jeudi 30 décembre 2010

Mes vœux pour 2011

Vous souhaiter bonheur, santé, sérénité, pour l’année 2011, serait la moindre des choses si nous vivions dans un contexte politique apaisé.
Seulement, nous sommes très loin d’un tel contexte.
Racisme, intolérance, casse sociale, précarité, appauvrissement social et culturel, renferment sur les nationalismes les plus sordides et violents…Ces vieux réflexes stérilisants, mortifères, reviennent en force dans notre pays et dans trop d’autres pays du monde.
Devons nous subir ces abominations? Devons nous nous soumettre sans rien dire, nous citoyens d’un pays qui nous appartient?
  Devons nous accepter que nos enfants ne connaitrons que la soumission et la misère? Que leurs droits se résumerons à ceux de travailler pour un misère, consommer des poisons et se taire?
Plus que jamais, il me semble que la réponse à ces questions totalement d'actualité est non!
Et mieux que moi, l’appel du Conseil National de la Résistance nous rappelle pourquoi nous devons résister!
Plus que jamais les vœux de Stéphane Hessel , retranscrits par Mediapart, nous rappelle que nous devons être des « citoyens et citoyennes qui savent résister».
Indignation, résistance pour un autre changement que le changement consumériste, liberticide et avilissant que nous impose l’alliance malsaine entre le personnel politique et les multinationales.
Résistance et indignation pour qu’enfin nous vivions dans un monde ou Liberté, Egalité et Fraternité ne soient plus de vains mots mais des objectifs, des actes portés par une volonté sans faille des citoyens et de leurs mandataires politiques!
Que l’année qui s’achève, avec son cortège de casse sociale, de privilèges éhontés accordés au monde de la finance et du commerce international,  soit le révélateur de ce qui doit nous indigner, de ce que nous ne voulons plus accepter.
Que l’année 2011 soit l’année ou nous exigerons , ou nous agirons pour que l’Avenir de TOUS soit fait de Paix, de Justice, de Respect des libertés fondamentales, d’Humanisme.
Dans ce combat qui nous attend, les clivages politiques, sociaux, religieux n’ont pas leur place!
Cela fait des millénaires qu’ils pourrissent la vie des habitants de la planète pour le plus grand bénéfice d’une petite caste qui les utilise à son seul profit . Rejetons les!
Sources: YouTube ; Médiapart

samedi 4 décembre 2010

Wikileaks: Le pouvoir sur l'information

Traditionnellement, en sociologie des organisations, on considère que le pouvoir s'exerce et se conquiert lorsqu'on maîtrise/contrôle totalement l'information, les règles, les moyens ou ressources.

Ces 3 piliers de pouvoir peuvent être répartis entre différents services, entités ou individus, où ils peuvent être concentrés au sein d'un même service ou entre les mains d'un même individu. Le pouvoir sur l'information se joue non seulement sur la diffusion de l'information mais également sur la possession de l'information avant les autres et sur le choix du contenu diffusé.
Dans le concept de Démocratie, on retrouve un peu ce principe dans la séparation des pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaire. On voit dans certaines dictatures à quel point il est dangereux que l'information soit totalement sous la coupe du pouvoir politico-économique. Le malheur, à l'heure actuelle, c'est que dans énormément de pays qui se disent démocratiques, le pouvoir politique (pouvoir de décisions législatives et exécutives) et le pouvoir économique (moyens) veulent maîtriser totalement l'information.

Pour ce faire, ils n'hésitent pas à étouffer financièrement les médias indépendants et ont mis en place des agences de presse qui « pré digèrent » et dispatchent l'information aux organes de presse. Malgré cela, ces organes de presse ont gardé la possibilité de s'informer avec leurs propres moyens (journalistes, reporters, réseaux). Noam Chomsky et Édward Herman ont particulièrement bien démontré dans leur livre “La fabrication du consentement”, comment un groupe organisé pouvait, s'il maîtrisait totalement, de bout en bout, la production d'informations, obtenir absolument tout ce qu'il désire du plus grand nombre d'êtres humains.
Ainsi, en prenant des parts dans le capital des agences de presse, des journaux traditionnels, des télévisions, des sites Internet, de l'industrie audiovisuelle, de l'édition de livres, de la publicité etc. les multinationales ont, aux États-Unis comme en France et ailleurs dans le monde, la mainmise sur l'information. Elles peuvent agir sur les choix des individus en les orientant par le choix des contenus qu'elles diffusent.

