jeudi 30 décembre 2010

Mes vœux pour 2011

Vous souhaiter bonheur, santé, sérénité, pour l’année 2011, serait la moindre des choses si nous vivions dans un contexte politique apaisé.
Seulement, nous sommes très loin d’un tel contexte.
Racisme, intolérance, casse sociale, précarité, appauvrissement social et culturel, renferment sur les nationalismes les plus sordides et violents…Ces vieux réflexes stérilisants, mortifères, reviennent en force dans notre pays et dans trop d’autres pays du monde.
Devons nous subir ces abominations? Devons nous nous soumettre sans rien dire, nous citoyens d’un pays qui nous appartient?
  Devons nous accepter que nos enfants ne connaitrons que la soumission et la misère? Que leurs droits se résumerons à ceux de travailler pour un misère, consommer des poisons et se taire?
Plus que jamais, il me semble que la réponse à ces questions totalement d'actualité est non!
Et mieux que moi, l’appel du Conseil National de la Résistance nous rappelle pourquoi nous devons résister!
Plus que jamais les vœux de Stéphane Hessel , retranscrits par Mediapart, nous rappelle que nous devons être des « citoyens et citoyennes qui savent résister».
Indignation, résistance pour un autre changement que le changement consumériste, liberticide et avilissant que nous impose l’alliance malsaine entre le personnel politique et les multinationales.
Résistance et indignation pour qu’enfin nous vivions dans un monde ou Liberté, Egalité et Fraternité ne soient plus de vains mots mais des objectifs, des actes portés par une volonté sans faille des citoyens et de leurs mandataires politiques!
Que l’année qui s’achève, avec son cortège de casse sociale, de privilèges éhontés accordés au monde de la finance et du commerce international,  soit le révélateur de ce qui doit nous indigner, de ce que nous ne voulons plus accepter.
Que l’année 2011 soit l’année ou nous exigerons , ou nous agirons pour que l’Avenir de TOUS soit fait de Paix, de Justice, de Respect des libertés fondamentales, d’Humanisme.
Dans ce combat qui nous attend, les clivages politiques, sociaux, religieux n’ont pas leur place!
Cela fait des millénaires qu’ils pourrissent la vie des habitants de la planète pour le plus grand bénéfice d’une petite caste qui les utilise à son seul profit . Rejetons les!
Sources: YouTube ; Médiapart

samedi 4 décembre 2010

Wikileaks: Le pouvoir sur l'information

Traditionnellement, en sociologie des organisations, on considère que le pouvoir s'exerce et se conquiert lorsqu'on maîtrise/contrôle totalement l'information, les règles, les moyens ou ressources.

Ces 3 piliers de pouvoir peuvent être répartis entre différents services, entités ou individus, où ils peuvent être concentrés au sein d'un même service ou entre les mains d'un même individu. Le pouvoir sur l'information se joue non seulement sur la diffusion de l'information mais également sur la possession de l'information avant les autres et sur le choix du contenu diffusé.
Dans le concept de Démocratie, on retrouve un peu ce principe dans la séparation des pouvoirs législatifs, exécutifs et judiciaire. On voit dans certaines dictatures à quel point il est dangereux que l'information soit totalement sous la coupe du pouvoir politico-économique. Le malheur, à l'heure actuelle, c'est que dans énormément de pays qui se disent démocratiques, le pouvoir politique (pouvoir de décisions législatives et exécutives) et le pouvoir économique (moyens) veulent maîtriser totalement l'information.

Pour ce faire, ils n'hésitent pas à étouffer financièrement les médias indépendants et ont mis en place des agences de presse qui « pré digèrent » et dispatchent l'information aux organes de presse. Malgré cela, ces organes de presse ont gardé la possibilité de s'informer avec leurs propres moyens (journalistes, reporters, réseaux). Noam Chomsky et Édward Herman ont particulièrement bien démontré dans leur livre “La fabrication du consentement”, comment un groupe organisé pouvait, s'il maîtrisait totalement, de bout en bout, la production d'informations, obtenir absolument tout ce qu'il désire du plus grand nombre d'êtres humains.
Ainsi, en prenant des parts dans le capital des agences de presse, des journaux traditionnels, des télévisions, des sites Internet, de l'industrie audiovisuelle, de l'édition de livres, de la publicité etc. les multinationales ont, aux États-Unis comme en France et ailleurs dans le monde, la mainmise sur l'information. Elles peuvent agir sur les choix des individus en les orientant par le choix des contenus qu'elles diffusent.

On peut illustrer une partie du pouvoir que représente l'information au travers du délit d'initié.

Imaginons un boursicoteur qui aurait ,quelques heures avant les autres, l'information que telle action de telle entreprise va prendre de la valeur. Il lui suffit d'acheter, avant les autres, toutes les actions disponibles sur le marché pour réaliser un énorme bénéfice en les revendant après la diffusion officielle de l’information. Donc, avoir l'information avant les autres peut-être un avantage énorme.

Avoir des informations que d'autres n'ont pas représentent également un énorme avantage.

C'est un des principes qui régissent le secret. Secret qu'on développe particulièrement en période conflictuelle, en temps de guerre, que ce soit une guerre territoriale ou une guerre économique. À notre époque les 2 types de guerre sont étroitement mêlés, il n'est qu'à voir les rebondissements de l'affaire Karachi. Le secret, la culture du secret, est aussi extrêmement développé dans le monde de la diplomatie, surtout à notre époque où l'on a fâcheusement tendance à confondre diplomatie et espionnage. Ce qui concourt énormément à renforcer cette culture du secret qui frôle la paranoïa et/où la schizophrénie.

Le résultat est le suivant : il s'échange entre les différentes ambassades, consulats, des différents pays, un nombre incalculable de dépêches dont la plupart n'ont intrinsèquement aucune valeur informative réellement secrète et/ou stratégiques.
Pour les citoyens qui observent le ballet diplomatique, les agissements des dirigeants mondiaux,par déduction ou analyse, leur permet de parvenir à une information empirique équivalente à celle contenue par ses dépêches. Mais, n'étant pas dans le secret, la déduction n'a aucune valeur « informative ». Elle n'est qu'une opinion, à la limite d'une intuition. Et une opinion n'est jamais un pouvoir, dans notre logique cartésienne et élitiste.

Par contre, détenir les secrets, ou ce qui est assimilé à un secret, diplomatiques, est un pouvoir équivalent à celui d’un initié boursicoteur. Un chef d'État et ses services diplomatiques peuvent décider de ne délivrer aux peuples qu'ils gouvernent qu'une infime partie de ce secret. En général il se réfugieront derrière le secret défense, derrière la sécurité du territoire, pour ne pas en dire plus.

Qui plus est, partager un secret crée un lien de dépendance entre 2 détenteurs du même secret. La culture du secret, en diplomatie n'est pas très éloigné des liens de domination ou d'allégeance. On ne partage généralement ses secrets qu'avec des personnes proches... Ou son psychanalyste.

Au travers de l'affaire Wikileaks et de la mise en ligne de dépêches diplomatiques, vieilles de plus de 6 mois (donc éloigné de l'actualité), sur différents sites Internet mondiaux, et des réactions qu'elles ont provoquées tant sur le plan gouvernemental qu'au niveau des citoyens, nous avons un magnifique exemple du pouvoir que représente la maîtrise totale de l'information.
Que s'est-il donc passé ?
Wikileaks s'est procuré, apparemment par une source diplomatique américaine, une énorme quantité de dépêches diplomatiques concernant les contacts entre les différents représentants de la diplomatie américaine et les autres diplomates mondiaux.
L’équipe de Wikileaks a décidé de publier uniquement des dépêches qui n'étaient pas classées à un haut niveau de secret. Elle a également été décidé de ne pas diffuser de dépêches qui pourraient mettre en danger la vie de membres du corps consulaire ayant une activité d'espionnage.
Puis, Wikileaks s'est associé avec différents journaux internationaux pour que ses dépêches soient rendues public et mises à disposition de tous les citoyens. Chaque journal a eu en charge la traduction de ses dépêches. La diffusion a commencé début décembre 2010 avec la mise en ligne sur différents sites Internet hébergé sur des serveurs éparpillés dans le monde.

Bref Wikileaks et les médias partenaires on utiliser leur pouvoir d’information en maitrisant la chaine informative de bout en bout, ce qui est un droit absolu que leur a donné les conventions internationales.

A priori, dans la mesure où les journaux et Wikileaks ont pris la peine de ne diffuser que des dépêches ne mettant en cause que des personnalités connues et que des informations ne mettant en danger ni la vie des individus ni la sécurité des territoires, on ne peut considérer cette démarche que comme une démarche d'information journalistique. Au travers des dépêches publiées, il est impossible de localiser des bases militaires secrètes, des formules d'armement, des lieux et des personnes stratégiques . Il n'y a donc aucune atteinte à la sécurité des territoires et des personnes.

Quelles réactions?

1) Au niveau des citoyens, le panel de réactions va de l'indifférence, en passant par le dénigrement des  informations diffusées, où les questionnements sur l'intérêt d'une telle manoeuvre, et la curiosité amusée vis-à-vis du contenu réel. Une lecture rapide des commentaires sur les sites de médias en ligne français montre qu'à part les dépêches qui portaient sur la description des manies de diplomates français, les commentaires étaient relativement peu nombreux.

Les réactions à la réaction de Besson sont très nettement plus nombreuses et défavorables à sa volonté de limiter la liberté d'expression et la liberté d'information.

2) Les services secrets américains et le Pentagone ne voit pas cet acte d'information sous cet angle ! Et bien entendu les dirigeants politiques des pays inféodés aux États-Unis se croient obligés de leur emboîter le pas.
Et ils n'y vont pas avec le dos de la cuiller !

Très curieusement, dès que Wikileaks a annoncé qu'il allait publier les dépêches, son directeur a été accusé de viol, en Suède. Et alors que Roman Polansky, condamnée aux États-Unis pour le même délit de viol, à pu, pendant plus de 20 ans, couler des jours heureux en France, en Suède, en Angleterre, partout en Europe, sans être le moins du monde inquiété, le directeur de Wikileaks est traqué, menacé de mort, les sites qui hébergent les données sont l'objet de pressions pour cesser leur hébergement.

En fait les médias ont relayé à ce sujet une information déformée. Le mandat d’arrêt ne parle en aucun cas de viol mais de relations sexuelles consentantes, non protégée par un préservatif….ce qui n’est pas un crime en Suède ( pays qui a lancé le mandat d’arrête international) mais un simple délit!!!

Mandat d’arrêt international et traque de J.Assange apparaissent alors des réactions totalement disproportionnée compte tenu du délit reproché. Et le mandat d’arrêt parait un subterfuge, un prétexte pris par les pays alliés pour neutraliser Assange , faute d’avoir les moyens légaux de le poursuivre pour un crime qu’il n’a pas commis au regard des législations internationales, surtout lorsqu'on a pris la peine de lire les dépêches publiées. Car force est de constater que ces dépêches ne contiennent, somme toute, que des informations très banales et nettement moins compromettantes que celle qu'on peut trouver dans les journaux people.

