduits à néant. De fait ces délocalisations génèrent, dans les pays anciennement industrialisés, un nombre de chômeurs en expansion constante . Malheureusement, dans le système capitaliste, l'industrie est le moyen d'employer le plus grand nombre de personnes.

La plupart de ces industriels n'ayant peu ou pas développé de recherche dans des secteurs innovants, et ayant vendu leurs technologies aux pays émergents, nos pays anciennement industrialisés se retrouvent actuellement avec une masse de personnes dont les qualifications sont obsolètes et, qui plus est, sans aucune reconversion industrielle en vue. Mais de cela, nos libéraux mondialisant et leurs représentants au gouvernement se moquent, du moment que les niveaux de bénéfices tirés de la production par le travail croissent de façon exponentielle.

Dans leur logique de rentabilité financière, peu importe que la production se fasse dans tel ou tel pays du moment que ceux qui produisent se contentent de salaire de survie et que la réglementation du travail est réduite à sa plus simple expression.

Non content de ne plus vouloir prendre en charge financièrement une partie infime de l'indemnisation des chômeurs, nos industriels, fortement aidés par les gouvernements ultralibéraux, telles que la France, la Grande-Bretagne, etc., continuent à faire pression pour que le coût du travail baisse encore davantage et que sa réglementation soit considérablement affaiblie. Mais ils sont tout à fait conscients qu'ils n'obtiendront ce résultat qu'après un long travail de propagande et d'évolution des mentalités. Ils sont aussi conscients qu'un tel résultat ne peut être atteint qu'avec l'aide des gouvernements, des législateurs qui sauront mettre en oeuvre les moyens coercitifs que leur légitimité électorale leur donne, à fin de faire plier les esprits les plus rebelles.

De fait, les gouvernements se retrouvent avec une proportion toujours grandissante de citoyens en âge de travailler qui ne trouvent aucun travail correspondant à leur qualification et au niveau de rémunération qu'ils pourraient en retirer. Ils ne peuvent néanmoins se permettre, compte tenu du soutien massif qu'ils apportent aux entreprises, de dire à ces sans-emploi : « démerdez-vous ». Ce serait courir le risque de l'explosion sociale et d'une révolution politique contraire à leurs intérêts et à ceux de l'économie mondialisée.

Qui plus est, dans la culture de ces milieux libéraux, la mythologie du « travail qui rend riche » est très profondément ancrée dans les mentalités. Nombreux sont ceux qui oublient de dire que les seuls qui s'enrichissent réellement du travail sont les employeurs et leurs actionnaires majoritaires. Mais le fait est là, le travail, qu'il soit salarié ou indépendant est désormais le seul moyen, pour la plus grande masse d'entre nous, de survivre.

- L'intérêt des entrepreneurs-investisseurs est d'obtenir que le travail lui coûte le moins cher possible et rapporte le plus possible.

- L'intérêt des gouvernements est d'occuper le plus possible les masses afin de justifier le système de représentation politique (gouvernement, parlement, élections, conseils régionaux et généraux, etc.) qui les fait vivre.

- L'intérêt des êtres humains est de se procurer de quoi survivre et satisfaire, dans un premier temps leurs besoins élémentaires et si possibles leurs besoins secondaires.

On pourrait ainsi croire qu'il y a un intérêt convergent entre les employeurs- investisseurs, les gouvernants, la main-d’œuvre. Mais tel n'est pas le cas. Actuellement la seule convergence d'intérêts qui prédomine et celle des entrepreneurs et des gouvernements. Ils ont tout intérêt à ce que le « goût » du travail ne se perde pas. Car c'est une part énorme de leur culture dont il s'agit. Une culture qui induit une relation employeur/ employé, à laquelle eux-mêmes échappent, qui leur permet de faire de juteux bénéfices financiers.

- Les entrepreneurs-investisseurs, qui désormais centralisent le pouvoir économique et financier, savent très bien que dans les pays en voie de développement ou sous-développé, la main-d’œuvre n'est pas exigeante sur le plan salarial et en matière de conditions de travail. Mais ils savent aussi que cette situation ne durera pas, sauf à maintenir cette main-d’œuvre dans une situation politique dictatoriale. Un jour ou l'autre des revendications salariales, structurées autour de représentants syndicaux ou pas, émergeront. Et il y a fort à parier que d'ici quelques années, les eldorados que sont les pays en voie de développement ne seront plus aussi rentables pour les investisseurs qu'ils le sont actuellement. Il leur faudra alors trouver de nouveaux endroits pour produire au moindre coût. Et à nouveau le cycle recommencera. Ces nouveaux endroits connaîtront progressivement une amélioration du niveau de vie et une exigence de la part de la main-d’œuvre d'avoir de meilleurs salaires, etc.