On peut illustrer une partie du pouvoir que représente l'information au travers du délit d'initié.

Imaginons un boursicoteur qui aurait ,quelques heures avant les autres, l'information que telle action de telle entreprise va prendre de la valeur. Il lui suffit d'acheter, avant les autres, toutes les actions disponibles sur le marché pour réaliser un énorme bénéfice en les revendant après la diffusion officielle de l’information. Donc, avoir l'information avant les autres peut-être un avantage énorme.

Avoir des informations que d'autres n'ont pas représentent également un énorme avantage.

C'est un des principes qui régissent le secret. Secret qu'on développe particulièrement en période conflictuelle, en temps de guerre, que ce soit une guerre territoriale ou une guerre économique. À notre époque les 2 types de guerre sont étroitement mêlés, il n'est qu'à voir les rebondissements de l'affaire Karachi. Le secret, la culture du secret, est aussi extrêmement développé dans le monde de la diplomatie, surtout à notre époque où l'on a fâcheusement tendance à confondre diplomatie et espionnage. Ce qui concourt énormément à renforcer cette culture du secret qui frôle la paranoïa et/où la schizophrénie.

Le résultat est le suivant : il s'échange entre les différentes ambassades, consulats, des différents pays, un nombre incalculable de dépêches dont la plupart n'ont intrinsèquement aucune valeur informative réellement secrète et/ou stratégiques.
Pour les citoyens qui observent le ballet diplomatique, les agissements des dirigeants mondiaux,par déduction ou analyse, leur permet de parvenir à une information empirique équivalente à celle contenue par ses dépêches. Mais, n'étant pas dans le secret, la déduction n'a aucune valeur « informative ». Elle n'est qu'une opinion, à la limite d'une intuition. Et une opinion n'est jamais un pouvoir, dans notre logique cartésienne et élitiste.

Par contre, détenir les secrets, ou ce qui est assimilé à un secret, diplomatiques, est un pouvoir équivalent à celui d’un initié boursicoteur. Un chef d'État et ses services diplomatiques peuvent décider de ne délivrer aux peuples qu'ils gouvernent qu'une infime partie de ce secret. En général il se réfugieront derrière le secret défense, derrière la sécurité du territoire, pour ne pas en dire plus.

Qui plus est, partager un secret crée un lien de dépendance entre 2 détenteurs du même secret. La culture du secret, en diplomatie n'est pas très éloigné des liens de domination ou d'allégeance. On ne partage généralement ses secrets qu'avec des personnes proches... Ou son psychanalyste.

Au travers de l'affaire Wikileaks et de la mise en ligne de dépêches diplomatiques, vieilles de plus de 6 mois (donc éloigné de l'actualité), sur différents sites Internet mondiaux, et des réactions qu'elles ont provoquées tant sur le plan gouvernemental qu'au niveau des citoyens, nous avons un magnifique exemple du pouvoir que représente la maîtrise totale de l'information.
Que s'est-il donc passé ?
Wikileaks s'est procuré, apparemment par une source diplomatique américaine, une énorme quantité de dépêches diplomatiques concernant les contacts entre les différents représentants de la diplomatie américaine et les autres diplomates mondiaux.
L’équipe de Wikileaks a décidé de publier uniquement des dépêches qui n'étaient pas classées à un haut niveau de secret. Elle a également été décidé de ne pas diffuser de dépêches qui pourraient mettre en danger la vie de membres du corps consulaire ayant une activité d'espionnage.
Puis, Wikileaks s'est associé avec différents journaux internationaux pour que ses dépêches soient rendues public et mises à disposition de tous les citoyens. Chaque journal a eu en charge la traduction de ses dépêches. La diffusion a commencé début décembre 2010 avec la mise en ligne sur différents sites Internet hébergé sur des serveurs éparpillés dans le monde.

Bref Wikileaks et les médias partenaires on utiliser leur pouvoir d’information en maitrisant la chaine informative de bout en bout, ce qui est un droit absolu que leur a donné les conventions internationales.

A priori, dans la mesure où les journaux et Wikileaks ont pris la peine de ne diffuser que des dépêches ne mettant en cause que des personnalités connues et que des informations ne mettant en danger ni la vie des individus ni la sécurité des territoires, on ne peut considérer cette démarche que comme une démarche d'information journalistique. Au travers des dépêches publiées, il est impossible de localiser des bases militaires secrètes, des formules d'armement, des lieux et des personnes stratégiques . Il n'y a donc aucune atteinte à la sécurité des territoires et des personnes.

