lundi 31 janvier 2011

Les élections cantonales.

La prochaine élection cantonale aura lieu les un 20 et 27 mars 2011. Elle permettra d'élire les Conseillers Généraux.

La durée de leur mandat est de six ans et le renouvèlement des Conseillers Généraux se fait par moitié tous les trois ans.

La particularité de l'élection cantonale de cette année réside dans le fait que les Conseillers Généraux qui seront élus, le seront pour un mandat plus court. En effet, selon le projet de loi examinée en Conseil des ministres du 21 octobre 2009, cette fonction, ainsi que celle de Conseiller régional, devrait être supprimée pour être remplacée par des Conseillers territoriaux qui siègeraient au Conseil Général et au Conseil régional. Autre changement, qui concerne le moment de l'élection. Depuis 1998, le scrutin des élections cantonales avait lieu le même jour que celui des élections municipales régionales. Cette année, les élections cantonales auront lieu indépendamment des deux autres élections.

Pour bon nombre de citoyens français, le Conseil Général est une institution française méconnues. Et pour cause, elle a une fonction plus administrative que politique. Malgré cela, les conseils généraux influents considérablement sur le développement des départements. Mais pour nombre de citoyens français semble l'ignorer. Ce qui explique peut-être la faible participation des électeurs à ce scrutin. Il faut dire aussi que les partis politiques, à l'heure actuelle, semblent se désintéresser totalement de cette élections. Je laisse à d'autres le soin d'en trouver les raisons.

Il n'en demeure pas moins que le rôle des Conseils Généraux et leurs missions sont d'importance pour le bon fonctionnement quotidien de la vie de millions de citoyens français et que, même si la fonction de Conseiller doit être modifiée dans trois ans, il faut bien que les missions des Conseils Généraux soient remplies pendant ce temps.

Il y a actuellement 101 Conseils Généraux.

Les Conseils Généraux ont en charge, dans les départements, des missions très diversifiée qui touchent à plusieurs domaines de la vie de tous:

Les missions sociales

- L'aide sociales:

- Ils ont en charge, en particulier la protection de l'enfance (protection maternelle et infantile, aide sociale à l'enfance et prévention spécialisée)

- l'insertion des personnes en difficulté.

- l'aide aux personnes handicapées.

- la prévention sanitaire

- Le logement :

En matière de logement ils ont la charge de gérer les fonds de solidarité pour le logement et les fonds d'aide à l'énergie

Les missions de gestion des structures et des infrastructures.

- La gestion des matériels des collèges

En matière d'éducation ils sont chargés du recrutement et de la gestion des personnelles techniques, des ouvriers ainsi que de la restauration scolaire des collèges.

- La gestion des infrastructures de circulation et de déplacement

Ce sont les Conseils Généraux qui s'occupent également de la voirie, de la gestion des routes départementales et des routes nationales d'intérêt local, des transports scolaires par autocar qu'il soit à l'intérieur du département ou ou pas et la gestion des ports maritimes de pêche et de commerce.

- La gestion de certains domaines patrimoniaux:

Ce sont les Conseils Généraux qui ont en charge la gestion des archives départementales, bibliothèques de prêt , patrimoine architectural et des musées. ils sont également chargés d'établir les schémas départementaux des enseignements artistiques.

Les missions d'aide au développement local.

Les Conseils Généraux sont aussi en charge le développement local en particulier l'aide aux associations et aux communes.

Pour mener à bien ses missions, les Conseils Généraux sont dotés d'un an d'un exécutif du département qui est représenté par une commission permanente.

Cette commission est composée d'un président et de plusieurs vice-présidents.

Statutairement, le président du Conseil Général est le chef de l'administration départementale. Il touche une indemnité maximale de 5441 € par mois.

Les Conseillers Généraux voient leur indemnité varier en fonction du nombre d'habitants. Cette indemnité peut aller de 1501 € à 2626 €. Bien entendu les Conseillers Généraux peuvent cumuler les fonctions leurs fonctions avec d'autres fonctions électives: maire, député, sénateur, etc. Ce qui, bien évidemment, augmentera leur revenu mensuel.

On le voit bien, loin d'être une institution sans importance, les Conseils Généraux participent au bon fonctionnement de la gestion de notre pays est, en principe et selon les orientations politiques des gouvernements en place, à l'amélioration du confort de tous.

C'est pourquoi, même si l'élection du 20 et 27 mars ne semble pas faire la Une des médias, Il est indispensable que la mobilisation des électeurs soit importantes pour bien montrer au gouvernement actuel qu'il ne sert à rien d'étouffer financièrement les Conseils Généraux, comme il le fait depuis quatre ans et que nous tenons à ce qu'ils puissent continuer de remplir ses missions

En savoir plus:

Qui préside votre département ( coordonnées et +)

Liste des Conseillers Généraux français

Sources: Vie Publique; Slovar; Wikipédia

dimanche 30 janvier 2011

Veuillez respecter le PS!

Ce 30 janvier 2011, au palais des congrès de Paris, Martine Aubry, première secrétaire du parti socialiste, s'exprimait devant un parterre de secrétaires de section du PS, lors de leur rassemblement annuel. Son discours a essentiellement tourné autour de deux axes : les élections cantonales des 20 et 21 mars 2011 et le rassemblement de la gauche en vue de l'élection présidentielle et des élections législatives de 2012.

Lors de son discours, Martine Aubry a affirmé que les Conseils Généraux étaient un "bouclier territoriale" contre la politique de la majorité présidentielle et qu'elle entendait montrer, au travers des élections cantonales, que c'est dans les Conseils Généraux que la gauche marque sa différence avec la droite, notamment en matière de "solidarité, de justice et de coeur".

Martine Aubry a également lancé un appel au rassemblement de la gauche.

Pour elle - comme pour de nombreux sympathisants et militants de gauche - une évidence s'impose : Les prochaines échéances électorales de 2012 ne sont pas imperdables. Il convient donc de faire en sorte que toutes les forces de gauche, sans exclusion, se rassemblent autour d'un programme élaboré en commun.

"Si la gauche est rassemblée, la victoire peut être et sera au bout de la route. La gauche rassemblée est pour nous l'objectif. Le rassemblement de la gauche et des écologistes, ce n'est pas une formule rituelle pour les discours, c'est le talisman de l'alternance, une condition sine qua non" de la victoire à la présidentielle de 2012, a déclaré la première secrétaire du PS.

L' erreur qu'elle a commise lors de cette intervention, c'est d'avoir rappelé les partenaires du PS au "respect" précisant "«Ce n'est pas en débattant les uns contre les autres que nous gagnerons».

Elle oublie ainsi que parmi ses proches à la direction du PS, certains ne se privent pas de faire preuve d'un irrespect total envers les partenaires potentiels du PS et parfois même envers des membres du PS, et ceux jusque dans les sections provinciales!

Elle oublie également que se rassembler pour atteindre un objectif, lorsqu'on n'est pas dans une situation de subordonné, ne veut pas dire ne pas débattre et donner son avis, quand bien même il est différent de celui de ses alliés.

Enfin, elle oublie que les électeurs ont BESOIN d'y voir claire dans les positions des uns et des autres et il n'y a QUE les débats contradictoires qui puisse les éclairer.

Alors, à part si Martine Aubry pense faire ces débats en petits comités, entre "élites", comme les débats du Siècle, les débats qui ont lieu en ce moment sont extrêmement riches d'information nécessaires pour étayer le choix de vote des électeurs. Le seul regret qu'on puisse avoir, c'est que certains, y compris au PS, ne puissent s'empêcher d'attaquer les autres avec des propos méprisants ou injurieux, dégradant ainsi l'ambiance et polluant le débat citoyen.

Erreur "à tiroir" donc.

Mais erreur qu'elle a répétée sur France 5, quelques heures après, quand bien même elle a déclaré :"Je n'accepte pas, je trouve ça abject, qu'on le compare comme on l'a fait il y a quelque temps à Marine Le Pen... Jean-Luc, je le connais bien, il a un engagement fort, depuis toujours, pour la République et pour la gauche...."

S"adressait-elle à Jean-Paul Huchon qui, il y a peu, se permettait d'affirmer , parlant de Jean-Luc Mélenchon: "Son langage est proche de celui de l'extrême droite, mais c'est plus grave que Le Pen ! Il incarne le populisme d'extrême gauche." ? J'en doute et j'attends toujours qu'elle lui livre , accompagnée de ses amis, un panier garni pour souligner sa désapprobation aux propos infects qu'il a tenu! Quand l'exclura-t-elle du PS ou mettra-t-elle sa région sous tutelle?

Erreur qu'elle a aggravée en reportant "la faute de la division" sur le leader du Parti de Gauche:

" On va arriver à un moment où il va falloir qu'il prenne comme nous tous ses responsabilités...Est-ce qu'il vaut mieux taper sur la gauche ou est-ce qu'il vaut mieux taper sur la droite ? Est-ce qu'il vaut mieux amener son énergie, ses idées, même si on n'est pas d'accord sur tout, à la réussite d'un projet du rassemblement de la gauche ou rester à l'extérieur ?... Il faut se rappeler contre qui nous nous battons. Nous nous battons aujourd'hui contre un président de la République, un pouvoir qui a rendu les riches plus riches (...) Tous ceux qui veulent que ça change, ils doivent se retrouver, c'est ce que j'appelle le contrat de rassemblement de la gauche",

C'est là une "maladresse" qui vient troubler l'ensemble de son discours et démontre, s'il le fallait, que malgré ce qu'elle prétend le rassemblement de la gauche et des écologistes n'est, pour le moment, qu'une formule rituelle pour les discours, du moins chez elle et quelques dirigeants du PS.

Et c'est là arrogance que de faite la leçon aux autres quand, au sein même de la direction du Parti Socialiste des gens comme Jean-Christophe Cambadélis se permettent d'affubler le même Jean-Luc Mélenchon d'un injurieux : "«Jean-Luc Mélenchon est le caïd du petit bassin." Comme propos rassembleurs et respectueux de l'autre, on a fait mieux, non?