- Les professionnels de la politique, dont toute la carrière s'établit dans la pyramide des métiers de la politique (élus locaux, conseiller départementaux ou régionaux, parlementaires, membres de gouvernement, président de la république, etc.) ont établi au fil des ans et des siècles la justification de leurs existences, de leur métier, autour du fait que les citoyens, trop occupés par leur activité productive, n'étaient pas en mesure de s'occuper de l'administration et de la gestion de la nation. Au XIXe siècle, avec un temps hebdomadaire de travail qui dépassait largement les 60 heures par semaine, y compris pour les femmes et les enfants, l'argument était perçu comme tout à fait valable. Jusqu'au milieu du XXe siècle c'était encore le cas, mais avec la diminution de la durée hebdomadaire du travail, la tendance des citoyens à s'intéresser de plus en plus au domaine politique représentait probablement un danger. Plus de temps libre mais que l'on sut habilement canaliser, pendant quelques décennies, dans l'acte de consommation. Mais avec l'arrivée du chômage massif, le temps libre a aussi augmenté. Et comme le chômage entraîne nécessairement une diminution du pouvoir d'achat, ce temps libre ne pouvait pas être totalement consacré à la consommation. Le risque était alors grand de voir ce temps libre être investi dans la réflexion politique aboutissant à une remise en cause de l'utilité du professionnalisme politique. D'autant plus que les populations touchées par le chômage massif avaient bénéficié d'une éducation leur permettant de se rendre compte qu'au final, ces métiers politiques ne demandaient pas des qualifications extraordinaires. On comprend dès lors pourquoi, aux yeux de certains gouvernements, il est indispensable que le« goût » du travail inscrit dans une relation "employeur/ employé" ne se perde pas.

Nous en sommes arrivés à un stade, en ce début du XXIe siècle, ou dans les pays industrialisés, l'intérêt convergent des entrepreneurs investisseurs et des gouvernants atteints ses limites à cause de l'indemnisation des chômeurs.

Pour masquer la responsabilité des entrepreneurs investisseurs dans la montée du chômage massif, il a fallu procurer un revenu aux personnes privées d'emploi. Dans un premier temps, employeurs et salariés contribuaient à alimenter les caisses de chômage. L'indemnisation était perçue culturellement comme normale. C'était une assurance donnée à chaque citoyen qu'il ne se retrouverait pas sans ressources s'il venait à perdre son emploi. Il pouvait alors continuer à satisfaire ses besoins et, comme pour la retraite, le système de cotisations, alimenté par tous, permettait à cette assurance de fonctionner.

Cependant, la logique libérale envahissant petite à petit les pays industrialisés, c'est assurance a été de plus en plus présentée comme une charge, comme un poids. Les entreprises ont commencé à la stigmatiser en prétendant qu'elle plombait leur compétitivité. Les gouvernements, toujours très conciliant vis-à-vis des entreprises, ont avec beaucoup de compassion pour elles, satisfait leur exigence d'être soulagé de cette charge. Et ils l'ont quasiment fait porter uniquement par les salariés et/ou par la nation. Mais désormais les états entendent ne plus porter cette charge en s'endettant. Et comme ils ont encouragé des politiques salariales restrictives, ils ne peuvent imposer aux salariés de financer seuls l'indemnisation du chômage dont les entreprises sont responsables.

Ne pouvant contraindre ces mêmes entreprises à créer des emplois, les libéraux entendent cyniquement non seulement faire porter la charge financière de l'indemnisation uniquement sur les salariés mais aussi tirer profit de cette main-d'oeuvre désemparée,désarmée, qu'est la population des chômeurs. Pour cela il faut faire croire aux salariés qu'en contrepartie du fardeau financier qu'ils seront désormais seuls à porter, ils bénéficieront, pour des travaux d'intérêt général, d'une main-d'oeuvre « gratuite », celle des chômeurs.

C'est ainsi que le secrétaire d'État au travail et aux pensions , le conservateur britannique Iain Duncan Smith, a annoncé cette semaine qu'il proposera aux 1,4 millions de « chômeurs de longue durée » britanniques des travaux d'intérêt général tels que le balayage des rues ou encore le ramassage des ordures.

Grillant les étapes par rapport au service du travail obligatoire de triste mémoire, le secrétaire d'État n'entend pas faire appel à volontaires, mais imposer 30 heures de travail hebdomadaire sur une durée de 4 semaines à tous les chômeurs britanniques. Dès lors, le service du travail obligatoire sera imposé. .

Peu importe pour ce conservateur pur jus, que cette main-d'oeuvre gratuite,n'ait plus la possibilité de retrouver un travail , puisqu'elle n'en aura plus le temps d'en chercher et qu'elle n'acquerra aucune qualification. Il pourra afficher, aux yeux des agences de notation, que le gouvernement britannique a ainsi économisée 190 milliards de livres !