Le seul danger véritable que ses dépêches représentent c'est qu'elles confortent l'opinion des citoyens au sujet de certains événements que le pouvoir politique ou économique a quelque peu maquillés lorsqu'ils ont eu lieu. Comme bon nombre d'entre elles contiennent des jugements sur certains dirigeants mondiaux et que ces jugements ne sont pas toujours très positifs, elles peuvent également “casser l'image” que ces mêmes dirigeants veulent donner d'eux-mêmes, à grands coups de propagande dans les médias amis (ou achetés) . Et cela est très contrariant, dans une mondialisation où l'on aimerait bien sacraliser les dirigeants, en faire des demi-dieux intouchables, des icônes tout sachant, omnipotentes.

Mais, en Démocratie, contrarier quelqu'un, fut-il un chef d’Etat,  n'est pas un crime... Enfin pas encore !

  • Et cela mérite-t-il de traquer un homme et de le menacer de mort ?
  • Cela mérite-t-il qu'un ministre de la république française se renseigne pour savoir comment il pourrait empêcher les entreprises commerciales, théoriquement indépendantes du pouvoir exécutif, de vendre leurs services à Wikileaks ?
  • Cela justifie-t-il que le gouvernement soit prêt à brimer encore davantage qu'il ne l'a fait depuis 2007 la liberté d'expression et la liberté de la presse ?
  • N'est-il pas temps de rappeler à nos dirigeants, qui se permettent d'attaquer des pays au nom de la Démocratie, que précisément la Démocratie c'est le pouvoir du peuple, exercé au nom du peuple pour le peuple?  Et qu'à ce titre le peuple a le droit d'être informé de tout ce qu'on fait en son nom et dans son intérêt.  Majoritairement le peuple est constitué d'individus adultes qui, si ceux qui les gouvernent ont respecté le contrat, sont suffisamment éduquées pour comprendre ce qui se fait en leur nom et avec le mandat qu'ils ont donné mais qu'ils peuvent reprendre.

Il serait très malséant qu'au lieu de mettre toute leur énergie à traquer un homme, à salir sa réputation en le faisant passer pour un violeur qu’il n’est absolument pas, alors que le pouvoir économique a totalement raté sa mission qui est, en contrepartie d'énormes avantages que les peuples lui ont accordés, de fournir à ces mêmes peuples les moyens de satisfaire à leurs besoins essentiels de vie décente, les pouvoirs politiques ne se consacrent pas à remplir les obligations qu'ils ont envers ceux à qui ils doivent des comptes.

Et au final, je me demande si, devant la banalité du contenu de ces dépêches, ce que craignent le plus les diplomates et les dirigeants mondiaux, ça n'est pas que nous nous rendions compte qu'ils passent leur temps à faire des potins de commères, de la psychologie de comptoir, des caprices de divas, payés à coups de milliards.

Je me demande même si, comme ils ont su le faire pour Ben Laden, nos dirigeants mondiaux ne sont pas en train de monter en épingle la diffusion de ses dépêches, pour faire diversion et nous faire oublier qu'ils sont totalement incompétents depuis 2008 pour endiguer le chômage, réguler la finance mondiale, obliger le pouvoir économique à créer des emplois localement, et gérer les finances publiques sans endetter les pays qu'ils ont en charge de gouverner au nom et pour le peuple.

Leurs réactions disproportionnées ne serait alors qu’une tentative de reprendre aux journalistes le pouvoir sur l'information, sa diffusion, le contrôle de son contenu. Une réaction révélatrice de la tentation totalitaire de certains gouvernants dont nous ne devons absolument pas être dupe. Une réaction inadmissible qui vise à opposer à un homme seul la puissance de feu de pays surpuissants afin de le broyer.

vendredi 3 décembre 2010

Pourquoi je ne publie plus d'articles sur le Post.fr.

Certains lecteurs qui m'ont fait l'honneur de lire mes articles, lorsque je les publiais sur le Post.fr, me demandent encore pourquoi j'ai arrêté de publier sur ce site.
Avec le recul, je peux désormais leur répondre de façon assez complète.
Comme je l'ai déjà expliqué dans un précédent billet, j'ai supprimé mon compte sur le Post.fr, pour manifester ma désapprobation à la façon dont cet éditeur faisait respecter les règlements auxquels chaque inscrit été tenu de se soumettre. Ayant été la cible de très nombreuses attaques en règle, portant plus sur ma personne que sur mes écrits, et constatant que les personnes qui se livraient à ses attaques bénéficiaient d'une impunité totale, il était hors de question que je me prête à des jeux malsains.
D'autant moins question que 2 ans auparavant, sur le site et soutien du Modem, j'avais déjà été l'objet de telles attaques. Or, si ces attaques m'avaient paru, de la part de pseudo démocrates, quelque peu déplacés, étant à l'époque « encartée » au Mouvement Démocrate, j'avais tenu bon car je poursuivais un objectif militant : l'instauration, conformément à ce que François Bayrou prônait, d'une démocratie participative, à fin de faire de la politique autrement. Pour moi, faire de la politique autrement consistait à sortir des attaques personnelles et à établir des débats de fond, au cours desquelles les personnes se respectaient. Au bout de 2 ans, constatant que ni la direction du Mouvement Démocrate, ni ses militants les plus anciens, ne souhaitaient qu'une telle démocratie s'installent au Modem, ma présence sur ce site n'avait absolument plus aucune raison d'être. Ma présence au Modem non plus, c'est pourquoi nous ne n'est pas renouvelé mon adhésion à ce parti politique qui n'était, somme toute, qu'une UDF maquillée "comme une voiture volée".
En m'inscrivant sur le Post.fr, je ne poursuivais aucun objectif militant, au sens politique du terme. Néanmoins, ce site se targuant d'être un site de débats en plus d'être un site d'information, il me paraissait un bon moyen d'exprimer mes idées et d'en discuter avec d'autres internautes.
Je n'ai jamais caché à personne mon bref passage au mouvement démocrate, ni le fait qu'en 2007, après la défaite au premier tour de François Bayrou, j'avais fortement milité pour un report des voix démocrates sur la candidate Ségolène Royal. Elle ne paraissait alors et me paraît aujourd'hui encore, être, de tous les candidats présents sur l'échiquier politique, celle qui est la plus apte intellectuellement, déontologiquement et pratiquement à modifier profondément la démocratie élitiste qui nous prive un peu plus chaque jour de nos droits de citoyen. Qui plus est, elle présente l'énorme avantage d'avoir quelques décennies d'avance sur les autres politiciens de métier, en ce qui concerne l'écologie « pragmatique » qui m'est chère. Bref, pour un tas d'autres raisons, je n'avais aucunement à me cacher de mes opinions sur le Post.
Je n'avais, non plus, pas à cacher qu'après avoir côtoyé, il y a 30 ans, certains des apparatchiks du Parti Socialiste actuel, j'en avais gardé une très mauvaise opinion, tant sur les valeurs dont ils auraient dû être porteurs, que sur les actes dont ils étaient capables. Il était acquis pour moi, après l'expérience récente du Modem et après celle plus ancienne du Parti Socialiste, que je ne militerai plus pour un parti politique français.
Malgré tout je comptais bien exercer mon droit de citoyen français à exprimer mes opinions, à les défendre sans pour autant être étiquetée ou attaquée personnellement pour cela. Je comptais également que les personnes avec qui je partageais certaines valeurs, certaines opinions, seraient présentes à mes côtés si ses valeurs et ses opinions étaient attaquées. C'est, de mon point de vue, bien plus que l'appartenance au même parti politique, le minimum qu'on puisse attendre entre personnes qui se disent camarades.
Cependant, malgré plusieurs vagues, sur 6 mois, d'attaques plus virulentes les unes que les autres, cette solidarité a été, à de très rares exceptions près, totalement absente. Plus encore, lorsque ces attaques venaient de la branche "gauchisante" du Parti Socialiste, j'ai pu observer, chez des personnes qui prenaient visiblement du plaisir à venir commenter mes articles, ou à s’y référer, une certaine réprobation envers moi lorsque je me permettais de répondre à ceux qui m'attaquaient.
Comportement décevant, mais peu surprenant quand on connaît le poids des normes de groupe. Comportement des attaquants lui aussi tout à fait explicable car correspondant avec le moment où, pour mon plus grand malheur, mes articles ont commencé à être fréquemment mis en avant par la rédaction du Post. J'en ai assez vite déduit que tout ce petit monde était intéressé non pas par le contenu de ce que j'écrivais, mais par la visibilité que mes passages “en Une” donnaient à leurs commentaires. Il est évident que toutes ces personnes ne venaient commenter, attaquer mes propos, que parce qu'ils savaient qu'ils allaient être lus par 1 grand nombre de personnes. D'une certaine façon, je leur permettais à moindre coût, de faire passer leurs idées sans qu'ils n'aient à se fendre d'un article, d'une réflexion approfondie sur un thème. Une forme de parasitage publicitaire, en quelque sorte, qui n'a rien à voir avec le débat d'idées mais avec la propagande. Une forme de “m'as-tu-vu” qui illustre la vacuité intellectuelle de ces gens-là.
Avec le recul, j'ai réalisé que ma décision de ne plus publier de billets sur le Post était liée à mon refus de servir de" femme sandwich" à ces gens-là. Car, au final, c'est à ce rôle qu'ils m'avaient réduite.
Mais ils n'étaient pas les seuls, la rédaction du Post avait également tout intérêt à ce qu'il y ait un grand nombre de commentaires à mes articles, et ce, quelle que soit la qualité des commentaires. Cela je l'ai réalisé le jour où j'ai décidé, après avoir insisté pendant 4 jours pour que mon compte soit supprimé, de supprimer, un par un, les 400 commentaires qui suivaient mon dernier billet. J'ai pu alors compter le nombre de publicités qui étaient incrustées entre ces commentaires. Par curiosité, je suis allée regarder sur tous mes billets qui avaient paru en une, ce qui m'a permis de constater qu'au fil du temps, plus j'accédai à une certaine « renommée », plus il y avait de lecteurs à mes articles, plus il y avait de publicité entre les commentaires. Donc plus il y avait, pour l'éditeur de possibilité de se faire de l'argent.
Soyons clairs, je n'ignorais pas, lorsque je me suis inscrite sur le Post, que la publicité était un des moyens de financer ce type de média en ligne. Dans la mesure où cela permettait à l'équipe de journalistes débutants d'avoir un emploi et d'être correctement payé, cela ne me gênait pas, loin de là. Par contre, j'aurais aimé de la part de la rédaction du Post, surtout à partir du moment où j'ai généré grâce à mes articles, un nombre conséquent de lecteurs, qu'au moment où j'ai été attaquée personnellement, elle se manifeste un peu plus en ma faveur qu'elle ne l'a fait. De cela, il n'a été nullement question, et ce malgré mes très nombreuses réclamations, signalisations de non-respect de la Charte du Post. Je n'ai pas une vocation de martyrs des médias ni un sens du sacrifice suffisamment développé pour accepter d'aider des gens qui ne m'aident pas en retour. Et cela m'a conforté dans ma décision de supprimer mon inscription au Post.

