jeudi 8 décembre 2011

Décès du policier de la BAC : les mensonges de Nicolas Sarkozy

On savait l'UMP prête à tout pour mettre en valeur son action sécuritaire. N'avait-elle pas hésité à exploiter frénétiquement, en 2001, au moment de la campagne présidentielle, l'agression de Paul Voise ?  Agression qui, très curieusement, une fois la campagne de presse passée, n'a jamais fait l'objet d'une enquête poussée ni d'un jugement.

Mais cette fois-ci, il semble que Nicolas Sarkozy soit allé encore plus loin dans la manipulation, le mensonge et surtout le sordide.

En effet, nous avons tous pu lire -ou entendre - Nicolas Sarkozy prétendre qu'il venait d'assister aux derniers instants de la vie d'Eric Lales  , policier de la BAC, atteint d'une rafale de kalachnikov après une course poursuite à hauteur de Vitrolles, sur l'A7.

Or donc, d'après Nicolas Sarkozy, et les différentes agences de presses qui ont relayé ses propos, à 10 heures 59, on pouvait lire dans la Provence :

"ce matin Nicolas Sarkozy et aller à l'hôpital Nord au chevet du policier gravement blessé et qui lutte toujours entre la vie et la mort »

 

À 10 heures 59, d'après le journal la Provence, le policier luttait encore entre la vie et la mort.
A 11 heures 25, toujours dans le même journal, une nouvelle dépêche annonçait :

Fusillade de l’A7 : le policier Éric Lales est mort 


Malheureusement, pour Nicolas Sarkozy et les organes de presse, toutes ces informations sont fausses.

De sources concordantes constituées par des policiers en activité (qui ont pour la plupart été informés à neuf heures ce matin de la mort d'Éric Lalès survenue aux environs de 23 heures la veille), d'anciens  policiers  , et du personnel médical de l'hôpital Nord de Marseille, il est avéré qu'Éric Lales a été déclaré en état de mort cérébrale aux environs de 23 heures, la veille de l'arrivée de Nicolas Sarkozy.

Comme le souligne Marc Louboutin dans un entretien avec Olivier Bonnet  :

« les réseaux sociaux de policiers ont pleuré la mort d'Éric l'Alés à partir de 23 heures. Comment se fait-il que le Président de la République puisse « partager les derniers instants » de ce policier 20 heures plus tard ? Les politiques ont demandé à ce que la nouvelle ne soit pas annoncée. Sarkozy n'a pas vu Éric Lalès vivant. »

Je savais que la campagne présidentielle allait être de très bas niveau, mais je ne m'attendais pas à ce que le président/candidat pousse le cynisme jusqu'à aller « danser sur le cadavre d'un fonctionnaire mort en service ».

Je ne m'attendais pas à ce que l'Élysée exploite ce mensonge  sur Twitter dans une mise en scène sordide et irrespectueuse pour les proches de ce jeune policier.

Je savais également Nicolas Sarkozy prêt à jouer sur la corde sensible de ses concitoyens pour redorer son blason, largement déficitaire sur le plan compassionnel.

Mais je n'aurais jamais imaginé qu'il ose utiliser le décès d’un jeune père de famille avec ce cynisme et cette indécence innommable.

Il est vrai qu'il ne faut pas oublier non plus que Nicolas Sarkozy, lorsque cela l'arrange, s'est parfaitement s'accommoder d'un arrangement mensonger avec les faits, fussent-ils historiques . De la à agir de la même façon avec la mort d'un jeune policier, voilà un pas que Nicolas Sarkozy a franchi, toute honte bue !

Sources : le Point ; la Provence ; Facebook ; Plume de Presse ; Police etc. ; Variae   ; Libération

mardi 6 décembre 2011

Élisabeth Badinter, les prostituées et les caissières de supermarché

Hier soir, probablement en manque d'activité, puisqu'ils sont totalement dépourvus de pouvoirs pour régler les problèmes auxquels les citoyens français sont confrontés, nos vaillants députés, de droite comme de gauche, ont voté à l'Assemblée Nationale, une résolution réaffirmant "la position abolitionniste" de la France en matière de prostitution.

Outre le fait qu'une telle résolution de principe est très loin de résoudre les problèmes que rencontrent les prostituées en matière de santé, de sécurité, de conditions de travail, il m'a semblé que les justifications données par certains de nos députés fleuraient bon la "morale a 10 sous" si cher à notre bonne vieille bourgeoisie française, pétrie d'une volonté d'imposer au petit peuple une morale qu'elle est bien en peine de mettre elle-même en pratique.

Parmi ces propos qui se voulaient vertueux, j'attribuerais le palmarès de l'hypocrisie à Élisabeth Badinter qui, de façon pour le moins maladroite, a tenté de justifier son positionnement pour l'abolition et la pénalisation de la prostitution.

"Si une femme souhaite gagner en trois jours ce que d'autres gagnent en un mois à la caisse d'un supermarché, c'est son droit", a-t-elle dit mettant comme "seule condition, mais elle est essentielle" que la femme "ne soit pas contrainte".


C'est particulièrement la première partie de sa phrase qui m'a énormément interpelée car, par son côté démagogique, elle montre que celle qui la prononce n'est pas choquée par la prostitution elle-même mais par ce qu'elle rapporte à la prostituée.

Pensez donc quelle honte de gagner en trois jours ce qu'une caissière gagne en un mois à la caisse d'un supermarché !

Scandaleux cette argent facile, non?

Diantre ! Madame Badinter est choquée que quelqu'un puisse gagner en une journée ce qu'une caissière gagne en un mois de travail ?

Il ne me semble pas pourtant que Madame Badinter ait exprimée son indignation devant l'augmentation de 16,7 % des dividendes  que lui a rapportés sa situation de principale actionnaire avec 10 47 % de la société Publicis , pour l'exercice de l'année 2010.

La même année, la caissière « de référence » a tout au plus vu son salaire augmenter seulement de 0,01 %.... Quand ce n'est pas une diminution de son salaire qui lui a été imposée justement parce que des actionnaires, comme Madame Badinter, désirait que leurs dividendes augmentent.

Et l'hypocrisie va encore plus loin car Madame Badinter, sans apparemment dénier le droit de la prostituée, mais tout en étant choqué que ça lui rapporte autant, se réfugie derrière l'éternelle fausse compassion en ajoutant que la prostituée a le droit de se prostituer du moment qu'elle n'est pas contrainte de le faire... Ouf! les prostituées sont soulagées Elisabeth Badinter les protèges!

Remarquez, Élisabeth Badinter, en ce qui concerne la situation des femmes souffre toujours, comme le souligne Arrêt sur Images , d’un angle mort  chaque fois qu'il s'agit de Publicis dont elle préside le conseil de surveillance :

« Ce double statut a toujours généré, dans la production philosophique badinterienne, un point aveugle : la violence de l'injonction publicitaire faite aux femmes. »

Mais elle n’est pas la seule à ne pas  vouloir tout voir:

Ce que n'ont pas vu Madame Badinter et ses amis soucieux de remettre un peu de Morale à l'ordre du jour, c'est que leur position de principe qu'ils entendent transformer en loi, va probablement avoir des effets dramatiques, tant financiers que sociaux ou psychologiques, pour bon nombre de personnes.

Mais de cela, nos “bien heureux nantis”, assistés tout au long de leur carrière politique par les finances publiques, ne sauraient se préoccuper !

Alors certes, qu'on fasse des lois pour protéger les prostituées, notamment celles qui font l'objet d'une exploitation sordide et violente, que le Parlement donne à l'administration de l'État les moyens de lutter contre le proxénétisme, tout cela me semble normal au même titre que les règlementations concernant les conditions de travail que n'importe quel travailleur.

Mais il ne me semble pas que la position de principe que les députés ont présenté ce soir entrait dans ce cadre-là. Elle a une connotation morale qui outrepasse largement le rôle et la mission de nos représentants. Et en matière de Morale, Madame Badinter, comme tous ses collègues et amis actionnaires, n'a aucune leçon à donner à qui que ce soit.

Sources : Libération ; Publicis ; les Échos ; Arrêt sur image ; Rue89, Intox2007

lundi 17 octobre 2011

Au secours, la droite revient!


Nous avons pu échapper , pendant un mois, grâce aux débats structurants la primaire citoyenne, à l'omniprésence des “hérauts de la sarkozie”, des chantres de la réduction de la taille de l’État ,des perroquets de TINA,  des excavateurs forcenés du déficit public.

Il faut reconnaitre que ca a fait un bien immense de voir d'autres personnes que les sempiternels pseudo-experts de la crise ( qu'ils n'ont pas su voir venir et encore moins soigner).

Ca a fait un bien immense d'entendre parler d'autre chose que de sujets anxiogènes tels que la sécurité, l’immigration, la crise qui bouleverse tout mais à laquelle il FAUT impérativement se soumettre.

Et surtout,  quel bonheur d’entendre qu'il pouvait y avoir d'autres solutions pour redonner de la vitalité à notre Etat, à ses citoyens que celles qu'on nous sert matin, midi et soir depuis 2007 que les salmigondis des suppôts di libéralisme mondialisé!

Pendant un mois, les portes et les fenêtres du pays ont été grandes ouvertes, nous permettant soudain de prendre un grand bol d'air frais, d'espoir et d'envie d'autre chose!

On comprend que la majorité présidentielle ressente comme un danger cette période de la primaire citoyenne.

Elle représente tout le contraire de l'esprit de soumission que , depuis plus de 4 ans, les propagandistes zélés, qui croissent et se multiplient aux heures de grande écoute dans les médias tv, veulent voir adopter au plus grand nombre de nos concitoyens.

Et c'est pourquoi il faut nous préparer à une vaste offensive visant à nous reprendre en main et à nous recoller dans le moule de la pensée dominante!