Peu importe aussi que cette mesure , basée sur l'idée que les chômeurs de longue durée ne retrouvent pas volontairement du travail, ne soit absolument pas génératrice de nouveaux emplois, bien au contraire. Car en imposant des travaux d'intérêt général gratuits, dans des secteurs d'activité qui emploient actuellement des salariés, il va priver de travail les personnes qui actuellement sont payées pour faire ces travaux. Il crée donc un cercle vicieux, et non vertueux, en créant de nouveaux chômeurs !

Peu importe également qu'une telle mesure ne s'attaque absolument pas aux problèmes de la non création d'emplois liés à la délocalisation des outils de production. De cela un conservateur libéral, confortablement assis sur des liasses monumentales d'actions, ne saurait se préoccuper !

Cette proposition ultra démagogique, a déjà provoqué de nombreuses réactions en Grande-Bretagne, non seulement au sein du parti travailliste mais également chez les conservateurs. Elle heurte les plus libéraux qui, même si ils apprécient une main-d’œuvre bon marché, n'entendent pas d'une bonne oreille que le travail soit ainsi dévalorisé. "Les faire travaillait pour peu soit, mais tout de même pas travailler pour rien", c'est ce que m'a confié un chef d'entreprise anglais qui n'est pourtant pas travailliste, loin de là.

Lorsque j'ai appris la nouvelle, je disais à un ami qu'il ne manquerait pas, dans le gouvernement français actuel, d'un imbécile pour trouver que l'idée n'était pas mauvaise.

Et bingo ! Ce qui devait arriver arriva !

. "Séduisante mais compliquée pour les entreprises et l’Etat", voilà comment Benoist Apparu, secrétaire d’Etat aux logements, a qualifié cette désastreuse proposition, lundi sur RMC- BFM TV. Il a toutefois émis quelques réserves n'ont pas d'ordre idéologique, c'eût été trop beau, : "Quand vous avez deux millions, trois millions de chômeurs (...), trouver une activité de trente heures par semaine pour trois millions de personnes, c'est quelque chose d'excessivement compliqué à organiser". Manifestement, pour notre vaillant secrétaire d'État au logement, le seul problème qu'il voit dans cette mesure c'est qu'elle est difficile à organiser.

C'est sûr que c'est séduisant pour une droite qui frôle constamment les thèses racistes, xénophobes développés par l'envahisseur allemand en 1940 !

C'est sûr que c'est séduisant pour une droite dont les représentants au plus haut sommet de l'État n'hésitent pas à reprendre la devise inscrite au fronton des camps de concentration : le travail rend libre !

Moralement, l'idée a l'air de beaucoup plaire ! Pensez donc, pouvoir affirmer à son électorat d'extrême droite qu'on a mis ces « feignants de chômeurs » au travail, ça devrait être payant électoralement, non?

Et puis, une telle solution, pour le gouvernement français qui fait tout pour ses sponsors du Medef, ce serait une excellente façon de les dédouaner de leurs immenses responsabilités en matière de destruction d'emplois. Ça lui permet de dire : « vous voyez bien que le chômage n'est pas irréversible, il suffit de vouloir travailler ! ».

Travailler? Mais à quel prix, dans quelle perspective d'avenir, avec quels choix?

Être réduit au même état que les millions de déportés du travail obligatoire?

Et tout cela pour permettre à une poignée d'actionnaires de gagner, sans travailler, encore et toujours plus d'argent?

Pour leur permettre de revenir d'ici quelques décennies, proposer aux enfants de ce qu'on veut sacrifier actuellement en les forçant à accepter n'importe quel travail, d'accepter à leur tour de travailler pour des salaires de misère?

Soyons sérieux, cette guerre économique actuelle, génératrice de crise financière et de chômage massif, est en tout point semblable dans ses conséquences culturelles, à celle de 1940. Et les prétextes qui sont avancés pour obtenir que les salariés abandonnent toute protection sociale sont aussi abjects que ceux qui furent avancés par le gouvernement de Vichy pour déporter des ouvriers français et les forcer à travailler dans les usines allemandes.

Pas plus qu'il n'est dit quelque part que parce qu'on vit plus longtemps il faut travailler plus longtemps, il n'est inscrit dans les constitutions des pays développés qu'il faut accepter n'importe quel travail, parce que des entreprises préfèrent faire des profits ailleurs que dans leur pays d'origine.

Rétablir le service du travail obligatoire comme veut le faire le secrétaire d'État Iain Duncan Smith, ou comme serait tenté de le faire Benoist Apparu, n'est en rien un progrès mais une dégénérescence de la pensée qui reflète parfaitement le fait que notre pays ainsi que l'Europe est envahie par le libéralisme mondialisant qui tend petit à petit à annexer les pays à son seul profit, comme le fit l'Allemagne nazie en son temps.

Certes, les chômeurs ont besoin de retrouver du travail, pour pouvoir s'épanouir, s'enrichir, satisfaire leurs besoins. Je n'en connais aucun qui se satisfasse de ne rien faire de leur journée.