Enfin, grâce à l'échange de mail avec un des journalistes du Post, j'ai pu réaliser que je ne publiait pas des articles pour gagner de l'argent et encore moins "pour la gloire".
Essayant de me convaincre de ne pas supprimer mon compte, il soutenait que je passais souvent en Une, que j'avais beaucoup de lecteurs et que j'étais appréciée. Certes, cela pouvait paraître flatteur. Seulement voilà, je ne fais pas parti de ces internautes blogueurs qui vérifient sans arrêt le nombre de visiteurs de leur sites, qui n'aspirent qu'à être classé dans le Top 50 des blogueurs influents. Lorsque je publie un article, je cherche plutôt  à dialoguer (parfois avec moi-même), à échanger des idées, même avec un nombre infime de personnes et en toute discrétion. Alors, vous imaginez à quel point, la mise en lumière de mes idées provoquant des attaques personnelles virulentes, pouvait aller à l'encontre de ce que je recherchait. Cela ne m'apportait que des ennuis !
Enfin, à la satisfaction générée par l'impossibilité de lire des dialogues enrichissants est venue s'ajouter une autre insatisfaction, celle d'être prise dans un système très pervers qui consiste à réagir à chaud sur des événements politiques afin de publier quotidiennement. On tombe assez vite, en écrivant ainsi, dans la futilité, la superficialité d'une analyse bâclée. Et cela uniquement pour faire du chiffre : nombre de lecteurs, de commentaires, de personnes qui apprécient vos articles, etc. J'en étais arrivée à faire tout le contraire de ce que j'aime lorsque j'écris !

Vous comprendrez avec ce qui précède que n'ayant pas la vocation de femme sandwich, ni de marathonienne de l'écriture et ne poursuivant pas un objectif de satisfaction d'une vanité mal placée, ma présence sur le Post n'avait aucune raison d'être.
Au final, mon départ du Post m'a totalement libéré de l'emprise dans laquelle je m'étais moi-même enfermée. Et je me suis fait plaisir en n'offrant plus de tribune non modérée à certains militants paresseux et opportunistes.
Cela m'a aussi permis de prendre de la distance avec certains militants “de gauche” dont je désapprouve totalement le comportement, non seulement par ce que j'en ai vu au travers de leurs commentaires sur le Post mais également dans ma vie professionnelle où j'ai pu constater qu'ils savaient se montrer parfois beaucoup plus intransigeants, méprisants et individualistes que des militants du libéralisme.
Ça ne veut pour autant pas dire que mes valeurs humanistes, socialistes, sont écornées et que je voterai à droite lors des prochaines élections. Mais cela veut dire qu'il est hors de question que je me retrouve contrainte par quelques militants que ce soit à dire et à faire ce que je ne veux pas dire ou faire. Le militantisme tel que le pratiquent ces gens-là, ceux du Mouvement Démocrate ou ceux que j'ai croisé sur le Post, me paraît totalement obsolète, inintelligent, avilissant. En 30 ans il n'a pas évolué, il ne m'intéresse pas.

Je n'ai pas pour vocation d'être le porte-parole de qui que ce soit, à part moi-même. Que certains m'en aient voulu de ne plus être à leurs côtés, sur le Post, pour défendre leur "cause", je peux le comprendre. Mais j'aimerais beaucoup qu'ils comprennent eux aussi, et plus particulièrement ceux qui se gargarisent de mots comme solidarité, entraide, etc., qu'il y a eu des moments où moi aussi je leur en ai voulu de ne pas mettre ces mots en pratique lorsque j'étais attaquée sous leurs yeux.
Voilà, j'espère que j'ai répondu à tous ceux qui depuis quelques mois m'envoient des messages personnels pour me demander pourquoi je ne publie plus d'articles sur le Post.fr.

Mots clés Technorati : ,,

mercredi 1 décembre 2010

DSK... l’obscure objet du désir?

Interrogé par Le Monde, le sénateur socialiste de Côte-d'Or, François Patriat a déclaré que Dominique Strauss-Kahn, lors de sa dernière visite en France fin novembre, avait donné des « signes positifs » qui permettaient de croire qu'il serait candidat à l'élection présidentielle de 2012. L'argument suprême du sénateur consiste à affirmer que si Dominique Strauss-Kahn "avait choisi de ne pas revenir, il l'aurait fait savoir plus vite".

François Patriat sous-entend donc que Dominique Strauss-Kahn ne s'étant pas prononcé, c'est qu'il a choisi de revenir. Il oublie cependant que Dominique Strauss-Kahn s'est prononcé on ne peut plus clairement, pas plus tard que le 13 novembre, au cours d'un entretien avec le journal allemand Stern. Entretien mis en ligne sur le site du Fonds Monétaire International !

Voilà ce que dit très exactement Dominique Strauss-Kahn, en fin d'entretien, alors que les journalistes lui demande : « allez-vous concourir contre Sarkozy à la prochaine élection présidentielle ? »

« Strauss-Kahn: Et je vais vous dire ce que je dis tout le monde: je vais mener mon mandat de Directeur général du FMI jusqu'à la fin. Et le mandat se termine en 2012. » (Très exactement le 1er novembre 2012)

Il faut vraiment avoir envie de prendre des vessies pour des lanternes pour interpréter les propos de Dominique Strauss-Kahn comme le font actuellement certains « soutiens » de Dominique Strauss-Kahn.

Ou bien il faut croire que Dominique Strauss-Kahn est un sacré menteur qui dit officiellement quelque chose et qui se prépare à faire le contraire. Auquel cas, ayant largement donné ces 10 dernières années avec ce genre d'individu à la tête de l'État Français, il ne me semble pas intéressant d'encourager un tel candidat !

Dominique Strauss-Kahn, a dit très clairement qu'il avait choisi de ne pas revenir, de ne pas se présenter aux primaires du parti socialiste. Pourtant, certains me disent « oui mais tu comprends, si il annonce maintenant sa candidature, il perd toute crédibilité à la tête du FMI »...

Je leur ferais remarquer que si il a décidé d'être candidat à la présidentielle française et qu'il continue à laisser croire qu'il va diriger les FMI jusqu'à novembre 2012, c'est auprès du FMI et des institutions internationales qu'il va perdre toute crédibilité. Surtout lorsqu'on sait qu'il a, lors du dernier G20 de Séoul, en novembre 2010, accepté des missions extrêmement importantes pour le développement du FMI. Missions qui n'auraient certainement pas été confiées à cet organisme si Dominique Strauss-Kahn n'avait pas été à sa tête. Je rappelle également que ces missions seront évaluées au prochain G 20 qui aura lieu à la mi-novembre 2011, à Cannes.

Si Dominique Strauss-Kahn fait faux bon au FMI en juin 2011, pour se consacrer à la campagne présidentielle française, cela veut dire qu'il laisse tomber sa mission en cours de route. On reconnaîtra que c'est loin d'être une attitude responsable et qu'elle handicapera énormément, dans l'hypothèse où il est élu président de la république française, son action internationale.

On pourrait cependant penser que cette impossibilité de se présenter aux primaires n'empêchera pas Dominique Strauss-Kahn de se présenter à l'élection présidentielle de mars 2012. Mais c’est oublier que la fin de son mandat au FMI doit avoir lieu en novembre 2012. En outre je le vois mal s'affranchir , ce faisant, des règles du PS , de son soutient...sans provoquer une énorme rupture politique avec la gauche française ;-)

Je remarque tout de même, et c'est à mettre au crédit de Dominique Strauss-Kahn, que ça n'est pas lui, mais son entourage, qui entretient l'ambiguïté sur sa candidature. Il est intéressant de se demander pourquoi tous ces gens agissent ainsi en une période ou l'électorat, le peuple français, à besoin plus que jamais de clarté. Ce comportement est atterrant.

Au premier abord, il fait penser à ces enfants auxquelles on vient d'annoncer que le Père Noël n'existe pas et qui se raconte des histoires, cherchent désespérément des preuves de cette existence, tout simplement parce qu'ils ne peuvent pas croire que leur rêve n'étaient qu'un rêve. Mais ce qui est valable pour des enfants de 7 ou 8 ans, me paraît quelque peu déplacé chez des adultes en âge de voter et encore plus chez des adultes qui ont en charges la gestion des affaires publiques....

Il y a donc tout autre chose derrière ce déni des propos de Dominique Strauss-Kahn. Autre chose qui est à mon avis plus proche de la tentative « de faire pression », en tant que courant politique interne au Parti Socialiste, pour que les idées du courant idéologique, dont Dominique Strauss-Kahn est l'icône, supplantent les idées des autres courants du Parti Socialiste.

Un constat simple montre que le courant Strauss-Kahnien n'est pas un courant majoritaire au sein du PS. Il a même, ces derniers temps, perdu énormément de poids au sein d'un Parti Socialiste qui est en train de revenir aux fondamentaux du Socialisme. Cette perte de poids politique, au moment où se construit un programme de gouvernement qui devra non seulement contenter les socialistes mais aussi l'ensemble des partis de la gauche française (en s'orientant vers une politique beaucoup plus sociale est beaucoup moins assujetti aux lois du marché que ne le souhaiteraient les Strauss-Kahnien) pourraient se concrétiser par des pertes en cascade de mandats électifs et par une perte notable d'influence dans les orientations gouvernementales, en cas de victoire de la gauche àla présidentielle et aux législatives de 2012.

Vu sous cet angle, il devient alors primordiale, pour les Strauss-Kahnien, de donner artificiellement plus de poids à leur courant. La manœuvre serait alors la suivante.

1° jouer sur l'image de Dominique Strauss-Kahn.

Dominique Strauss-Kahn est reconnu comme un présidentiable acceptable par l'électorat centriste, voir même certains électeurs UMP. Pour une gauche centriste ( social-démocrate) il peut être un atout pour gagner la présidentielle, sans avoir besoin de l'électorat de gauche ( à condition toute fois que ce dernier ne se mobilise pas en 2012).

2° Utiliser les sondages actuels

Les sondages, bien que très peu fiables, mettent Dominique Strauss-Kahn en tête d'une opposition contre la droite de Nicolas Sarkozy. Bien évidement les sondages vont évoluer avec le rapprochement de l'échéance électoral. Mais peu importe, c’est dans les 6 mois qui viennent qu'il est important de peser sur les bases du programme socialiste. Une fois ce dernier acté, le plus dur sera fait, surtout si le processus des primaires est écorné en ce qui concerne la construction participative du projet.

3° Alimenter le doute sur la candidature de Dominique Strauss-Kahn

Cela évite aux électeurs potentiels de se démobiliser et de reporter leur attention sur un autre candidat. Psychologiquement on alimente le fantasme, le désir . Politiquement cela évite d'avoir à préciser un programme, une orientation économique et social. Tout est dans le non dit, dans le pré-supposé, dans le suggéré et l'électeur potentiel s'en contente. C'est un peu la technique que Bayrou a utilisé en 2007.

En manœuvrant ainsi, on se dote d'un pouvoir virtuel, donné par l'opinion et le doute, qu'on aurait certainement pas si tous les socialistes reconnaissaient que Dominique Strauss-Kahn veut finir son mandat au FMI.

De fait, avec ce doute entretenu, ce courant politique interne peut influer beaucoup plus fortement sur le projet socialiste puisse que ce dernier doit être repris par le candidat qui sortira vainqueur des primaires sans handicaper sa crédibilité. Ainsi, d'un courant qui est loin d'être majoritaire au sein du PS, on peut devenir un courant beaucoup plus influents qu'il ne l'aurait été autrement. Mais on voit bien aussi, qu'il ne s'agit pas là de défendre l’intérêt général mais des intérêts particuliers. Qu'ils ne s'agit pas non plus de travailler pour l'union de tous mais pour la survie d'un petit groupe....