L'offensive a d'ailleurs commencé depuis une dizaine de jours!

En effet, nous avons pu assister à un feu d'artifice des zélotes de la sarkozie, dont bon nombre de ministres dont on peut se demander si leur place n'est pas plutôt dans leur bureau à essayer de régler efficacement les problèmes du pays plutôt que de s'épandre en commentaires fielleux sur une démarche qui, somme toute, vise à redonner quelque pouvoir aux citoyens.

Avec un nombre de chômeurs avoisinants les 5 millions de personnes, Xavier Bertrand ne trouve rien de mieux à faire que de commenter la campagne de la primaire .

Nadine Morano, Ministre chargée de l'Apprentissage et de la Formation professionnelle , réclame la démission Martine Aubry de sa fonction de première secrétaire du parti Socialiste, estimant qu'elle a été désavouée par son résultat à la primaire . Est-ce bien la mission de Mme Morano de s'occuper du fonctionnement interne d'un parti politique qui n'est pas le sien? Non, bien sûr. Remarquez, dans ce domaine elle est récidiviste: En 2007,  alors que Jean-Marie Le Pen peinait à trouver ses 500 signatures, Nadine Morano n' a pas hésité a collecter des signatures de maires, dans son département Meurthe-et-Moselle, en faveur de Jean-Marie Le Pen. Une action qui vient démentir les récents propos de Jean-François Copé "Nous nous prenons depuis bien longtemps le procès systématique de supposée collusion avec le Front national alors que jamais, jamais, jamais nous n'avons toléré la moindre alliance avec le FN.” Ben voyons!

Laurent Wauquiez, ministre de l'enseignement supérieur , nous gratifie d'un diagnostic sur les adducteurs des socialistes. Manifestement ce monsieur a ratée sa vocation, car après avoir dit que l'assistanat est un « cancer de la société française » , ce n'est pas ministre ni politicien qu'il aurait du envisager comme carrière professionnelle, mais médecin. Seulement pour ça, il fallait avoir un capital de neurones dont il ne dispose visiblement pas!

Quand à Thierry Mariani, le ministre des transports  il  trouve que voir "Arnaud Montebourg et Manuel Valls se serrer la main et s'auto-congratuler derrière le même candidat" est digne d'un bon film comique. Il oublie que la majorité présidentielle à laquelle il appartient s'est, pendant les 4 années qui viennent de passer, largement auto-congatulée derrière Nicolas sarkozy.... alors qu'au regard des piètres résultats qu'elle obtenait, tant sur le plan électoral que sur le plan politique, économique et sociétal, il n'y avait pas vraiment de quoi!

Et l'offensive va continuer en présence du "grand manitou" himself , quand bien même il n'est pas candidat officiel!

La cerise sur le gâteaux ( si on peut appeler ça comme ça) de cette offensive se concrétisera le  24 octobre , par une émission d'une heure, diffusée simultanément sur TF1 et France 2,  en première partie de soirée .

Outre le fait qu'il est coincé entre le bilan calamiteux de son quinquennat et un cortège de scandales touchant ses très proches amis et soutiens, le "président/candidat perpétuel" va avoir de grandes difficultés à convaincre les citoyens français (à part quelques afficionados fortunés échappant à l'impôt), que la situation actuelle du pays n'est due qu'à la crise et à ses conséquences. Il y a donc fort à parier qu'il va essayer de nous la jouer «Moi ou le chaos (financier) » .

Je lui souhaite bien du courage! Et il faudra tout le "talent" du producteur des cette émission du 24 octobre, Maximal Production, filiale de Lagardère Entertainment,  pour que les téléspectateurs - stimulés intellectuellement par les 4 débats de la primaire citoyennes, conscients de l'incompétence avérée de “l'équipage Sarkozy” à éloigner le bateau des récifs, du manque abyssal de solutions efficaces que lui et son staff sont capables de proposer - se laissent prendre à une dialectique qui visera à leur faire croire qu' en dehors de Nicolas Sarkozy, point de salut!

Pour ma part, point de télévision le 24 octobre. Je n'ai jamais aimé les sermons, et si c'est pour avoir peur, je préfère un bon film d'épouvante a un mauvais remake de la campagne de 2007...

Sources: Le Blog Descoteaux; Le Parisien; Le Figaro; Le Monde; Europe1; Le NouvelObs; Rue89; Lagardère

dimanche 16 octobre 2011

Primaire citoyenne: premier bilan citoyen

Quelle que soit l'aspect spectaculaire que les médias ont voulu donner à cette parenthèse politique, la primaire citoyenne organisée par le parti socialiste, au-delà du résultat que nous connaitrons ce soir, n'est en aucun cas une nouveauté dans la politique, un changement dans la façon de faire de la politique mais, tout au plus, une modification infime d'une tradition des partis politiques y consistait à faire désigner ces candidats aux élections par une commission interne. Alors certes, on se doit de saluer ce changement, mais on se doit aussi d'en souligner les limites, notamment l'absence de citoyens lambda au cours des débats, l'absence de neutralité des autres partis politiques dans le déroulement du processus, etc.

Si on se réfère au projet initial d'organisation de la primaire, les débats avaient pour but de permettre une interaction entre les citoyens et les candidats, d'échanger des suggestions sur le programme de chacun, d'enrichir ainsi le programme du parti socialiste.

Or, le grand absent de tous les débats télévisés aura été le citoyen lambda. il n'a été en aucun cas question des améliorations qu'il souhaite apporter au programme socialiste, des suggestions qu'il a affaire pour améliorer ce programme. Vous conviendrez que pour une primaire qui se qualifiait de citoyenne, la mise à l'écart du citoyen et de sa parole est une grave erreur.

Un autre grand absent de cette primaire aura été le débat contradictoire entre les candidats.

Mis à part la dernière partie du second débat qui a donné lieu à un véritable débat contradictoire entre les candidats, l'ensemble des quatre débats télévisés n'aura été qu'une très longue interrogation orale des différents candidats par  le système médiatique.

En effet, à aucun moment des citoyens ordinaires n'ont été autorisé à questionner les candidats. Que je sache, les journalistes qui ont été autorisés à mener les entretiens, ne sont en aucun cas les porte-parole des citoyens. Le fait même que le parti socialiste ait opté, alors que nous disposons actuellement de moyens technologiques qui permettaient de faire autrement, pour ce type de débat, en dit long sur la crainte qu'il avait d'être confronté à des questions de fond auquel les candidats auraient eu à répondre.

Ce faisant, cela a vidé le débat de toute interaction avec les citoyens. Les candidats se sont cantonnés à énoncer leurs promesses, leurs missions des choses et des problèmes, bref, à faire le service minimum qui sont habitués à faire le recul quel que soit le parti politique, pour être élus.

De la part d'un parti qui se prétend parti du changement, ce conformisme, ce traditionalisme politique et de très mauvais augure pour la suite. Vous comprendrez que reléguer volontairement le citoyen au rôle de spectateurs des débats, c'est vouloir le maintenir éloigné de la question politique, du pouvoir et de son exercice. Or le véritable changement , le seul qui permettra de reléguer l'économique au rang de moyen qu'il n'aurait jamais dû quitter, de redonner à l'Etat sa place essentielle dans le processus décisionnel,  passe obligatoirement par la reprise de pouvoir  du champ politique par les citoyens.

La primaire ayant pour but officiel de donner aux électeurs de gauche la possibilité de désigner le candidat qui représentera le parti socialiste lors de la présidentielle de 2012, afin que ce ne soit pas un comité Théodule qui, dans le plus grand secret des jeux d'appareils, désigne ce dernier, force est de constater, en observant le ralliement qui se sont multipliés pendant l'entre deux tours, en supputant les négociations pour des postes qui les ont sous-tendu, que cet objectif est quelque peu dénaturé.

Sommes-nous réellement sûrs que nous allons désigner un candidat finaliste uniquement sur son programme ou parce que tel ou tel ce sera rallié à lui ? Certes, on sait désormais (si on ne le savait pas déjà) qui soutient qui au sein du PS, qui le fait par conviction politique, qui le fait intérêts personnels, qui le fait pour être fidèle à ses engagements de campagne.

Et en cela, certains professionnels de l'OPA écologiste l'on très bien compris, quitte à mettre leurs militants, d'ici, quelque mois, dans une position difficile.

Pour mémoire, souvenons-nous que le parti écologique EELV n'a pas organisés de primaire ouverte à l'ensemble des électeurs de gauche  pour désigner son candidat à l'élection présidentielle de 2012. Se faisant, le message était clair, EELV n'entendait pas laisser quelques partis et électeurs que ce soit autre que ses militants et ses dirigeants s'ingéraient dans cette élection. Cela peut se concevoir parfaitement mais, ceux qui se conçoit nettement moins facilement c'est que ce parti politique vienne aujourd'hui prendre position pour un des deux finalistes et s'ingérer ainsi dans un processus auquel il a lui-même refusé de participer. En gros, certains leaders de l'EELV sont en train de nous dire : "je peux faire aux autres ce que je ne voulais pas qu'on me fasse" .

Reconnaissez que c'est une façon de faire de la politique extrêmement étrange qui révèle un manque de respect pour les autres très surprenants de la part de ceux qui réclament à cor et à cri le respect de l'environnement.

D'un autre côté, que pouvait-on attendre de personnes qui, au moment du débat sur la taxe carbone, ont montré de façon évidente leur mépris pour les classes les plus défavorisées de notre pays. Que pouvait-on attendre de personnes qui, on fait une OPA sur l'écologie et prétendent désormais être le seul à pouvoir en parler faute d'en faire.