Du coup, si j'ai trouvé que l'appel au rassemblement était intéressant et venait au bon moment, J'ai de forts doutes sur la capacité de Martine Aubry a créer un véritable rassemblement de toute la gauche, dans la mesure ou elle n'est pas capable de faire régner l'ordre et le respect de l'autre au sein des ses proches lieutenants.

D'autant plus qu'à demander aux seuls autres de faire des efforts et de respecter le PS, elle court le risque de se voire renvoyée dans les cordes avec son contrat de rassemblement, pour lequel elle donne l'impression de vouloir être la seule avoir le droit d'édicter les clauses.

Je n'ignore pas qu'elle entreprend une lourde tâche avec ce rassemblement. Tâche alourdie par le fait que même si le PS est un des partis les plus anciens des partis de gauche actuels, il n'est plus porteur de façon homogène des valeurs traditionnelles de la gauche française ( j'en veut pour preuve les propos de Huchon cités plus haut.). Mais elle serait mieux inspirée de mettre d'abord ses équipes "au pas", afin qu'elles soient exemplaires. Ce qui est loin d'être le cas et qui déteint jusqu'au plus bas de la hiérarchie de la pyramide d'exécution du PS. Après tout, vu que ce sont les mêmes qui mettent la pagaille actuellement qui l'ont portée à la tête du PS, ils devraient se plier aux volontés de celle qui concrétise leurs choix...à moins qu'ils n'aient espéré ne la mettre au pouvoir que pour mieux avoir toute liberté d'agir....Auquel cas, elle est dans un sacré pétrin et il va falloir compter sur quelques autres pour que le rassemblement de la gauche se fasse.

Malheureusement, je crains fort que la base de son rassemblement ne se fasse qu'à coups de négociations entre les ambitieux qui cherchent une place dans un ministère où à l'Assemblée Nationale. Je crains fort que tout ceci ait plus à voir avec le "mercato" du football qu'avec la construction d'un programme qui permettrait à la France et aux Français de sortir du marasme économique, financier, morale, culturelle, sociale, dans lequel ils sont les seuls à se débattre, leurs "élus" n'étant préoccupés que par la chasse aux postes et par les combats de coqs.

Sources: Yahoo; Le NouvelObs; Parti de gauche; Libération; Le Figaro

samedi 29 janvier 2011

Ils n'en peuvent plus d'attendre le Messie !

Décidément, on ne change pas une équipe qui perd. C'est ce que semble faire Martine Aubry en ne sanctionnant pas certains "éléphants" du Parti Socialiste qui s'épandent en critiques acerbes ( et souvent infondées) dans les médias- probablement pour avoir le sentiment d'exister- contre certains de leurs camarades ou des leaders de partis de gauche.

Ce faisant, ils enclenchent à nouveau, sans l'aide de personne, la machine à perdre.

Actuellement, le principal rouage de cette machine à perdre c'est manifestement Jean-Christophe Cambadélis.

Sur son blog, il n'a pas pu s'empêcher de s'en prendre nommément à Ségolène royale qui, d'après lui « mime le respect du calendrier pour mieux sous-entendre que Martine Aubry ou DSK n'ont pas d'appétit, démontrant s'il en était besoin qu'elle ira jusqu'au bout».

Non content de s'attaquer à une « camarade du PS », il attaque, dans un “accès de procès d'intention aigu”, Jean-Luc Mélenchon, prétendant que le candidat déclaré à l'élection présidentielle de 2012 ferait « de la défaite du PS un choix stratégique ».

Effectivement, Ségolène Royal multiplie les déplacements et les initiatives, et elle nous a clairement montré, en 2006 et en 2007, que lorsqu'elle entreprenaient quelque chose, elle allait jusqu'au bout. Mais de là à supputer que c'est pour sous-entendre quoi que ce soit, c'est prêter à la candidate déclarée des intentions qui sont, je le pense, bien éloignées des siennes. Elle est, comme Jean-Luc Mélenchon entrée en campagne. Et alors ? C'est leur droit le plus strict !

Jean-Christophe Cambadélis ignorerait-il que quand on est "en campagne" SUR LE TERRAIN on poursuit ses objectifs en se foutant pas mal de ceux des autres?

Soyons sérieux M. Cambadélis, avec des gens qui agissent comme vous le faites, Jean-Luc Mélenchon peut se permettre d'autres choix stratégiques que ceux que vous lui prêtez. Et vous n'avez pas, non plus, besoin de Ségolène Royal pour que les français constatent que Martine Aubry ou DSK n'ont pas d'appétit pour les primaires et probablement pas non plus pour la campagne des présidentielles 2012!  Quand à la défaite du PS, continuez comme ça et vous allez y arriver tout seul, vous et vos alliés !

Ce n'est pas parce que votre candidat préféré, fait la fine gueule, tergiverse, louvoie, qu'il faut que les autres candidats soient paralysés. D'autant moins qu'une de vos cibles, si vous l'avez oublié, n'est plus membre du Parti Socialiste et que l'autre cible respecte en tout point les décisions qui ont été entérinées sur les candidature et le calendrier des primaires.

Ce n'est pas parce que vous avez prévu, et convenu avec Martine Aubry et ses soutiens, d'un calendrier qui VOUS oblige à attendre l'après cantonales et surtout les décisions de DSK, que les autres candidats doivent se laisser entraver par vos choix et à vos décisions.

Ce n'est pas parce que vous et vos alliés avez décidé de “ronronner pépère» en attendant le Messie que les autres, et en particulier les électeurs français qui désespèrent de leur situation actuelle et du manque de perspectives d'avenir pour leurs enfants, doivent attendre que vous vous décidiez à agir autrement qu'en vous attaquant à Ségolène Royal ou à Jean-Luc Mélenchon, qui, je vous le rappelle, font parti intégrante de la gauche française.

C'est entièrement de votre faute si vous prenez du retard sur les autres candidats de droite comme de gauche !

Il me paraît totalement irresponsable de votre part de vous attaquer à ceux qui agissent, proposent, écoutent les attentes des Français et leurs suggestions de changements, uniquement parce que vous vous êtes vous-même entravé en prenant une mauvaise décision.

Tout comme il est particulièrement irresponsable de revenir sans cesse sur les conventions portant sur les primaires, comme vous l'avez fait dans un entretien à Nice-Matin, de dénoncer la pléthore de candidature socialiste en prétendant que cela « crée une cacophonie dommageable à l'alternative". Ce que prétend également, Michel Rocard, qui lui aussi soutient la candidature de Dominique Strauss-Kahn.

Que je sache, l'alternative de 2012 se fera entre la droite et la gauche et non entre la droite et uniquement le PS et le candidat choisi par son état-major. Je vous invite à (re)lire, à cet effet, le Charte de la Primaire qui a été adoptée par le Parti Socialiste. Et pour tenter d'être le vainqueur de cette alternative, il ne suffira pas d'attendre que les Français, épuisés par cinq années de Sarkozysme, effrayés par la perspective de voir le Front National arriver au pouvoir, votent comme un seul homme pour le candidat que vous aurez choisi en petit comité.

Il ne suffira pas de faire uniquement alliance avec EE-LV, si tant est qu’il soit composé uniquement de gens à gauche de l’échiquier politique. Il faudra AUSSI faire alliance avec TOUS les courants qui traversent la Gauche Français.

Il ne suffira pas, comme le prétend Michel Rocard, jeudi soir , lors d'une petite réunion dans les locaux de la mairie du 3e arrondissement de Paris, de faire uniquement de la pédagogie sur ce qui ne va pas en France, sans avoir de programme. Car les Français, n'ont pas besoin qu’on fasse un diagnostic de la situation du pays et de leur propre situation, qu'ils font très bien eux-mêmes. Ils ont besoin de confronter les solutions que les prétendants « au trône » proposent pour traiter les problèmes. Et ces solutions ne peuvent se trouver que dans un programme!

Il ne suffira pas, non plus, comme le fait Henri Emmanueli, député PS des Landes, de préconiser un programme minimum ne comportant que "trois à cinq sujets maximum". Le programme doit être détaillé et traiter des nombreux points qui posent problèmes aux français. Il doit comporter des solutions clairement expliquées, argumentées et chiffrées! Car comme le dit très bien Ségolène Royal " les Français méritent autre chose... l'urgence aujourd'hui, c'est les Français qui la ressentent dans l'attente des propositions qu'on a à leur faire"

Alors, Messieurs, si c'est ainsi que vous espérez montrer votre considération pour les citoyens de ce pays, que vous espérez pouvoir les convaincre de venir voter massivement aux primaires, à l'élection présidentielle et aux législatives,vous vous trompez ! Méfiez vous de l'énergie du désespoir! D'aucun, de l'autre côté de la Méditerranée, qui pensaient et ronronnaient comme vous, sont en train d'en faire l'expérience à leurs dépens!

Comme l'a si justement souligné Guillaume Garot,député-maire de Laval:  " les socialistes doivent donc maîtriser leurs débats, en valorisant leurs propositions, et surtout en se respectant mutuellement". Les primaires sont un "formidable moment de démocratie et d'échange, pour mobiliser les Français qui attendent une nouvelle politique pour notre pays".

J'ajouterai que ces primaires sont une chance pour les citoyens de gauche d'assister à des débats d'idées(À condition que certains candidats socialiste et EELV en aient, ce dont je commence à sérieusement douter), d'être impliqués dans les choix programmatiques, d'être entendus dans leurs propositions de changement. Elles ne sont pas-comme le prétendent certains, qui aurait préféré des primaires de confirmation du choix d'une petite équipe de dirigeants dont ils font partie- vouées à l'échec, si tout le monde à gauche, et en particulier parmi les éléphants du PS, fait preuve de fair-play, d'ouverture vers les autres, de respect des électeurs ET des autres candidats, et, comme le suggère Michel Rocard, d'audace.