Or, si il y a actuellement une certitude, outre le fait que Dominique Strauss-Kahn a affirmé vouloir aller jusqu'à la fin de son mandat au FMI, c’est que bon nombre d'électeurs en ont plus qu'assez des petits calculs sordides et de l'instrumentalisation de l'opinion par le personnel politique. Les électeurs savent lire surtout quand le message est aussi clair que celui que Dominique Strauss-Kahn a délivré au journal Stern et ils attendent une gauche unie, soudées, réaliste et qui propose un projet de société et non un projet comptable, ni un jeu les titillant sur « l’obscure objet du désir »..

Sources: Le Monde, Fonds Monétaire International

jeudi 25 novembre 2010

Ils n'ont pas eu la peau de Rémy Daillet-Wiedemann!

Au mois de mars dernier, j'avais attiré votre attention sur des pratiques très peu orthodoxes et très peu démocratiques que certains membres de la direction du Mouvement Démocrate avaient révélées lors du conseil national du 27 mars 2010.

À l'issue de ce conseil national, et non sans l'avoir au préalable traité de « traître aux valeurs que nous représentons » , ou de personne qui « ne représentait que lui-même.» , Rémy Daillet-Wiedemann, Conseiller national, avait été exclu du Mouvement Démocrate au prétexte qu’il avait osé enregistrer des débat, ce que François Bayrou avait qualifié, lors du point presse suivant la réunion de « conditions un peu choquante" .

À l'issue de cette décision qui le privait non seulement de sa représentativité électorale, de son mandat local au sein du Mouvement démocrate,Rémy Daillet-Wiedemann avait décidé de porter l'affaire en justice.

Le jugement, condamnant le Président, le Mouvement Démocrate, a été rendu le 11 juin 2010, par le tribunal de Grande Instance de Paris.

Le tribunal a conclu que le Mouvement Démocrate n'avait pas respecté l'article 15 de son règlement intérieur, notamment en bafouant les délais de prévenance statutaire, dans sa convocation au Conseil National, et en ne donnant pas un ordre du jour précis.

Par ailleurs, le juge a constaté que, compte tenu des conditions de convocation,"les membres du Conseil national (...) n'ont pas été en mesure de se préparer au vote qui leur a été proposé".

De fait, le juge a annulé la délibération prise lors de ce Conseil National ce qui, par conséquent, rend caduque la nomination des deux Vice-présidents et du Secrétaire général Marc Fesneau qui avait été décidée lors de ce conseil national.

Constatant que la procédure utilisée pour décider de l'exclusion de Rémy Daillet-Wiedemann du Mouvement Démocrate, le 7 mai 2010, ne respectait pas les procédures statutaires, le juge a rejeté l'argument avancé par je défenseur du Mouvement Démocrate. Rémy Daillet-Wiedemann est donc réintégré dans ses anciennes fonctions représentatives au sein du Modem.

Le jugement reconnaît que la demande de Rémy Daillet-Wiedemann et de 2 autres conseillers nationaux étaient bien fondés. Son exclusion est annulée. Il va donc pouvoir se présenter à la présidence National du mouvement démocrate lors des élections internes qui doivent se tenir en décembre 2010.

Une nouvelle fois, comme nous avons été nombreux à le souligner depuis la date de création du Mouvement Démocrate, c'est la gouvernance du parti, son non-respect des règles élémentaires de la démocratie interne et des textes fondateurs, qui posent problème au sein de ce mouvement politique.

  • Dès lors, comment peut-on faire confiance à des personnes qui aspirent aux plus hautes fonctions gouvernementales, alors qu'elles sont incapables de respecter les lois qu'elles ont elles-mêmes imposé à tous?
  • Comment croire, lorsqu'elles critiquent le pouvoir actuel, qu'elles ne feront pas pire alors qu'elles donnent depuis 3 ans à voir l'image d'un groupe de gouvernants qui s'affranchissent sans aucune honte et à leur guise des règles collectives?
  • Comment faire confiance à des militants qui, plutôt que de constater que la loi, la justice, donne raison à des personnes comme Rémy Daillet-Wiedemann, sur leur interprétation du règlement intérieur, vont préférer crier À la "tentative de déstabilisation" du MoDem?

En matière de dénis, vous constaterez comme moi, que ces personnes et leurs dirigeants n'ont vraiment rien à envier aux militants de l'UMP et à leurs dirigeants !

Source : échosetrumeurs

APPEL A L’AIDE DES RETENUS DE VINCENNES

Des méthodes douteuses au centre de rétention de Vincennes sont dénoncées dans une appel à l’aide de L'association SôS soutien ô sans-papiers.

  • Appel des noms en pleine nuit, apr haut-parleurs.
  • Refus d’accès au soins d’un médecin
  • Refus d’accés aux associations d’aide aux sans-papiers,
  • Etc….

SôS 23 11 2010
Nous, les sans-papiers du centre de rétention de Vincennes appelons à l’aide car en plus de l’expulsion injuste qui nous attend, les policiers nous maltraitent.

En effet, toutes les nuits et même pas à heures fixes, il y a un appel de nos
noms par le haut-parleur qui nous oblige à nous réveiller en plein sommeil (ça fait bien rire les policiers).

Certains d’entre nous ont des blessures ou des maladies et on nous refuse tout accès aux soins médicaux. Qu’on ait des problèmes reinaux, intestinaux ou des maux de tête, c’est Dafalgan et « Va dormir ! » pour tout le monde.

Nous n’avons ni écoute, ni négociation par rapport à des gens qui ne devraient pas être ici. Par exemple, l’un d’entre nous est depuis 24 ans en France. On veut parler avec des responsables de nos situations et savoir pourquoi nous sommes emmenés directement de la garde à vue du commissariat au centre de rétention sans voir un juge.

Nous appelons les Français à se rassembler devant le centre de rétention ou à faire des actes de solidarité demain mercredi à 20 heures et tous les soirs qui suivront pour nous donner du courage à l’intérieur. Nous sommes en lutte et observons presque tous une grève de la faim.

Mohammed, Wessam, Karim et les autres…

Pour nous joindre : 01 45 18 12 40, 06 11 77 06 26, 01 45 18 02 50

L'association SôS soutien ô sans-papiers entend être un outil au service des sans-papiers enfermés afin qu'ils puissent faire entendre leur voix.

SôS appelle à la poursuite de la mobilisation au centre de Vincennes et dans tous les autres centres de rétention en France et en Europe.

  1. Fermeture immédiate des centres de rétention
  2. Des papiers pour tous
  3. Libre-circulation, libre-installation

Contact SôS : 06 37 60 80 27
Source: http://donjipez.posterous.com/appel-a-laide-des-retenus-de-vincennes

 

mardi 23 novembre 2010

Comprendre l'affaire Karachi : le contrat

À l'origine de ce qu'on appelle désormais l'affaire Karachi, il y a un contrat commercial signé entre la France et le Pakistan.

Mais comme il s'agit d'un contrat d'armement, et non de la vente de frigidaire ou de machines à laver, le contrat va être négocié entre le gouvernement français, et en particulier le ministère de la Défense, et le gouvernement pakistanais. Comme ce n'est pas n'importe quelle entreprise qui fabrique des sous-marins, des frégates, c'est la direction des Constructions Navales (DCN), une entreprise entièrement sous la coupe du ministère de la Défense, qui va être chargée de la fabrication des sous-marins qui sont l'objet du contrat.

La Direction des Construction Navales cherche depuis 1992, via la Sofma, une société chargée de l'export des produits militaires français, à vendre des sous-marins au Pakistan. La concurrence est rude sur ce marché international. Le ministre de la Défense, par le biais de son équipe ministérielle et en particulier de son directeur de cabinet, Renaud Donnedieu de Vabres, va épauler la DCN pour qu'elle obtienne ce marché. Au sein du management de la DCN, Emmanuel Aris a supervisé l'essentiel des opérations qui ont conduit à la signature du contrat.

En 1994, année de la signature du contrat, Jacques Chirac est président de la République. Le premier ministre, Édouard Balladur, a été nommé à ce poste en 1992. François Léotard est ministre de la Défense, Nicolas Sarkozy est ministre du Budget. L'accord de ces 3 ministres est absolument indispensable pour que la vente ait lieux. Pour des raisons de sécurité, on ne peut en effet se passer de l'accord du Premier Ministre et du ministre de la Défense lorsqu'il s'agit de vendre un matériel militaire dont la France se sert sa propre défense. Nicolas Sarkozy, ministre du Budget, est « en charge des contrats à l'export menées par des entreprises nationales d'armement », notamment pour des raisons fiscales, il est indispensable que les sommes résultant de cette vente n'échappent pas à l'impôt et aux taxes françaises. Le ministère du Budget est donc cosignataire du contrat.

Le 21 septembre 1994, le ministre français de la Défense et son homologue pakistanais signent un contrat d'armement de 197 pages, dans lequel la France s'engage à livrer au Pakistan 3 sous-marins de type Agosta 90-B à propulsion classique. Le montant total du contrat est de 5,4 milliards de francs, soit 825 millions d'euros, payables en 126 mensualités (Soit 10 ans et demi). Particularité importante pour la suite des événements, les sous-marins appartiennent au Pakistan, mais c'est l'Arabie Saoudite qui subventionne l'essentiel du contrat.

1- La réalisation technique du contrat Agosta

C'est la direction des Constructions Navales qui aura en charge la réalisation technique de ce contrat.

Elle s'engage à livrer un premier sous-marin « Clés en main » entièrement construit à Cherbourg .Ce premier sous-marin est livré à la flotte pakistanaise en décembre 1999 sous le nom PNS/M KHALID.

Puis un deuxième sous-marin sera fabriqué en France et assemblée au Pakistan, de telle façon à ce que les transferts de technologie et de savoir-faire puisse avoir lieu entre les équipes françaises et les équipes pakistanaises. C'est ainsi qu'un certain nombre de cadres et de techniciens de la direction des Constructions Navales vont partir travailler au Pakistan. Le deuxième sous-marin, le PNS/M SAAD, a été monté à Karachi avec des éléments fabriqués en France et mis en service en 2003.

L'attentat qui va tuer 11 salariés français et 3 salariés pakistanais dans l'explosion d'une voiture piégée, à Karachi, à lieu le 8 mai 2002, soit un an avant qu'un grand nombre salariés français ne quittent le Pakistan.

Le dernier sous-marin sera entièrement conçu au Pakistan (à l'exception de l'appareil de propulsion fonctionnant à l'oxygène liquide et à l'éthanol), avec le concours d'ingénieurs français. Il a été baptisé HAMZA. Sa mise à flot a eu lieu le 10 août 2006 à Karachi.

2- la réalisation financière du contrat Agosta

Comme tout contrat, ce contrat comporte un volet financier. C'est le ministère du budget, en la personne de Nicolas Sarkozy, qui va superviser les détails de ce volet, en collaboration avec les dirigeants de la DCN. Normalement un contrat doit stipuler quels sont les intermédiaires habilités, de quelle façon les sommes d'argent doivent être payées et en contrepartie de quoi, sur quels comptes bancaires l'argent doit être déposé, avec quelle périodicité, etc. Certains de ses éléments sont désormais connus. Nous l'avons dit plus haut, l'Arabie Saoudite subventionne l'essentiel du contrat et le paiement s'effectuera selon un échéancier de 126 mensualités.