Mais il serait encore plus grave d'abandonner totalement l'idée de créer de nouveaux emplois rémunérés à seule fin de faire baisser, in fine, le coût du travail, comme semblent le faire le gouvernement français. Car ne nous y trompons pas, des mesures comme celle qui va être proposée au parlement britannique, en faisant dans un premier temps accepter de travailler sans salaire en retour, vont mécaniquement dévaloriser les salaires de tous.

Pour la bonne et unique raison qu'il est dans l'intérêt des entreprises de payer toujours moins cher ceux qui produisent et, sachant qu'une partie de la population est forcée à le faire, ils sauront puiser dans ce réservoir de main-d’œuvre gratuite (que les gouvernements vont alimenter), pour leur plus grand bénéfice.

Ils sauront parfaitement faire comprendre à leurs salariés que s'ils ne cèdent pas sur leur rémunération, d'autres sont prêts à le faire. Il n'y a pas 15 ans, lorsque le chômage a explosé en Europe, les mêmes employeurs ont su faire comprendre à leurs salariés que s'ils n'étaient pas content, ça n'était pas les remplaçants qui manquaient.

Que voulez-vous, c'est dans leurs gènes, dans leur culture de conquérant de vouloir asservir les autres... Pour ne pas avoir à travailler eux-mêmes et pouvoir profiter de la vie sans être obligé de consacrer la moitié de leur temps à la gagner.

Sources : Le JDD ;Le Point ; Le Monde ; Les Déportés , Les dessous du social

jeudi 4 novembre 2010

Affaire des sondages : classement sans suite...

Dans la série “supervisator” a plein d'amis bien intentionnés, on a appris mardi 2 novembre que le parquet de Paris avait classé sans suite la plainte déposée par l'association « Anticor”, le 11 février à Paris pour «délit de favoritisme». Ce délit est passible de deux ans d’emprisonnement et 30.000 euros d’amende.

Cette plainte concernait la passation de contrats entre les services de la présidence de la république et la société  Publifact, le cabinet de l'ancien journaliste Patrick Buisson, qui a passé une convention le 1er juin 2007 avec la présidence de la République".

Comme le souligne la députée Delphine Batho, sur son blog :C'est en juillet 2009 que la Cour des Comptes avait mis à jour les irrégularités de cette passation de contrats, en soulignant qu’«aucune des possibilités offertes par le code des marchés publics pour respecter les règles de la mise en concurrence (…) n’ait été appliquée».

“Dans son rapport de contrôle des comptes et de la gestion des services de l’Elysée en 2008, la Cour épinglait par ailleurs une série de 15 études d’opinion publiées dans la presse alors qu’elles avaient été facturées également à l’Elysée par le cabinet de conseil de M. Buisson… l’Élysée a passé en juin 2007 une convention avec un cabinet d’études pour un coût de près de 1,5 million d’euros, montant « exorbitant au regard des règles de l’exécution de la dépense publique », et ce sans respecter les règles des marchés publics. 
Le cabinet Publifact de Monsieur Buisson  a facturé à l’Elysée, pour 392 288 euros, des sondages Opinion Way, dont les résultats étaient publiés par Le Figaro et LCI, la Cour des Comptes soulignant que « la comparaison des résultats publiés dans la presse et de ceux remis à la présidence ne faisait pas apparaître de différence ».
A propos de près de 15 autres études (dont les prestataires ne sont pas précisés), payées par l’Elysée, la Cour des Comptes souligne aussi « le document remis à la Présidence était identique à celui publié par des organes de presse ».
L’audition du Directeur de cabinet du Président de la République par la Commission des Finances a largement confirmé tous les soupçons d’irrégularités que nous avions formulés.”


Malgré cela, le parquet de Paris a décidé le classement sans suite de cette plainte. Et, à la lecture des motifs ubuesques avancés par le parquet de Paris pour justifier sa décision, on comprend à quel point “Supervisator” est aimé !
Je vous explique le côté ubuesque de cet amour, car on en est  presque à l'irresponsabilité par l'imposition des mains !

Au prétexte que le chef de l'État jouit constitutionnellement de l'irresponsabilité pénale, le parquet pense que cette irresponsabilité «doit s’étendre aux actes effectués au nom de la présidence de la République par ses collaborateurs». Selon le parquet, la signataire à l’Elysée de cette convention, l’ancienne directrice de cabinet de M. Sarkozy, Emmanuelle Mignon, «n’a juridiquement aucun pouvoir en propre, (elle) n’a pas de pouvoir personnel, même en cas de délégation de signature».

C'est quelque peu oublier que la personne qui a délégation de signature est salarié des services de l'Élysée et que c'est à ce titre que la délégation de signature pouvait lui être faite. Que je sache Emmanuelle Mignon n'était pas bénévole et touchait, chaque mois, un salaire en tant que directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy. En tant que salarié elle est donc, tout comme Jérôme Kerviel, entièrement responsable de ses actes...