À ce titre, remercions les socialistes d'avoir organisé cette primaire car elle aura permis de constater que malgré ce qu'ils prétendent, certains écologistes sont des apparatchiks du milieu politique qui, au même titre que leurs confrères de l'UMP, du FN, du modem, du parti socialiste, se sont saisis d'un concept, s'en sont collées l'étiquette, dans le seul et unique but de faire carrière en politique.Je plains sincèrement les électeurs écologistes d'être représentée par de tels individus. Et je leur souhaite bon courage  au moment de la campagne de 2012, pour expliquer qu'il faut voter Eva Joly après avoir dit, aujourd'hui, qu'il faut voter Aubry!

Reste a saluer l'unique avantage stratégique de cette primaire: avoir cloué le bec  à la majorité présidentielle.

Les réactions de la "faction agissante"  de la majorité présidentielle face à cette primaire sont quasiment jouissive et révélatrice de son désarroi face à la rupture de sa stratégie de campagne pour 2012. Jouissive et quelque peut révoltante quand on constate que nos ministre sont nettement plus mobilisés par  la primaire citoyenne que par le traitement du chômage, de la dette publique et la dégradation de notre système de sante.

Faut-il leur rappeler qu'il y a actuellement en France on doit frôler les 6 millions de chômeurs ?

Faut-il leur rappeler que la Dette Publique Française , au 1er trimestre 2011, atteignait le montant de 1 650 000 000 000 € ?

Faut-il leur rappeler que 29% des Français ont dû renoncer à se soigner ou reporter des soins faute de moyens ces derniers mois, 11% il y a 2 ans ?

Dans la mesure où un des piliers de son action politique actuelle et à venir est constitué par son omniprésence médiatique, la majorité présidentielle voit d'un très mauvais œil la mise en lumière d'une gauche qui veut lui prendre la place dorée et lucrative qu'elle considère comme la sienne ad vitam aeternam.

Et pour cause!

Outre qu'elle montre que d'autres solutions aux problèmes que rencontre le pays étaient possibles, alors que l'UMP affirmait que le PS n'avait aucun projet, aucun programme,  la campagne médiatique inhérente à la primaire fait de l'ombre au candidat perpétuel Nicolas Sarkozy, en reléguant ses gesticulations internationales à l'arrière-plan des préoccupations des Français. Elle vient casser la tentative de revalorisation d' l'image internationale du candidat Nicolas Sarkozy à l'heure ou son bilan d'actions est une catastrophe et ou sa popularité est au plus bas.

Qui plus est, bien qu'imparfaite comme souligné plus haut, cette primaire citoyenne met en évidence une grave carence démocratique et républicaine de la droite français. Se sachant parfaitement incapable, parce que totalement divisée -pour ne pas dire émiettée - de mettre en place une primaire pour désigner le candidat qui représenterait la droite, le seul moyen de se remettre en scène - et de masquer cette carence - qu'a trouvé l'UMP va être de casser du gauchiste (traduisez du socialiste).

Réaction très dangereuse car les millions de téléspectateurs qui ont suivi les débats télévisés ont parfaitement pu se rendre compte par eux même qui si il y avait "gauchisme" ce n'était certainement pas un gauchisme "bolchévique", mais un gauchisme très "centriste"!

Au demeurant, tout autant que l'absence des citoyens dans la réflexion et dans la construction du programme socialiste, l'irresponsabilité de certains politiciens EELV vis à vis de leur militants et de la candidate de leur parti , et le désarroi évident des membres de la majorité présidentielle sont révélatrice d'une conception de la pratique démocratique totalement mortifère.

Au final, alors que la primaire citoyenne aurait pu être un moment de renouvèlement des pratiques politiques, elle ne fait que les conforter :

Le citoyen est relégué à la seule chose qu'on attend de lui : le vote

La participation des citoyens se réduit au NOMBRE de votant

Elle aurait pu être élargie  à leur apport en suggestion et en idée ainsi qu'a leur prise en considération dans l'élaboration du programme. Il n'en a rien été.

Ce sont toujours les professionnels de la politique ( élus et journalistes) qui prennent la parole

La question politique n'est abordée que dans le cadre d'un dialogue entre les journalistes et les représentants de la classe politique

La conséquence désastreuse de cette façon de faire est que l'électeur est enjoint de prendre parti pour une personne et non pour des idées, un projet, un programme. Il est réduit à une "machine à voter" .

L'organisation d'une primaire ne supprime en aucun cas les négociations d'appareils

Alors certes, j'espère que pour certains de mes concitoyens, cette parenthèse de la primaire citoyenne, aura été l'occasion de réfléchir sur leurs attentes en matière de pratiques démocratiques et sur leurs attentes vis-à-vis du personnel politique.

J'espère qu'elle aura été l'occasion de renforcer leur volonté de ne plus être spectateur mais acteurs de la politique.

Mais, je crains fort qu'au lieu de cela, elle ait produit, face au pitoyable spectacle de l'entre deux tours que nous ont donné le PS, le FN, l'UMP, EELV, un renforcement de la tendance à l'abstention.

Sources: Variae; Sarkofrance; Chomiste; La Tribune; Le Figaro; Intox2007 

vendredi 14 octobre 2011

Sainte Aubry et la politique de la terre brûlée


Depuis deux jours, Martine Aubry fait feu de tout bois, n'hésitant pas à enfreindre gravement l'engagement pris par chacun des candidats à la primaire citoyenne de ne pas tenir des propos agressifs envers les autres candidats.

Il apparaît évident, au travers de ce comportement totalement déviant par rapport à celui des cinq autres candidats, que Martine Aubry, en mal d'arguments convaincants sur son projet de changement, a préféré faire le grand écart entre l'agressivité envers son concurrent et des promesses surréalistes quelque peu insultantes pour l'intelligence les électeurs dont elle souhaite gagner les suffrages.

Dans un entretien à paraître vendredi dans «20 Minutes» la maire de Lille déclare au sujet de François Hollande:

«Le système s'est crée son candidat »

Ben voyons! ""le système", c'est l'autre" .

C'est faire preuve d'une particulière mauvaise foi que de prétendre ça quand on a longtemps été un participant actif aux dîners du Siècle  ( essence même de cette oligarchie où s'entremêlent personnel politique, grands patrons de presse ou d'industrie), fer de lance antidémocratique d'un lobbying qui flirte allègrement avec la corruption de l'esprit républicain. 

François Hollande qui lui aussi participe à ce "club fermé" n'a du moins pas l'outrecuidance de prétendre qu'il ne fait pas parti de ce système! Martine Aubry, elle, ose prétendre  qu'elle n'a pas été créé par le système. C'est soit avoir des peaux de saucisson devant les yeux, soit vouloir nous faire prendre des vessies pour des lanternes !

Mais dans ce domaine, Martine Aubry se surpasse et atteint le top 10 du propos démagogique (qui consiste à faire croire que demain on rase gratis), lorsqu'elle n'hésite pas à déclarer :

« S'il y a une femme à l'Elysée, plus aucun poste en France ne vous sera refusé parce que vous êtes une femme »

Sans jamais préciser de quelle manière elle arrive au résultat qu'elle promet, Martine Aubry laisse entendre que par sa seule volonté - ou par la seule force de ses petits bras musclés? -  la culture patriarcales de la société française va avoir tellement peur que les femmes obtiendront enfin ce que 100 ans de combat féministe n'a pas réussi à obtenir!

Ca confine au miracle, non? Sainte Martine guérissant le petit peuple des écrouelles, avouez que ça aurait de la gueule! Ira-t-elle jusqu'à rendre la justice au pied d'un chêne ?

Une autre phrase prononcée par Martine Aubry m'a beaucoup fait rire :

« Ce n'est pas un rêve d'enfance ou l'idée d'achever un plan de carrière »

Oh certes, on peut porter au crédit de Martine Aubry qu'elle ne rêve pas d'être président de la république en se rasant le matin.

On peut aussi porter à son crédit qu'en se présentant à la primaire citoyenne elle n'entend pas achever son plan de carrière (quand bien même on constate qu'elle a un plan de carrière de repli ).

Mais on peut tout de même supposer que c'est le plan de carrière de DSK et de “sa clique” ( pour ne pas dire son système) qu'elle veut développer conformément au pacte de Marrakech.

On peut aussi supposer qu'elle veut relever une succession que son père a laissé vacante en ne voulant pas être candidat à l'élection présidentielle de 1995!

Ceci dit, la sainte candidate fait un rêve:

« La confiance est liée à la constance »

Malheureusement pour Martine Aubry, si la confiance est bien liée à la constance, elle l’est également à la fiabilité de celui ou de celle qui la revendique.

Or, comment faire confiance à une candidate qui n'est même pas capables de respecter l'engagement - qu'elle a pris auprès des militants de son parti politique - de ne pas porter d'attaques directes à la personne des autres candidats de la primaire et qui , depuis 48 heures multiplie ce type d'attaque?

La confiance est aussi liée à la clarté des engagements que l'on prend. Or, en matière de sortie du nucléaire comme en matière de cumul des mandats ou de rôle des institutions républicaines, pas plus que son adversaire, Martine Aubry n'est fiable dans ses actions et dans ses propos. Depuis qu'elle a été votée par le PS qu'elle dirige « si bien », comme elle aime à le souligner, la règle du non-cumul des mandats n'est pas appliquée. C'est un fait incontestable.

Je ne reviendrai pas sur la prétention de Martine Aubry à nous faire croire qu'elle a rassemblé les différents courants du parti socialiste , la présence de cinq candidats socialistes à la primaire citoyenne, ainsi que les différences notoires et profondes entre leurs projets, montrent parfaitement que, si rassemblement il y a eu, il s'agit plus d'un rassemblement opportuniste à visée électorale qu'un rassemblement autour d'idées communes sur la gouvernance du pays, sur la place de l'économie et du monde financier, sur une conception commune de la justice, de la liberté, de l'égalité et de la solidarité.