Quelles réactions?

1) Au niveau des citoyens, le panel de réactions va de l'indifférence, en passant par le dénigrement des  informations diffusées, où les questionnements sur l'intérêt d'une telle manoeuvre, et la curiosité amusée vis-à-vis du contenu réel. Une lecture rapide des commentaires sur les sites de médias en ligne français montre qu'à part les dépêches qui portaient sur la description des manies de diplomates français, les commentaires étaient relativement peu nombreux.

Les réactions à la réaction de Besson sont très nettement plus nombreuses et défavorables à sa volonté de limiter la liberté d'expression et la liberté d'information.

2) Les services secrets américains et le Pentagone ne voit pas cet acte d'information sous cet angle ! Et bien entendu les dirigeants politiques des pays inféodés aux États-Unis se croient obligés de leur emboîter le pas.
Et ils n'y vont pas avec le dos de la cuiller !

Très curieusement, dès que Wikileaks a annoncé qu'il allait publier les dépêches, son directeur a été accusé de viol, en Suède. Et alors que Roman Polansky, condamnée aux États-Unis pour le même délit de viol, à pu, pendant plus de 20 ans, couler des jours heureux en France, en Suède, en Angleterre, partout en Europe, sans être le moins du monde inquiété, le directeur de Wikileaks est traqué, menacé de mort, les sites qui hébergent les données sont l'objet de pressions pour cesser leur hébergement.

En fait les médias ont relayé à ce sujet une information déformée. Le mandat d’arrêt ne parle en aucun cas de viol mais de relations sexuelles consentantes, non protégée par un préservatif….ce qui n’est pas un crime en Suède ( pays qui a lancé le mandat d’arrête international) mais un simple délit!!!

Mandat d’arrêt international et traque de J.Assange apparaissent alors des réactions totalement disproportionnée compte tenu du délit reproché. Et le mandat d’arrêt parait un subterfuge, un prétexte pris par les pays alliés pour neutraliser Assange , faute d’avoir les moyens légaux de le poursuivre pour un crime qu’il n’a pas commis au regard des législations internationales, surtout lorsqu'on a pris la peine de lire les dépêches publiées. Car force est de constater que ces dépêches ne contiennent, somme toute, que des informations très banales et nettement moins compromettantes que celle qu'on peut trouver dans les journaux people.

Le seul danger véritable que ses dépêches représentent c'est qu'elles confortent l'opinion des citoyens au sujet de certains événements que le pouvoir politique ou économique a quelque peu maquillés lorsqu'ils ont eu lieu. Comme bon nombre d'entre elles contiennent des jugements sur certains dirigeants mondiaux et que ces jugements ne sont pas toujours très positifs, elles peuvent également “casser l'image” que ces mêmes dirigeants veulent donner d'eux-mêmes, à grands coups de propagande dans les médias amis (ou achetés) . Et cela est très contrariant, dans une mondialisation où l'on aimerait bien sacraliser les dirigeants, en faire des demi-dieux intouchables, des icônes tout sachant, omnipotentes.

Mais, en Démocratie, contrarier quelqu'un, fut-il un chef d’Etat,  n'est pas un crime... Enfin pas encore !

  • Et cela mérite-t-il de traquer un homme et de le menacer de mort ?
  • Cela mérite-t-il qu'un ministre de la république française se renseigne pour savoir comment il pourrait empêcher les entreprises commerciales, théoriquement indépendantes du pouvoir exécutif, de vendre leurs services à Wikileaks ?
  • Cela justifie-t-il que le gouvernement soit prêt à brimer encore davantage qu'il ne l'a fait depuis 2007 la liberté d'expression et la liberté de la presse ?
  • N'est-il pas temps de rappeler à nos dirigeants, qui se permettent d'attaquer des pays au nom de la Démocratie, que précisément la Démocratie c'est le pouvoir du peuple, exercé au nom du peuple pour le peuple?  Et qu'à ce titre le peuple a le droit d'être informé de tout ce qu'on fait en son nom et dans son intérêt.  Majoritairement le peuple est constitué d'individus adultes qui, si ceux qui les gouvernent ont respecté le contrat, sont suffisamment éduquées pour comprendre ce qui se fait en leur nom et avec le mandat qu'ils ont donné mais qu'ils peuvent reprendre.