Bien entendu, je ne suis pas la seule à être choquée par cette décision.
Dans un entretien avec le journal Marianne2, L'ancien magistrat Eric Halphen, président d'honneur d'Anticor, a réagi à ce classement sans suite :

“Ce classement sans suite du Parquet montre que les enquêtes qui concernent les proches du pouvoir ou les agissements du pouvoir ne pourront jamais aboutir ni même se déclencher dans notre pays actuellement. …Nous ne pouvons que regretter qu’une nouvelle fois une plainte portée contre un proche du pouvoir soit classée sans suite après un semblant d’enquête préliminaire… c’est le problème du statut du Parquet qui est posé, de la façon dont les enquêtes se déroulent. Nous sommes malheureusement un peu démunis dans l'état actuel des institutions pour déclencher des enquêtes gênantes…  il faudrait ouvrir des recours contre les classements sans suite du Parquet. Actuellement, le Parquet est tout puissant, et quand il ne déclenche pas d’enquête on ne peut rien faire.”


Du coup, j'espère vraiment que la chambre criminelle de la Cour de Cassation de Paris va décider, dans l'affaire Woerth-Bettencourt, de dépayser toute l'instruction ailleurs qu'à Paris ou dans les Hauts-de-Seine. Car autrement, je crains fort que nous n'assistions d'ici quelques mois, de la part du parquet de Paris, à la même parodie de justice que celle qui vient de nous présenter dans l'affaire des sondages !


Sources : Le Point ; Delphine Batho ; Libération ; Marianne2

mercredi 3 novembre 2010

Réforme des retraites: Manifestation de Samedi 6 novembre. Heures et lieux de RV

Une journée de grève et de manifestations contre la réforme des retraites est prévue pour les salariés le samedi 6 novembre 2010.
Vous trouverez sur le site Le Volontaire  ou sur le site Blog Zéro  la liste en construction des manifestations en France, par département, horaires et lieux de rassemblement.
Un recours devant le Conseil Constitutionnel a été déposé afin d’obtenir l’invalidation de cette loi ou de certains de ses articles!

Le Gouvernement veut absolument, tourner la page et gommer notre mécontentement afin de rassurer les agences de notation!

Cette forme de mépris est insupportable et indigne d’un pays démocratique au 21° siècle!

Montrons lui que nous ne sommes pas dupes et que nous ne voulons pas simplement être écoutés mais que nous voulons être OBEIS!

Suspension de la réforme et mise en place de véritables négociations au cours desquelles TOUS les français seront représentées!

Source: Le Volontaire; Blog Zéro Un;

mardi 2 novembre 2010

Espionnite journalistique

Mais qu'apprend-on?
Il paraîtrait que « Supervisator » le glorieux président de la république intergalactique (et anciennement française) a encore frappé !
Quoi? Il aurait mis en place, grâce à son très dévoué ami (et accessoirement redevable de son poste) des services ultrasecrets, tamponnés « secret défense », une cellule de surveillance des journalistes rebelles...
Il paraîtrait même que cette cellule aurait en charge de vérifier que ces rebelles, à la limite du terrorisme, ne s'approchent pas trop de certaines affaires dans lesquelles « Supervisator » pourrait avoir quelque intérêt qui n'ont rien d'immatériel.
Ce qui est amusant, face à une telle information, c'est qu'elle étonne certains journalistes et commentateurs politiques !

Dans un état où la communication (donc les médias et leurs salariés-journalistes qui la transmettent) est essentielle pour présenter la pièce permanente, écrite par les conseillers en communication du Palais, ça me paraît, si ce n'est moral et démocratique, tout à fait logique de surveiller de très près les journalistes.

On ne pouvait tout de même pas espérer qu'après avoir exigé de nommer les patrons des rares médias qui n'appartenaient pas à ses amis,« Supervisator » ne veuille pas savoir à la seconde même ce que les salariés journalistes étaient en train de faire... Pour lui nuire.

On ne pouvait, non plus, tout de même pas penser que se tenant du gouvernement mondial n'allait pas faire ce qu'on fait ses idoles, présidents américain successifs, à savoir mettre les médias au pas. D'autant plus que son conseiller et ami l'avait affirmé il y a peu: « les journalistes sont mis au pas ».

Certes, le journaliste qui joue le jeu et qui, comme certains, acceptent de n'être que des courroies de transmission des épisodes concoctés par la cellule com de « Supervisator » ne risquent absolument rien.

C'est le “groupuscule anarchisant et malfaisant, quasiment gauchiste,” qui persiste à vouloir faire son travail d'investigation qu'il faut impérativement neutraliser.
Et c'est ainsi, dans ce seul but, qu'il est indispensable de leur subtiliser, tout en faisant comme si l'on était pas concerné par leurs élucubrations, leur outil de travail, histoire de bousiller 7 mois de travail d'investigation...
En vérité je vous le dis, « Supervisator » n'hésitera devant rien pou remettre notre pays dans l'ordre mondial voulu par ses sponsors intergalactiques et cosmoplanétaires !