Dans ce contrat établi en anglais et que l'AFP a consulté, 2 clauses particulières doivent attirer l’attention :

Son article 37 stipule que "le contractant" (DCNI) s'engage à ne payer "aucune commission à des intermédiaires" dans le cadre de ce contrat. Si cette clause est violée, l'acheteur peut exiger de récupérer le montant des sommes versées par le contractant à ces intermédiaires et saisir un tribunal arbitral à Londres.

Son article 47 interdit à DCNI de "proposer, donner ou accepter de donner à toute personne au service de l'acheteur (le Pakistan, NDLR) tout cadeau ou rétribution quel qu'il soit (...) en vue de l'obtention ou de la réalisation de ce contrat".

Si, à l'époque, le versement de commissions n'était pas proscrit au niveau international, les termes du contrat Agosta sont clairs : aucune commission ne devait être versée à des intermédiaires en vue de l'obtention ou de la réalisation de ce contrat.

Malgré cela, le paiement de l'achat de ces 3 sous-marins va suivre un circuit particulièrement opaque, laissant penser que des commissions importantes ont été versées à des intermédiaires et que le financement de ces intermédiaires ne pouvait être méconnu du ministre du Budget (Pour les raisons évoquées plus haut).

Initialement, la gestion des éléments financiers a été confiée à la société bancaire Financière de Brienne, créée en 1993 par le groupe Défense Conseil International (DCI), SAS à capital variable de 10 à 100 millions d'euros.

D'après le site Jeune Afrique :

« Pour la DCN, la phase amont du contrat (été 1993) a été assurée par la SOFMA, la SOFRESA et la SOFREMI. Lors des premières approches, elles ont été épaulées par l'Office général de l'Air qui venait alors de finaliser un contrat pour le compte de Dassault. Plusieurs chefs militaires pakistanais ont été reçus à Paris et à Cherbourg. »

Mais la DCN crée aussi, en 1994 la société luxembourgeoise Heine, dont le ministre du budget ne peut ignorer l'existence puisqu'il est l'un des ministres de tutelle de la DCN.

En 1996, après la mise en place de la convention de l’OCDE, qui interdit de verser des commissions à des ministres ou fonctionnaires étrangers, la DCN crée la structure Eurolux. que le journal Bakchich a détaillé ici et la. Heine et Eurolux, servent alors de canal à DCN pour dispatcher de l’argent vers de mystérieuses destinations. De 1994 à 2000, la société Heine, présidée par Jean-Marie Boivin, a reçu 77 millions d’euros dont les destinataires restent, à ce jour, inconnus de la justice française.

Au demeurant, le contrat a été rempli, les 3 sous-marins ont été livrés aux clients pakistanais, et il apparaît clairement que ce contrat a coûtée nettement plus d'argent à la France qu'il n'en a rapporté. La Cour des comptes a indiqué que la DCN avait mal négocié et allait supporter( donc nous allions supporter) un lourd déficit financier, estimé à 20 % du montant du marché, soit environ 160 millions d'euros. Quand bien même le contrat Agosta a permis à la DCN de maintenir des emplois sur le territoire français pendant la période de construction du premier sous-marin, il a coûté la vie à 14 personnes, fait de nombreux blessés.

En se contentant seulement d'examiner les clauses du contrat, on constate que le ministre du Budget de l'époque, avocat d'affaires de son état, donne son aval ( explicite ou implicite , cela reste à démontrer) au versement de commissions qui sont formellement interdites dans le contrat qu'il a signé. C'est déjà, en soi, une faute extrêmement grave, qui ne méritent aucun respect pour celui qui l'a commise. Et si il est démontré, par la Justice,que la même personne à aidé et validé la mise en place dans des paradis fiscaux, par de hauts fonctionnaires sortis de grandes écoles, de structures financières permettant à des sommes considérables d'argent d'échapper à l'impôt français,alors, il sera grand temps de revoir de fond en comble le mode de sélection de nos élus et de nos élites.

Mais à ce stade de notre essai de compréhension du contrat Agosta et de ses conséquences éventuelles, on comprend parfaitement pourquoi le président du Conseil Constitutionnel, le président de l'Assemblée Nationale, le premier ministre, freinent des 4 fers pour que la Justice n'accède pas à certains documents. Il y a manifestement dans les archives des informations extrêmement compromettantes, non seulement pour les signataires du contrat Agosta, mais également pour beaucoup de membres de la majorité présidentielle. Sinon, pourquoi s'obstinerait-t-on en haut lieu à refuser que la justice fasse éclater la Vérité ?

Sources : Le Monde;Libération ;Le Figaro ; Le collectif des familles des victimes ; Slate; Jeune Afrique ; Bakchich ; L'Express ;Europe1;Le Point ;

 

dimanche 21 novembre 2010

Grève du mardi 23 novembre 2010 : Liste des manifestations (horaires et lieux)

Le gouvernement fait comme si nous avions accepté la réforme des retraites et se félicite de pouvoir passer à une nouvelle casse de nos acquis sociaux.

Rappelons lui , mardi 23 novembre, que nous ne sommes toujours pas d’accord!

01 Ain

Bourg-en-Bresse -> 17h, au Champ de foire.

02 Aisne

St-Quentin : 17H rue de la Sellerie

03 Allier

Montluçon -> à 17 h30 Place Piquand

Vichy -> à 17 h30 Place de la Poste

04 Alpes de Haute Provence

Digne -> 11h, place Charles de Gaulle. Blocage symbolique de la Préfecture pendant 1h ou 2, vacarme citoyen. Réunion-débat suite à la manifestation

Manosque -> rassemblement à 16h devant la Mairie.

05 Hautes Alpes

Gap -> 10h30 Place de la République

Briançon -> 11h 30 Place de l’Euroê

Le mouvement social est légitime et conforté Journée de mobilisation le 23 novembre (Déclaration commune CFDT, CGT, FSU, Solidaires, UNSA au 8 novembre)

06 Alpes Maritimes

Nice : 17h30, Place Marschall

Cannet : 17h30 en bas de la mairie du Boulevard Sadi Carnot.

07 Ardèche

Privas -> 11h, place de la Préfecture.

Annonay -> 14h, devant l’usine Faya.

Aubenas -> 14h, zone Ponson Moulon.

Le Cheylard -> Mairie : 10h00

08 Ardennes

Charleville-Mézières : rendez-vous à 10h, place Ducale.

09 Ariège

Foix : 10h00 Rond-Point Peysales (après LIDL)

10 Aube

Troyes -> 16h, Hôtel de Ville

Bar sur Aube : 16h Place Aubertin

Romilly : 16h 30 Espace François Mitterrand

11 Aude

Carcassonne -> 10h30, Préfecture

Narbonne -> 14h30, Médiathèque

12 Aveyron

Rodez -> 17h30 Préfecture

Decazeville -> 17h30 devant la Sécurité sociale

Millau -> 17h30 devant la sous-préfecture

Villefranche -> 17h30 devant la sous-préfecture

13 Bouches-du-Rhône

Marseille -> 11h, devant le MEDEF Place du Général de Gaulle

Arles 17h45 Place de la République

14 Calvados

Caen -> 10h, place St Pierre.

15 Cantal

Aurillac -> 11h30, Préfecture et 18h Halle de Lescudilliers

16 Charente

17 Charente Maritime

Saint Florent : rendez-vous à10h30, Place de la République.

18 Cher

Bourges -> 10h30, place Séreaucourt.

La Guerche sur l’Aubois : 11h place du Général de Gaulle.

Vierzon : 10h30 Forum République

Saint-Amand Montrond : 10h30 place J.Girault

19 Corrèze

Brive : 17h devant la Préfecture

Tulle : 17h sous préfecture

Ussel : 17h sous préfecture

20A CORSE du SUD

20B Haute Corse

21 Côte d’Or

Dijon -> 12h devant le MEDEF

22 Côtes d’Armor

Dinan -> 17 h 30, esplanade de la Résistance (derrière la Mairie) pour déposer une fleur en hommage aux disparus avant 60 ans.

Guingamp -> 17 h 30, place de l’Échiquier puis retraite aux flambeaux vers la CRAM.

Lannion -> 12h, rassemblement à 12h parking de l’aéroport avec manifestation en direction de la CRAM, puis rassemblement à 17h30 Place des Ursulines devant Pôle Emploi avec manifestation vers la Sous-Préfecture

Saint-Brieuc -> 17 h 30, place de la Préfecture (érection du mur des 60 ans avec 60 parpaings et "fête" du bruit)

23 Creuse

Guéret -> 17h30 devant la Préfecture

24 Dordogne

Périgueux -> 16h30, au Palais de Justice.

Bergerac -> 16h30, au Palais de Justice.

Sarlat -> 16h30, place de la Grande Rigaudie

25 Doubs

Besançon -> 17h rassemblement devant la Préfecture, 18h Meeting, concert Place de la Révolution

Pontarlier ->

Montbéliard -> 18h Sous-préfecture Retraite aux flambeaux

26 Drôme

Piques niques revendicatifs de 12h30 à 13h30 à Valence et Montélimar, suivis de manifestation.

Valence au Champ de Mars

Montélimar devant le théâtre.

27 Eure

Evreux : 12h devant la Préfecture

28 Eure-et-Loir

Chartres -> 17h30, préfecture

29 Finistère

Brest 12h devant la Sous-Préfecture.

Quimper 12h devant le siège du Médef.

30 Gard

Nîmes -> 15h, Manifestation départementale Bd Jean Jaurès (Place Jules Guesde)

Alès Manifestation samedi 20 novembre, 15h, départ devant le Foyer des Jeunes Travailleurs.

31 Haute Garonne

Toulouse -> 10h St-Cyprien Allées Charles de Fitte

Saint-Gaudens à 15h Place Jean Jaurès.

32 Gers

33 Gironde

Bordeaux : 11h30 place de la République

34 Hérault

Montpellier Préfecture 17h à 20h. Audience avec le préfet.

35 Ille et Villaine

Rennes -> 11h 30 devant la mairie

Redon -> 17h devant la sous-préfecture

36 Indre

37 Indre et Loire

Tours : rassemblement et manifestation à 18h pour converger vers le Centre Administratif d’Indre et Loire où une prise de parole intersyndicale est prévue (axe salaires, emploi, retraites, services publics) .

38 Isère

Grenoble -> 10h Place Robert Schumann 10h Europole 11h chambre patronale du BTP, rue des 400 couverts § 12h CCI Place André Malraux

La Tour du Pin : 9h Sous-Préfecture

Vienne -> 14h30, Sous-préfecture

Villefontaine : 10h30 Medef,

Crémieu 11h30 permanence parlementaire du député Moyne-Bressan,

39 Jura

Lons -> 17h Cours Sully

Dôle -> 17h Mairie salle Edgard Faure.

40 Landes

rassemblements de 11h30 à 14H :

Parentis en Born au rond point d’Intermarché

Mimizan à la Place de la Mairie ;

Morcenx devant la salle Jean Jaurès ;

Dax devant la sous Préfecture ;

Mont de Marsan devant la préfectrure ;

Aire sur Adour devant la Poste.

41 Loir et Cher

Rassemblements "barbecue" de 12h à 14h :

Blois -> devant la CCI

Vendôme -> permanence du député

Romorantin -> permanence du député

***

Manifestation à Blois -> 17h devant la préfecture

42 Loire

Roanne -> 10h45 bourse du travail

Saint-Etienne -> 10h15 Châteaucreux

Montbrison -> 10h15 Gare

43 Haute Loire

44 Loire-Atlantique

Nantes -> 11h, Commerce

St-Nazaire -> 10h Gare

Ancenis : 17h Arcades

Chateaubriand : 17h, Théâtre de verre

45 Loiret

Gien : 11h, Mairie

Orléans : 11h MEDEF

Montargis : 11h, place du Pâtis.