Au demeurant, ces quelques exemples font ressortir une personnalité assez déplaisante:

  • qui confond agressivité et fermeté, agressivité et combattivité, concurrent et adversaire
  • qui privilégie les intérêts de sa famille politique “Strauss-Kahnienne”, au détriment de l'intérêt collectif du PS, de la Gauche et de ses électeurs
  • qui manipule avec aisance le clivage et la récupération des insatisfactions des autres à son profit,
  • qui s'acharne sur celui ou celle qu'elle a désigné comme tête de Turc à grands coups de sarcasmes et de contrevérités.

Alors que la campagne de la primaire avait été jusqu'à présent d'un assez bon niveau en termes de respect des candidats entre eux et des candidats vis-à-vis des électeurs, Martine Aubry la rabaisse au niveau du caniveau si cher à l'UMP. Elle pense peut-être que cela va fortifier l'idée qu'elle peut affronter Nicolas Sarkozy.  Mais elle oublie totalement qu'en calquant son comportement sur celui de son adversaire, elle court le risque d'être assimilée à une "Nicolas Sarkozy en jupons" prête à toutes les bassesses pour assouvir son désir de pouvoir.

Outre le fait que je suis convaincue qu'on ne parviendra pas à battre Nicolas Sarkozy et son clan en lui opposant quelqu'un qui tape aussi fort et aussi bas que lui, je suis convaincue qu'on n'amplifiera pas la dynamique électorale à gauche, en choisissant une personnalité de « lutteur de foire ».

La France n'a pas besoin d'un "rouleur de mécanique", fusse-t-il une femme, mais d'une personne qui sache respecter les opinions divergentes, les électeurs, afin de fédérer les plus grand nombre de citoyens et les rendre acteurs effectifs du changement. Un candidat-président qui a relégué les français au rôle de spectateurs passifs et atterrés d'un combat de boxe permanent, ça va on a donné ces 5 dernières années!

En agissant comme elle le fait, Martine Aubry ressemble à ces enfants capricieux qui, ne pouvant obtenir par leur seule manipulation affective l'objet qu'ils convoitent, préfère le casser plutôt que de le voir échoir à un autre. Ce comportement quelque peu « caractériel » est inadmissible chez un adulte qui prétend aux plus hautes fonctions de l'État. Comme l'a souligné la Haute Autorité, ce comportement est dangereux pour l'avenir immédiat de la gauche et du parti socialiste.

Ce comportement de Martine Aubry, comme le remarque Laurent Joffrin  , est à double tranchant, même si elle affirme que dès lundi matin " nous serons tous derrière notre candidate ou notre candidat". Car on peut légitimement se demander comment Martine Aubry - empêtrée dans sa politique de la terre brûlée - si elle n'est pas désignée comme la candidate du PS à l'élection présidentielle, pourra, après sa campagne de dénigrement systématique de son concurrent, le soutenir jusqu'en 2012, sans apparaître comme une girouette.

Une girouette qui manifestement n'assume pas, qui plus est, les attaques frontales qu'elle mène. Ce qui, vous en conviendrez, pour une personne qui se prétend courageuse est la preuve d'une grande lâcheté.

A l'a question de Laurent Joffrin, j'ajoute la mienne:

Martine Aubry saura-t-elle être une bonne perdante compte tenu du fait qu'aujourd'hui elle est une mauvaise joueuse?

Sources: 20minutes; Le Monde; Rue89; Le Figaro; Le NouvelObs

jeudi 13 octobre 2011

15 bonnes raisons de ne pas voter pour Martine Aubry :

Le dernier débat télévisé de la primaire citoyenne ayant eu lieu, nous sommes, en tant que citoyens électeurs, désormais à même de prendre une décision de vote pour dimanche. Je ne vous cacherai pas que pour moi, le choix est fait et que je refuse totalement d'avoir à choisir entre les deux candidats issus de cette primaire , tant je les trouve éloignées des valeurs que je porte et des solutions que j'attends que le futur gouvernement mette en œuvre pour résoudre les multiples problèmes que rencontre mon pays
M'étant prêtée à l'exercice d'explication de vote en ce qui concerne François Hollande, je me propose, en toute équité, de faire le même exercice concernant Martine Aubry:
1) Martine Aubry a utilisé des méthodes peu glorieuses pour mettre de l'ordre au sein du parti socialiste :
  • La suppression des adhérents à 20 € a certes permis au parti socialiste de rester dans son entre soi. Mais cela a bouté hors du PS  tous les adhérents que la candidature de Ségolène Royal avait ralliés au parti socialiste.
  • Dans la région du Languedoc-Roussillon notoirement indépendante et certainement pas “pro Aubry”,  Martine Aubry, au mépris de la décision de justice qui avait lavé Georges Frêche de toutes accusations de propos racistes, n'a pas hésité à reprendre cette accusation, à la faire monter en mayonnaise grâce à ses amis de la presse, pour aboutir à la mise sous tutelle de ses principaux opposants de la région Languedoc Roussillon.
Prétendre avoir mis de l'ordre en pratiquant l'expulsion de tous ceux qui vous dérangent est une conception de la tolérance à la différence que je ne partage en aucun cas et qui ressemble fort aux méthodes actuelles du gouvernement qui prétend, en expulsant les ressortissants étrangers, régler les problèmes de sécurité du pays.
2) Martine Aubry a un sens de l'honneur très fragile. La façon dont elle a traité la forte présomption de tricherie lors du scrutin de l'élection du premier secrétaire du parti socialiste à Reims en est un parfait exemple. Il faut se souvenir que de très forts doutes ont pesé sur la validité des résultats des votes dès le soir même dépouillement de ces votes. À l'issue de tractations totalement opaques, Martine Aubry a été désignée vainqueur du scrutin. Elle a accepté une nomination entachée d’un énorme doute de tricherie. En tant que premier secrétaire du parti socialiste, si j'avais vraiment eu pour objectif de le rassembler , j'aurais immédiatement redemandé un la réunion d'un congrès afin qu'un nouveau vote encadré de façon à ce qu'aucune tricherie ne puisse avoir lieu. Bien loin d'agir de la sorte, Martine Aubry a qui le sens de l’honneur fait visiblement défaut, a balayé d'un revers de main toutes les objections et s'est dépêché de mettre à l'index (cf. le premier paragraphe), au niveau national et au niveau local, tous ceux qui, d'une façon ou d'une autre, pouvait remettre en question sa légitimité à diriger le parti socialiste.
3) Martine Aubry a un sens de la justice et à géométrie variable, elle ne cesse de répéter qu'avec elle la justice sera défendue, respectée. Mais à bien y regarder on ne peut que constater -au travers de l'affaire Georges Frêche et de l'affaire Guerini-  qu’elle ne respecte les décisions de justice et la présomption d'innocence que lorsque cela l'arrange.
Le fait même qu'elle accepte que Bertrand Delanoë et Anne Hidalgo soient omniprésents dans sa campagne vient corroborer cette mauvaise impression. Delanoë et Hidalgo ne sont-ils pas à l'origine de la décision, dans l'affaire des emplois fictifs impliquant Jacques Chirac, de prioriser le remboursement des sommes dues à la mairie de Paris permettant à Jacques Chirac de sortir blanchi de cette sale affaire?
4) Martine Aubry se prétend pugnace mais les faits disent le contraire.  J'ai noté qu'au cours du débat elle a voulu attaquer François Hollande sur son évaluation de l'augmentation des postes dans la fonction publique. Hélas pour elle, elle a été incapable d'aller jusqu'au bout de sa démonstration et s'est pitoyablement emmêler les pinceaux, aboutissant à un magistral flop. C'est très dommageable, car dans l'hypothèse où elle serait la candidate du parti socialiste qui devra affronter Nicolas Sarkozy, ce comportement approximatif et velléitaire va permettre à Nicolas Sarkozy qui lui ne lâche jamais une attaque et la mène jusqu'au bout.
5) Martine Aubry gouverne de façon laxiste et opportuniste : En matière de prise et d’exercice du pouvoir, Martine Aubry n'a rien à envier à Nicolas Sarkozy car, outre le fait de mettre sous tutelle les fédérations qui lui déplaisent, elle a su placer discrètement dans les régions et les départements des personnes qui lui sont fidèles et qui désormais verrouillent bon nombre de sections.
6) Martine Aubry ne sait pas mettre en oeuvre les décisions collectives. Prenons l'exemple du cumul des mandats qui a été interdits par décision du congrès du parti socialiste et que Martine Aubry est totalement incapable de faire appliquer depuis que le cumul des mandats est interdit au parti socialiste
7) Martine Aubry n’est pas une rassembleuse. À la lecture de ce qui précède on voit très clairement que Martine Aubry sait parfaitement utiliser une organisation pour rassembler en excluant tous ceux qui ne partagent pas son avis, mais cela ne prouve en rien qu'elle saura rassembler au-delà du parti socialiste. L'autoritarisme, le sectarisme, dont elle et ses proches ont fait preuve au cours de ces deux dernières années, sera nettement insuffisant pour rassembler l'ensemble des parties de gauche et surtout de leurs électeurs, avec lesquels, malheureusement pour elle, elle ne pourra jouer de l'exclusion qui semble être son outil favori.
8 ) Martine Aubry ne rassemble pas sur des idées, mais sur des ambitions. Elle se vante de procéder au rassemblement des partis de gauche sans faire de concessions pour des postes mais uniquement sur la proximité et le partage d'idées. Or, tout le monde sait que Martine Aubry négocie en priorité avec les écologistes d'EELV. Si l'on doit reconnaître une qualité à Martine Aubry, c'est de savoir reconnaître ceux qui sont assez flous sur leurs convictions affichées pour céder à des promesses de postes lucratives. Regardez comme le parti socialiste qu'elle dirige a su neutraliser Jean Vincent Placé en lui offrant, au détriment d'un candidat socialiste, la place de sénateurs qu'il convoitait depuis toujours.
9) Martine Aubry est une technocrate et cela est apparu très nettement lors du débat d'hier. Pas plus que François Hollande, elle n'est capable de déployer ses projets et d'en faire une pédagogie en utilisant des mots simples compréhensibles par le moins cultivé des électeurs. Il y a eu, lors de ce débat, de grandes envolées technocratiques dignes de réunions d'experts à Bercy voir même du conseil de l'Europe. Mais hélas, des experts complètement déconnecté de la réalité quotidienne des Français, des experts qui considèrent que les citoyens français sont des administrés et non des personnes qui ont le pouvoir de décider, de réfléchir, de choisir en toute intelligence de leurs propres intérêts et non uniquement de ceux d'un État fantomatique.
10) Martine Aubry est dans le paraître trompeur. Probablement pour faire croire qu'elle partageait les idées de Ségolène Royal et attirer ainsi les électeurs de cette dernière, à très fréquemment utilisé des termes comme” juste”, “solution”, “participation”, “régulation”, etc. Mais, que ce soit sur son site ou au cours de ses interventions dans les médias, elle est incapable d'aller plus loin que la citation. Elle est dans la situation de ces personnes qui ont acheté un meuble en kit et qui ne trouvent pas la notice de montage. Et pour cause, ça n'est pas tout de copier une idée, encore faut-il avoir parfaitement compris ce qui la sous-tend en matière de valeurs, et le plan d'action qu'il va falloir mettre en place pour que cette idée devienne une réelle unité.
11) Martine Aubry ne répond pas aux questions qu'on lui pose. Pas plus que François Hollande d'ailleurs, n'a répondu clairement aux quatre questions d'Arnaud Montebourg. Cela en dit long sur le mépris que les deux finalistes de la primaire citoyenne peuvent avoir pour leurs camarades. Il est probable que Martine Aubry, comme lors du congrès de Reims, préfère, pour gagner la finale de la primaire, s'appuyer sur son réseau d'élus et sur les électeurs écologistes pour gagner  dimanche, avec une avance de 102 voix.
12) Martine Aubry a la prétention d'être la première femme présidente de la république française. Elle se sert d'ailleurs de cet argument pour essayer d'attirer les électrices, ce qui me paraît un argument on ne peut plus douteux dans la mesure où je ne pense pas sincèrement qu’être une femme ou un homme soit une qualité suffisante pour gouverner un pays. Du reste, mettre une femme incompétente ou un homme incompétent à la tête de l'État serait tout autant une grave erreur.
13) Martine Aubry se gargarise beaucoup des valeurs de gauche, mais je cherche en vain et depuis plusieurs mois une définition nette, précise et détaillée de sa part de ses fameuses valeurs de gauche. Ce n'est certainement pas au travers des exemples qui précèdent que je vais pouvoir me faire une idée des valeurs de gauche de Martine Aubry
14) Martine Aubry a une lourde responsabilité dans la dégradation du service public hospitalier. Elle a exigé la mise en place des 35 heures dans ce cette heure de façon totalement irrationnelle. Obligation a été faite aux hôpitaux de mettre en place les 35 heures de façon unifiée dans tous les secteurs d'activité des hôpitaux sans prendre en compte les sous effectifs déjà existants au moment de la mise en place et surtout, ce qui est plus grave, les restrictions budgétaires qui ont empêché les gestionnaires des hôpitaux d'embaucher le personnel nécessaire pour compenser la réduction du temps de travail. De fait, cela a engendré dans le secteur hospitalier une très grave dégradation des conditions de soins et une importante dégradation des conditions de travail des salariés du secteur public hospitalier dont il ne se remet absolument pas à l'heure actuelle. Et quand on pense que dans le projet actuel du PS elle a tenu a modifier seule certains passages du projet Santé, ça fait froid dans le dos!
15) Martine Aubry ne s'est toujours pas expliqué sur les fondements et les raisons du pacte de Marrakech qu'elle a signé avec Dominique Strauss-Kahn. Or, on ne me fera pas croire que ce pacte a été signé par pure amitié mais bien parce que le Martine Aubry et Dominique Strauss-Kahn partagent une vision de la place dominante et dominatrice de l'économie et de ses émanations bancaires, boursières, sur l'humain et sur les Etats. J'ai donc tendance à penser que Martine Aubry, qui nous fait croire qu'elle est proche d'Arnaud Montebourg et de Ségolène Royal nous trompe consciemment.
Autant de raisons qui, de mon point de vue, me font dire que Martine Aubry n'est certainement pas une candidate de changement et surtout pas la candidate qu'il faut désigner dimanche pour faire face à Nicolas Sarkozy lors de l'élection présidentielle.
J'en entends déjà me dire qu'il y a quelque jours,  je critiquais abondamment François Hollande. Certains pourraient me demander si, parce que Ségolène Royal a pris position pour ce dernier, je vais ravaler mes critiques et voter dimanche pour ce dernier.
Il n'en est rien. Je continue à privilégier les valeurs, les idées de gauche, le programme et je maintiens mes critiques sur François Hollande et sur Martine Aubry.
Si je vais voter dimanche, ce sera pour déposer un bulletin blanc dans l'urne. Bulletin blanc qui sera comptabilisé dans les résultats du vote de dimanche et qui sera un avertissement clair au finaliste qu'il ne peut pas faire et n'importe quoi.
Source: Le NouvelObs