Note de l'auteur : il est parfois des informations qu'ils ont mieux parfois, par instinct de survie, traité par la rigolade, si l'on ne veut pas sombrer dans la révolte la plus profonde…

Sources : le Canard enchaîné ; Le Monde ; Libération, Europe1

Réforme des retraites : recours devant le conseil constitutionnel.

Les députés communistes et apparentés ayant refusé de s'associer à un recours contre la réforme des retraites, ce sont les députés du Parti Socialiste et les députés Verts qui ont déposé, ce mardi 2 novembre, un recours auprès du Conseil Constitutionnel.

Ce recours porte sur :

- une rupture d'égalité des citoyens devant la loi:

Les élus estiment que plusieurs dispositions portent atteint au principe d'égalité et son contraire à la Constitution en se référant à son préambule et à son article premier qui stipule :

“Art. 1. - La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée. “

Sur le fond, les parlementaires socialistes affirment que le principe d'égalité a été malmené de très nombreuses fois, dans ce texte de loi et que l'égalité entre les salariés est mise en cause .

- Pour appuyer leurs propos, ils citent l'exemple des salariés « qui ont commencé à travailler tôt et qui devront en réalité cotiser plus longtemps en attendant d'atteindre l'âge légal de départ de 62 ans ».

- Autre point sur lequel l'égalité va être malmenée : l'égalité entre les salariés qui seront traités de manière identique, alors qu'ils se trouvent dans des situations différentes, notamment les salariés confrontés à la pénibilité »

- Dernier point d'inégalités, selon les socialistes, celle qui touche les  femmes, particulièrement atteinte par le report de 65 à 67 ans du départ de la retraite sans décote, les chômeurs qui ont connu des carrières professionnelles hachées et pour les ouvriers qui ont une espérance de vie de 7 ans inférieurs à d'autres catégories sociales.

- La procédure de vote utilisé, notamment à l'assemblée nationale:

Sur ce point, les parlementaires considèrent : « en combinant le huis clos en commission avec la procédure du temps programmé, le législateur a porté une atteinte manifeste au principe de clarté et de sincérité des débats parlementaires. »

En outre ils estiment que le refus de donner la parole à 142 députés, que Bernard Accoyer à opposé lors du débat à l'assemblée nationale, constitue “une atteinte manifeste à l'article 3 de la Constitution ainsi qu'aux exigences de clarté et de sincérité des débats parlementaires.

Rappelons que l'article 3 de la Constitution stipule :
"Art. 3. - La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum.
Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s'en attribuer l'exercice.»

Le conseil constitutionnel a désormais un mois pour statuer sur ce recours.

- Sur le fond, je n'ai aucun doute que la décision du conseil constitutionnel, qui s'est déjà illustré par sa tolérance face aux inégalités, rende un avis favorable au texte de loi.

- Sur la procédure de vote, il me semble que le Conseil Constitutionnel va devoir faire très attention.

1) S'il estime que le processus de vote a été conforme à la Constitution, cela reviendra à dire que le règlement de l'Assemblée Nationale prévaut sur les textes constitutionnels, puisque c'est à ce titre que son président a pris la décision de clore le débat.

Dans ce cas, qu'en sera-t-il d'un État, d'une République, d'une Démocratie dans laquelle un règlement administratif, fussent-ils celui de l'assemblée nationale, est au-dessus du texte de la constitution ?

Une telle décision s'apparentait fort à un véritable déni de la Souveraineté Nationale et des représentants du peuple. Ce serait entériner un changement de régime déguisé. Nous ne serions plus en Démocratie, ni en République.

2) Si, en s'appuyant sur l'article 3 de la Constitution, il déclare que le processus est anticonstitutionnel, cela obligera le gouvernement a représenter son texte de loi devant le Parlement, en application de l'article 10 de la Constitution. Car comment pourrait-il en être autrement? J'imagine mal le Président de la République promulguer une loi qui a été votée en bafouant un article de la constitution française.

Contrairement à ce qu'affirmait certains ténors de la droite présidentielle, au travers de médias complaisants, et Raymond Soubie,  la réforme des retraites et tout sauf entérinées.

Il reste désormais au Conseil Constitutionnel, protecteur de la Constitution Française, a décider si la manœuvre utilisée pour faire voter cette loi est conforme à la loi suprême du pays ou si elle ne l'est pas.

De mon point de vue, il est assez clair que Bernard Accoyer, lorsqu'il a empêché 142 députés de s'exprimer lors du débat sur la réforme des retraites , a gravement porté atteinte à “l'exercice de la souveraineté nationale” par les représentants du peuple que sont ses 142 députés.

Qu’en dira le Conseil Constitutionnel? La question est d’importance pour notre avenir et celui de notre pays!

