vendredi 28 mai 2010

Nicolas Sarkozy s'adresse au bon Dieu... Et à ses représentants.

Dans son discours inaugural du Fonds Paul Ricoeur, le président Nicolas Sarkozy a, selon Le Figaro, affirmé:
"Alors que l'économie et la société redécouvrent dans la crise sans précédent qui secoue le monde un profond besoin d'éthique, alors que le progrès des sciences et des techniques met nos valeurs chaque jour à l'épreuve et que le capitalisme est en quête de morale, le silence des grandes religions serait incompréhensible tant elles sont dépositaires ensemble d'une partie essentielle de la sagesse humaine".

On n'est pas encore dans le Génie du christianisme , mais en s'en rapproche, non ?

Trêve de plaisanterie. Il y a plusieurs traductions possibles aux propos de Nicolas Sarkozy.

Quelqu'un de mauvaise foi pourrait penser que Nicolas Sarkozy, ne s'estimant pas un représentant crédible de l'éthique et de la morale, en appelle aux grandes religions pour jouer leur rôle moralisateur et inciter les populations à plus d'abnégation et d'esprit de sacrifice.

Quelqu'un de plus « spirituel » pourrait encenser l'esprit rassembleur du chef de l'État qui, rappelant les grandes religions à venir au secours d'une société décadente, entend utiliser et toutes les ressources de la société pour vaincre la crise.

Quelqu'un de totalement laïque, comme je le suis, se révolte de cet appel en à l'intervention des religions pour au final, obtenir, comme elles l'ont traditionnellement toujours fait, toujours plus d'abnégation et de sacrifices pour les populations.

Car, ne nous leurrons pas, il serait très surprenant que les grandes religions adressent une semonce aux spéculateurs, aux grands capitalistes, aux multinationales, afin qu'ils fassent preuve de plus d'éthique et de morale. J'imagine assez mal ce petit monde de la finance se flageller, se mortifier, faire pénitence.

La seule chose qui me réjouisse dans ce discours de Nicolas Sarkozy, c'est que visiblement il a tout à fait compris que lui et sa majorité présidentielle n'avait aucune crédibilité aux yeux de la population lorsqu'il prétendait moraliser le capitalisme.

En désespoir de cause, il ne lui restait plus qu'à invoquer le bon Dieu, ces saints,et leurs représentants sur terre. Peut-être espère-t-il que, comme du temps des grandes épidémies, les églises organiseront de grandes processions auxquelles nous serons tous invités à implorer le Ciel pour qu'il nous délivre de la crise ;-)

Sources: Fonds Paul Ricoeur ;Médiapart ; Le Figaro

 

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