46 Lot

Cahors -> Place Mitterrand Rassemblement à 12h Manifestation à 14h

47 Lot-et-Garonne

Rassemblements à partir de 17h

Agen place des laitiers

Villeneuve sur Lot porte de Paris

Marmande devant la sous Préfecture

48 Lozère

Mende : 17h30, Salle Urbain V

49 Maine-et-Loire

Angers : 14h 30 rassemblement devant le siège du MEDEF Anjou au 227 rue Dr Guichard et manifestation vers la permanence UMP, rue Rabelais.

Cholet : 14h30 rassemblement Place Travot et manifestation de la Sous-Préfecture vers la permanence du Député, Maire.

Saumur -> 18h ou 10h avenue du Général de Gaulle

50 Manche

Cherbourg : 11h30, place de la Mairie.

Saint-Lô : 9h30, à la mairie.

Coutances : 17h place de la Mairie

Avranches -> 18h

51 Marne

Reims : rassemblement au Boulingrin de 10h à 16h pour collecter des cartes pétitions contre la réforme des retraites avec envoi "médiatique " à 16h.

52 Haute Marne

53 Mayenne

Laval : 17h, place du 11 novembre.

Château Gontier -> 17h

Evron -> 17h

Renazé -> 17h

54 Meurthe et Moselle

Nancy : 17h place Maginot

55 Meuse

Bar le Duc : 14h30, à la Gare SNCF.

Verdun : 10h, place du 8 mai 1945.

Commercy : 10h30 place du Fer à Cheval

56 Morbihan

Vannes -> 11 h30, La Rabine

Lorient -> 11 h30, place de la Mairie

Auray -> 11 h30, place du Loch

Pontivy -> 17h

Ploërmel -> 17 h, CCI

Lanester -> 17h Hôpital

57 Moselle

Metz -> 17h30 Place MAZELLE.

58 Nièvre

Nevers -> 17h Place de la préfecture

Cosne ? -> 17h00 Sous-préfecture

59 Nord

Lille -> 11h Place de la République

60 Oise

Beauvais : 14h30, place du Jeu de Paume.

61 Orne

Alençon : 12h00 Pôle Emploi

62 Pas-de-Calais

63 Puy-de-Dôme

Clermont Ferrand : manifestation 17h, Place DeLille en direction de la permanence du député UMP Louis Giscard d’Estaing, Bd Berthelot

64 Pyrénées Atlantiques

Pau -> 11h Place Clémenceau

Bayonne -> 11h00 Mairie

Hendaye -> 11h Mairie

Orthez -> 18h Place d’Armes

Oloron -> 11h Sous-préfecture

65 Hautes Pyrénées

Tarbes : 17h30 Place de la Mairie

66 Pyrénées-Orientales

Perpignan : 12h, Place de la Victoire

67 Bas-Rhin

Strasbourg : Rassemblement devant le siège de l’UMP 16, rue Eugène Delacroix à l’ELSAU à partir de 12h00 le mardi 23 novembre.

68 Haut-Rhin

Mulhouse : Rassemblement 16h30 Place de la Bourse

69 Rhône

Lyon -> de Saxe-Gambetta à 11 h 30 vers la place des Cordeliers

Villefranche : rendez-vous à17h00, Place des Arts

70 Haute Saône

71 Saône-et-Loire

Mâcon : 12h à 14h Esplanade Lamartine sous le chapiteau Vin chaud, merguez, débats

Chalon : 9h rassemblement Place de Beaune pour distribution des tracts intersyndicaux, 12h repas sous Chapiteau Place de Beaune, avec diffusion de vidéo et film pédagogique sur les Retraites, l’emploi, les salaires, 15h distribution de tracts zone commerciale de la Thalie, 17h prise de parole pour rappeler les prochaines dates de mobilisation (retraités, ARS) L’intersyndicale départementale rencontre le préfet à 16h.

72 Sarthe

Le Mans -> 9h30 Manifestation interprofessionnelle Maison des associations

73 Savoie

Grève et manifestations :

Albertville : 14h30,

Chambery : 14h30, place Caffe. pique-nique revendicatif à 12h Place du Chateau

Saint Jean de Maurienne 14h30 Place du Champs de foire

Albertville : 14h30 Place de la Sous-Préfecture

74 Haute-Savoie

Annecy : 11h30, devant le MEDEF Rue Royale

75 Paris

Rassemblement à l’appel des organisations CGT, FSU, Solidaires, CFDT, UNSA, à la Bourse des valeurs entre 12h et 14h, avec conférence de presse et témoignages de luttes.

La CGT, FSU et Solidaires proposent que le rassemblement se prolonge par une manifestation.

76 Seine Maritime

Rouen : 11 h, Théâtre des Arts

Dieppe : 10h30 CCI

Le Havre 10h Franklin

77 Seine-et-Marne

Rendez-vous à Paris

78 Yvelines

Rendez-vous à Paris

79 Deux Sèvres

Niort -> 11h30, Rassemblement devant la CPAM, Place du port

80 Somme

Amiens : Rassemblement à 17h00 devant l’Hôtel de ville

81 Tarn

82 Tarn-et-Garonne

Montauban -> 14h30, esplanade des Fontaines

83 Var

Toulon : de 12h à 14h Place de la Liberté devant l’UPV du Var

84 Vaucluse

Avignon -> 10h 30 Gare centrale SNCF

85 Vendée

la Roche sur Yon : 14h30, place Napoléon.

86 Vienne

Poitiers -> 16 h 30 Salle de la Madeleine

87 Haute-Vienne

Limoges : 17h30, place de la République.

88 Vosges

Epinal : 16h30 Préfecture

89 Yonne

Meeting interpro à 18h avec apéro-concert

Auxerre,

Tonnerre

Sens

90 Territoire de Belfort

Belfort : 10h Maison du Peuple

91 Essonne

Rendez-vous à Paris à

92 Hauts de Seine

Rendez-vous à Paris à

93 Seine Saint Denis

Rendez-vous à Paris à

94 Val de Marne

Rendez-vous à Paris à 14h30,

95 Val d’Oise

Cergy Pontoise -> 10 h Maison du peuple

Pas d’info disponible pour les départements d’outre-mer

Sources:Parti de Gauche Midi-Pyrénées  ; Intox2007

lundi 15 novembre 2010

Mardi 16 Novembre, entre 20h10 et 21h 40, ne regardez pas la télévision...Intox!

Mardi 16 novembre à 20 h 10, le président de la République va détailler "sa feuille de route de fin de mandat" au cours d'une interview en direct sur TF1, France 2 et Canal +. Il mettra ainsi fin, pendant 1 heure 30 tout de même, à la séquence du pseudo remaniement

Personnellement, il est hors de question que je m'abrutisse devant "la boite qui veut penser à ma place". En plus ce Président qui n’entend pas les Français, ne mérite pas que nous l’écoutions .

J’utiliserai plus intelligemment mon temps en lisant le rapport de la défenseure des enfants sur la précarité , Dominique Versini : "Il y a huit millions de personnes pauvres dont deux millions d'enfants" qui vivent avec moins de 950 euros par mois, selon les chiffres de l'Insee.

J'en profite pour relayer l' "APPEL DES DISJONCTE(E)S"

Depuis six mois, des millions de personnes ont défilé dans les rues des villes françaises pour dire non à la « réforme » des retraites, pour dire oui à une négociation qui pourrait sauver durablement le système par répartition sans faire porter tout le poids sur les épaules des salariés.

Sarkozy n’a rien voulu entendre.

Le gouvernement a réduit à peau de chagrin le débat qui s’est déroulé à l’Assemblée nationale, pilier de notre démocratie, et promulgué à la sauvette un texte censé marquer l’histoire du contrat social français.

A notre tour de faire la sourde oreille… de montrer que nous attendons autre chose que d’un air désolé il nous explique que la crise est la cause de toutes les inégalités et que d’un air réjoui il nous annonce qu’il sera le grand manitou des dirigeants du monde des 20.

Nous, citoyens en colère, dégoutés par la politique actuelle menée par le gouvernement, conscients qu’il nous faut rester mobilisés pour que notre voix à tous compte, appelons à :

éteindre nos téléviseurs lors de la prochaine intervention télévisée de Nicolas Sarkozy.

Et pour ceux qui le souhaitent, éteindre les lumières durant au moins 5 minutes ou encore se retrouver sur la place des mairies pour boire un verre ou pour une retentissante « casserolade » !

Sources: Les disjonctés; Le Figaro; Detoutderien

vendredi 12 novembre 2010

Un remaniement sans intérêt

En soi, l'annonce d'un remaniement prochain, reporté de semaine en semaine depuis le mois de juin, ne représente que très peu d'intérêt pour les citoyens lambda. Il représente peut-être davantage pour les médias et les journalistes de cours politiques qui ont obligation de connaître parfaitement les méandres des ministères, à fin de bénéficier de sources « bien informées ». Il représente surtout beaucoup pour ceux qui vont être les victimes ou les bénéficiaires de ce remaniement dont les effets va se manifester par une diminution ou une augmentation de leurs ressources mensuelles, si ce n'est une descente ou une montée d'orgueil.

Néanmoins, même si pour nous tel ministre n'est qu'une marionnette choisie dans une boîte et qu'un remaniement ne consiste qu'à changer la boîte dans laquelle on choisit la marionnette, il a été très clair, depuis le mois de juin, qu'une certaine impatience régnait dans le microcosme politique et médiatique qui voyait probablement dans ce non-événement une façon de polariser l'attention des citoyens et de la détourner de leurs préoccupations réelles, en particulier celle de la réforme des retraites.

Finalement, la surexcitation des uns et des autres va probablement se calmer avec l'annonce du remaniement qui permettra également de masquer la vacuité du G20.

Pour que ce remaniement « se vende » bien, le Président de la République et ses conseillers avaient à résoudre ce qui s'apparente à la quadrature du cercle.

Très déconfit par l'accueil glacial que les électeurs centristes ont fait au « virage à l'extrême droite » pris ces derniers mois, il y avait obligation de redonner au prochain gouvernement une image plus modérée, afin de ramener au bercail les moutons égarés.

Carrément lapidée, sur le plan social, par la mise au vote à la hussarde de la réforme des retraites, il était nécessaire, pour l'équipe dirigeante, de faire très vite disparaître ce que l'opinion publique identifiait comme les responsables de cette réforme.

Totalement déconsidéré par l'acharnement d'un Parquet incapable de faire preuve de son indépendance et d'interpréter à la lettre les textes constitutionnels, le chef de l'Etat se devait de donner un signe fort que tel n'était pas le cas, sous peine d'être accusé de ne pas respecter la séparation des pouvoirs déjà amplement bafouée au Parlement.

Cependant, pour continuer à mener à bien son projet libéral de casse du secteur public gestion rigoureuse des Finances Publiques, allant de l'Education Nationale, aux Budget, en passant par la Santé et la Sécurité Publique, il y a absolue nécessité de garder un quarteron d'hommes et de femmes dont l'idéologie, et la soumission idolâtre à Nicolas Sarkozy, garantissent une obéissance totale.