Alors messieurs Cambadélis, Rocard, Emmanueli et autres critiques des membres de leur propre camp, prenez bien conscience que ce qui est néfaste au rassemblement de la gauche actuellement, ça n'est pas les primaires telles qu'elles ont été décidées et leurs perspectives. Ça n'est pas la multiplicité des candidatures. Ca n’est pas le fait que certains candidats ont déjà démarré leurs actions. Non.

Ce qui mènera la gauche à l'échec inéluctable, ce sont les petites phrases qui reviennent au galop, rappelant aux électeurs que par dépit ou méchanceté ou bêtise, certains socialistes et gens de gauche, en 2007, n'ont pas hésité à saboter la campagne de la candidate de gauche. Et cela conforte l'idée que le PS, notamment, est incapable de se changer lui même et donc qu'il sera incapable de changer la situation en France.

Ce sont les remises en cause perpétuelles, par ceux que l'absence de décision de Dominique Strauss-Kahn affole, des grands principes d'une primaire ouverte et populaire et leur agressivité envers les candidats de gauche déclarés. Car cela montre qu'ils sont incapables de respecter une règle commune, comme les sarkozystes!

Tout ceci donne une impression de désordre, de désunion de la gauche et d'un Parti Socialiste qui a la prétention de représenter le principal parti d'opposition. Et du coup il n'est ni crédible, ni "désirable".

Tout ceci donne l'impression que ceux qui soutiennent Dominique Strauss-Kahn n'ont aucun programme de gouvernement de la France a proposer et qu'ils ne comptent que sur la présence, et sur le CV de l'actuel président du FMI, pour gagner les primaires et l'élection présidentielle.

Tout ceci donne enfin le sentiment que certains ont peur d'une compétition qui pourrait les mener à l'échec. Et c'est fort déplaisant de constater que des personnes qui ambitionnent de diriger un pays sont incapables de se confronter à des obstacles alors qu'en gouvernant ils en rencontreraient de multiples. Cela laisse entendre qu'ils souffrent d'un profond orgueil qui les ferait tendre vers l'autoritarisme ou qu'ils souffrent de couardise. Ce qui, compte tenu de leurs ambitions et de la situation déliquescente de la France, est très malvenu.

Ne nous leurrons pas, ça n'est pas d'experts en économie ou en stratégie solférinesque dont nous avons besoin pour sortir la France de l'impasse. Nous avons besoin de gens courageux, humbles, tenaces, opiniâtres, qui font preuve d'abnégation, de solidarité avec toutes les couches de la population, sans exclusion, dont l'esprit n'est pas embrumé par les doctrines économiques, écologiques ou religieuses ou par les combats de clans. Seuls ceux-là pourront nous aider à remonter la pente. Tous les autres ne feront que nous la faire descendre encore plus.

Sources: Cambadélis.net; France-Soir; Désirs de Fraternité; Nice-Matin; Le JDD; Parti Socialiste; Le NouvelObs; L'Express

vendredi 28 janvier 2011

Loi Loppsi2‏ site de lutte contre cette Loi

Une commission des deux Assemblées (7 Députés et 7 Sénateurs) a conclut un accord pour le vote de la loi Loppsi2 , qui passera au Sénat ces jours-ci.

Plusieurs des articles de cette Loi, remettent en cause nos libertés fondamentales, entre autre, un article qui instaure le recrutement de Citoyens Volontaires, sur dossier, pour compléter la diminution des effectifs de la Police Nationale.

Diminution voulue et effectuée par nos gouvernants depuis 2007 !!!!

Mise en place d'une milice? Les Syndicats de police s'insurgent.... Mais Les médias se taisent et ne nous informent pas !!

Ces dispositions ont des relents de l'époque de Vichy, le Maréchal Pétain ne faisait pas mieux !!!

Quelle honte, après l'exemple de la Tunisie qui vient de se débarrasser de la milice de Ben Ali, la France reprend le relai....

Devant la carence des médias, (aux ordres ?) des citoyens  alertent les français en utilisant internet pour palier à cette carence.

Un site qui lutte contre cette Loi, a vu le jour: 

http://antiloppsi2.net/spip.php?page=art&id_syndic_article=685.

 
Allez-y faire un tour vous serez édifié....


Et si cela déclenche votre indignation, invitez vos amis, vos proches et vos connaissances à s'y rendre aussi, pour faire réfléchir nos élus , avant que l'irréparable ne soit commis par notre indifférence collective.

Guy

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mardi 25 janvier 2011

Quand Nicolas Sarkozy flatte ses fidèles grognards

La conférence de presse donnée Nicolas Sarkozy en ce lundi 24 janvier 2011 étaie officiellement l'occasion le président de la République Française d'expliquer comment il entendait présider G20. Pendant 25 minutes, il a évoqué, façon impressionniste, les principaux points qu'il compte proposer à la réflexion des membres du G20  .

Il a été question d'un code de conduite sur les flux des capitaux, d'une réforme des statuts du FMI, d'une taxe sur les transactions financières, que Nicolas Sarkozy considère comme « une taxe morale, utile pour dissuader la spéculation et efficace pour trouver de nouvelles ressources pour le développement ». Mais il ne veut pas de contrôle des capitaux.

Histoire de gommer l'image peu sociale qui s'accrochent à ses basques et à celles de l'UMP, surtout depuis la réforme des retraites,il a évoqué très vaguement la possibilité d'un socle de protection sociale universelle (?) avant de plancher sur quelques points concernant l'actualité internationale.

Compte tenu de l'imprécision du projet de gouvernance qu'il présentait à la presse, je ne crois pas cette conférence de presse avais un autre intérêt que celui de conquérir les 350 journalistes qui avaient été conviés.

N'oublions pas que pour les ultralibéraux comme Nicolas Sarkozy, les médias, et principalement les journalistes qui en sont les salariés, ont une importance stratégique de premier ordre quand on part à la conquête du pouvoir… ou quand on essaie de la garder.  Ils sont les “relais de la bonne parole”, les missi dominici de notre époque… Et comme ces derniers, depuis quelque temps, se montrent nettement moins courtisans, dociles et/ou serviles, qu'au début du mandat présidentiel, une opération de charme était absolument nécessaire.

Manifestement cette opération de charme a lieu ce lundi.

Objectif : obtenir des journalistes qu'ils modifient l'image que Nicolas Sarkozy a pu donner de lui-même ces deux dernières années. Celle d'un président éloigné des préoccupations du peuple,  et peu respectueux des lois protégeant les médias.  L'image d'un homme maitrisant mal la langue française  et assez peu cultivée.

Moyens : parler culture, se rapprocher physiquement les personnes présentes.

Et c'est ainsi que Nicolas Sarkozy a fait un exercice  de prise de parole très contrôlé, et de réponses aux questions des journalistes, pendant lequel aucune agressivité n'a transpiré envers eux, quand bien même la première question ne concernait pas directement la présidence du G20, ce qui en d’autres temps auraient généré une petite phrase cinglante.

Puis, pendant trois quarts d'heure, Nicolas Sarkozy s'est mêlé à la foule des journalistes, espérant probablement leur faire totalement oublier la vacuité de ses propos précédents. Il a alors travaillé son image d'homme "cultivé", parlant de littérature, de télévision, de cinéma, commentant les livres qu'il avait appréciés ou pas, les séries télé qu'il regardait en couple, comme le font les Français moyens.

Pendant trois quarts d'heure donc, Nicolas Sarkozy a dévoilé à des journalistes visiblement ravis son univers culturel...

En lisant l'article que le Journal du Dimanche a consacré à cette conférence de presse, je n'ai pu m'empêcher de penser à Napoléon qui, avant les batailles, faisait le tour des campements militaires et flattait ses fidèles grognards l’un en l’appelant par son nom, l’autre en lui tirant paternellement l’oreille

Ceci dit, comme dans les batailles napoléoniennes, rien n'est gagné d'avance et le grognards savaient bien qu’ils avaient plus de chance , en allant au casse-pipe, d’y laisser leur peau que Napoléon ! Les journalistes, comme eux le savent parfaitement.

Je doute que les électeurs et les adversaires politiques du pouvoir en place se soient laissés prendre au petit jeu du candidat perpétuel qu'est Nicolas Sarkozy. Nous verrons dans les jours prochains ce qu’il en est.

En attendant, Jacques Attali n'a pas hésité, après avoir entendu les propos de Nicolas Sarkozy, à brocardé ce qu'il a rebaptisé "G vain ", affirmant qu’il ne présentait à ses yeux "aucune importance …Certes, il faut une gouvernance mondiale, mais le G20 ne remplit pas ce rôle". Outre le fait que le G20 ne sert qu'à dégager des règles visant à "financer les bonus des traders avec les impôts des contribuables d'après-demain", Jacques Attali pense qu’il "masque un G2 entre les Etats-Unis et la Chine.

Ségolène Royal, qui assistait à l'une des universités populaires participatives que Désirs d'Avenir organisait sur le thème de la crise de l'Euro, a lucidement déjoué l'action de communication de Nicolas Sarkozy en en relevant les carences : "Nous n'avons aucune réponse, ni aucune stratégie d'action" sur "la question centrale" qui est posée, celle du "contrôle des banques", qui n'a "pas été abordée". "S'il y avait des décisions qui mettaient en application ce qu'il a déjà annoncé, ce serait déjà un pas en avant considérable".

Il y a au moins deux socialistes qui ne se sont pas laissés prendre à la mascarade de cette conférence de presse en listant ce qu’ils auraient fait à la place de Nicolas Sarkozy.

Espérons que les journalistes feront preuve de la même lucidité.

Sources: Le Monde; Le NouvelObs ; Le Parisien; Rue89;  ; Le JDD;

lundi 24 janvier 2011

Fonction publique : pétition sur les salaires

Appel des organisations syndicales de la Fonction publique

“Oui à l’augmentation des salaires dans la Fonction publique

Le mouvement social de l’automne 2010, qui s’est développé autour d’exigences communes sur les salaires, l'emploi et les retraites, fort du soutien d’une large majorité de la population, restera marqué par son ampleur et sa détermination. Dans cette mobilisation interprofessionnelle, les personnels de la Fonction publique ont été massivement présents.