Il serait très malséant qu'au lieu de mettre toute leur énergie à traquer un homme, à salir sa réputation en le faisant passer pour un violeur qu’il n’est absolument pas, alors que le pouvoir économique a totalement raté sa mission qui est, en contrepartie d'énormes avantages que les peuples lui ont accordés, de fournir à ces mêmes peuples les moyens de satisfaire à leurs besoins essentiels de vie décente, les pouvoirs politiques ne se consacrent pas à remplir les obligations qu'ils ont envers ceux à qui ils doivent des comptes.

Et au final, je me demande si, devant la banalité du contenu de ces dépêches, ce que craignent le plus les diplomates et les dirigeants mondiaux, ça n'est pas que nous nous rendions compte qu'ils passent leur temps à faire des potins de commères, de la psychologie de comptoir, des caprices de divas, payés à coups de milliards.

Je me demande même si, comme ils ont su le faire pour Ben Laden, nos dirigeants mondiaux ne sont pas en train de monter en épingle la diffusion de ses dépêches, pour faire diversion et nous faire oublier qu'ils sont totalement incompétents depuis 2008 pour endiguer le chômage, réguler la finance mondiale, obliger le pouvoir économique à créer des emplois localement, et gérer les finances publiques sans endetter les pays qu'ils ont en charge de gouverner au nom et pour le peuple.

Leurs réactions disproportionnées ne serait alors qu’une tentative de reprendre aux journalistes le pouvoir sur l'information, sa diffusion, le contrôle de son contenu. Une réaction révélatrice de la tentation totalitaire de certains gouvernants dont nous ne devons absolument pas être dupe. Une réaction inadmissible qui vise à opposer à un homme seul la puissance de feu de pays surpuissants afin de le broyer.

vendredi 3 décembre 2010

Pourquoi je ne publie plus d'articles sur le Post.fr.