jeudi 6 octobre 2011

Gauche de rustine ou gauche de changement?


À l'issue des trois débats télévisés de la primaire socialiste et du visionnage de quelques meeting de campagne, la question qui se pose est avant tout de savoir si le plus grand nombre des électeurs a été suffisamment convaincu que la gauche française et notamment le parti socialiste est la seule force politique légitime pour mener le changement radical auquel aspire les Français.

Les propositions qui ont été faites, lors de ces trois débats, sont-elles suffisamment crédibles pour mobiliser les électeurs et les amener à voter  massivement pour le ou la candidate de gauche, lors de l'élection présidentielle et des élections législatives de 2012?

La question qui se pose aussi à moi est de savoir qui, parmi les six candidats à la primaire, partage le diagnostic de la situation de la France que je fais depuis plus de 10 ans, qui propose des solutions les plus proches de celles que je souhaite voir mettre en place et qui est le plus apte à me représenter, à me mobiliser activement pour la campagne présidentielle.

Dans l'état actuel de la société française, après la désastreuse expérience  de gouvernance ultralibérale Nicolas Sarkozy et de sa majorité présidentielle, les promesses qu'on ne tient pas  pour cause de crise ou de désaccord avec les pays de l'union européenne ne feront pas long feu.

Avec un tiers de la population active menacée de chômage, avec un tiers de la population qui renonce à se soigner par manque de moyens financiers, avec une paupérisation sans cesse croissante des classes moyennes et ouvrières  , la régression sociale  pèse lourdement sur un très grand nombre de Français.

Tous ont bien conscience qu'une caste de privilégiés est en train de se livrer à un pillage éhonté des finances publiques et des biens de la nation.

Tous ont conscience que ceci n'est possible que parce que l'élite économique, médiatique et politique du pays est dominée- soumise- par une idéologie libérale qui n'a pour but que d'enrichir une infime partie de la population sur le dos du plus grand nombre  . Si, il y a une vingtaine d'années, une part non négligeable de la population avait très bien compris ce que cette idéologie libéral pourrait lui permettre en matière d'ascension sociale , à l'heure actuelle elle ne peut que constater que c'est à son tour d'être sacrifiée sur l'autel de l'enrichissement de la classe dirigeante.

Il semble donc que le plus grand nombre de citoyens français ont atteint un excellent niveau de compréhension des effets et des causes du pourrissement du système économique et social . La brutale accélération de la dégradation du système de "vivre ensemble" qui est désormais diagnostiquée, analysée, comprise par une grande majorité de Français. Il est de plus en plus clair qu'après le temps de la compréhension du phénomène, nous arrivons à une période de réaction à ses effets. Cette réaction peut se manifester par des émeutes, par une très forte résistance au changement - qui se concrétisera par un vote pour le Front National - ou par une attente forte vis-à-vis du personnel politique de gauche de conduire à un changement radical de la situation économique et sociale en France. 

Changement dans la façon de concevoir la politique, de concevoir le rôle de l'État, de concevoir la gouvernance et le pouvoir de l'État vis-à-vis des pouvoirs économiques et financiers, de concevoir le rôle protecteur de l'État vis-à-vis des citoyens dans le rapport de forces qui les confrontent aux puissances économiques, financières et patronales. Autant d'attente de changement de la part de très nombreux citoyens français.

C'est donc à travers cette attente de changement systémique , qui ressort de différentes enquêtes et de mes propres attentes,  que j'ai abordé le troisième débat de la primaire.

Le point positif de ces trois débats c'est que les candidats semblent avoir compris que pour gagner les deux échéances électorales à venir il ne suffira pas de faire de l'anti sarkozysme primaire . Il ne suffira pas, non plus, d'agiter la peur d'une victoire du Front National, en s'appuyant sur des sondages alarmistes.

Pour ce qui me concerne, le bilan que je peux faire aujourd'hui, c'est que de toute évidence, parmi les six candidats à la primaire socialiste, nous avons deux groupes distincts qui se positionnent de façon différente par rapport à la problématique du changement :

Les poseurs de rustines

Le premier groupe constitué par Jean-Michel Baylet, Manuel Valls et François Hollande n'a jamais, au cours des trois débats ou de leurs meetings, remis en question l'idéologie libérale dominante. Les trois candidats semblent regretter les effets de la mise en oeuvre de cette idéologie, mais je ne ne les ai pas entendus remettre en cause le libéralisme économique tel qu'il se pratique actuellement.