L’ensemble des observateurs a souligné le rôle qu’ont joué dans notre pays le haut niveau de la protection sociale, les services publics et l’importance de l’emploi public pour lutter contre la crise financière. Ces atouts sont menacés par la politique d’austérité menée par le gouvernement au risque de compromettre la sortie de crise.

La politique salariale conduite dans la Fonction publique est, à cet égard et pour les personnels, particulièrement pénalisante.

Des années de politique de moindre augmentation de la valeur du point par rapport à l’inflation ont conduit à une perte considérable du pouvoir d’achat de tous les agents de la Fonction publique de l’hospitalière, de la territoriale et de l’Etat.

Le gel projeté pour 2011, celui fortement envisagé pour 2012 et 2013, créeraient une situation sans précédent, porteuse de lourds reculs sociaux et de bradage des qualifications. Et ce, d’autant qu’ils se cumuleraient avec la forte augmentation des retenues pour pension dans l’inacceptable loi de réforme des retraites.

Il est urgent d’imposer d’autres choix, d’en finir avec l’artificielle opposition emplois / salaires.

Les organisations  syndicales de la Fonction publique exigent du gouvernement :

  • des augmentations salariales, notamment par l’augmentation de la valeur du point, assurant le rattrapage des pertes accumulées depuis 2000 et la progression du pouvoir d’achat ;
  • une meilleure reconnaissance des qualifications ;
  • une amplitude réelle des carrières.”

Signer la pétition

Sources: L’Humanité

 

Liberté d’expression ou lobbyisme?

La liberté d'expression est très « à la mode » en ce moment, que ce soit celle de Stéphane Hessel, d'Éric Zemmour, ou celle « à titre posthume", si j'ose dire, de Louis Ferdinand Céline. L'argument de la liberté d'expression est mis en avant et un peu à toutes les sauces.

Deux principes déterminent l'orientation des lois en général et plus particulièrement celles sur l'expression de l'opinion. Ils sont présents dans l’article 11 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 qui affirme que chacun peut révéler sa pensée à autrui mais limite le fait de l’expression libre à la seule réserve des abus auxquels elle donnerait lieu. Ces deux principes sont:

  • la liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres. Réciproquement, cette même liberté des uns commence où s'arrête celle des autres.

  • Ne fait pas à autrui les actes dont tu pourrais en reprocher la nature de la part des autres, à ton endroit.

La véritable liberté consiste donc, pour tout citoyen français, dans l'acceptation des contraintes d'une vie sociale, et le respect des autres, de leurs droits et de leur réputation. La liberté d'opinion et d'expression peut se définir comme « la possibilité d'exprimer librement ses opinions sans en être inquiété par autrui». Ce qui exclut, entre autre, la calomnie et la diffamation du champ de la liberté d'expression. Ce sont des restrictions imposées à la notion de liberté d'expression pour toute parole publique, comme pour l'incitation à la haine et au meurtre.

Il est reproché à Éric Zemmour de ne pas avoir respecté la loi française concernant les propos racistes et d'avoir utilisé des des arguments non fondés pour étayer ses propos. Il fait donc l'objet de plaintes pour diffamation raciale et incitation à la haine raciale .Les plaintes, traitées par la 17e chambre correctionnelle du Tribunal de Paris. Le 6 mars 2010 sur sur le plateau de "L'Hebdo", une émission de France Ô Éric Zemmour avait affirmé que « Les employeurs "ont le droit" de refuser des Arabes ou des Noirs » en répondant à un intervenant qui dénonçait les employeurs demandant aux agences d’intérim de ne pas leur envoyer des personnes noires ou d’origine maghrébine. Dans l'émission de Thierry Ardisson "Salut les terriens", diffusée le 6 mars 2010 sur Canal +, Eric Zemmour avait dit , après l'intervention d'un de ses contradicteurs sur les contrôles au faciès: "Mais pourquoi on est contrôlé 17 fois ? Pourquoi ? Parce que la plupart des trafiquants sont noirs et arabes, c'est comme ça, c'est un fait".

Il est reproché à Stéphane Hessel, ancien résistant et ex-ambassadeur âgé de 93 ans, d'avoir projeté de faire une conférence, au cours colloque-débat sur le Proche-Orient, prévu le 18 janvier à l'Ecole normale supérieure ( financés par nos impôts). La confèrence devait porter sur la répression (Le Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme, a déposé plainte contre Hessel) de la campagne de boycott des produits israéliens "Boycott, désinvestissement, sanctions", aussi appelée BDS .Parmi les participants au colloque devaient notamment figurer le secrétaire général adjoint du Syndicat de la magistrature, Benoist Hurel, la déléguée générale de Palestine auprès de l'Union européenne, Leïla Shahid et une députée du parlement israélien, Haneen Zoabi. L'annonce de ce colloque et de la conférence de Stéphane Hessel a provoqué les vives contestations d'associations juives.

Il est reproché à l'État français, d'avoir souhaité inscrire la célébration du 50e anniversaire de la mort, en 1961,de l'écrivain Céline sur la liste de “célébrations nationales”, dressée par les Archives nationales. C'est donc bien l'artiste, l'écrivain Céline qui devait être célébré et non la personne contestable de Louis Ferdinand Destouches, alias Céline . Indirectement, on lui reproche d'avoir affirmé son antisémitisme au travers de brefs passage de son œuvre littéraire , notamment de « Bagatelles pour un massacre » (1937 - Éditions Denoël). Notons toutefois que cet antisémitisme révoltant n'a pas empêché Émile Brami, un libraire « juif », de publier l'une des plus belles biographies de l'écrivain Céline, reconnaissant ainsi la qualité de son œuvre.

Mais revenons à notre pamphlet et aux propos antisémites qu'on y trouve.

« Je lui apprends tout de suite d’emblée que je suis devenu antisémite et pas un peu pour de rire, mais férocement jusqu’aux rognons ! … Mais si Hitler me disait Ferdinand, c’est le grand partage ! on partage tout ! il serait mon pote ! les juifs ont promis de partager, ils ont menti comme toujours… ».

Éric Zemmour est poursuivi en Justice par cinq associations de luttes contre le racisme: SOS Racisme, la Licra, le Mrap, l'UEJF et J'accuse . À noter que ces associations ne sont pas communautaristes au sens où elle lutte contre toutes les formes de racisme envers toutes les personnes qui pourraient en être les victimes.

Stéphane Hessel, fait l'objet d'une plainte en Justice, mais cette dernière ne s'est pas encore prononcée sur la recevabilité de la plainte et encore moins délivré son jugement et une condamnation. Cela n'empêche pas Richard Pasquier, président du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) d'exiger que cette conférence soit interdite, au prétexte supposé que pour Stéphane Hessel «Il s’agissait de défendre le collectif BDS et ses membres, autrement dit les partisans du boycott anti-israélien, ce qui est illégal» . La conférence n'ayant pas eu lieu, comment M.Pasquier pouvait-il savoir ce que Stéphane Hessel se proposait de présente? Le président du Crif en avait-il lu le texte de la conférence?

C'est Arnaud Klarsfeld, président de l'association des fils et filles de déportés juifs de France (FFDJF),qui c'est chargé de Louis Ferdinand Céline, en déclarant à l'AFP, jeudi 20 janvier 2011, qu'il se tournerait vers Nicolas Sarkozy afin qu'il prenne position si la célébration nationale de Louis-Ferdinand Céline était maintenue. Beau chantage un peu infantile du genre "je vais le dire à papa, faites gaffe!".

Cependant, tous ceux qui tentent de restreindre la liberté d'expression de ces trois personnes n'usent pas des mêmes méthodes pour y parvenir. Pour les uns, on demande à la Justice de notre pays de se prononcer, pour les autres on transgresse allègrement la séparation des pouvoirs, le processus judiciaire et les principes de la République. Cette transgression est significative de la façon dont ceux qui la pratiquent conçoivent la Justice et le gouvernement de notre pays.

Les personnes qui poursuivent Éric Zemmour le font devant la Justice, respectant ainsi l'esprit Républicain , la séparation des pouvoirs, les règles de la Démocratie. Pour des associations qu'on qualifie souvent d'être des défenseurs de la « racaille », un tel respect pour nos institutions et pour leur fonctionnement est tout de même à saluer. Elles laissent à la Justice le soin de dire si Éric Zemmour a commis un délit et si tel est le cas, de prononcer une sentence. Elles ne mènent pas campagne dans les médias, ni auprès des représentants du gouvernement. pour que la liberté d'expression d'Éric Zemmour soit entravée en attendant le jugement. Elles se plient à la chronologie et au timing de la Justice.

Ce qui n'est pas du tout le cas des personnes qui entendent faire taire Stéphane Hessel et, en quelque sorte, faire taire Louis Ferdinand Céline.

Sans aucun respect pour la procédure judiciaire en cours, à la suite de la plainte déposée par le BNVCA, Richard Pasquier, président du Crif, a fait du lobbying auprès du gouvernement français et ce, sans s'en cacher, en s'en vantant même. Plus grave, Richard Pasquier, faute de délit légalement constaté, a cru bon de souligner avoir «signalé aux autorités responsables (ministère, rectorat, direction de l'ENS)» l'objectif de ce colloque. De la délation, en quelque sorte. Reconnaissez que pour quelqu'un qui est censé défendre la mémoire des juifs exterminés lors de la seconde guerre mondiale, en particulier parce que la délation était favorisée par le gouvernement de l'époque, utiliser à son tour le même procédé est quelque peu choquant.

Autre point de différence entre eux la méthode utilisée envers Éric Zemmour et celles utilisées envers Stéphane Hessel et Louis Ferdinand Céline :

Éric Zemmour va avoir droit à un procès équitable, au cours duquel il va pouvoir présenter ses arguments de défense, avant d'être condamné où pas.