Certains lecteurs qui m'ont fait l'honneur de lire mes articles, lorsque je les publiais sur le Post.fr, me demandent encore pourquoi j'ai arrêté de publier sur ce site.
Avec le recul, je peux désormais leur répondre de façon assez complète.
Comme je l'ai déjà expliqué dans un précédent billet, j'ai supprimé mon compte sur le Post.fr, pour manifester ma désapprobation à la façon dont cet éditeur faisait respecter les règlements auxquels chaque inscrit été tenu de se soumettre. Ayant été la cible de très nombreuses attaques en règle, portant plus sur ma personne que sur mes écrits, et constatant que les personnes qui se livraient à ses attaques bénéficiaient d'une impunité totale, il était hors de question que je me prête à des jeux malsains.
D'autant moins question que 2 ans auparavant, sur le site et soutien du Modem, j'avais déjà été l'objet de telles attaques. Or, si ces attaques m'avaient paru, de la part de pseudo démocrates, quelque peu déplacés, étant à l'époque « encartée » au Mouvement Démocrate, j'avais tenu bon car je poursuivais un objectif militant : l'instauration, conformément à ce que François Bayrou prônait, d'une démocratie participative, à fin de faire de la politique autrement. Pour moi, faire de la politique autrement consistait à sortir des attaques personnelles et à établir des débats de fond, au cours desquelles les personnes se respectaient. Au bout de 2 ans, constatant que ni la direction du Mouvement Démocrate, ni ses militants les plus anciens, ne souhaitaient qu'une telle démocratie s'installent au Modem, ma présence sur ce site n'avait absolument plus aucune raison d'être. Ma présence au Modem non plus, c'est pourquoi nous ne n'est pas renouvelé mon adhésion à ce parti politique qui n'était, somme toute, qu'une UDF maquillée "comme une voiture volée".
En m'inscrivant sur le Post.fr, je ne poursuivais aucun objectif militant, au sens politique du terme. Néanmoins, ce site se targuant d'être un site de débats en plus d'être un site d'information, il me paraissait un bon moyen d'exprimer mes idées et d'en discuter avec d'autres internautes.
Je n'ai jamais caché à personne mon bref passage au mouvement démocrate, ni le fait qu'en 2007, après la défaite au premier tour de François Bayrou, j'avais fortement milité pour un report des voix démocrates sur la candidate Ségolène Royal. Elle ne paraissait alors et me paraît aujourd'hui encore, être, de tous les candidats présents sur l'échiquier politique, celle qui est la plus apte intellectuellement, déontologiquement et pratiquement à modifier profondément la démocratie élitiste qui nous prive un peu plus chaque jour de nos droits de citoyen. Qui plus est, elle présente l'énorme avantage d'avoir quelques décennies d'avance sur les autres politiciens de métier, en ce qui concerne l'écologie « pragmatique » qui m'est chère. Bref, pour un tas d'autres raisons, je n'avais aucunement à me cacher de mes opinions sur le Post.
Je n'avais, non plus, pas à cacher qu'après avoir côtoyé, il y a 30 ans, certains des apparatchiks du Parti Socialiste actuel, j'en avais gardé une très mauvaise opinion, tant sur les valeurs dont ils auraient dû être porteurs, que sur les actes dont ils étaient capables. Il était acquis pour moi, après l'expérience récente du Modem et après celle plus ancienne du Parti Socialiste, que je ne militerai plus pour un parti politique français.
Malgré tout je comptais bien exercer mon droit de citoyen français à exprimer mes opinions, à les défendre sans pour autant être étiquetée ou attaquée personnellement pour cela. Je comptais également que les personnes avec qui je partageais certaines valeurs, certaines opinions, seraient présentes à mes côtés si ses valeurs et ses opinions étaient attaquées. C'est, de mon point de vue, bien plus que l'appartenance au même parti politique, le minimum qu'on puisse attendre entre personnes qui se disent camarades.
Cependant, malgré plusieurs vagues, sur 6 mois, d'attaques plus virulentes les unes que les autres, cette solidarité a été, à de très rares exceptions près, totalement absente. Plus encore, lorsque ces attaques venaient de la branche "gauchisante" du Parti Socialiste, j'ai pu observer, chez des personnes qui prenaient visiblement du plaisir à venir commenter mes articles, ou à s’y référer, une certaine réprobation envers moi lorsque je me permettais de répondre à ceux qui m'attaquaient.
Comportement décevant, mais peu surprenant quand on connaît le poids des normes de groupe. Comportement des attaquants lui aussi tout à fait explicable car correspondant avec le moment où, pour mon plus grand malheur, mes articles ont commencé à être fréquemment mis en avant par la rédaction du Post. J'en ai assez vite déduit que tout ce petit monde était intéressé non pas par le contenu de ce que j'écrivais, mais par la visibilité que mes passages “en Une” donnaient à leurs commentaires. Il est évident que toutes ces personnes ne venaient commenter, attaquer mes propos, que parce qu'ils savaient qu'ils allaient être lus par 1 grand nombre de personnes. D'une certaine façon, je leur permettais à moindre coût, de faire passer leurs idées sans qu'ils n'aient à se fendre d'un article, d'une réflexion approfondie sur un thème. Une forme de parasitage publicitaire, en quelque sorte, qui n'a rien à voir avec le débat d'idées mais avec la propagande. Une forme de “m'as-tu-vu” qui illustre la vacuité intellectuelle de ces gens-là.
Avec le recul, j'ai réalisé que ma décision de ne plus publier de billets sur le Post était liée à mon refus de servir de" femme sandwich" à ces gens-là. Car, au final, c'est à ce rôle qu'ils m'avaient réduite.
Mais ils n'étaient pas les seuls, la rédaction du Post avait également tout intérêt à ce qu'il y ait un grand nombre de commentaires à mes articles, et ce, quelle que soit la qualité des commentaires. Cela je l'ai réalisé le jour où j'ai décidé, après avoir insisté pendant 4 jours pour que mon compte soit supprimé, de supprimer, un par un, les 400 commentaires qui suivaient mon dernier billet. J'ai pu alors compter le nombre de publicités qui étaient incrustées entre ces commentaires. Par curiosité, je suis allée regarder sur tous mes billets qui avaient paru en une, ce qui m'a permis de constater qu'au fil du temps, plus j'accédai à une certaine « renommée », plus il y avait de lecteurs à mes articles, plus il y avait de publicité entre les commentaires. Donc plus il y avait, pour l'éditeur de possibilité de se faire de l'argent.
Soyons clairs, je n'ignorais pas, lorsque je me suis inscrite sur le Post, que la publicité était un des moyens de financer ce type de média en ligne. Dans la mesure où cela permettait à l'équipe de journalistes débutants d'avoir un emploi et d'être correctement payé, cela ne me gênait pas, loin de là. Par contre, j'aurais aimé de la part de la rédaction du Post, surtout à partir du moment où j'ai généré grâce à mes articles, un nombre conséquent de lecteurs, qu'au moment où j'ai été attaquée personnellement, elle se manifeste un peu plus en ma faveur qu'elle ne l'a fait. De cela, il n'a été nullement question, et ce malgré mes très nombreuses réclamations, signalisations de non-respect de la Charte du Post. Je n'ai pas une vocation de martyrs des médias ni un sens du sacrifice suffisamment développé pour accepter d'aider des gens qui ne m'aident pas en retour. Et cela m'a conforté dans ma décision de supprimer mon inscription au Post.