À ce titre, on pourrait les qualifier de passifs . Leurs propositions consistent le plus souvent à amortir les effets du libéralisme, en posant quelques rustines de taille imprécises sur les trous qu'ils ont repérés, mais pas à mettre en place un système économique social et politique différent. Ils n'ont absolument pas compris ou accepté la nécessité, pour le plus grand nombre de leurs concitoyens, d'un changement radical d'orientation politique et économique. Ils condescendent tous les trois -du bout des lèvres et sous certaines conditions- à en réguler les pratiques les plus brutales. Ils sont , dans leur vision de l'État, sur un axe de soumission aux lois du marché. À noter qu'aucun des trois candidats n'emploie fréquemment le terme de changement.

Ce groupe attirera probablement des électeurs des classes moyennes aisées, qui sont actuellement peu impactées par la crise économique mais suffisamment choquée par la brutalité du mode de gouvernance de la majorité présidentielle pour ne pas vouloir voter pour le prochain candidat représentant la droite. Par contre, l'électorat de gauche (gauche du parti socialiste, Parti de Gauche, certains écologistes, LO, etc.) ne peut trouver ces candidats légitimes pour mener un véritable changement.

La gauche de changement

Le second groupe, constitué par Ségolène Royal, Arnaud Montebourg et, sur certains sujets, par Martine Aubry, remet en question l'idéologie libérale et la toute-puissance de l'économie, voire même l'ingérence de cette dernière dans les domaines les plus privées de la vie des individus.Ce groupe semble plus apte à mobiliser les électeurs qui aspirent à un véritable changement. Quand bien même ces trois candidats ne sont pas notoirement des "révolutionnaires", ils entendent remettre l'État au pouvoir et lui redonner une capacité d'intervention et de régulation que 30 ans de laxisme politique ont totalement annihilée.

À ce titre, on pourrait qualifier ces candidats de proactifs. Les solutions qu'ils proposent visent toutes à mettre en place un système socio-économique différent du système dominant actuel. On note toutefois des différences importantes entre chacun des candidats. Elles portent essentiellement sur la rapidité et la profondeur ( radicalité?) du changement (VIe république, participation citoyenne, interventionnisme d'État, etc. ) qu'ils envisagent et de la place qui doit être donnée aux citoyens dans la mise en oeuvre du changement.

Néanmoins ils ont compris la nécessité d'un changement d'orientation politique, social et économique. Ils entendent faire de l'économie un moyen mis à la disposition de l'humain et inverser, ainsi, le processus actuel qui tend à mettre l'humain à la disposition de l'économie et de ses institutions (marché, banques, entreprises, etc.).

Ce groupe peut attirer les électeurs des classes moyennes qui commencent à être impactées par la crise économique et sociale. Il peut également attirer les électeurs qui ressentent le besoin d'un État fort, protecteur, actif et non soumis. Il est fort probable que l'électorat de gauche aura moins de mal à se rassembler derrière ce groupe de candidats, au moment des élections, que derrière les candidats du premier groupe.

L'attente des électeurs porte donc sur un changement du système économique, social et politique et si la gauche française veut remporter l'élection présidentielle de 2012, il est indispensable qu'elle montre, clairement et sans ambigüité:

  • qu'elle a compris la nécessité de changer, en énonçant clairement un diagnostic de la situation
  • qu'elle est d'accord avec l'objectif économique, social et politique du changement,
  • qu'elle est capable de mener ce changement, en un mot qu'elle est la seule force politique légitime pour mener ce changement.

Ça n'est qu'à ce prix là qu'elle obtiendra la confiance du plus grand nombre des Français.

À ce stade, il me paraît évident que le premier groupe de candidats ne correspond pas du tout à ces exigences. Je l'élimine donc. Reste à faire un tri entre les trois candidats du second groupe.

Pour que je leur fasse confiance, il est indispensable que dans leur discours je trouve des réponses aux questions suivantes :

  • Pourquoi changer ?
  • Qu'est-ce qui doit changer ?
  • Comment allons-nous nous y prendre pour changer ?
  • Comment allons-nous faire face aux résistances au changement qui tenteront de faire obstacle à l'atteinte de notre objectif de changement ?

Il est remarquable que seule Ségolène Royal, sur l'ensemble des thèmes qu'elle aborde tout au long de sa campagne pour la primaire, dans ses interventions médiatiques ou lors des meetings, répond chaque fois à ces quatre questions. Arnaud Montebourg et moins systématique. Il oublie parfois, notamment sur son projet de VIe république, d'être plus explicite, plus accessible. Martine Aubry n'est pas rompue à cette discipline et a un peu trop tendance à faire appel à l'affect plutôt qu'à une explication rationnelle. Cela peut lui jouer des tours, notamment lorsqu'elle parle de justice, quand on garde en mémoire le fait que elle n'a pas hésité à négliger la relaxe de Georges Frêche sur les accusations de racisme ou qu'elle qu'elle a pris le parti de Guerini contre Arnaud Montebourg en refusant d'examiner les preuves qu'il avait joint à son enquête.

Il est important, pour convaincre le plus grand nombre de Français de la capacité de la gauche à conduire le changement auquel ils aspirent , que les leaders politiques fassent preuve de qualités qui motivent profondément les Français à être acteur du changement.

En particulier il est indispensable que les candidats ne se montrent ni méprisants ni imprécis et qu'ils fassent preuve d'une volonté réelle de confiance dans la capacité des citoyens à participer à la recherche de solutions. Cela implique nécessairement que les candidats doivent maîtriser parfaitement une grande capacité d'écoute, de clarification des inconnus, d'intégration active des citoyens dans le processus de changement  , de mise en lumière de la pertinence du changement par l'explication  , sans méthode Coué, langue de bois, propagande ou prosélytisme. Ce sont les seuls comportements qui convaincront les électeurs de la pertinence du projet de changement .

Il est également indispensable que les candidats pour l'élection présidentielle soient des personnes reconnues, pour: leur expérience de terrain, leur ténacité à prendre en compte l'avis des citoyens et à élever de véritables contre-pouvoir à la toute puissance de l'argent  , leurs prises de positions et leurs actions antérieures sur des sujets où des problèmes ayant trait aux préoccupations des Français (le chômage , l'emploi ,la santé et la qualité des soins , le pouvoir d'achat  ), identifiées comme des personnes honnêtes et légitimes pour piloter le processus de changement.

Martine Aubry, qui s'appuie essentiellement sur son réseau d'élus locaux et son état-major du parti socialiste, ne fait pas preuve d'une grande capacité à prendre en compte l'avis des citoyens, à les intégrer dans la discussion sur la recherche de solutions. Je n'ai pas non plus connaissance d'une quelconque mise en œuvre d'un processus participatif de la part d'Arnaud Montebourg. Dès lors, je m'interroge sur leur capacité à générer une prise en charge de certaines actions de changement par les citoyens. Le peu que j'ai lu sur le projet de VIe république d'Arnaud Montebourg ne dénote pas, non plus, d’une volonté d'établir une république dans laquelle les citoyens se verraient réinvestis de pouvoirs de contrôle, de suggestions, etc.

Au final, Arnaud Montebourg et Martine Aubry, s'ils ont compris la nécessité d'un changement radical des axes économiques, sociaux et politiques de notre société, et semblent adhérer à cette idée, ne semblent pas avoir passé le cap du diagnostic pour en arriver à des propositions de solutions concrètes et détaillées.

Compte tenu de la situation actuelle et de la nécessité qu'il va y avoir, dès le lendemain de l'élection présidentielle, de mettre en place très rapidement des mesures législatives et règlementaires drastiques, cette impréparation pourrait être préjudiciable à la mise en œuvre du changement attendu par les Français.

C'est pourquoi, j'ai décidé de soutenir Ségolène Royal qui me semble bien plus prête à l'action volontariste, immédiate ( parce que concertée et préparée avec les citoyens français).

De fait, elle est la seule à pouvoir très vite générer une dynamique de changement en s'appuyant sur la base de la pyramide sociale française. Indépendante et soumise à aucun lobby ni à aucun appareil politique, elle est la plus à même de réaliser le rassemblement nécessaire à une œuvre commune car elle ne devra pas, en même temps qu'elle négocie avec d'autres forces politiques, préserver les intérêts de son parti politique.

Elle saura être intransigeante quand il le faut et faire preuve de beaucoup moins de complaisance vis-à-vis de ceux qui feront de la résistance au changement et de ceux qui ont annexé les pouvoirs de l'État.

Elle est, de loin, la candidate la mieux préparée à exercer une gouvernance de l'État et à apporter des solutions rapides et efficaces, grâce à l'expérimentation qu'elle a pu mener dans la région qu'elle préside.

Si, comme moi, vous voulez une présidente la république entièrement engagée dans le projet de changement socio-économique et politique de la nation française, créative, pragmatique, à l'écoute des Français, prête à partager le pouvoir avec les citoyens - et non à l'annexer au profit d'un clan- parfaitement préparée à piloter les changements nécessaires pour que nous puissions tous connaître un meilleur présent et un avenir florissant, je vous engage à aller voter massivement pour Ségolène Royal !

Sources : la Dépêche ; Sarkofrance ; Libération ; Politis; le Monde ; le Nouvel Obs ; Blog de campagne de Ségolène Royal ; la Tribune; Sondages en France

lundi 3 octobre 2011

15 bonnes raisons de ne pas voter pour François Hollande lors de la primaire socialiste

Je sais, en écrivant ce billet  sur François Hollande, le “poulain conjoint des instituts de sondage, des médias de droite et de gauche”, que je vais m'attirer les foudres de tous ceux qui verraient en lui le candidat de la gauche le mieux à même de battre Nicolas Sarkozy.