Alors que Stéphane Hessel, l'humaniste planétaire , subit une condamnation arbitraire,qui porte atteinte à sa liberté d'expression, sans avoir eu le droit de se défendre.

Louis Ferdinand Céline étant mort ne peut apporter une quelconque défense aux accusations qui sont portés contre lui. Je rappelle qu'en ce qui le concerne, il a été jugé, condamné, à l'issue de la seconde guerre mondiale, pour les faits qui lui sont reprochés aujourd'hui. Il a en outre purgé totalement sa peine. On lui fait là un second procès post-mortem qui n'honore pas ceux qui l'accusent aujourd'hui.

Nous ignorons à l'heure actuelle les résultats du procès intenté contre Éric Zemmour. Quand bien même quelques députés et membres du microcosme politico-médiatique parisien ont crié à l'atteinte à la liberté d'expression, ce sont des juges qui auront à se prononcer sur le fond de ce qu'à dit Éric Zemmour. On peut espérer que dans cette affaire, le ministre de la Justice n'interviendra pas dans le processus.

Il en va visiblement tout autrement en ce qui concerne Stéphane Hessel et Louis Ferdinand Céline.

Le colloque débat auquel devait participer Stéphane Hessel a été purement et simplement interdit par la direction de l'École Normale Supérieure qui avait auparavant autorisé l'utilisation d'une des salles de conférence de l'école pour l'organisation de ce colloque. Le président du CRIF, qui organise tous les ans un dîner auquel sont invités, et participent, bon nombre de nos hommes et femmes politiques, dont l'actuel président de la République, à obtenu gain de cause, sans autre forme de procès, auprès de Valérie Pécresse! Il ne s'en cache d'ailleurs pas et remercie chaudement tous ceux qui l'ont aidé à transgresser la séparation des pouvoirs :

« Valérie Pécresse, ministre des Universités, ainsi que le rectorat de l'université de Paris que nous avons contactés en urgence ont réagi sans ambiguïté : je leur rends hommage... Et une pensé particulière à Mme. Canto-Sperber qui mène un combat incessant contre des dérives inquiétantes ». R.Pasquier

J'attends que nos parlementaires interpellent la ministre, notamment en lui posant trois questions :

  • de quel droit dispose-t-elle arbitrairement de locaux financés par les deniers publics, alors que sa mission porte bien davantage sur le contenu de l'enseignement supérieur que sur la gestion au quotidien des biens du domaine public ( mission confiée à l'administration d'État)?

  • Sur quel texte de loi, décret,loi organique, Valérie Pécresse, s'appuie-t-elle pour interdire l'accès à des locaux appartenant à l'État français ? Se croit-elle encore administratrice du château de Versailles ?

  • Depuis quand les ministres du gouvernement de la République française sont-ils les seuls juges habilités à trancher dans des conflits qui relève du pouvoir judiciaire et à sanctionner d'autres personnes que celles qu'elles ont légalement sous leur autorité en tant que fonctionnaire d'État ?

Le ministre de la culture, Frédéric Mitterrand, a annoncé que l'écrivain Louis Ferdinand Céline était retiré du recueil des célébrations nationales 2011, cédant ainsi à la pression de Serge Klarsfeld , président de l'Association des fils et filles de déportés juifs de France, qui n'avait pas hésité à déclarer que si le nom de l'écrivain n'était pas retiré de cette liste, il n'hésiterait pas à faire appel à Nicolas Sarkozy pour obtenir gain de cause.

Pour se justifier, Frédéric Mitterrand a déclaré, vendredi 21 janvier:

"Après mûre réflexion, et non sous le coup de l'émotion, j'ai décidé de ne pas faire figurer Céline dans les célébrations nationales". Il a expliqué que sa décision se justifiait par la relecture, du pamphlet "Bagatelle pour un massacre”.

Peu après cette annonce, M. Klarsfeld a exprimé son "très grand soulagement". "Oui, c'est un très grand soulagement", a-t-il commenté au micro de RTL. "Je félicite Frédéric Mitterrand d'avoir eu le courage de désavouer ceux qui, dans son ministère, ont accepté que Céline figure dans ce recueil... Je considère Céline comme un grand écrivain, mais c'est un être abject également. (…) De ce point de vue-là, Céline n'avait pas sa place, ce n'était pas à la République de célébrer entre guillemets le plus antisémite de tous les Français de l'époque.".

Je ne m'étendrai pas sur la deuxième partie de la réaction d'Arnaud Klarsfeld, mais je m'étonne qu'un citoyen français se permettent ouvertement de décider ce que la République française a le droit de célébrer. Je m'étonne également qu'il fasse preuve d'autant d'ignorance en prétendant que Céline était le plus antisémite de tous les Français de l'époque, alors que le président de la République française de l'époque ne s'est pas caché de son antisémitisme forcené ! Mais je ne suis pas là pour parler de la bêtise d'Arnaud Klarsfeld. En tant que citoyenne française s'est bien plus Frédéric Mitterrand, ministre de la culture, qui me préoccupe.

Certes, contrairement à Valérie Pécresse, le ministre est pleinement dans son rôle et sa mission lorsqu'ils décide d'inclure ou de ne pas inclure tel ou tel artiste dans les listes des commémorations nationales.

Malgré cela, il est tout aussi « condamnable » que sa collègue d'avoir cédé à la pression d'un représentant d'une communauté qui se veut particulière au sein de l'ensemble des citoyens français. C'est oublier qu'un ministre de la République française se doit d'exercer, au nom de tous et pour tous les Français, la fonction qui lui est confiée. C'est accorder un passe-droit intolérable et se laisser dicter sa loi par une personne non élue du peuple. Passe droit d'autant plus intolérable que Louis Ferdinand Céline a déjà été jugé, condamné, et ne peut, puisqu'il est mort, exercer son droit de réponse.

De plus, on ne peut que s'étonner de la décision de Frédéric Mitterrand car elle ne s'établit que sur un court extrait de l'ensemble de l'œuvre de cet écrivain mondialement reconnu. Prétendre que ces quelques lignes entachent l'œuvre entière et lui vaut l'exclusion de la reconnaissance nationale me paraît extrêmement fourbe et tendancieux. De tous les artistes collabos notoirement connus , identifiés et célébrés, jusqu'à aujourd'hui, par la Nation, pourquoi Céline serait-il une exception? Est-ce là faire preuve de justesse de décision que de décider que l'un sera exclu et pas les autres, alors qu'ils ont commis les mêmes fautes?

Et quand bien même dans le pamphlet d'une centaine de pages intitulées « Bagatelles pour un massacre », l'auteur affirme son antisémitisme, il y dénonce également la société de l'époque. Par exemple, lorsqu'il écrit:

« Le monde est plein de gens qui se disent des raffinés et puis qui ne sont pas, je l'affirme, raffinés pour un sou. » Ou encore « Publicité ! Que demande toute la foule moderne ? Elle demande à se mettre à genoux devant l’or et devant la merde !... Elle a le goût du faux, du bidon, … »

Le milieu artistique en prend pour son « grade » : « Il ne faut pas imaginer que tous ces gens sont des potes ou le furent… Ce sont les coiffeurs de la vie qui tiennent beaucoup à plaire, les putains. »

En relisant ces quelques lignes, je me suis demandée brièvement si, finalement, Frédéric Mitterrand ne s'était pas plutôt senti visé par la critique acerbe de Céline sur le microcosme politico-intellectuel français de l'époque (qui ressemble étrangement à celui d'aujourd'hui), plus que par les deux phrases antisémites que j'ai citées précédemment.

Notre ministre de la culture a-t-il oublié que le Président de la République, Nicolas Sarkozy, déclarait en 2008: "On peut aimer Céline sans être antisémite, comme on peut aimer Proust sans être homosexuel!

On peut donc parfaitement lire Céline sans pour autant devenir antisémite, si c'est ce que craignaient le ministre de la culture et celui qui a fait pression sur lui. Qu'on le veuille ou non, Louis Ferdinand Céline a été un écrivain qui a su, à l'égal d'un Émile Zola, peindre parfaitement la pauvreté, la misère sociale d'un peuple totalement oublié par les élites de l'époque. Il a, en plus, en tant que médecin, fait preuve d'une empathie, d'une compréhension, d'un soutien envers ce peuple, que bon nombre de nos hommes et femmes politiques veulent ignorer depuis des siècles. Il y a là matière à réflexion quand on est ministre de la culture. Faut-il confondre l'homme et l'artiste ? Il me semble qu'un ministre de la culture ne doit s'intéresser qu'à l'artiste, car c'est l'Art et son apport à la Culture de la nation qu'il a pour mission de favoriser.

Ce qui me choque énormément dans les trois exemples dont je viens de parler , c'est que, chaque fois, la liberté d'expression a été entravé, alors que les personnes concernées se trouvaient dans des situations totalement différents.

Éric Zemmour, journaliste, écrivain, chroniqueur à la télévision, a tenu des propos que d'aucuns ont trouvé diffamatoire et raciste, au regard de la loi. Mais ils ont opté pour que ce soit la Justice qui tranche et dise la loi. Cependant Éric Zemmour est tout à fait libre d'exprimer son opinion, quand et où il veut, jusqu'au jugement et même après, selon ce que diront les juges. La tribune publique lui est totalement ouverte. Sa liberté d'opinion et d'expression n'a en aucun cas été entravé. Elle se heurte simplement aux limites et aux principes de la loi que j'ai cité en introduction.