Enfin, grâce à l'échange de mail avec un des journalistes du Post, j'ai pu réaliser que je ne publiait pas des articles pour gagner de l'argent et encore moins "pour la gloire".
Essayant de me convaincre de ne pas supprimer mon compte, il soutenait que je passais souvent en Une, que j'avais beaucoup de lecteurs et que j'étais appréciée. Certes, cela pouvait paraître flatteur. Seulement voilà, je ne fais pas parti de ces internautes blogueurs qui vérifient sans arrêt le nombre de visiteurs de leur sites, qui n'aspirent qu'à être classé dans le Top 50 des blogueurs influents. Lorsque je publie un article, je cherche plutôt  à dialoguer (parfois avec moi-même), à échanger des idées, même avec un nombre infime de personnes et en toute discrétion. Alors, vous imaginez à quel point, la mise en lumière de mes idées provoquant des attaques personnelles virulentes, pouvait aller à l'encontre de ce que je recherchait. Cela ne m'apportait que des ennuis !
Enfin, à la satisfaction générée par l'impossibilité de lire des dialogues enrichissants est venue s'ajouter une autre insatisfaction, celle d'être prise dans un système très pervers qui consiste à réagir à chaud sur des événements politiques afin de publier quotidiennement. On tombe assez vite, en écrivant ainsi, dans la futilité, la superficialité d'une analyse bâclée. Et cela uniquement pour faire du chiffre : nombre de lecteurs, de commentaires, de personnes qui apprécient vos articles, etc. J'en étais arrivée à faire tout le contraire de ce que j'aime lorsque j'écris !

Vous comprendrez avec ce qui précède que n'ayant pas la vocation de femme sandwich, ni de marathonienne de l'écriture et ne poursuivant pas un objectif de satisfaction d'une vanité mal placée, ma présence sur le Post n'avait aucune raison d'être.
Au final, mon départ du Post m'a totalement libéré de l'emprise dans laquelle je m'étais moi-même enfermée. Et je me suis fait plaisir en n'offrant plus de tribune non modérée à certains militants paresseux et opportunistes.
Cela m'a aussi permis de prendre de la distance avec certains militants “de gauche” dont je désapprouve totalement le comportement, non seulement par ce que j'en ai vu au travers de leurs commentaires sur le Post mais également dans ma vie professionnelle où j'ai pu constater qu'ils savaient se montrer parfois beaucoup plus intransigeants, méprisants et individualistes que des militants du libéralisme.
Ça ne veut pour autant pas dire que mes valeurs humanistes, socialistes, sont écornées et que je voterai à droite lors des prochaines élections. Mais cela veut dire qu'il est hors de question que je me retrouve contrainte par quelques militants que ce soit à dire et à faire ce que je ne veux pas dire ou faire. Le militantisme tel que le pratiquent ces gens-là, ceux du Mouvement Démocrate ou ceux que j'ai croisé sur le Post, me paraît totalement obsolète, inintelligent, avilissant. En 30 ans il n'a pas évolué, il ne m'intéresse pas.

Je n'ai pas pour vocation d'être le porte-parole de qui que ce soit, à part moi-même. Que certains m'en aient voulu de ne plus être à leurs côtés, sur le Post, pour défendre leur "cause", je peux le comprendre. Mais j'aimerais beaucoup qu'ils comprennent eux aussi, et plus particulièrement ceux qui se gargarisent de mots comme solidarité, entraide, etc., qu'il y a eu des moments où moi aussi je leur en ai voulu de ne pas mettre ces mots en pratique lorsque j'étais attaquée sous leurs yeux.
Voilà, j'espère que j'ai répondu à tous ceux qui depuis quelques mois m'envoient des messages personnels pour me demander pourquoi je ne publie plus d'articles sur le Post.fr.

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mercredi 1 décembre 2010

DSK... l’obscure objet du désir?