Il ne s'agit pas pour moi de critiquer pour critiquer mais bien, pensant que Nicolas Sarkozy ne ferait qu'une bouchée de François Hollande - et donc empêcherait une gauche de progrès, de réels changements, d'accéder enfin au pouvoir pour mettre fin au carnage social auquel se livre la droite depuis 10 ans - de lister très précisément ce qui, de mon point de vue, constitue de très bonnes raisons de ne pas désigner François Hollande comme candidat du parti socialiste et encore moins de la gauche française à l'élection présidentielle.

  1. On a pu se rendre compte, lors d'un débat avec Thomas Piketty que François Hollande était incapable d'apporter des précisions sur l'imposition des plus values mobilières et immobilières
  2. Au cours du même débat, François Hollande refuse le taux de 60% pour les revenus mensuels de 100.000 euros au prétexte que ça ne concernerait que quelques milliers de contribuables ( les plus grosses fortunes au demeurant!) Il oublie que par effet mécanique, ça va obliger, si on veut renflouer les finances publiques) à augmenter les taux d’imposition des revenus moyens ou inférieurs !!!
  3. Le plus révélateur, lors de ce débat, de la vision pas vraiment pro répartition équitable des richesses de François Hollande se trouve dans sont affirmation que: "les versements d’ISF payés du vivant d’un contribuable viendraient en diminution des droits de successions dus par ses héritiers." De fait, François Hollande oublie totalement le plus grand nombre de ceux qui n'ont pas d'héritage à transmettre ou qui ne veulent pas en transmettre? 
  4. En meeting à Rennes  , voulant probablement apparaître comme le pourfendeur suprême de Nicolas Sarkozy, François Hollande fustige les augmentations d'impôts, de taxes et de charges sous Sarkozy et...il propose d'augmenter encore + les prélèvements obligatoires  .Or, malheureusement pour lui, en économie comme en gestion, on définit le concept de prélèvements obligatoires comme l'ensemble des impôts, taxes et droits divers affectés au budget général de l'État auquel s'ajoutent les impôts affectés aux collectivités locales ainsi que  les cotisations sociales obligatoires des organismes sociaux officiels. François Hollande critique Sarkozy qui a augmenté les prélèvements obligatoires mais envisage de les augmenter encore plus!
  5. François Hollande " ne crois pas à des solutions ni judiciaires ni administratives" pour sanctionner les entreprises qui pratiquent des licenciements boursiers ,  Il veut, reprenant une idée  déjà émise par lui le 20 Septembre 1999  , pénaliser financièrement les entreprises. Certes si à première vue sa solution présente l'avantage de faire entrer de l'argent dans les caisses de l'État (dans la mesure où les chefs d'entreprise paieront réellement les pénalités imposées) , elle n'empêchera ni les délocalisations préjudiciables à notre tissu industriel, ni les licenciements massifs et INJUSTES, et surtout elles ne permettront pas, puisque François Hollande n'envisage pas de leur réclamer toutes les aides de l'État qu'elles ont perçues, de punir sévèrement ces entreprises qui nuisent gravement à l'État français .
  6. Outre ce laxisme éhonté, François Hollande fait preuve à de nombreuses reprises de son incompétence à chiffrer correctement les mesures qu'il propose : il se trompe  dans le chiffrage de sa mesure de recréation des postes d'enseignants... .
  7. Qui plus est, il commet à nouveau une grossière erreur dans le calcul de son projet de "pacte générationnel" ou "contrat de génération"  Pour quelqu'un qu'on essaie de nous « vendre » comme un excellent gestionnaire, ça  la fout mal !
  8. Non content de faire des erreurs de calcul, François Hollande semble maitriser très mal les dossiers qu'il aborde. Ce qui l'amène à proférer des absurdités comme par exemple lorsqu'il compare l'emploi industriel en Allemagne avec l'emploi industriel en France .
  9. Non maîtrise du dossier à laquelle s'ajoute l' imprécision. Par exemple dans son ciblage du pacte générationnel . En réalité, comme l'ont souligné quelques représentants syndicaux, si François Hollande applique son pacte comme il le prétend, il fera un très beau cadeau fiscal aux entreprises sans pour autant provoquer de nouvelles embauches.
  10. Pour en finir avec l'image du bon gestionnaire qui colle à la peau de François Hollande, il est bon de rappeler que avec environ 1400 euros de dette par habitant, le département de la Corrèze, dont François Hollande préside le conseil général, est l'un des plus en difficulté de France.  . D'aucuns pourraient me rétorquer que François Hollande a hérité d'une gestion catastrophique de la part de son prédécesseur. C'est oublier que François Hollande n'a pas été forcé de présider le conseil général depuis mars 2008, et que, en trois ans et demi, il n'a pas fait grand-chose pour faire diminuer la dette par habitant du département de la Corrèze.
  11. François Hollande a assuré que si un candidat à la présidentielle « n’est pas prêt à dire la vérité aux Français, mieux vaut qu’il ne se présente pas».  . Lui ne pourra pas être accusé de ne pas dire la vérité, car pour ne pas avoir à mentir il a opté pour une solution simple ( pas très honnête et quelque peu méprisante vis-à-vis des électeurs et du système démocratique), que nous a dévoilée sans le vouloir Jacques Attali: François Hollande n'a strictement aucun projet !
  12. C'est un adepte du "demain on rase gratis", cher aux démagogues qui ont ruiné notre Démocratie et les pays. "demain on rase gratis", par exemple sur le cumul des mandats: ” L'engagement que je prends, c'est qu'au lendemain de notre victoire de 2012, je ferai voter, si je suis dans cette situation, une loi prohibant le cumul des mandats et cette loi sera d'application en 2014 “ . Ben oui, quoi, aujourd'hui on peut pas...on a piscine! Ou comme avec les écologistes et les enseignants dont il veut s'assurer les voix en leur faisant es promesses qui n'engagent que ceux qui les croient...sans vérifier leur faisabilité.
  13. François Hollande est dans le paraître et la stratégie électoraliste - quitte à tricher avec les téléspectateurs  - pour masquer son imprécision sur tous les sujets qui exigent de la clarté, ou masquer son manque de savoir faire, et de compétence  . C'est probablement, si nous étions encore dans le cadre d'une présidence de la république se cantonnant au rôle de potiche, un des traits de caractère dominant de François Hollande qui collerait le mieux avec la fonction. Malheureusement pour François Hollande qui semble ne l'avoir pas compris, depuis 1958, la fonction présidentielle a considérablement évolué
  14. François Hollande est dans la posture : Il parle du pouvoir d'achat des ouvriers...mais il est absent à la Fête de l'Huma  et il absent au congrès des HLM . François Hollande préfère travailler sa posture de rassembleur . Alors qu'il néglige de façon méprisante, plus d'un tiers de la population française.
  15. C'est vrai que prouver ses capacités de rassembleur est très difficile pour celui qui en 2007 , alors qu'il était premier secrétaire parti socialiste, n'a pas su rassembler les socialistes autour de Ségolène Royal,  .
     

Voilà mes 15 bonnes raisons de ne pas voter pour François Hollande lors de la primaire socialiste et encore moins lors de la prochaine élection présidentielle de 2012, si par malheur il venait , par je ne sais quel miracle dont le PS a le secret, à gagner cette primaire dont le premier tout a lieu dimanche prochain.

Pour moi, François Hollande est le candidat de l'immobilisme. À trop vouloir se placer au-dessus de la mêlée , à trop vouloir prendre du recul, il est totalement satellisé dans une galaxie qui n'a plus rien à voir avec la société française, ses souffrances, ses craintes, ses espoirs, ses désirs de changement, ses aspirations à une autre façon de faire de la politique.

Pour finir, je ne peux résister à la tentation de vous citer quelques Verbatim qui illustrent à quel point F.Hollande n'apporte aucune réponse, est assujetti au pouvoir de l'argent et n'entend pas changer les choses, manque de créativité et n'est pas un candidat « normal » mais un candidat très banal, autant de défaut préjudiciables à un essors de la France vers un avenir heureux :

Hollande: "la question n'est pas de savoir s'il faut payer + d'impôts, mais qui va payer
remarque : à la date d'aujourd'hui nous attendons toujours la réponse de François Hollande à cette question du "qui va payer"

Aubry : "Tout ne s'achète pas par l'argent."
Hollande : "Dans une société où tout est gouverné par l'argent, si" 
remarque : Avec une telle approche les affaires de valises et d'enveloppes ne sont pas prêtes de s'arrêter!!!

Hollande: “Il y aura NECESSAIREMENT 1 remontée des prélèvements obligatoires
remarque : Nécessairement? Ou serais compris que François Hollande est totalement   dans la ligné du "There is no alternative" (TINA « il n'y a pas d'alternative »)  de Margaret Thatcher!  Admirez la créativité du chouchou des sondeurs!

Hollande: "S'il n'y a pas cet effort partagé, il n'y aura pas de redressement"
remarque: C'est beau! En voilà un langage rassembleur ! J'ai juste un conseil à donner à François Hollande. Il devrait en parler avec François Fillon qui, depuis cinq ans, tient le même langage et n'aboutit qu'à faire éclater la majorité présidentielle!

Source : Cui cui fit l'oiseau ; section socialiste de l'île de Ré ; le Monde ; tout sur les impôts ; l'Humanité ; Prof en campagne ; l'Expansion ; le JDD ; le Figaro ; Libération ; l'Express ; France-Soir ; Arrêt sur Image ; le Nouvel Obs

samedi 1 octobre 2011

Le licenciement boursier, explication de texte

Parmi les idées clés de Ségolène Royal , candidate à l'élection présidentielle de 2012, figure une mesure clé : le licenciement boursier.
Il est dommage que certains, aujourd'hui 1er octobre 2011, prétendent encore que cette proposition correspond à la réinstauration du licenciement administratif ou bien qu'elle est inutile puisque la loi sur le licenciement économique  prévoit déjà de sanctionner les entreprises qui rentrent dans le cas de la proposition de Ségolène Royal.