La liberté d'expression et d'opinion de Stéphane Hessel a manifestement été entravée et de la pire des façons: en utilisant la délation (qui valut à des millions de juifs d'être déporté dans les camps de concentration) et en contournant, sans attendre, le pouvoir judiciaire. Stéphane Hessel se voit interdit de tribune publique et de l'utilisation de locaux,(qu'il a cofinancés avec nous tous, en payant des impôts), au prétexte qu'il aurait participé à cette occasion au soutien du peuple palestinien. Que je sache, il n'est écrit ni dans notre Constitution, ni dans les textes de loi qu'il est formellement interdit, en France, de soutenir le peuple palestinien, n'en déplaise à M. Pasquier qui lui soutient ouvertement, sans être proscrit ni interdit de tribunes publiques, l'État d'Israël. Comme le disent très bien Alain Badiou, Etienne Balibar , et tant d'autres chercheurs et professeurs de l'enseignement supérieur, dans un article de Libération :

« Un homme qui a dédié toute sa vie au combat pour la liberté se voit ainsi interdit de parole pour avoir rappelé les droits du peuple palestinien.... Le droit de critiquer les actes du gouvernement israélien comme de tout autre gouvernement doit être respecté sur notre territoire. Aucune institution n’a le droit de nous prescrire, en fonction des intérêts particuliers qu’elle représente, ce que nous devons dire, écrire, voir et entendre. »

J'ignorais jusqu'à aujourd'hui qu'en France, on pouvait être puni avant que la Justice se soit prononcée.

J'ignorais également que le fait d'organiser des dîners, auxquels participait le microcosme politico- médiatique français, vous donnait des droits extraordinaires, et en particulier celui de faire SA loi en France. Il me semblait que seul le pouvoir législatif avait ce droit et qu'il fallait être élu au suffrage universel pour l'exercer.

Céline, écrivain français mondialement connu, qui a très largement contribué au développement économique et financier de l'industrie culturelle française ( ce qui vaut à des "artistes" bien moins brillants de recevoir la Légion d'Honneur), se voit exclu de la reconnaissance nationale, 50 ans après sa mort, pour les mêmes raisons qui lui ont valu une condamnation par la Justice il y a 70 ans. Il me semble me souvenir qu'un des principes de la Justice française soutient qu'un condamné qui a purgé sa peine ne doit plus être inquiété pour les faits qui lui ont valu sa condamnation. 70 ans après, il serait temps d'appliquer ce principe à Louis Ferdinand Céline,sachant qu'il a été appliqué à beaucoup d'autres qui avaient commis les mêmes fautes mais qui, grâce à leur réseau d'amis influents ont réussi à échapper à une condamnation.

Dans les deux derniers cas, je trouve particulièrement inquiétant que deux associations loi 1901 se permettent de contourner le pouvoir judiciaire et de se glorifier de leur influence sur les décideurs de notre pays. Je trouve particulièrement inquiétant que les mêmes décideurs cèdent à ces deux associations qui, au prétexte des horreurs qu'ont vécu les juifs lors de la dernière guerre mondiale, ne se cachent pas aujourd'hui de soutenir aveuglément et sans discernement les actions de l'État d'Israël, seulement parce qu'il est habités par des juifs. Leurs interventions, et la gloire qu'ils en tirent, en dit particulièrement long sur leur non-respect des principes fondamentaux de la République française.

Tout ceci m'interpelle et je me demande :

- Depuis quand l'État français doit-il uniquement soutenir l'État d'Israël ? Qu'il empêche que les français soient martyrisés uniquement parce qu'ils sont juifs, ou "Arabes", ou "Noirs" est une chose. mais elle est totalement à dissocier de ce qui arrive en Israël.

- Depuis quand est-ce un crime d'avoir une opinion et de proposer des actions concrètes pour la défendre, tant qu'on ne contrevient pas à la loi française ou que l'on n'a pas été jugé comme contrevenant à la loi par le pouvoir judiciaire?

- Depuis quand, en France, ce sont des lobbys financiers ou corporatistes ou communautaristes qui dictent leur loi ?

Une autre chose me frappe et me révolte.

La différence entre le procès Zemmour et l'entrave à la liberté d'expression de Stéphane Hessel illustre parfaitement la guerre que mènent sur le territoire français les soutiens de l'État d'Israël qui fustigent tous ceux qui de près ou de loin pourrait défendre des Arabes, quelle que soit leur origine. Sauf qu'en l'occurrence, ceux qui ont déposé plainte contre Éric Zemmour respectent le pouvoir judiciaire et font appel à lui pour que le droit soit dit. Éric Zemmour semble tenir des propos qui attentent à l'image, aux droits, à la réputation des « arabes » et des «Noirs », segments de la populations considérées comme à haut risque, parce que susceptibles d'être "islamistes extrémistes", par les défenseurs de l'État d'Israël.

Richard Pasquier prête généreusement à Stéphane Hessel l'intention de vouloir étouffer économiquement les habitants de l'État d'Israël, confondant allègrement habitants et produits du travail. Ce qui fait de lui un ennemi de la cause que défend Richard Pasquier. Mais il n'entend pas laisser à la Justice le droit de vérifier si tel est l'objectif de Stéphane Hessel. Il use de ses relations haut placées pour obtenir une sentence exécutable immédiatement et entrave ainsi le droit de Stéphane Hessel à s'exprimer librement dans le cadre prescrit par la loi.

Je pense que nos deux ministres ont fait une énorme erreur en donnant satisfaction à Richard Pasquier et Arnaud Klarsfeld.

Là où on s'attendait à ce que des membres du gouvernement fassent preuve de la neutralité requise dans une République laïque et égalitaire , dans laquelle tous les citoyens ont les mêmes droits et les mêmes devoirs, ils ont pris parti dans un conflit qui ne regarde en rien la République Française . Ils font courir à tous les citoyens français le risque de voir ce conflit se manifester brutalement, à coup d'attentats et de morts!

En outre, leurs agissements renforcent la mauvaise impression latente que les processus électifs démocratiques ne servent strictement à rien et qu'il suffit d'avoir un réseau de relations haut placées pour obtenir satisfaction immédiate de ses desiderata. Ils contribuent , dès lors, à la dégradation continue de l'image de la République et de la Démocratie dont souffrent bon nombre de nos concitoyens.

J'ignore si c'est volontairement, par intérêt, convictions ou par bêtise et incompétence que Valérie Pécresse et Frédéric Mitterrand ont agi. Je n'ai aucun doute, puisqu'ils le clament haut et fort tous les deux, que Richard Pasquier et Arnaud Klarsfeld ont agi en toute conscience de la transgression des règles Républicaines que leur intervention représentait.

Ils doivent cependant être bien conscients de ce qu'il est choquant pour des citoyens français, qui ne sont ni antisémites ni anti-arabes mais juste tolérants, de constater que d'autres Français, ou qui se prétendent tels, ne respectent pas les droits de leurs concitoyens et, qui plus est se moquent ouvertement de la démocratie française.

Sources: Vuparmwa; Le Point; Le Monde; Les Echos;Rue89 ;Crif ; Libération ; Rue89 ; Le NouvelObs; L'Express;

mardi 11 janvier 2011

La leçon de politique de "maîtresse Aubry"

Martine Aubry a une façon assez peu subtile, de s'attaquer à ses adversaires au sein du parti socialiste, qui me fait parfois sourire. Il n’y a d’ailleurs qu’à ces occasions qu’elle provoque chez moi un sourire. Le reste du temps…bref.

Tout le monde se souvient du panier garni offert à Georges Frêche. Un trésors de vulgarité....qui se voulait pertinent et drôle, mais qui n'était digne que d'un comique troupier de bas étage.

Cette fois-ci, à la sortie du cimetière de Jarnac, le 8 janvier 2011, la première secrétaire du parti socialiste a voulu remettre au pas les quelques candidats déclarés aux primaires socialistes et, ce faisant, nous livrer, en une brève leçon, sa définition de ce qu'est la politique. Je ne vais pas m'appesantir sur cette définition. Je dirai simplement qu'elle est révélatrice d'une approche très élitiste, bureaucratique, et peu démocratique de ce qu'est la politique.

Non, ce qui m'a amusé, c'est tout l'hypocrisie du début de son intervention. Lorsqu'elle dit :

« la politique, ça n'est pas parler de soi. Ça n'est pas parler de la façon dont on arrive au pouvoir. »

Je suis très loin de partager cette affirmation de Martine Aubry , même si je comprends que, pour elle qui assista à de nombreuses fois aux dîners du Siècle, il puisse être un peu délicat de parler de la façon dont on arrive au pouvoir. Quant à parler de soi, Martine Aubry n'a certes pas besoin de le faire. Elle laisse soigneusement ce soin à des journalistes complaisants qui se chargent d'écrire des livres de sur elle , de la défendre, au besoin.

Je trouve cela assez lâche et très hypocrite car je pense qu'il est important non pas de faire parler de soi par d'autres, mais, sans aller jusqu’à dévoiler sa vie privée, de parler directement de soi aux électeurs. Il est encore plus important, à mes yeux, de parler sans intermédiaires ni détours, de la façon dont on arrive au pouvoir et de ce qu'on fera de ce pouvoir si on me fait l’honneur de me le déléguer.

Si un certain Nicolas Sarkozy avait davantage parlé de la façon dont il est arrivé au pouvoir et de ce qu'il allait faire du pouvoir que le suffrage allait lui donner, je n'ai pas l'ombre d'un doute qu'une majorité de ceux qui ont voté pour lui en 2007, aurait voté tout à fait différemment en apprenant que le premier cercle de l'UMP n'était constitué que par des personnes très très riches qui entendaient bien, grâce à leur sponsoring du candidat à la présidence de la République, bénéficier d'un fructueux retour sur investissement.

En outre, il est fort appréciable, pour un électeur ou une électrice, d’avoir confiance en celui ou celle qui demande son suffrage. Or pour inspirer confiance, il ne suffit pas de clamer '”faites moi confiance!” ou bien “je suis le chef qu’il vous faut!” ou bien “je suis un expert mondial!” ou de le faire clamer par d’autres ( la délégation de confiance, ça n’existe pas).

