mardi 31 août 2010

Des petits arrangements entre amis de l'UMP à Compiègne

Éric Woerth, qui devrait être entendu dans le cadre du blanchiment de fraude fiscal dans l'affaire Woerth-Bettencourt, semble avoir le don pour se mettre dans des situations glauques.
Après l'affaire Wildenstein, il est de nouveau un des acteurs principaux de la vente controversée de l'hippodrome de de Compiègne.
Quelques jours avant son départ du ministère du Budget pour le ministère du travail, Éric Woerth "force la main aux services des domaines" et, en tant que supérieur hiérarchique, les oblige, contre leur avis défavorable, à accepter la vente de l'hippodrome ( terrain+ bâtiments) de Compiègne. Le terrain, de 57 hectares, comporte un hippodrome et un golf .
Comme le rapporte le journal Le Monde, ces trois acteurs de la vente , interrogés sur le bas prix payé pour cette immense domaine situé près d'un quartier hautement résidentiel de la ville., face aux soupçons de bradage du terrain le disent
- inconstructible
- vendu au juste prix
- dans le cadre d'une procédure légale.
Il s'avère désormais que ces trois arguments tombent:

La procédure "de gré à gré sans enchère, ni appel d'offres", n'est pas légale, selon un décret du Conseil d'Etat datant de 1979 stipulant que les sociétés de courses ne peuvent bénéficier d'un tel privilège. En outre, comme le souligne Marianne , un décret de 2004 rappelle que la cession d'un bien par l'Etat "doit être précédée, en principe, d'une procédure de publicité et de mise en concurrence".
Le terrain est bel et bien constructible , contrairement à ce que, selon Le Monde , déclarait l'acquéreur UMP Antoine Gilibert. Dans une interview à Capital.fr, retranscrit pas RichardTrois sur Le Post, un expert en droit de l’urbanisme, Alain-Marie Germain, a expliqué que le terrain de l'hippodrome et du golf de Compiègne n'est pas une simple forêt à exploiter et qu'il est constructible.
L'inconstructibilité du terrain servait aux vendeurs d'argument pour se défendre d'avoir bradé un bien publique. Le terrain étant au final constructible ( et cela Le sénateur-MAIRE) de la commune sur laquelle est situé l’hippodrome, ne pouvait l'ignorer) il devient évident que la vente des 57 hectares de l'hippodrome compiègnois pour 2,5 millions seulement , soit 44 000 euros l'hectare, est largement déficitaire au regard du prix du M2 constructible dans cette zone immobilière très recherchée par les grosses fortunes locales. "Selon un élu UMP et un magistrat de la Cour des comptes cités anonymement par Le Canard enchaîné, la vente aurait dû se faire autour de 20 millions d'euros".
Selon le Courrier picard , "la vente de l'hippodrome du Putois est une succession de coups tordus en vue de favoriser la Société des courses ".
Avis qu'on peut désormais partager quand on sait que l’acquéreur n’est pas n'importe qui.
C'est un monsieur qui, malgré ses dénégations, connait bien le Ministre à plusieurs titre. Il lui arrive de lui rendre service et de lui prêter son hippodrome ( pète-t-on son hippodrome à un illustre inconnu?). Il est membre éminent de l'UMP local et grand ami du sénateur-maire Philippe Marini, dont il est par ailleurs voisin.
Donc si je comprend bien cette affaire:
Le ministre du Budget oblige le service des domaines à vendre à perte, un hippodrome ET un terrain de golf à un riche promoteur immobilier ( et néanmoins membre éminent de l'UMP local qui prétend ne pas le connaitre).
-Sachant que cette vente contrevient à 2 décrets du conseil d'état puisqu'elle a été faite sans appel d'offre ce qui a lésé la société du club de golf en l'empêchant de se porter acquéreur du lot qu'elle occupe.
- Sachant que le prix de vente a été largement sous évalué, ce qui fait perdre énormément d'argent au finances publiques.
- Sachant que dans le contrat de vente, la vente de parcelles du terrains et clairement envisagée, contrairement à ce qu'affirment les vendeur et acheteur .
On peut légitimement se demander si, non content de méconnaitre les conflits d'intérêts, Éric Woerth , quoi qu'il en dise, n'est pas un monsieur qui aime faire des cadeaux à ses amis, ou généreux donateurs, en utilisant les biens publiques, non?
Quoiqu'il en soit, je dois reconnaître que je vais regarder avec plus attention, et sous un autre angle, son projet de réforme des retraites. Notamment en cherchant à savoir à quels amis il cherche, par le biais de cette réforme, à faire plaisir à notre détriment!
Sources: Challenges ; Rue89; Le Monde; Marianne; Le Post ; le Courrier picard

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