Interrogé par Le Monde, le sénateur socialiste de Côte-d'Or, François Patriat a déclaré que Dominique Strauss-Kahn, lors de sa dernière visite en France fin novembre, avait donné des « signes positifs » qui permettaient de croire qu'il serait candidat à l'élection présidentielle de 2012. L'argument suprême du sénateur consiste à affirmer que si Dominique Strauss-Kahn "avait choisi de ne pas revenir, il l'aurait fait savoir plus vite".

François Patriat sous-entend donc que Dominique Strauss-Kahn ne s'étant pas prononcé, c'est qu'il a choisi de revenir. Il oublie cependant que Dominique Strauss-Kahn s'est prononcé on ne peut plus clairement, pas plus tard que le 13 novembre, au cours d'un entretien avec le journal allemand Stern. Entretien mis en ligne sur le site du Fonds Monétaire International !

Voilà ce que dit très exactement Dominique Strauss-Kahn, en fin d'entretien, alors que les journalistes lui demande : « allez-vous concourir contre Sarkozy à la prochaine élection présidentielle ? »

« Strauss-Kahn: Et je vais vous dire ce que je dis tout le monde: je vais mener mon mandat de Directeur général du FMI jusqu'à la fin. Et le mandat se termine en 2012. » (Très exactement le 1er novembre 2012)

Il faut vraiment avoir envie de prendre des vessies pour des lanternes pour interpréter les propos de Dominique Strauss-Kahn comme le font actuellement certains « soutiens » de Dominique Strauss-Kahn.

Ou bien il faut croire que Dominique Strauss-Kahn est un sacré menteur qui dit officiellement quelque chose et qui se prépare à faire le contraire. Auquel cas, ayant largement donné ces 10 dernières années avec ce genre d'individu à la tête de l'État Français, il ne me semble pas intéressant d'encourager un tel candidat !

Dominique Strauss-Kahn, a dit très clairement qu'il avait choisi de ne pas revenir, de ne pas se présenter aux primaires du parti socialiste. Pourtant, certains me disent « oui mais tu comprends, si il annonce maintenant sa candidature, il perd toute crédibilité à la tête du FMI »...

Je leur ferais remarquer que si il a décidé d'être candidat à la présidentielle française et qu'il continue à laisser croire qu'il va diriger les FMI jusqu'à novembre 2012, c'est auprès du FMI et des institutions internationales qu'il va perdre toute crédibilité. Surtout lorsqu'on sait qu'il a, lors du dernier G20 de Séoul, en novembre 2010, accepté des missions extrêmement importantes pour le développement du FMI. Missions qui n'auraient certainement pas été confiées à cet organisme si Dominique Strauss-Kahn n'avait pas été à sa tête. Je rappelle également que ces missions seront évaluées au prochain G 20 qui aura lieu à la mi-novembre 2011, à Cannes.

Si Dominique Strauss-Kahn fait faux bon au FMI en juin 2011, pour se consacrer à la campagne présidentielle française, cela veut dire qu'il laisse tomber sa mission en cours de route. On reconnaîtra que c'est loin d'être une attitude responsable et qu'elle handicapera énormément, dans l'hypothèse où il est élu président de la république française, son action internationale.

On pourrait cependant penser que cette impossibilité de se présenter aux primaires n'empêchera pas Dominique Strauss-Kahn de se présenter à l'élection présidentielle de mars 2012. Mais c’est oublier que la fin de son mandat au FMI doit avoir lieu en novembre 2012. En outre je le vois mal s'affranchir , ce faisant, des règles du PS , de son soutient...sans provoquer une énorme rupture politique avec la gauche française ;-)

Je remarque tout de même, et c'est à mettre au crédit de Dominique Strauss-Kahn, que ça n'est pas lui, mais son entourage, qui entretient l'ambiguïté sur sa candidature. Il est intéressant de se demander pourquoi tous ces gens agissent ainsi en une période ou l'électorat, le peuple français, à besoin plus que jamais de clarté. Ce comportement est atterrant.

Au premier abord, il fait penser à ces enfants auxquelles on vient d'annoncer que le Père Noël n'existe pas et qui se raconte des histoires, cherchent désespérément des preuves de cette existence, tout simplement parce qu'ils ne peuvent pas croire que leur rêve n'étaient qu'un rêve. Mais ce qui est valable pour des enfants de 7 ou 8 ans, me paraît quelque peu déplacé chez des adultes en âge de voter et encore plus chez des adultes qui ont en charges la gestion des affaires publiques....