Non! Il faut que les électeurs vous connaissent le mieux possible, parce que vous leur aurez parlé de vous au travers de vos mots et de vos actions. Par ce que vous leur aurez montré l’usage que vous faites du pouvoir qu’ils vous ont confié. Parce qu’enfin ils sauront que la façon dont vous êtes arrivés au pouvoir visait bien à leur rendre service et non a rendre service à d’autres. Parce qu’en leur parlant de vous sans intermédiaires et sans fioritures, vous leurs montrez également que vous leur faites confiance, que vous ne les méprisez pas.

Ainsi, vous le comprendrez, la leçon de politique que Martine Aubry s’est permis de donner , n’est pour moi qu’un verbiage sans substance et dénote une vision rétrograde et passéiste de la politique. Si son objectif était de tacler Ségolène Royal, Manuel Valls, Arnaud Montebourg, pour ce qui me concerne, elle leur a donné un sérieux coup de main pour les démarquer positivement du PS conservateur (et approximatif dans ses valeurs), qu’elle représente et pour lequel je ne me mobiliserait en aucun cas.

Sources:  Nouvelobs; La Toupie; Libération;SOS Crise

Contribuable, payes et tais-toi !

La Cour Administrative d'appel de Paris a rendu, le 31 décembre 2010, sa décision sur le recours de deux contribuables et d'un député qui demandaient l'annulation de l'arbitrage rendu en juillet 2008 entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais.
Rappelons qu'à l'issue de cet arbitrage, l'État avait été obligé de verser 285 millions d'euros à l'ancien homme d'affaires et que ces 285 millions d'euros sont prélevés sur les finances publiques, alimentées par les impôts payés par les contribuables.
Je ne reviendrai pas en sur les modalités qui ont poussé le gouvernement de l'époque à opter pour un jugement par un tribunal arbitral. Je ne reviendrai pas non plus sur le fait que ce choix du gouvernement a été totalement approuvé par l'Assemblée Nationale.
Il me paraît plus important d”analyser une des conclusions du jugement de la cour administrative d'appel de Paris, car elle est assez significative du peu de cas que cette juridiction et le législateur font du pouvoir constitutionnel de contrôle des institutions par les citoyens et, par là même, de la Démocratie qui leur attribue ce pouvoir.
Pour justifier le fait qu'elle rejette le recours des deux contribuables et du député, la cour administrative d'appel prétend que :
« la seule qualité de contribuable de l'État ne confère pas un intérêt à agir contre des décisions entraînant des dépenses budgétaires ».
Ainsi donc, pour les fonctionnaires de la Cour Administrative d'appel de Paris , il apparaît clairement que les contribuables français, qui sont au demeurant des citoyens français, n'ont absolument aucune légitimité pour en appeler à la Justice d' une décision qui vide les caisses de l'État de plus de 285 millions d'euros!
Il est donc clair qu'à l'heure actuelle le, au moment où nos députés votent une loi qui les dédouane totalement de toute poursuite pénale, si ils mentent sur leur déclaration de patrimoine  , aux yeux du tribunal administratif, le contribuable français est lui taillables et corvéables à merci. En aucun cas il ne peut exercer le pouvoir de contrôle des dépenses publiques.
C'est tout de même assez désespérant de voir que une cours administratives d'appel de Paris (quand bien même elle est entièrement constituée de personnes dont la carrière, la promotion hiérarchique et totalement dépendante de décisions gouvernementales), conforte les tenants du pouvoir législatifs ou exécutifs, dans leurs erreurs, dans leurs errements, constituant ainsi une caste de privilégiés dont les erreurs et fautes échappent totalement à la loi!
C’est tout de même anormal que , pour ce type d’affaire ou ce sont les finances publiques, normalement destinées à faire fonctionner exclusivement le service public pour le bien des citoyens accessoirement contribuables, qui vont être amputées, que la Justice ne reconnaisse aux citoyens que le droit de payer et de se taire!
Reste désormais la possibilité d'un recours en cassation devant le Conseil d'Etat, mais comme nous l’avons vu pour al réforme des retraites, ce dernier étant lui aussi constitué de membres redevable, je doute qu’il casse cette décision de la Cour administrative d’appel de Paris… 
Sources: Le NouvelObs; Wikipédia; Le Monde

dimanche 9 janvier 2011

Quand les zelotes du libéralisme ne veulent pas qu’on s’indigne…

J'en connais quelques-uns qui ont très mal fini l'année et qui la commencent encore plus mal.

Ce sont tous ceux qui, depuis quelques semaines, vocifèrent sur toute les radios, sur toutes les chaînes de télévision, dans les journaux, au sujet du dernier livre de Stéphane Hessel : « indignez vous ».

Tous ces chroniqueurs “venus de nulle part, mais présents partout”, qu'on nous présente comme les seuls intellectuels dignes d'intérêt, parlent, au sujet de ce livre, de leçons de morale, ou prétendent que “l'indignation et le premier pas vers l'engagement aveugle”. Ils démontrent à quel point ils méconnaissent totalement ce livre. J'en ai même entendu qui critiquaient Stéphane Hessel, sous-entendant qu'il était un dangereux agitateur, parce qu'il n' expliquait ni pourquoi ni comment il fallait s'indigner.

Et quoi, en sommes nous réduit au point ou nous avons besoin qu'on nous dise comment et pourquoi nous indigner?  Non, c'est vraiment nous prendre pour des idiots que de prétendre une telle chose! C'est vraiment se prendre pour un roi que de croire qu’on a le pouvoir de nous dicter ce que nous devons faire et comment!

Il est certain, que pour bon nombre de ces pseudo d'intellectuels qui ont l'habitude fâcheuse de croire que ce qu'ils disent sur les ondes ou dans les pages des journaux ,est paroles d'Évangile (et qu'en cela nous, lecteurs et auditeurs, devons leur obéir à la lettre), le simple fait que Stéphane Hessel ose, tout simplement, exprimer son opinion et la présenter à ses concitoyens, sans en faire un ordre formel, est quasiment révolutionnaire. J’en ai mêmes lus qui conseillaient : « il faut nous demander de raisonner, non de s'indigner. » !
Comme si le raisonnement constructif pouvait avoir d'autre déclencheur que l'indignation, que la réaction aux choc entre un besoin et ça non satisfaction.

Car ce qu'oublient les” Eric Zemmour, Luc Ferry, Ivan Rioufol, Claude Askolovitch, les causeurs(1) Elisabeth Lévy et Luc Rosenzweig, Philippe Bilger,” c'est le sens exact du mot indignation et de l'acte de s'indigner. Ils oublient que l'indignation est une émotion individuelle et que seul l'action qui peut en résulter peut être collective. Qu'un Luc Ferry, agrégé de philosophie, qui certes utilisa la fonction publique pendant 11 ans, avant d'avoir la révélation que la politique était sa vocation, soit passé à côté de cela en dit long sur son objectivité dans la critique du livre de Stéphane Hessel. Quant aux autres, dans la mesure où ou à longueur d'ondes ils prêchent pour que leurs concitoyens se résignent à leur sort et renoncent à leurs droits, au nom de la mondialisation et de la normalisation libérale, on peut comprendre qu'un livre qui conseille de s'indigner les effraye et leur fasse craindre que les moutons ne deviennent enragés.

Il n’en reste pas moins que s'indigner, en tant que citoyen, et en tant que personne, est une preuve d'excellente santé démocratique, républicaine et personnelle.

En effet, si la résignation se définit par la soumission à son sort, par le fait de renoncer à un droit, à un besoin, l'indignation se définit comme l'expression d'une colère provoquée le plus souvent par l’injustice ou par un manquement à des valeurs morales. L'indignation traduit une insatisfaction de l'individu. Elle provoque le plus souvent de la colère envers ce qui fait obstacle à nos valeurs ou à notre sens de la justice.
En psychologie, on estime que la colère qui a des intensités différentes pouvant aller du simple mécontentement à la profonde fureur, doit donc pas être canalisé mais s'exprimer. Car si elle est trop longtemps ou trop fréquemment contenue, elle va provoquer un sentiment d'impuissance à se soustraire aux situations non désirées, qui aboutira à la rage destructrice ou à la révolte.
La colère est un signal pour l'individu car elle lui signifie que, dans un aspect de sa vie, l'équilibre est rompu. Elle est donc un message d'insatisfaction d'un besoin et le marqueur d'un obstacle qui nous empêche d'avancer. Face à la colère, l'individu, de par son éducation, peut avoir honte des émotions et des réactions physiologiques qu'elle engendre. Malgré cela, force est de constater que si il réussit à contrôler ces réactions physiologiques, son esprit reste concentré sur le problème, sur l'obstacle rencontré.
Et cette mobilisation de l'esprit est un formidable levier pour l'évolution personnelle. Car cette mobilisation de l'esprit prépare à l'attaque. Bien comprise, elle va permettre à l'individu de se défendre, de conquérir ce qui lui apportera la satisfaction qu'il désire. La colère fournit l'énergie pour vaincre l'obstacle qui se dresse devant nous. Si on apprend très jeune  à ne pas agir impulsivement mais à comprendre les fondements de sa colère, comment et combien on est affecté par une injustice, un obstacle, une atteinte à nos valeurs, la colère peut être très bonne conseillère et permette de trouver une façon d'agir qui permettra de mieux atteindre son objectif de satisfaction.

L'indignation étant l'expression d'une colère, elle peut être le déclencheur d'action raisonnées et réfléchies qui permettront à ceux qui osent s'indigner de ne plus attendre que ce soient les autres qui règlent leurs problèmes, ou de ne plus les laisser leur en créer, et donc de mener une vie plus équilibrée sur le plan psychique et sur le plan social.

Vous comprenez certainement mieux pourquoi, je pense que ceux qui mènent actuellement une campagne de dénigrement contre le livre de Stéphane Hessel, voient un colossal danger dans son conseil « indignez vous ! ». Quand on constate qu'en plus Stéphane Hessel nous demande de prendre la défense du programme du Conseil National de la Résistance, le message , pour des libéraux qui veulent démanteler l'ensemble des mesures qui constituent sa deuxième partie, Stéphane Hessel ne peut être perçu que comme un grand subversif mettant en danger la doctrine libérale et ses leviers préférés que sont la soumission à l'autorité, à la propagande diffusée par les médias, aux valeurs de l'argent et du marché.