C'est soit faire la démonstration qu'on n'a absolument pas lu le projet de loi de Ségolène Royal et/où qu'on connaît très mal la définition du mot économique tel qu'elle est donnée dans l'article L1233-3 Modifié par LOI n°2008-596 du 25 juin 2008 - art. 5 du code du travail. Car en aucun cas, le projet de loi de Ségolène Royal ne restaure le licenciement administratif tel qu'il existait avant sa suppression par le gouvernement Chirac, en 1986. et il n'entre absolument pas dans les cas ciblés par la loi sur licenciement économique.

Entre nous soit dit, je trouve extrêmement malheureux pour les 5 millions de chômeurs que connaît actuellement la France, qu'après l'alternance - qui a permis à Jacques Chirac et à son gouvernement de supprimer le licenciement administratif - Lionel Jospin et son équipe gouvernementale n'aient pas réinstauré l'obligation d'un contrôle administratif avant tout licenciement. Cela aurait évité bien des délocalisations, bien des chômeurs, et aurait été un premier pas pour freiner la mainmise des comptables et financiers sur la gestion des entreprises. Il est intéressant de constater que les mêmes ( leaders syndicaux et leaders du PS de l'époque ) qui ont livré les salariés à l'ultralibéralisme, qui entretiennent la confusion entre la proposition de Ségolène Royal et le licenciement administratif ou économique...

Alors, pour leur ouvrir les yeux et les oreilles, je leur conseille d'écouter attentivement l'explication que donne Ségolène Royal, lors de l’émission Le Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro ,  de ce qu'elle nomme le licenciement boursier et des raisons pour lesquelles elle veut faire voter cette loi. Ils constateront comme moi qu'à part si on considère que la Justice est une administration, il n'est en rien, et à aucun moment, question de faire trancher le litige administrativement.

Ségolène Royal ,lors du dernier meeting à Toulouse  , illustre que la solution qu'elle propose est une réponse à un constat partagé par toutes les personnes qui travaillent dans le domaine du salariat, de l'emploi, de l'entreprise, du droit du travail :

 
"Il y a une accélération de la destruction de l'emploi ... Il y a une accélération des délocalisations, une accélération de ce qui est le plus nocif dans la mondialisation, et partout sur le territoire, des entreprises sont en train de mourir en silence, des salariés sont laissés sur le carreau ... Il faut absolument changer les règles du jeu de ce système financier qui marche sur la tête, qui broie les salariés et la valeur travail ... Il y a des autorisations de licenciement pour les licenciements économiques, il y a des autorisations de licenciement pour les mutations technologiques, eh bien, demain avec moi, il y aura des autorisations indispensables pour empêcher les licenciements boursiers"

L'exemple de l'usine toulousaine de composants électroniques Freescale - qui va supprimer 821 emplois d'ici fin 2011, alors que cette entreprise a un carnet de commandes, à court, moyen et long terme, qui justifie le maintien de 821 emplois, alors qu'elle réalise des bénéfices faramineux et distribue des dividendes juteux à ses actionnaires - est en cela un excellent exemple de cette catégorie d'entreprises qui ne sont pas incluses dans ce texte de loi mais qui s'y réfèrent pour licencier alors qu'elles font des bénéfices (et donc non pas de difficultés économiques) et veulent simplement augmenter les dividendes de leurs actionnaires. À la différence des cas prévus par la loi en matière de licenciement économique, dans le cas du licenciement boursier, les entreprises ne rencontrent AUCUNE difficultés économiques, mais par des jeux d'écritures comptables, des interprétations tortueuses de la loi actuelle, elles peuvent, en toute impunité, licencier des milliers de personnes, fermer des usines et détruire le réseau industriel français !

On le voit dans ce qui précède, lorsque Ségolène Royal  parle de licenciement boursier, il ne s'agit pas de ces entreprises désignées dans le code du travail (Article L1233-3 Modifié par LOI n°2008-596 du 25 juin 2008 - art. 5) qui licencient parce qu'elles rencontrent des difficultés économiques ou ont a faire face à des mutations technologiques. Il y a bel et bien un vide juridique qu'il est nécessaire de combler et c'est ce que Ségolène Royal propose de faire en promettant d'inscrire dans la loi le fait que toute entreprise qui fait des profits n’aurait plus le droit de licencier pour causes économiques.

En cela, Ségolène Royal connaît parfaitement la loi et ses lacunes et elle connaît également parfaitement la définition du licenciement boursier , communément admise dans les milieux de la finance. Ce qui ne semble pas être le cas de ses détracteurs qui prétendent qu'il existe déjà une jurisprudence amplement suffisante et qu'il n'est nul besoin de modifier la loi. C'est un fait que la Chambre sociale de la Cour de cassation,a jugé au moins(1997) que pour respecter la loi une réorganisation devait être « effectuée pour sauvegarder la compétitivité de l’entreprise et non en vue d’augmenter les profits ». Néanmoins il ne faut pas oublier qu'en France, pays où l'égalité de traitement devant la loi, et non devant la jurisprudence, est une obligation, seule la loi s'impose à tous alors que la jurisprudence reste une interprétation possible d'un texte de loi et, de ce fait, est laissée au bon vouloir des juges.

Ségolène Royal a donc raison de vouloir inscrire dans la loi l'interdiction des licenciements pour les entreprises qui ont en priorité pour objectif de privilégier le niveau de rentabilité de l’entreprise. Précision importante qui n'est pas intégrée dans l'actuelle loi sur le licenciement économique.
En résumé, la proposition Ségolène Royal vise un objectif :
 Toute entreprise (maison-mère et filiales) , de plus de 250 salariés , qui ferait des profits ne pourrait pas licencier.

Cette interdiction de licenciements boursiers est complétée par la possibilité pour l'État de  rentrer à son capital, de demander le remboursement de toutes les aides publiques reçues et de racheter l'usine pour l'euro symbolique: «ce sera en tout cas très dissuasif».

Le projet de loi de Ségolène Royal répond à une exigence de SERENNITE et CELERITE. Il s'appuie sur un dispositif de concertation et non sur l'administration publique : la démocratie sociale, le dialogue sociale . En cela, il n'a rien à voir avec l’autorisation administrative de licenciement . Le processus et les acteurs en sont, du reste totalement différents.

Le processus se déroule en trois phases :

Phase 1: Validation entre dirigeants de l’entreprise et les représentants des travailleurs du motif de licenciement et de sa légitimité économique

Issue 1: après vérification conjointe de la situation économique et financière de l'entreprise les parties concluent qu'il ne s'agit pas d'un licenciement boursier => feu vert pour licencier.

Issue 2:  il y a désaccord entre les deux parties sur la légitimité économique du licenciement . Le processus rentre en phase 2.

Phase 2: désignation d’un expert indépendant
En cas de désaccord, les deux parties s’entendent sur la désignation d’un expert indépendant (ce qui se fait en Europe du Nord et Allemagne en cas de litige) qui va dire si, oui ou non, les licenciements sont boursiers ou non.

Issue 1: si expert conclue qu'il ne s'agit pas d'un licenciement boursier => feu vert pour licencier.

Issue 2: une des parties est insatisfaite du jugement de l’expert indépendant. Le processus rentre en phase 3.

Phase 3: C’est à la justice de trancher
Le juge applique la loi, dit le droit, et statue sur la question du licenciement.
A ce stade du projet, je ferai deux réserves importantes :

  1. Compte tenu de l'état de dégradation de la confiance des salariés vis-à-vis des représentants syndicaux, compte tenu du faible taux de syndicalisation en France, compte tenu du très faible des positions très souvent pro- patronales de certains syndicats, ce point du projet mérite d'être approfondi pour que réellement les salariés, y compris ceux qui ne sont pas adhérents à un syndicat, soit présents dès le début de la phase 1 du processus.
  2. Il est indispensable de préciser le domaine de compétence des experts qui interviendraient en phase 2. En effet, force est de constater que ces experts ne peuvent être que des experts-comptables, ces derniers sont malheureusement trop souvent ceux qui donnent des conseils de management et de gestion qui les entraînent à s'orienter vers un licenciement boursier. Il conviendrait donc que ces expertises soient faites par des équipes pluridisciplinaires constituées par des comptables, des spécialistes des conditions de travail, de l'organisation du travail, qui effectueraient un véritable diagnostic exhaustif et une analyse prospective de l'entreprise .

L'objectif de cette proposition de loi est clair : il s'agit tout simplement d' interdire que des entreprises licencient uniquement pour augmenter le profit des actionnaires et de vérifier dès le début d’une procédure de licenciements qu’il ne s’agit pas de licenciements boursiers.

Non seulement ce projet de loi vient combler un vide juridique dommageable pour les salariés mais également pour l'économie du pays,  mais il introduit une nouveauté qui réside dans l’examen et le contrôle préalable de conformité à la loi d'une décision de licenciement. Cet examen ne correspond en rien à une résurrection de l’autorisation administrative de licenciement, parce que le contrôle préalable est fait par des experts qui vérifient la situation économique de l'ENSEMBLE de l'entreprise ( maison mère + filiales) et parce que ce n'est pas l'inspection du travail qui tranche mais la justice et qu'elle fait à l'issue d'un dialogue social.

Ce projet n'offre certainement pas la protection maximale que celle que garantissait l'autorisation administrative de licenciement. Il est regrettable qu'à l'issue de la deuxième cohabitation certains socialistes n'est pas jugé bon de réintroduire cette autorisation dans le code du travail. Il est cependant choquant de voir que ces mêmes socialistes, au bout de 25 ans de ravages social, économique et humain se permettent de considérer avec mépris la seule proposition qui permettrait aux salariés d'être laminé par la recherche permanente d'encore plus de profits, au prétexte que ces Ségolène Royal qui l’a fait.

Sources:  LégiFrance ; TF1 ; le Point ; Edubourse ; CT2E; force citoyenne 94