Qui plus est, dans la cuisine interne des jeux de pouvoirs, à moins d'un an et demi les prochaines élections présidentielles, au sein du parti présidentiel, Nicolas Sarkozy et ses conseillers se devaient de neutraliser non seulement les individus tentés par une candidature à ces élections, mais également de mettre à la tête du parti présidentiel des hommes ou des femmes de confiance.

C'est donc, Claude Guéant, homme de confiance si il en est, qui est le “Grand Ordonnateur” de ce remaniement. 3 postes clé doivent être tenus par des hommes ou femmes de confiance: Celui de ministre de l'Intérieur, celui de ministre de la Justice et le poste de Premier Ministre.

Il fut longtemps question d'une ouverture « sociale » en nommant à la tête du gouvernement Jean-Louis Borloo. Mais outre le fait qu'il ne présente pas la souplesse d'échine nécessaire pour supporter qu'un conseiller présidentiel lui dicte ses ordres, portons à son crédit qu'il semble avoir, tout de même, une once de volonté de faire passer ses propres idées politiques et celle de son parti. Qui plus est, s'il présente comme avantage de rallier à la cause présidentielle l'électorat centriste, il présente aussi le danger de faire fuir l'électorat frontiste, conquis sur le dos des Roms et des immigrés. Comme en plus, il a très peu de chances d'être un concurrent sérieux de Nicolas Sarkozy aux prochaines élections présidentielles, il ne représente que très peu d'intérêt immédiat.

Par contre, François Fillon, premier ministre depuis l'élection de Nicolas Sarkozy en 2007, présente le double avantage d'être parfaitement d'accord pour s'effacer en tant que premier ministre « régnant » au profit de Claude Guéant. L'électorat centriste semble l'apprécier. Mais si l'on en croit les derniers sondages, il représente un danger, si il lui vient à l'idée de se présenter à l'élection présidentielle de 2012. C'est pourquoi, il me semble qu'il sera reconduit comme premier ministre du prochain gouvernement, et cela jusqu'au terme du mandat présidentiel, histoire de l'occuper pour qu'il ne se laisse pas tenter par une candidature.

Claude Guéant ayant fait une grande partie de sa carrière au Ministère de l'Intérieur pourrait en prendre la tête. Valérie Pécresse pourrait , en tant qu'ex enseignante en droit constitutionnel, succéder à MAM à la tête du ministère de la justice, rajeunissant quelque peu l'image d'un ministère qui est, depuis 2007, “traditionnellement” dirigé par une femme.

Les trois postes clé étant tenus par des fidèles, il est donc fort prévisible que le prochain gouvernement soit constitué par moitié de membres du parti présidentiel dont, pourquoi pas, un maire du Sud Ouest qui avait promis lors des dernière élections municipales qu'ils ne se consacrerait plus qu'à son mandat municipal et de « nouvelles têtes » choisies parmi ceux qui jusqu'à présent n'ont été récompensés d'aucun ministère ou secrétariat d'État. Il ne resterait alors, à Nicolas Sakozy, qu'à renouveler « son stock » d'hommes « de gauche » tolérant à sa politique libérale et, s'il ne choisit pas un centriste comme chef de gouvernement, a distribuer largement les portefeuilles de ministre ou les secrétariats d'Etat, à des leaders centristes, à fin de ne pas trop les mécontenter.

Pour ce qui concerne l'UMP, il serait fort dangereux de mettre le concurrent direct et déclaré de Nicolas Sarkozy, à savoir Jean-François Copé, à sa tête et surtout sans garde-fou. C'est pourquoi seul un très proche et très fidèle de Nicolas Sarkozy devrait remplacer Xavier Bertrand, si ce dernier est appelé au gouvernement ( Dieu nous préserve!).

Vu sous cet angle, un remaniement n’est tout au plus qu'une distribution des prix pour services rendus au chef de clan et éventuelle tentative de faire croire qu'on change...

Mais avec un chef de gouvernement inchangé, peut-on encore croire que, parce qu'on change la boite dans laquelle on prend les marionnettes, elles n’en demeurent pas moins des marionnettes?

Sources: Bakchich; Le NouvelObs; Le Monde; Le Figaro; Le Point; Désirsd'avenir; Les Mots ont un sens; Le Parisien

mardi 9 novembre 2010

Du service du travail obligatoire au travail gratuit des chômeurs.

L'histoire est un éternel recommencement dit-on. Et en matière de travail, force est de constater que c'est le cas, plus que dans d'autres domaines.

Obtenir que des êtres humains fournissent un travail gratuitement a toujours été le rêve, le Saint Graal des dominants. Qu'ils dominent par la conquête territoriale, par la conquête culturelle, ou par la conquête économique, les dominants ont fortement tendance à vouloir qu'on les serve et à vouloir asservir les autres.

Ils peuvent obtenir ce résultat par la force physique ou par la propagande, par la menace ou l'acculturation.

C'est ainsi qu'en juin 1940, l'Allemagne nazie, au prétexte de l'effort de guerre allemand, a obtenu du gouvernement français qu'il transfère, contre leur gré, des centaines de milliers de travailleurs français contraints au travail obligatoire, en Allemagne. Cette « réquisition » française, unique dans l'histoire européenne de l'époque, a succédé, en violation de l'article 52 de l'annexe de la convention de La Haye, à une première période très brève où seuls 154 000 volontaires français sont partis combler le vide creusé dans les usines allemandes par la mobilisation militaire des ouvriers allemands . C'était tout à fait insuffisant, aux yeux des industriels allemands, pour maintenir la production. C'est donc avec la complicité du gouvernement de Vichy, qui fit croire que si 3 ouvriers partaient en Allemagne un prisonnier de guerre reviendrait en France, que, grâce à la loi du 4 septembre 1942 :

"Toute personne du sexe masculin de plus de 18 ans et de moins de 50 et toute personne du sexe féminin de plus de 21 ans et de moins de 35 peuvent être assujetties à effectuer tous travaux que le gouvernement jugera utile dans l'intérêt de la Nation." En fait, les personnes concernées, contrairement à ce que dit la loi ne « pouvaient » pas être assujettie. Elles y étaient contraintes et forcées, prises dans des rafles, traquées, envoyées par wagons entiers...Voilà donc l'argument de l'intérêt de la nation mis en avant pour masquer ce qui est ni plus ni moins qu'un transfert massif d'ouvriers non rémunérés.

La logique des industriels allemands était clair : il fallait compenser la perte d'ouvriers allemands réquisitionnés sur le front, par le même nombre, voire plus d'ouvriers des pays colonisés, à fin de ne pas connaître de baisse de production, donc d'argent.

On comprend dès lors pourquoi des grands groupes industriels tels que Krupp, avec cet apport massif de main-d'oeuvre gratuite, ne sentiront quasiment pas les effets néfastes de la crise financière générée par la guerre.

Travail gratuit = gains de productivité énormes.

Une logique que nos industriels, désormais mondialisés, vont, depuis, pousser jusqu'à l'absurde en délocalisant les entreprises dans des pays où la réglementation du travail et/ou le montant des salaires sont quasiment réduits à néant. De fait ces délocalisations génèrent, dans les pays anciennement industrialisés, un nombre de chômeurs en expansion constante . Malheureusement, dans le système capitaliste, l'industrie est le moyen d'employer le plus grand nombre de personnes.

La plupart de ces industriels n'ayant peu ou pas développé de recherche dans des secteurs innovants, et ayant vendu leurs technologies aux pays émergents, nos pays anciennement industrialisés se retrouvent actuellement avec une masse de personnes dont les qualifications sont obsolètes et, qui plus est, sans aucune reconversion industrielle en vue. Mais de cela, nos libéraux mondialisant et leurs représentants au gouvernement se moquent, du moment que les niveaux de bénéfices tirés de la production par le travail croissent de façon exponentielle.

Dans leur logique de rentabilité financière, peu importe que la production se fasse dans tel ou tel pays du moment que ceux qui produisent se contentent de salaire de survie et que la réglementation du travail est réduite à sa plus simple expression.

Non content de ne plus vouloir prendre en charge financièrement une partie infime de l'indemnisation des chômeurs, nos industriels, fortement aidés par les gouvernements ultralibéraux, telles que la France, la Grande-Bretagne, etc., continuent à faire pression pour que le coût du travail baisse encore davantage et que sa réglementation soit considérablement affaiblie. Mais ils sont tout à fait conscients qu'ils n'obtiendront ce résultat qu'après un long travail de propagande et d'évolution des mentalités. Ils sont aussi conscients qu'un tel résultat ne peut être atteint qu'avec l'aide des gouvernements, des législateurs qui sauront mettre en oeuvre les moyens coercitifs que leur légitimité électorale leur donne, à fin de faire plier les esprits les plus rebelles.

De fait, les gouvernements se retrouvent avec une proportion toujours grandissante de citoyens en âge de travailler qui ne trouvent aucun travail correspondant à leur qualification et au niveau de rémunération qu'ils pourraient en retirer. Ils ne peuvent néanmoins se permettre, compte tenu du soutien massif qu'ils apportent aux entreprises, de dire à ces sans-emploi : « démerdez-vous ». Ce serait courir le risque de l'explosion sociale et d'une révolution politique contraire à leurs intérêts et à ceux de l'économie mondialisée.

Qui plus est, dans la culture de ces milieux libéraux, la mythologie du « travail qui rend riche » est très profondément ancrée dans les mentalités. Nombreux sont ceux qui oublient de dire que les seuls qui s'enrichissent réellement du travail sont les employeurs et leurs actionnaires majoritaires. Mais le fait est là, le travail, qu'il soit salarié ou indépendant est désormais le seul moyen, pour la plus grande masse d'entre nous, de survivre.

- L'intérêt des entrepreneurs-investisseurs est d'obtenir que le travail lui coûte le moins cher possible et rapporte le plus possible.

- L'intérêt des gouvernements est d'occuper le plus possible les masses afin de justifier le système de représentation politique (gouvernement, parlement, élections, conseils régionaux et généraux, etc.) qui les fait vivre.

- L'intérêt des êtres humains est de se procurer de quoi survivre et satisfaire, dans un premier temps leurs besoins élémentaires et si possibles leurs besoins secondaires.

On pourrait ainsi croire qu'il y a un intérêt convergent entre les employeurs- investisseurs, les gouvernants, la main-d’œuvre. Mais tel n'est pas le cas. Actuellement la seule convergence d'intérêts qui prédomine et celle des entrepreneurs et des gouvernements. Ils ont tout intérêt à ce que le « goût » du travail ne se perde pas. Car c'est une part énorme de leur culture dont il s'agit. Une culture qui induit une relation employeur/ employé, à laquelle eux-mêmes échappent, qui leur permet de faire de juteux bénéfices financiers.

- Les entrepreneurs-investisseurs, qui désormais centralisent le pouvoir économique et financier, savent très bien que dans les pays en voie de développement ou sous-développé, la main-d’œuvre n'est pas exigeante sur le plan salarial et en matière de conditions de travail. Mais ils savent aussi que cette situation ne durera pas, sauf à maintenir cette main-d’œuvre dans une situation politique dictatoriale. Un jour ou l'autre des revendications salariales, structurées autour de représentants syndicaux ou pas, émergeront. Et il y a fort à parier que d'ici quelques années, les eldorados que sont les pays en voie de développement ne seront plus aussi rentables pour les investisseurs qu'ils le sont actuellement. Il leur faudra alors trouver de nouveaux endroits pour produire au moindre coût. Et à nouveau le cycle recommencera. Ces nouveaux endroits connaîtront progressivement une amélioration du niveau de vie et une exigence de la part de la main-d’œuvre d'avoir de meilleurs salaires, etc.

