Ce 30 janvier 2011, au palais des congrès de Paris, Martine Aubry, première secrétaire du parti socialiste, s'exprimait devant un parterre de secrétaires de section du PS, lors de leur rassemblement annuel. Son discours a essentiellement tourné autour de deux axes : les élections cantonales des 20 et 21 mars 2011 et le rassemblement de la gauche en vue de l'élection présidentielle et des élections législatives de 2012.
Lors de son discours, Martine Aubry a affirmé que les Conseils Généraux étaient un "bouclier territoriale" contre la politique de la majorité présidentielle et qu'elle entendait montrer, au travers des élections cantonales, que c'est dans les Conseils Généraux que la gauche marque sa différence avec la droite, notamment en matière de "solidarité, de justice et de coeur".
Martine Aubry a également lancé un appel au rassemblement de la gauche.
Pour elle - comme pour de nombreux sympathisants et militants de gauche - une évidence s'impose : Les prochaines échéances électorales de 2012 ne sont pas imperdables. Il convient donc de faire en sorte que toutes les forces de gauche, sans exclusion, se rassemblent autour d'un programme élaboré en commun.
"Si la gauche est rassemblée, la victoire peut être et sera au bout de la route. La gauche rassemblée est pour nous l'objectif. Le rassemblement de la gauche et des écologistes, ce n'est pas une formule rituelle pour les discours, c'est le talisman de l'alternance, une condition sine qua non" de la victoire à la présidentielle de 2012, a déclaré la première secrétaire du PS.
L' erreur qu'elle a commise lors de cette intervention, c'est d'avoir rappelé les partenaires du PS au "respect" précisant "«Ce n'est pas en débattant les uns contre les autres que nous gagnerons».
Elle oublie ainsi que parmi ses proches à la direction du PS, certains ne se privent pas de faire preuve d'un irrespect total envers les partenaires potentiels du PS et parfois même envers des membres du PS, et ceux jusque dans les sections provinciales!
Elle oublie également que se rassembler pour atteindre un objectif, lorsqu'on n'est pas dans une situation de subordonné, ne veut pas dire ne pas débattre et donner son avis, quand bien même il est différent de celui de ses alliés.
Enfin, elle oublie que les électeurs ont BESOIN d'y voir claire dans les positions des uns et des autres et il n'y a QUE les débats contradictoires qui puisse les éclairer.
Alors, à part si Martine Aubry pense faire ces débats en petits comités, entre "élites", comme les débats du Siècle, les débats qui ont lieu en ce moment sont extrêmement riches d'information nécessaires pour étayer le choix de vote des électeurs. Le seul regret qu'on puisse avoir, c'est que certains, y compris au PS, ne puissent s'empêcher d'attaquer les autres avec des propos méprisants ou injurieux, dégradant ainsi l'ambiance et polluant le débat citoyen.
Erreur "à tiroir" donc.
Mais erreur qu'elle a répétée sur France 5, quelques heures après, quand bien même elle a déclaré :"Je n'accepte pas, je trouve ça abject, qu'on le compare comme on l'a fait il y a quelque temps à Marine Le Pen... Jean-Luc, je le connais bien, il a un engagement fort, depuis toujours, pour la République et pour la gauche...."
S"adressait-elle à Jean-Paul Huchon qui, il y a peu, se permettait d'affirmer , parlant de Jean-Luc Mélenchon: "Son langage est proche de celui de l'extrême droite, mais c'est plus grave que Le Pen ! Il incarne le populisme d'extrême gauche." ? J'en doute et j'attends toujours qu'elle lui livre , accompagnée de ses amis, un panier garni pour souligner sa désapprobation aux propos infects qu'il a tenu! Quand l'exclura-t-elle du PS ou mettra-t-elle sa région sous tutelle?