Certes, nos “élites” intellectuelles et/ou “zélotes libéraux”, “venues de nulle part mais présentes partout”, n'expriment pas leur peur de façon aussi crue. Habituées à occuper le vide sidéral des médias, en déblatérant le plus grand nombre de mots à la seconde afin de noyer le poisson, leurs attaques essayent de prendre un aspect culturel, plus raisonné.

Mais qui cela peut-il encore tromper? Lorsqu'on les écoute attentivement leurs arguments sont creux, non étayées et n'arrivent pas à masquer leur dépit et la peur  que l'indignation, « suggérée » par un homme qui n'a pas eu peur de courir le risque de sacrifier sa vie pour libérer son pays, pourrait engendrer comme le réveil des consciences dans cette population qu'ils essayent d'endormir à longueur de journée.

Il n'en demeure pas moins que bon nombre des valeurs que porte Stéphane Hessel, font partie du “patrimoine commun de valeurs” du plus grand nombre des français, jeunes et vieux, de souche ou immigrés!

Il n'en demeure pas moins que ces valeurs sont inscrites dans la Constitution de la République Française et qu'elle font partie de notre identité culturelle et morale.

Ce n'est pas parce qu'un nombre infime de parvenus, actuellement aux pouvoirs, veut  les jeter aux orties que nous devons subir leur diktat sans nous en indigner.


Pour compléter le livre de Stéphane Hessel, écoutez A.Camus: l'art et la révolte ne mourront qu'avec le dernier homme

Sources: Youtube; Rue89; Microcassandre, Wikisource; Guide des émotions; Programme du Conseil national de la Résistance

Lettre de Jeudi-Noir à Benoist Apparu

Mail envoyé le 9 janvier… visible sur le site de Jeudi-Noir
"Messieurs,
Plus de dix semaines après votre promesse écrite de « prendre mon attache » « dans les jours à venir », je me permets de vous écrire à nouveau, puisque manifestement mes nombreux coups de fil depuis ces derniers mois ne vous ont pas été transmis.
Comme vous le savez peut-être, le collectif Jeudi Noir, ayant été expulsé de son immeuble réquisitionné place des Vosges, occupe un nouveau bâtiment situé au 22 avenue Matignon. Nous aimerions rencontrer le secrétaire d’Etat au Logement Benoist Apparu pour évoquer une alternative à la situation stérile actuelle, qui voit la préfecture mobiliser plusieurs cars de policiers jour et nuit pour empêcher matelas et duvets d’être acheminés dans un immeuble vide, dans le but de s’assurer que les mal-logés restent bien mal-logés, et les bâtiments vides bien vides.
Par ailleurs, nous avons amplement relayé la promesse de M. Apparu de plafonner les loyers au mètre carré en l’absence de proposition de régulation des professionnels du secteur. Ceux-ci vous ayant fait comprendre publiquement à quel point la question les laissait insensibles, il vous reviendrait, conformément à vos propres propos, d’user de l’arme de la réglementation. Les jeunes et les pauvres étant les plus susceptibles de s’acquitter de loyers indécents au mètre carré, et le collectif Jeudi Noir n’étant jamais composé peu ou prou que de pauvres jeunes, nous serions très satisfaits de pouvoir aborder cette question éminemment politique avec le secrétaire d’Etat.
Ayant eu l’impression que vous nous aviez quelque peu oubliés, nous nous sommes permis de nous rappeler à votre bon souvenir. Veuillez y voir l’expression de notre vif désir de vous revoir, et agréer l’expression de nos sentiments les meilleurs.
Fort cordialement
Manuel Domergue pour le collectif Jeudi Noir."
Article paru dans le Journal du Dimanche du 9 janvier 2011

 

vendredi 7 janvier 2011

Christian Jacob sonne l'ouverture de la casse du statut de la Fonction Publique.

Manifestement, les hommes et femmes politiques ultralibéraux sont déchaînés en ce début d'année  2011 !
Pas un jour sans qu'ils ne lancent des offensives contre les conditions de travail et ce indifféremment, qu'il s'agisse des salariés du privé ou de ceux de la fonction publique.
Après une première vague offensive visant à supprimer le seuil légal de 35 heures de travail par semaine, c'est au tour du statut des fonctionnaires de passer à la moulinette libérale.
Dans un entretien au mensuel Acteurs publics de janvier, Christian Jacob, homme politique cumulard de profession, président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Christian Jacob, interrogé sur le statut des fonctionnaires, a déclaré qu'il  "ne faut pas s'interdire non plus de réfléchir à la pertinence de l'embauche à vie des fonctionnaires".
"Ne pourrait-on pas envisager, à l'avenir, des contrats d'objectifs sur cinq ou dix ans, qui permettraient à des gens de passer du secteur privé au secteur public et vice versa", s'est-il interrogé.
Par ailleurs, l'ancien ministre de la fonction publique pense que la règle de non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite est une bonne règle, "parfois compliquée à gérer par les ministères. "

Voilà à quoi ce monsieur réduit une règle dont l'impact est monumental pour l'ensemble des citoyens.

Il gomme d'un seul coup le fait que dans de très nombreuses communes françaises, alors que les habitants payent , rubis sur l'ongle, impôts et taxes locales, ne bénéficient plus d'aucun service public, que ce soit le service postal, les services de justice, les services de l'éducation nationale, les services de santé, etc. . Ainsi, bien qu'ils continuent à payer ce pour quoi les impôts ont été instaurés, un nombre de plus en plus croissant de citoyens doivent, pour bénéficier des services publics, achetez une voiture, payer de l'essence, faire des kilomètres de trajet, et donc perdre du temps, ce qui représente pour eux un coût financier supplémentaire et non négligeable.

Certes pour notre politicien de métier , ce coût supplémentaire n'étant pas intégré dans la comptabilité nationale, ne saurait être examiné de près. Pourtant, ce coût existe et pèse lourdement sur le pouvoir d'achat des ménages.

Je trouve particulièrement incongru, au regard du parcours professionnel de Christian Jacob, que ce monsieur se permette de parler d'embauche à vie des fonctionnaires. Je trouve particulièrement amoral qu'un monsieur qui est déclaré agriculteur et éleveur alors que depuis 33 ans, il mène sa carrière uniquement dans la représentation syndicale et politique, ose parler de contrats d'objectifs, alors que lui même et ses confrères en sont totalement dédouanés.
Voilà un monsieur qui dès l'âge de 28 ans est multi-salarié des institutions publiques tout comme les fonctionnaires (mais avec un salaire nettement plus lucratif) qui se permet d'émettre l'idée que les fonctionnaires pourraient passer du secteur privé ou secteur public sans aucun problème, alors que lui est depuis 33 ans dans le secteur politique et ne connaît donc rien aux difficultés qu'un tel passage peut générer en termes de carrière chez un individu.

Depuis plusieurs décennies les tenants du dogme libéral militent pour la fin des monopoles et la privatisation du secteur public.
Sous couvert de progrès, de fin des archaïsmes, tout ce petit monde de nantis et de privilégiés, qui a été incapable, comme l'ont fait certains dirigeants d'autres pays, d'accepter une diminution de leurs revenus, depuis la crise économique de 2007, qui vit de copinage, de magouilles électorales, défend aveuglément et bêtement que le secteur public, et son personnel salarié, coûte cher à l'État.

Notons tout de même, et ce n'est pas négligeable, comme la suppression du secteur public, telle que pratiquée actuellement par L'UMP, si elle coûte moins d'argent, au niveau comptable, à la collectivité, coûte individuellement beaucoup plus cher aux citoyens.
Notons également que, comme l'a démontré le gouvernement canadien, si le transfert de très nombreuses activités du secteur publiques vers le secteur privé s'avère, à très court terme, favorable à un équilibre des comptes publics, on s'aperçoit, au bout de quatre ans, qu'à activité constante, le coût facturé par le secteur privé est nettement moins intéressant pour les finances publiques et que les citoyens sont largment perdant en matière de qualité de service. Ce qui veut dire que si un pays veut que ses citoyens bénéficient de services publics, il n'a pas intérêt financièrement à passer, pour ce faire par les entreprises privées.

Ainsi donc, on ne peut que déduire que des gens comme Christian Jacob, en tenant les propos qu'il a tenus aux mensuels Acteurs Publics, tronquent le débat sur la privatisation du secteur public et stigmatise le statut des fonctionnaires, en oubliant tout simplement que la sécurité de l'emploi de ces derniers est uniquement liée au fait qu'à compétence égale ils sont nettement moins bien payés que leurs homologues du secteur privé. C'est sur ce contrat de base, qui donne un avantage aux fonctionnaires en contrepartie d'économie pour les finances publiques, que voudraient revenir les libéraux comme Christian Jacob.

Qu'un monsieur qui est “fonctionnaire de la politique”, qui se prétend agriculteur et éleveur, alors qu'il n'a pas vu le cul d'un tracteur autrement que pour poser pour une photo à usage électoraliste, vienne pontifier et nous inonder de sa propagande libérale, commence sérieusement à me porter sur les nerfs.

Que certains de mes concitoyens, aveuglés par leurs haine des fonctionnaires, qui dissimule très mal leur envie d'avoir un statut professionnel qui leur permette d'envisager l'avenir de façon sereine moyennant des sacrifices financiers et une lutte syndicale déterminée, soutiennent des politiciens cumulards comme Christian Jacob commence sérieusement à me questionner sur leur capacité à défendre leurs propres intérêts.

Leur intérêt comme le mien est de bénéficier d'un service public de proximité qui coûte le moins cher possible non seulement à la collectivité mais à chaque citoyen. Ce n'est certainement pas en le privatisant et en cassant le contrat de base du statut des fonctionnaires, comme le prétendent les libéraux de droite, que cet intérêt sera défendu dans l'intérêt de tous.

Sources; Le Monde; Wikipédia