mardi 8 février 2011

Dans la famille Marleix, je demande le fils, la fille, le père

Nous avons tous en tête le souvenir de la tentative de mettre, Jean Sarkozy, 23 ans à l'époque, fils du président de la République Française, à la tête de l'établissement public de la défense (EPAD), et du scandale que cette preuve évidente de népotisme de la part de la droite décomplexée avait soulevé au sein de la population française.
À juste titre, lors du Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI, Ségolène Royal avait demandé :
"Est-ce que nous sommes en République ? La République, c'est quoi ? C'est la reconnaissance des places de chacun en fonction de ses mérites propres, pas en fonction du nom qu'il porte".
On pourrait croire que la majorité présidentielle et les proches du pouvoir auraient compris qu'en France une large partie de la population ne veut ni népotisme, ni privilège de naissance, ni confusion des genres.
Hélas, il n'en est rien. Et pour l'heure, le meilleur exemple en est la famille Marleix qui manifestement pense qu'elle peut tout se permettre, que tout lui est dû et qu'il faut user et abuser de la proximité du père afin que les instances gouvernementales.
Ainsi, Olivier Marleix, fils d'Alain Marleix dont je vous reparlerai par la suite, n'hésite pas à enfreindre le code de la route, au volant d'une voiture du parc des voitures élyséennes, en roulant à 119 km/h sur une portion de route limitée à 70 km/h et, lorsque les gendarmes l'arrêtent à se prévaloir de sa fonction de conseiller technique de Nicolas Sarkozy pour échapper à une amende forfaitaire de 135 € et risquer la perte de quatre points sur son permis de conduire.
Non content de faire pression sur la décision des forces de l'ordre, alors que le gouvernement mène, soi-disant, une politique extrêmement sévère en matière de sécurité routière, notre “fils à papa”, et néanmoins conseiller du Président de la République, affirme qu'il n'est pas au courant de cette affaire, alors qu'un rapport sur l'incident a été rédigé et transmis à la direction générale de la gendarmerie nationale. À l'inconséquence, Olivier Marleix semble ajouter la lâcheté qui consiste à ne pas assumer sa responsabilité.
On peut dès lors se demander ce qui vaut à individu présentant ce type de profil d'occuper le poste de conseiller technique du président de la république, si ce n'est son nom de famille.
Mais l'histoire de la famille Marleix ne s'arrête pas là.
Il semble bien que Laurence Saint-Gilles (née Marleix), la soeur d'Olivier Marleix, a obtenu sa nomination de maitre de conférences à la Sorbonne, non pas pour ses compétences ou ses diplômes, mais uniquement grâce à l'intervention du gouvernement auprès de la direction de cette université. On comprendra toute l'ironie de cette histoire lorsqu'on sait que Valérie Pécresse avait justifié sa réforme des universités et, au prétexte de leur donner plus d'indépendance, d'accroitre la marge de manœuvre des présidents d'université. On comprendra également le cynisme de ce gouvernement qui divise par deux le nombre d'enseignants, au prétexte d'économies budgétaires, mais qui n'hésite pas à créer un poste pour en faire un emploi sur mesure uniquement destiné à la fille d'un secrétaire d'État !
Comme son frère, Laurence Saint-Gilles née Marleix , interrogée par les journalistes de Rue89, n'assume absolument pas le fait qu'elle a bénéficié d'un passe-droit. Le cabinet de Valérie Pécresse, quant à lui, joue les ravis du village et prétend que  « ni la ministre ni son cabinet ne sont intervenus dans ce dossier ».
Manifestement, les enfants Marleix usent et abusent des privilèges que, dans la République irréprochable de Nicolas Sarkozy, l'ancien conseiller de Charles Pasqua au ministère de l'intérieur, ancien secrétaire national aux élections de l'UMP et néanmoins secrétaire d'État à l'Intérieur et aux Collectivités Territoriales sous la tutelle Brice Hortefeux, a su tirer de sa carrière au sein de la majorité présidentielle .
Remarquez qu'on ne peut en attendre plus lorsqu'on est le descendant d'un monsieur qui n'hésite pas à trahir ses amis  qui, comme l'a souligné l'opposition profite de sa mission concernant le redécoupage des circonscriptions législatives pour procéder à un « charcutage électoral », avantageant ainsi ses amis de la majorité et, partageant son cynisme avec les parlementaires quelque peu récalcitrants en prétendant que toute discussion les mettrait  dans une situation de « conflit d'intérêts » qui entacherait votre vote d'une « suspicion d'intérêt personnel » !.
A noter, tout de même que ce charcutage électoral a été partiellement censuré par le Conseil  Constitutionnel, et que le travail d'Alain Marleix devra être revu.
Ainsi donc, celui-là même qui poussait nos parlementaires complaisants à accepter sa réforme territoriale pour “éviter la suspicion d'intérêt personnel”, celui-là même qui, avec ses amis de la majorité présidentielle, critique la mauvaise éducation donnée aux enfants de banlieue, celui-là a probablement oublié d'éduquer ses enfants de telle sorte que l'un d'eux ne se prévalent pas de sa position de conseiller technique auprès du Président de la République et que l'autre n'accepte pas de bénéficier d'un poste universitaire qu'elle ne doit certainement pas à ses uniques compétences. Qui plus est il semble avoir oublié de leur enseigner qu’il fallait, dans un état de droit, assumer ses actes!
Voilà une famille décomplexée-qui n'assume pas la façon peu orthodoxe dont elle s'exempte du droit commun- telle que les aiment et les chérissent nos compatriotes qui ont voté Nicolas Sarkozy. Les mêmes qui, parallèlement, critiquent les avantages et les privilèges des fonctionnaires.
S'ils sont un tant soit peu cohérents, ces mêmes électeurs devraient demander la démission d'Olivier, de Laurence et d'Alain Marleix, car en matière d'avantages et de privilèges ils sont gâtés !
Mais il est vrais que pour certains de ses électeurs, “népotisme”,” passe droits”, “réseautage” valent mieux qu'égalité des chances...

Sources : La République du Centre ; Rue89 ; Libération ; Politique.net; le Nouvel Obs ; Le Monde

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