Il faut être tombé bien bas (ou ne pas être monté très haut) pour, comme le font Jean-François Copé et Benjamin Lancard, tenter désespérément de mobiliser les militants UMP, et ce afin qu'ils relayent les messages que Nicolas Sarkozy délivrera jeudi 10 février, sur TF1, après le journal de 20 heures. C'est, d'une part, faire preuve d'un mépris total des militants en les reléguant au simple rôle de perroquets, de porte-voix ,et c’est, d’autre part, faire preuve d'un grand manque de confiance sur le fond des propos que Nicolas Sarkozy tiendra ce soir-là .
Mais au-delà de ce manque de considération évident pour l'intelligence (?) des militants de l'UMP, ce type de consigne à “visées propagandistes” est révélatrice de l'impuissance de la majorité présidentielle non seulement à apporter des arguments étayés sur sa gouvernance de l'État, mais également à justifier ses dérives éthiques, financières, antidémocratiques.
Alors qu'ils sont censés être les représentants d'une République irréprochable, dès que les ténors de l'UMP sont pris en défaut manifeste sur leur utilisation des fonds publics, leur gestion catastrophique des finances publiques, leurs attaques permanentes aux contre-pouvoirs dont la France s'est dotée pour éviter un régime dictatorial, depuis 2007, ils ont la fâcheuse habitude de plonger dans le déni le plus total de leurs responsabilités, dans le rappel systématique des « fautes » commises il y a plus de 10 ans par le parti socialiste, ainsi que dans l'attaque des médias.
C'est ainsi que Benjamin Lancard, président des Jeunes populaires, probablement en manque de notoriété et/ou de légitimité, prétend que, entre la réaction des médias face aux propos du parti socialiste vis-à-vis de la condamnation de Pierre Mauroy et face aux propos de Nicolas Sarkozy sur la justice, « il n'y a pas le même traitement médiatique ».
Il semble que Benjamin Lancard ignore, où veuille ignorer, que Nicolas Sarkozy est Président de la République et qu'à ce titre il n'est ni juge, ni ministre de la justice est n'a en aucun cas le droit de s'immiscer dans le fonctionnement des institutions françaises. C'est à chaque ministre de tutelle de le faire. En outre, le Président de la République française est tenu, comme tout citoyen français, constitutionnellement au respect des Institutions et de la séparation des pouvoirs. En l'occurrence, en prétendant qu'il y a eu des dysfonctionnements dans le circuit de décision judiciaire, Nicolas Sarkozy outrepasse ses droits. Et en prétendant que la personne arrêtée dans le meurtre de la jeune Laetitia est coupable, il contrevient, une nouvelle fois, à la loi sur la présomption d'innocence coupables.
Le jeune Benjamin Lancard, non content de mépriser nos textes fondateurs, nos lois, l'indépendance des médias, démontre s'il le fallait qu'il n'a pas plus de respect pour la République que ses ainés, puisqu'il confond le traitement que les médias font des réactions de l'opposition avec le traitement d'une information concernant celui qui occupe la plus haute fonction de l'Etat. De deux choses l'une, soit cette confusion vient de la bêtise du jeune homme, soit c'est de la manipulation d'opinion pure et simple.
Ne pouvant imaginer que Jean-François Copé est bête, et constatant que lui aussi appuie son appel à la mobilisation sur des supposées «campagnes de désinformation et de démagogie orchestrées par l'opposition et relayées sans scrupule par certains médias. », je ne peut qu'en déduire que ce monsieur- qui prétend être le chef de l'État d'ici quelques années- se cantonne à dénigrer l'opposition en parlant de désinformation et de démagogie et ce faisant, a présenter la majorité présidentielle comme une victime.
Cela ne peut s'expliquer que par une forte crainte qu'il soit trop facile, tant aux adversaires politiques qu'à la grande majorité des Français d'y voir clair dans le jeu sordide que mène le gouvernement actuel, mais aussi :
- De constater les mensonges qui leur seront faits jeudi, grâce aux exemples pris dans leur vie quotidienne à l'appui
- De comprendre que les promesses de vie meilleure, sont par avance intenables.
- De réaliser qu'en fait le président de la république, la majorité présidentielle n'a aucune solution concrète à proposer, à mettre en œuvre, pour résoudre les très graves problèmes que rencontrent les Français et en particulier les plus fragiles d'entre eux, si ce n'est les priver encore davantage de services publics, de travail rémunéré, de liberté d'expression, etc.
Faute de pouvoir justifier l'injustifiable, d'agir concrètement pour améliorer la situation matérielle, social, de millions de Français, nous constatons aujourd'hui que M. Copé et ses amis du gouvernement se débattent dans des stratégies qui n'ont plus rien à voir avec une République Irréprochable.
Pitoyablement, ils ont recours à “l'archéologie politique” en rappelant les “forfaitures de la gauche”, croyant ainsi mieux excuser les leurs. Oubliant, ce faisant, que si depuis 10 ans les électeurs portent la droite au pouvoir, ça n'est certainement pas pour qu'elle se comporte comme la gauche d'antan.
À mélanger, consciemment ou pas, la responsabilité actuelle du gouvernement et le rôle de l'opposition, Jean-François Copé et Benjamin Lancard, comme beaucoup de membres de la majorité présidentielle, oublient tout simplement que c'est leur faction qui gouverne depuis 10 années et que c'est de cette même faction que les Français, contraint et forcés, attendent ( du moins jusqu’en 2012) des solutions aux problèmes qu'ils rencontrent à cause de l’incompétence et de la soumission idéologique à l’ultralibéralisme du gouvernement.
Alors que faire jeudi soir, quand on est dans l'opposition, face à la potentielle mobilisation sur Internet des militants de l'UMP ? Leur répondre ou pas ?
Personnellement je vais seulement m’amuser à les regarder se débattre et faire les perroquets “en bande”
Source : Le Post ; Dailymotion
Il n'y a pas de "d" à la fin de Lancar, il me semble.
RépondreSupprimerSinon, j'avais une soirée court-métrage à Rennes, Jeudi soir, et d'un côté, je suis content d'échapper à ce désolant spectacle. Les jeunes UMP moulinent dans le vent ou racontent relativement n'importe quoi. J'ai étouffé de rire dans le communiqué qu'ils ont fait pour soutenir Michèle Alliot Marie contre "l'odieuse campagne de diffamation."
J'imagine un instant, les jeunes des MJS à la fin des années 90 en train de faire la même chose pour DSK inculpé dans l'affaire de la MNEF ? Ca serait juste grotesque.
De toute façon, ce sont des voix vraiment éparses sur le net, des petits moulinets, ça se mesure par exemple entre les fans d'un groupe Facebook comme Humour de Droite, qui pilonne la droite et qui sont des milliers, et la page Facebook de l'I-riposte ou de "L'observatoire des mensonges de la gauche" qui peine à dépasser la CENTAINE d'adhérent.
Même en venant soit disant "en masse" il est possible qu'ils se fassent bouffer par des internautes ayant un poil de sens critique.
On va s'en occuper :-)
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