Erreur qu'elle a aggravée en reportant "la faute de la division" sur le leader du Parti de Gauche:
" On va arriver à un moment où il va falloir qu'il prenne comme nous tous ses responsabilités...Est-ce qu'il vaut mieux taper sur la gauche ou est-ce qu'il vaut mieux taper sur la droite ? Est-ce qu'il vaut mieux amener son énergie, ses idées, même si on n'est pas d'accord sur tout, à la réussite d'un projet du rassemblement de la gauche ou rester à l'extérieur ?... Il faut se rappeler contre qui nous nous battons. Nous nous battons aujourd'hui contre un président de la République, un pouvoir qui a rendu les riches plus riches (...) Tous ceux qui veulent que ça change, ils doivent se retrouver, c'est ce que j'appelle le contrat de rassemblement de la gauche",
C'est là une "maladresse" qui vient troubler l'ensemble de son discours et démontre, s'il le fallait, que malgré ce qu'elle prétend le rassemblement de la gauche et des écologistes n'est, pour le moment, qu'une formule rituelle pour les discours, du moins chez elle et quelques dirigeants du PS.
Et c'est là arrogance que de faite la leçon aux autres quand, au sein même de la direction du Parti Socialiste des gens comme Jean-Christophe Cambadélis se permettent d'affubler le même Jean-Luc Mélenchon d'un injurieux : "«Jean-Luc Mélenchon est le caïd du petit bassin." Comme propos rassembleurs et respectueux de l'autre, on a fait mieux, non?
Du coup, si j'ai trouvé que l'appel au rassemblement était intéressant et venait au bon moment, J'ai de forts doutes sur la capacité de Martine Aubry a créer un véritable rassemblement de toute la gauche, dans la mesure ou elle n'est pas capable de faire régner l'ordre et le respect de l'autre au sein des ses proches lieutenants.
D'autant plus qu'à demander aux seuls autres de faire des efforts et de respecter le PS, elle court le risque de se voire renvoyée dans les cordes avec son contrat de rassemblement, pour lequel elle donne l'impression de vouloir être la seule avoir le droit d'édicter les clauses.
Je n'ignore pas qu'elle entreprend une lourde tâche avec ce rassemblement. Tâche alourdie par le fait que même si le PS est un des partis les plus anciens des partis de gauche actuels, il n'est plus porteur de façon homogène des valeurs traditionnelles de la gauche française ( j'en veut pour preuve les propos de Huchon cités plus haut.). Mais elle serait mieux inspirée de mettre d'abord ses équipes "au pas", afin qu'elles soient exemplaires. Ce qui est loin d'être le cas et qui déteint jusqu'au plus bas de la hiérarchie de la pyramide d'exécution du PS. Après tout, vu que ce sont les mêmes qui mettent la pagaille actuellement qui l'ont portée à la tête du PS, ils devraient se plier aux volontés de celle qui concrétise leurs choix...à moins qu'ils n'aient espéré ne la mettre au pouvoir que pour mieux avoir toute liberté d'agir....Auquel cas, elle est dans un sacré pétrin et il va falloir compter sur quelques autres pour que le rassemblement de la gauche se fasse.
Malheureusement, je crains fort que la base de son rassemblement ne se fasse qu'à coups de négociations entre les ambitieux qui cherchent une place dans un ministère où à l'Assemblée Nationale. Je crains fort que tout ceci ait plus à voir avec le "mercato" du football qu'avec la construction d'un programme qui permettrait à la France et aux Français de sortir du marasme économique, financier, morale, culturelle, sociale, dans lequel ils sont les seuls à se débattre, leurs "élus" n'étant préoccupés que par la chasse aux postes et par les combats de coqs.
Sources: Yahoo; Le NouvelObs; Parti de gauche; Libération; Le Figaro
J'ai envie de chialer à les voir se formater à la défaite comme en 2007 pour assurer leurs baronnies au lieu de faire gagner un(e) camarade à la tête de l'État.
RépondreSupprimerm.a. la flemmarde,tricheuse et consensuelle(sans sel et sans saveur)
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