Il y a donc tout autre chose derrière ce déni des propos de Dominique Strauss-Kahn. Autre chose qui est à mon avis plus proche de la tentative « de faire pression », en tant que courant politique interne au Parti Socialiste, pour que les idées du courant idéologique, dont Dominique Strauss-Kahn est l'icône, supplantent les idées des autres courants du Parti Socialiste.

Un constat simple montre que le courant Strauss-Kahnien n'est pas un courant majoritaire au sein du PS. Il a même, ces derniers temps, perdu énormément de poids au sein d'un Parti Socialiste qui est en train de revenir aux fondamentaux du Socialisme. Cette perte de poids politique, au moment où se construit un programme de gouvernement qui devra non seulement contenter les socialistes mais aussi l'ensemble des partis de la gauche française (en s'orientant vers une politique beaucoup plus sociale est beaucoup moins assujetti aux lois du marché que ne le souhaiteraient les Strauss-Kahnien) pourraient se concrétiser par des pertes en cascade de mandats électifs et par une perte notable d'influence dans les orientations gouvernementales, en cas de victoire de la gauche àla présidentielle et aux législatives de 2012.

Vu sous cet angle, il devient alors primordiale, pour les Strauss-Kahnien, de donner artificiellement plus de poids à leur courant. La manœuvre serait alors la suivante.

1° jouer sur l'image de Dominique Strauss-Kahn.

Dominique Strauss-Kahn est reconnu comme un présidentiable acceptable par l'électorat centriste, voir même certains électeurs UMP. Pour une gauche centriste ( social-démocrate) il peut être un atout pour gagner la présidentielle, sans avoir besoin de l'électorat de gauche ( à condition toute fois que ce dernier ne se mobilise pas en 2012).

2° Utiliser les sondages actuels

Les sondages, bien que très peu fiables, mettent Dominique Strauss-Kahn en tête d'une opposition contre la droite de Nicolas Sarkozy. Bien évidement les sondages vont évoluer avec le rapprochement de l'échéance électoral. Mais peu importe, c’est dans les 6 mois qui viennent qu'il est important de peser sur les bases du programme socialiste. Une fois ce dernier acté, le plus dur sera fait, surtout si le processus des primaires est écorné en ce qui concerne la construction participative du projet.

3° Alimenter le doute sur la candidature de Dominique Strauss-Kahn

Cela évite aux électeurs potentiels de se démobiliser et de reporter leur attention sur un autre candidat. Psychologiquement on alimente le fantasme, le désir . Politiquement cela évite d'avoir à préciser un programme, une orientation économique et social. Tout est dans le non dit, dans le pré-supposé, dans le suggéré et l'électeur potentiel s'en contente. C'est un peu la technique que Bayrou a utilisé en 2007.

En manœuvrant ainsi, on se dote d'un pouvoir virtuel, donné par l'opinion et le doute, qu'on aurait certainement pas si tous les socialistes reconnaissaient que Dominique Strauss-Kahn veut finir son mandat au FMI.

De fait, avec ce doute entretenu, ce courant politique interne peut influer beaucoup plus fortement sur le projet socialiste puisse que ce dernier doit être repris par le candidat qui sortira vainqueur des primaires sans handicaper sa crédibilité. Ainsi, d'un courant qui est loin d'être majoritaire au sein du PS, on peut devenir un courant beaucoup plus influents qu'il ne l'aurait été autrement. Mais on voit bien aussi, qu'il ne s'agit pas là de défendre l’intérêt général mais des intérêts particuliers. Qu'ils ne s'agit pas non plus de travailler pour l'union de tous mais pour la survie d'un petit groupe....

Or, si il y a actuellement une certitude, outre le fait que Dominique Strauss-Kahn a affirmé vouloir aller jusqu'à la fin de son mandat au FMI, c’est que bon nombre d'électeurs en ont plus qu'assez des petits calculs sordides et de l'instrumentalisation de l'opinion par le personnel politique. Les électeurs savent lire surtout quand le message est aussi clair que celui que Dominique Strauss-Kahn a délivré au journal Stern et ils attendent une gauche unie, soudées, réaliste et qui propose un projet de société et non un projet comptable, ni un jeu les titillant sur « l’obscure objet du désir »..

Sources: Le Monde, Fonds Monétaire International