C'est pourquoi, vous l'aurez compris, il me semble indispensable que nous restions tous très mobilisés le 6 novembre et très attentif à la décision que va prendre le conseil constitutionnel dans le mois qui vient.

Source : Le Point ; Capital ;Légifrance ; Conseil Constitutionnel

lundi 1 novembre 2010

Affaire Woerth-Bettencourt: La crème des enquêteurs sur le coup !

Une épidémie de vols de micro-ordinateurs se répand parmi les journalistes qui ont enquêté sur l'affaire Woerth-Bettencourt. Pour essayer d'y voir un peu plus clair, nous avons fait appel au nec plus ultra de l'enquête, j'ai nommé Holmes, Watson et Poirot.

Je vous livre en vrac le résultat de leurs premières investigations.

Chronologie des vols :

Les vols ont commencé par le journal qui est à l'origine des révélations sur l'affaire Woerth-Bettencourt. Le 7 et 8 octobre,selon Mediapart , deux CD-ROM regroupant les enregistrements pirates réalisés chez Liliane Bettencourt avaient été volés, ainsi que deux ordinateurs portables et un disque dur externe contenant des données confidentielles. Le vol a eu lieu dans les locaux de Médiapart. Aucun autre ordinateur ni outil de travail des autres journalistes n'a été dérobé.

Le jeudi 21 octobre, soit un peu moins de 15 jours après le vol dans les locaux de Médiapart, le domicile de Gérard Davet, un journaliste d'investigation du journal Le Monde, était cambriolé. Son ordinateur et son GPS ont été dérobés. Le journaliste raconte :

"Je me suis aperçu du cambriolage 24 heures après, le vol s'est a priori déroulé jeudi après-midi et je l'ai constaté vendredi, car c'était une période de forte actualité dans l'affaire Woerth-Bettencourt...Je me suis rendu compte que l'ordinateur portable sur lequel je travaille à domicile et stocke des documents avait disparu. Ainsi qu'un GPS. Rien d'autre ne manquait, alors qu'il y avait des objets de valeur, une chaîne hi-fi... J'essaye de comprendre. Après enquête, il s'est avéré qu'il y avait eu un cambriolage, a priori par une fenêtre qui était pourtant fermée. ».

Le samedi 23 octobre, ce sont les locaux du magazine Le Point qui faisaient l'objet d'un cambriolage. Outre l'ordinateur portable de Hervé Gattegno , spécialiste du dossier voir ce Bettencourt pour son journal, les ordinateurs de deux autres journalistes ont été volés. Les câbles qui protégeaient les ordinateurs ont été cisaillés.

Il y a dans cette chronologie quelques points troublants, quelques faits assez surprenants:

- les vols ont commencé par le journal qui est à l'origine des révélations sur l'affaire Woerth- Bettencourt .

- le temps qui s'est écoulé entre le premier vol et les 2 derniers. Cela donne l'impression que les voleurs, si tant est que les vols soient orchestrées, ont pris 15 jours pour étudier les contenus des objets volés et ont ensuite procédé à la substitution des ordinateurs des 2 autres journalistes. Souvenons-nous que Mediapart a toujours dit qu'il n'avait publié qu'une infime partie des enregistrements effectués au domicile de Liliane Bettencourt. Les enregistrements non publiés ne concernaient, d'après le journal, que des informations ne relevant pas du domaine public.

- les vols ne concernent pratiquement que les journalistes qui menaient des investigations sur cette affaire. Il serait intéressant de savoir, dans le cambriolage des locaux du Point, si les 2 autres journalistes, dont les ordinateurs ont été volés, travaillaient en étroite relation avec Hervé Gattegno.

- dans les 2 premiers cambriolages, ce sont bien les outils de travail des journalistes enquêtant sur l'affaire, et uniquement ces outils, qui sont visés. Ce qui veut dire que les voleurs savaient parfaitement où trouver les objets qu'ils convoitaient. Cela sous-entend que les journalistes étaient sous surveillance. Essayez donc de savoir où habite Gérard Davet, ou même de savoir où Mediapart entrepose le matériel d'enquête de ses journalistes, et vous comprendrez que ça n'est pas à la portée de n'importe qui.

- Quel intérêt de voler 2 CD-ROMs, dans un tiroir, pour un voleur lambda? Aucun! Par contre, sachant que la fille de Liliane de Bettencourt a déclaré avoir remis à la justice l'intégralité des enregistrements effectués, il se peut que le cambriolage ait eu pour but de vérifier que la justice, et le pouvoir en place, était réellement en possession de tous les enregistrements et qu'il permettent de savoir ce que savent les journalistes. On peut imaginer que si il y a sur les CD-ROMs des informations dont les journalistes n'ont pas parlé (jusqu'à présent ils n'ont porté à la connaissance du public que les enregistrements concernant le volet financement occulte de l'UMP, prétendant que le reste des enregistrements ne concernait que des parties de la vie privée de Liliane Bettencourt.), il est indispensable de faire en sorte qu'ils ne puissent jamais en parler. Auquel cas, il faut croire que ces informations concernent beaucoup plus de personnalité qu'on ne peut l'imaginer actuellement ou qu'elles apportent des preuves absolues, sous forme de témoignages ou de documents numérisés. Ce qui expliquerait le vol du disque dur, des CD-ROMs et des ordinateurs.

