Ce n'est un secret pour personne que je soutiens absolument pas la candidature de Dominique Strauss-Kahn à la présidence de la république, en 2012. Non pas parce que j'ai une quelconque animosité ou “haine” personnelle envers lui, mais tout simplement parce qu'il représente ces sociaux-démocrates qui ont totalement oublié que sont les fondements du socialisme et qu'ils ont fâcheusement tendance à renier les fondements de la Démocratie, notamment en matière de scrutin, leur préférant la cooptation et l'élitisme.
Alors, en écoutant Dominique Strauss-Kahn, lors de son interview au journal télévisé de 20 heures sur France2, je n'attendait pas, pour les raisons que j'ai déjà évoquées précédemment, qu'il se déclare candidat à quoi que ce soit, mais je voulais vérifier, en l'écoutant parler de la politique menée, sous sa présidence, par le FMI, que je ne faisais pas d'erreur sur l'idéologique de Dominique Strauss-Kahn.
Au préalable, je voudrais préciser que tout au long de cette interview, j'ai été très mal à l'aise, car en permanence, j'ai eu l'impression que Dominique Strauss-Kahn était "habité" successivement par François Bayrou - notamment lorsqu'il a abordé la question des classes moyennes - par Éric Woerth - lorsqu'il a prétendu «On n'échappe pas à mener des politiques raisonnables" - et par Nicolas Sarkozy, lorsqu'il s'est dit préoccupé par le quotidien des gens. Malaise car il se trouve que François Bayrou, Éric Woerth et Nicolas Sarkozy sont , à mes yeux, l'illustration parfaite de ces carriéristes politiques libéraux qui tiennent un discours démagogique à seule fin de caresser leur électorat dans le sens du poil, tout en défendant, sans le dire, un dogme économique qu'ils appliquent, une fois élue, sans aucun état d'âme.
Jusqu'à présent, bien que ne partageant pas l'approche politico-économique des sociaux-démocrates, j'avais pour Dominique Strauss-Kahn une certaine considération au sujet de son savoir-faire professionnel. Tout en me méfiant tout de même car j'avais cru déceler dans certaines de ses interventions « techniques », la même fâcheuse tendance que celle d'Éric Woerth a n'aborder le "champ politique" qu'au travers du prisme, du dogme, de la gestion économique et comptable. Ce faisant, il oubliait que le champ politique englobe les relations entre les êtres vivants, la vie en société, l'organisation de cette société, le monde du travail, et que le but principal de la politique est d'améliorer les conditions de vie des personnes les plus défavorisées. But qui n'est pas du tout celui des tenants du libéralisme économique. But qu'oublient totalement tous ceux qui, dans leur approche "comptable", ne voient qu'un objectif d'équilibre financier, sans mesurer les conséquences sociales que la recherche de cet équilibre peut avoir sur les questions sociales.
Et sur France2, il m'a semblé que la préoccupation de Dominique Strauss-Kahn était plus de relancer la croissance, c'est à dire de rester dans sa logique désastreuse, que de trouver des solutions pour apaiser les souffrances des populations.
Il m'a également semblé , au regard des derniers évènements en Grèce, que, malgré sa « prise de conscience du champ social dévasté », le directeur du FMI ne parvient pas à faire en sorte que les subordonnés partagent ses préoccupations. Il aura beau prétendre que le FMI essaye « d'arranger les choses (...) pour que la situation aille mieux, pour que “les plus vulnérables soient protégés" et qu'il fait « ce que je crois utile pour résoudre les problèmes des gens" , nos amis grecs, irlandais, espagnols, hongrois, peuvent constater au quotidien que bien loin de résoudre leurs problèmes, le FMI, entre autres, les accroit chaque jour davantage. Peut-être qu’il eut fallu les consulter au lieu de faire ce qu’ON croit utile pour résoudre leurs problèmes. Ca sert aussi à ça les démarches participatives …
Certes, il reconnait que le FMI est lui-même ne se sont " pas assez concentré sur les conséquences sociales de la crise". Hélas, à son niveau de décision, d'influence, et de "compétences", même si son constat sonne comme un aveu, il n'en demeure pas moins qu'il illustre le danger qu'il y aurait à mettre un haut niveau de décision quelqu'un d'hyperspécialisé qui n'adopte pas dans son travail une approche systémique . J'aurais espéré que Dominique Strauss-Kahn, qui n'est ni un débutant en matière d'analyse économique, ni un débutant en matière politique, aurait utilisé ce type d'approche pour ne pas prendre de décisions, nuisibles au quotidien des gens, favorisant la fragilisation de la situation des plus démunis d'entre eux. Et il ne suffit pas de balayer ses erreurs d’un revers de main en prétendant « Ce qui compte aujourd'hui, c'est ce qui se passe pour ‘Mr tout le monde'. C'est la réalité de la vie qui fera que l'Europe s'en sortira ou pas». Hélas, M.Strauss-Kahn, les employeurs, les créanciers, n'ont pas attendu que vous preniez conscience de vos erreurs, aujourd'hui, pour expulser les gens de leurs maisons - disloquant des familles entières - pour saisir leurs biens et leurs avoir, pour forcer les petites entreprises à fermer ....Voilà la réalité de la vie des ‘Mr tout le monde' dont vous découvrez soudain l'existence et le sort.
Alors, sans vouloir m'appesantir sur les à-côtés de sa prestation télévisuelle, notamment en matière d'éventuelles candidatures aux primaires socialistes, je souris quand même en constatant que le directeur du fonds monétaire international a conclu l'interview sur ce que d'aucuns interprètent déjà comme un slogan de campagne :"C'est l'espoir, l'avenir, l'innovation.”
Je souris parce que cette petite phrase résonne en moi avec le même cynisme que la phrase par laquelle mon père commentait les promesses politiques : "demain on rase gratis, mais aujourd'hui débrouille-toi tout seul" ! Version améliorée de "l'espoir fait vivre ...et finalement ne coute pas cher"!
Certes, c'est bien de reconnaitre ses erreurs, de faire son travail en ne pensant qu'à ça. Mais serait-ce trop demander à notre personnel politique de le faire bien, dans l'intérêt de tous et non en s'en tenant à une doctrine ou aux intérêts particulier de clans ou de lobbys?
Sources: La Toupie; Le JDD; Le Figaro; Le Monde; Le Point; L’Express;
Rappelez-vous... :
RépondreSupprimerLa femme de Dominique Strauss-Kahn, Anne Sinclair, était invitée au Grand Journal de Canal+ le mercredi 12 novembre 2010, où elle a répété qu'elle ne voulait pas parler de la potentielle candidature de DSK à la présidence parce qu'elle était sa femme et pas sa porte-parole. Mon oeil !Peu importe, son intervention la plus mémorable n'était pas face à Michel Denisot et ses chroniqueurs mais face aux questions des téléspectateurs dans «La boîte à questions». A 49 secondes de la vidéo apparaît la question de Nicolas (Asnières): «Quel est le péché (pas très) mignon de votre mari?»
Réponse, que vu son expression de visage elle n'a pas l'air d'apprécier :
«Le sauté de veau.»
http://www.slate.fr/slate-tv-16112010-segway-mario-bross*
Elle parlait bien sûr du plat, pas de sauteries et de dindes, quoique... mais au-delà, l'inconscient parlant, il s'agissait bien de «sauté de veaux» (au pluriel), comme De Gaulle disait des Français...
Chers Concitoyens, vous êtes prévenus !