- Les professionnels de la politique, dont toute la carrière s'établit dans la pyramide des métiers de la politique (élus locaux, conseiller départementaux ou régionaux, parlementaires, membres de gouvernement, président de la république, etc.) ont établi au fil des ans et des siècles la justification de leurs existences, de leur métier, autour du fait que les citoyens, trop occupés par leur activité productive, n'étaient pas en mesure de s'occuper de l'administration et de la gestion de la nation. Au XIXe siècle, avec un temps hebdomadaire de travail qui dépassait largement les 60 heures par semaine, y compris pour les femmes et les enfants, l'argument était perçu comme tout à fait valable. Jusqu'au milieu du XXe siècle c'était encore le cas, mais avec la diminution de la durée hebdomadaire du travail, la tendance des citoyens à s'intéresser de plus en plus au domaine politique représentait probablement un danger. Plus de temps libre mais que l'on sut habilement canaliser, pendant quelques décennies, dans l'acte de consommation. Mais avec l'arrivée du chômage massif, le temps libre a aussi augmenté. Et comme le chômage entraîne nécessairement une diminution du pouvoir d'achat, ce temps libre ne pouvait pas être totalement consacré à la consommation. Le risque était alors grand de voir ce temps libre être investi dans la réflexion politique aboutissant à une remise en cause de l'utilité du professionnalisme politique. D'autant plus que les populations touchées par le chômage massif avaient bénéficié d'une éducation leur permettant de se rendre compte qu'au final, ces métiers politiques ne demandaient pas des qualifications extraordinaires. On comprend dès lors pourquoi, aux yeux de certains gouvernements, il est indispensable que le« goût » du travail inscrit dans une relation "employeur/ employé" ne se perde pas.

Nous en sommes arrivés à un stade, en ce début du XXIe siècle, ou dans les pays industrialisés, l'intérêt convergent des entrepreneurs investisseurs et des gouvernants atteints ses limites à cause de l'indemnisation des chômeurs.

Pour masquer la responsabilité des entrepreneurs investisseurs dans la montée du chômage massif, il a fallu procurer un revenu aux personnes privées d'emploi. Dans un premier temps, employeurs et salariés contribuaient à alimenter les caisses de chômage. L'indemnisation était perçue culturellement comme normale. C'était une assurance donnée à chaque citoyen qu'il ne se retrouverait pas sans ressources s'il venait à perdre son emploi. Il pouvait alors continuer à satisfaire ses besoins et, comme pour la retraite, le système de cotisations, alimenté par tous, permettait à cette assurance de fonctionner.

Cependant, la logique libérale envahissant petite à petit les pays industrialisés, c'est assurance a été de plus en plus présentée comme une charge, comme un poids. Les entreprises ont commencé à la stigmatiser en prétendant qu'elle plombait leur compétitivité. Les gouvernements, toujours très conciliant vis-à-vis des entreprises, ont avec beaucoup de compassion pour elles, satisfait leur exigence d'être soulagé de cette charge. Et ils l'ont quasiment fait porter uniquement par les salariés et/ou par la nation. Mais désormais les états entendent ne plus porter cette charge en s'endettant. Et comme ils ont encouragé des politiques salariales restrictives, ils ne peuvent imposer aux salariés de financer seuls l'indemnisation du chômage dont les entreprises sont responsables.

Ne pouvant contraindre ces mêmes entreprises à créer des emplois, les libéraux entendent cyniquement non seulement faire porter la charge financière de l'indemnisation uniquement sur les salariés mais aussi tirer profit de cette main-d'oeuvre désemparée,désarmée, qu'est la population des chômeurs. Pour cela il faut faire croire aux salariés qu'en contrepartie du fardeau financier qu'ils seront désormais seuls à porter, ils bénéficieront, pour des travaux d'intérêt général, d'une main-d'oeuvre « gratuite », celle des chômeurs.

C'est ainsi que le secrétaire d'État au travail et aux pensions , le conservateur britannique Iain Duncan Smith, a annoncé cette semaine qu'il proposera aux 1,4 millions de « chômeurs de longue durée » britanniques des travaux d'intérêt général tels que le balayage des rues ou encore le ramassage des ordures.

Grillant les étapes par rapport au service du travail obligatoire de triste mémoire, le secrétaire d'État n'entend pas faire appel à volontaires, mais imposer 30 heures de travail hebdomadaire sur une durée de 4 semaines à tous les chômeurs britanniques. Dès lors, le service du travail obligatoire sera imposé. .

Peu importe pour ce conservateur pur jus, que cette main-d'oeuvre gratuite,n'ait plus la possibilité de retrouver un travail , puisqu'elle n'en aura plus le temps d'en chercher et qu'elle n'acquerra aucune qualification. Il pourra afficher, aux yeux des agences de notation, que le gouvernement britannique a ainsi économisée 190 milliards de livres !

Peu importe aussi que cette mesure , basée sur l'idée que les chômeurs de longue durée ne retrouvent pas volontairement du travail, ne soit absolument pas génératrice de nouveaux emplois, bien au contraire. Car en imposant des travaux d'intérêt général gratuits, dans des secteurs d'activité qui emploient actuellement des salariés, il va priver de travail les personnes qui actuellement sont payées pour faire ces travaux. Il crée donc un cercle vicieux, et non vertueux, en créant de nouveaux chômeurs !

Peu importe également qu'une telle mesure ne s'attaque absolument pas aux problèmes de la non création d'emplois liés à la délocalisation des outils de production. De cela un conservateur libéral, confortablement assis sur des liasses monumentales d'actions, ne saurait se préoccuper !

Cette proposition ultra démagogique, a déjà provoqué de nombreuses réactions en Grande-Bretagne, non seulement au sein du parti travailliste mais également chez les conservateurs. Elle heurte les plus libéraux qui, même si ils apprécient une main-d’œuvre bon marché, n'entendent pas d'une bonne oreille que le travail soit ainsi dévalorisé. "Les faire travaillait pour peu soit, mais tout de même pas travailler pour rien", c'est ce que m'a confié un chef d'entreprise anglais qui n'est pourtant pas travailliste, loin de là.

Lorsque j'ai appris la nouvelle, je disais à un ami qu'il ne manquerait pas, dans le gouvernement français actuel, d'un imbécile pour trouver que l'idée n'était pas mauvaise.

Et bingo ! Ce qui devait arriver arriva !

. "Séduisante mais compliquée pour les entreprises et l’Etat", voilà comment Benoist Apparu, secrétaire d’Etat aux logements, a qualifié cette désastreuse proposition, lundi sur RMC- BFM TV. Il a toutefois émis quelques réserves n'ont pas d'ordre idéologique, c'eût été trop beau, : "Quand vous avez deux millions, trois millions de chômeurs (...), trouver une activité de trente heures par semaine pour trois millions de personnes, c'est quelque chose d'excessivement compliqué à organiser". Manifestement, pour notre vaillant secrétaire d'État au logement, le seul problème qu'il voit dans cette mesure c'est qu'elle est difficile à organiser.

C'est sûr que c'est séduisant pour une droite qui frôle constamment les thèses racistes, xénophobes développés par l'envahisseur allemand en 1940 !

C'est sûr que c'est séduisant pour une droite dont les représentants au plus haut sommet de l'État n'hésitent pas à reprendre la devise inscrite au fronton des camps de concentration : le travail rend libre !

Moralement, l'idée a l'air de beaucoup plaire ! Pensez donc, pouvoir affirmer à son électorat d'extrême droite qu'on a mis ces « feignants de chômeurs » au travail, ça devrait être payant électoralement, non?

Et puis, une telle solution, pour le gouvernement français qui fait tout pour ses sponsors du Medef, ce serait une excellente façon de les dédouaner de leurs immenses responsabilités en matière de destruction d'emplois. Ça lui permet de dire : « vous voyez bien que le chômage n'est pas irréversible, il suffit de vouloir travailler ! ».

Travailler? Mais à quel prix, dans quelle perspective d'avenir, avec quels choix?

Être réduit au même état que les millions de déportés du travail obligatoire?

Et tout cela pour permettre à une poignée d'actionnaires de gagner, sans travailler, encore et toujours plus d'argent?

Pour leur permettre de revenir d'ici quelques décennies, proposer aux enfants de ce qu'on veut sacrifier actuellement en les forçant à accepter n'importe quel travail, d'accepter à leur tour de travailler pour des salaires de misère?

Soyons sérieux, cette guerre économique actuelle, génératrice de crise financière et de chômage massif, est en tout point semblable dans ses conséquences culturelles, à celle de 1940. Et les prétextes qui sont avancés pour obtenir que les salariés abandonnent toute protection sociale sont aussi abjects que ceux qui furent avancés par le gouvernement de Vichy pour déporter des ouvriers français et les forcer à travailler dans les usines allemandes.

Pas plus qu'il n'est dit quelque part que parce qu'on vit plus longtemps il faut travailler plus longtemps, il n'est inscrit dans les constitutions des pays développés qu'il faut accepter n'importe quel travail, parce que des entreprises préfèrent faire des profits ailleurs que dans leur pays d'origine.

Rétablir le service du travail obligatoire comme veut le faire le secrétaire d'État Iain Duncan Smith, ou comme serait tenté de le faire Benoist Apparu, n'est en rien un progrès mais une dégénérescence de la pensée qui reflète parfaitement le fait que notre pays ainsi que l'Europe est envahie par le libéralisme mondialisant qui tend petit à petit à annexer les pays à son seul profit, comme le fit l'Allemagne nazie en son temps.

Certes, les chômeurs ont besoin de retrouver du travail, pour pouvoir s'épanouir, s'enrichir, satisfaire leurs besoins. Je n'en connais aucun qui se satisfasse de ne rien faire de leur journée.

Mais il serait encore plus grave d'abandonner totalement l'idée de créer de nouveaux emplois rémunérés à seule fin de faire baisser, in fine, le coût du travail, comme semblent le faire le gouvernement français. Car ne nous y trompons pas, des mesures comme celle qui va être proposée au parlement britannique, en faisant dans un premier temps accepter de travailler sans salaire en retour, vont mécaniquement dévaloriser les salaires de tous.

Pour la bonne et unique raison qu'il est dans l'intérêt des entreprises de payer toujours moins cher ceux qui produisent et, sachant qu'une partie de la population est forcée à le faire, ils sauront puiser dans ce réservoir de main-d’œuvre gratuite (que les gouvernements vont alimenter), pour leur plus grand bénéfice.

Ils sauront parfaitement faire comprendre à leurs salariés que s'ils ne cèdent pas sur leur rémunération, d'autres sont prêts à le faire. Il n'y a pas 15 ans, lorsque le chômage a explosé en Europe, les mêmes employeurs ont su faire comprendre à leurs salariés que s'ils n'étaient pas content, ça n'était pas les remplaçants qui manquaient.

Que voulez-vous, c'est dans leurs gènes, dans leur culture de conquérant de vouloir asservir les autres... Pour ne pas avoir à travailler eux-mêmes et pouvoir profiter de la vie sans être obligé de consacrer la moitié de leur temps à la gagner.

Sources : Le JDD ;Le Point ; Le Monde ; Les Déportés , Les dessous du social