Le but de ces cambriolages serait alors, dans un premier temps, de faire disparaître les enquêtes des journalistes et/ou de faire disparaître des preuves. Sachant que le travail d'investigation est extrêmement long , nécessite de recueillir un nombre énorme d'information pour en tirer renseignements, notes de réflexion, de synthèse, comptes rendus d'entretien, la disparition de ce travail de fourmi, surtout s'il n'est pas dispatché sur différents soutiens informatiques de sauvegarde, représente un frein énorme à la poursuite du travail d'investigation et de publication de ses résultats. Cette série de vols aurait donc pour but de ralentir voire de dissuader les journalistes de continuer leur travail sur l'affaire Woerth- Bettencourt. Un autre effet pourrait être de dissuader des témoins éventuels de se confier à des journalistes présentés comme incapables de protéger leurs données.

Rappelons que l'objectif d'un vol est de s'approprier le bien d'autrui. La conséquence du vol est que le « volé » ne peut plus se servir de ce qu'on lui a pris. Psychologiquement, le vol, le cambriolage est ressenti comme un viol, une intimidation, une mise en position de faiblesse. Cela paraît évident mais il me semble important de le souligner.

Conclusions provisoires de notre équipe de choc:

Cette série de vols est pour le moins étonnante. On peut y voir le fruit du hasard comme on peut y voir (sachant à quel point les enquêtes menées par ces journalistes, leurs investigations, représentent un danger pour le parti présidentiel, pour le ministre du travail, et même pour le président de la République) une action concertée des services ou d'officines spécialisées dans le renseignement.

Partant de là, on peut émettre une série d'hypothèses sur ses vols.

1 - Compte tenu du fait que la série de vols touche des journalistes qui enquêtaient tous sur un sujet à haut risque pour le gouvernement. Compte tenu du fait qu'aucun gouvernement français n'hésite à faire appel à des officines pour supprimer ce genre de risque ,On peut facilement émettre l'hypothèse que les vols ont été commis par des agents de services secrets de l'État ou des officines de renseignements privées. Leur but étant alors de faire disparaître les enquêtes des journalistes. Au vu du matériel volé, on peut penser que la privation d'un travail extrêmement long, le vol de notes de réflexion des journalistes, va représenter un frein, si ce n'est la fin des investigations journalistiques. Surtout si aucune sauvegarde de ce travail n'a été réalisée par ailleurs.

2 - On peut aussi émettre l'hypothèse que ces vols sont le fruit du hasard. Hasard qui nécessite tout de même une parfaite connaissance des lieux, de leur système de protection et de la façon de travailler des journalistes. Mais bon, un cambrioleur sérieux prépare son cambriolage et on peut penser qu'il cherche en priorité ce type de renseignement. Ceci dit, 3 cambrioleurs différents, qui volent dans des lieux différents des ordinateurs de journalistes qui travaillent tous sur le même sujet, c'est une coïncidence qui n'est pas banale !

3 - À l'extrême, on peut imaginer que pour arrêter de voir leurs conversations professionnelles écoutées, d'être constamment surveillés, les journalistes eux-mêmes se sont mis d'accord pour annoncer que leur matériel et matériaux de travail ont disparu. Certes, l'hypothèse est intéressante, mais on peut objecter qu'il n'y avait alors aucun intérêt pour les journalistes de porter ces vols à la connaissance du public. Leur objectif étant de faire savoir au pouvoir en place, qu'ils baissaient les armes. Un simple dépôt de plainte était amplement suffisant pour que l'information remonte jusqu'aux intéressés.

4 - Enfin, il est tout à fait possible que ces vols aient été effectués par une officine de maîtres chanteurs, qui espèrent tirer de généreux profits des informations contenues dans les ordinateurs, les CD-ROMs, le disque dur subtilisés. C'est une hypothèse qui a été très peu évoquée, mais qu'il ne faut pas, par les temps qui courent, laissez tomber. On se souvient qu'il n'y a pas si longtemps, une certaine cassette vidéo faisait trembler la classe politique française ...Néanmoins, il n'y avait nul besoin de voler des ordinateurs, de courir le risque d'être découvert pendant le cambriolage, alors que désormais on dispose de matériel qui permet soit de pirater des ordinateurs à distance et de façon très discrète.

Voilà pour les hypothèses qui peuvent être construites actuellement.

Médiapart a déposé une plainte, Gérard Davet également. A suivre...

Sources: Mediapart ; Le NouvelObs; Le Monde; Le Point ; Libération; Moréas;