mercredi 7 avril 2010

Les médias papier et Internet

C'est sûr que Benoit Raphael a du se sentir bien seul , en participant à la deuxième partie de l'émission de Frédéric Taddei "Ce soir ou jamais", sur France3.

En première partie, il était question de la polémique sur les infiltrés, la confiance dans les journalistes, l’avenir de la presse écrite. Étaient présents Robert Ménard, Journaliste, Robert Ménard journaliste et cofondateur avec Robert Ménard de Reporters sans frontières, Laurent Joffrin, Directeur de la publication de Libération ,Bernard Poulet, rédacteur en chef de L’Expansion, Philippe Merlant, journaliste à l’hebdomadaire,Philippe Gavi, Journaliste spécialisé dans les médias. Et , lors de la seconde partie de l'émission,Benoît Raphaël, Co-fondateur du site Lepost.fr.

De la première partie de l'émission, je retiens que pour les participants:

- le journaliste ne doit pas être un auxiliaire de police,

- qu'il peut, dans une portion marginal de cas, déroger à la déontologie et ne pas dire qu'il est journaliste, dans le cadre d'une enquête.

- que le monde journalistique est interpelé par la question du contenu de ses articles et se demande si il correspond aux attentes des lecteurs

- et que certains des participants estiment que le traitement de l'actualité est trop imprégné des préjugés des journalistes.

C'est déjà ça, on sentait un début de remise en question des pratiques professionnelles, mais dans la limite des convenances ;-)

Ça n'est qu'à partir de l'arrivée de Benoit Raphaël sur le plateau que le débat est passé du "ronronnement tranquillounet" de "sages devisant sur les grands malheurs de leur monde" à un débat plus "animé".

Il faut dire que Benoit Raphaël a donné très vite le ton en qualifiant les participants de club "d'anciens combattants". Là j'ai eu, en tant qu'observatrice, nettement l'impression que Benoit Raphael avait mis les pieds dans la fourmilière! Que n'avait-il pas dit!

Du coup son excellente présentation des enjeux de l'information sur Internet, de l'intérêt de la coproduction d'infos avec les blogueurs et les lecteurs, a quasiment été masquée par le brouhaha des indignations de ses confrères.

Comment? Quoi? Nous vieux? Et qu'est ce que c'est que cette idée "aussi sotte que grenue" de dire que des néophytes, qui au mieux écrivent bien, pourraient se substituer à des professionnels, à leur savoir faire, à leur plus value en commentaires?

Nan nan, pas question et pas pareil du tout!

Et une fois mis à mal le manque de "professionnalisme des amateurs" qui produisent sur des sites comme Le Post ou Rue 89, la question du financement est revenue sur le tapis avec son lot d'indignations, de chiffons rouges, de crainte de licenciements, etc... Et pi comment, si c'est des bénévoles, des néophytes qui font ce travail, on va faire pour financer l'info, hein? Et comment on va faire pour payer les journalistes?

Je résume ce que j'ai entendu: En gros ce financement fait courir un gros risque de tomber entre les mains de monopoles qui pourraient filtrer, orienter l'info. J'ai identifié 4 principaux monopoles que craignaient la majorité des participants: Monopole des groupes de presses, des annonceurs, des fournisseurs d'accès; Seul, et très confidentiellement, Philippe Merlant a souligné que 90% des informations relayé par les médias traditionnels venaient des agences de presse. Il y a donc, de fait, un quatrième monopole sur l'information, celui des agences de presse. Etrangement certains participants ont évité ou oublié de le souligner.

Pourtant se système de source unique d'information fait courir les même dangers que les trois autres, non? Il a même une incidence importante sur la question de la plus value des contenus de certains articles? Car à y regarder de près, la différence, l'apport du journaliste en commentaire, en analyse, sur certaines informations transmises par les agences est parfois bien faible...et quasi équivalente à celle de certains blogueurs.

Bon voilà ce que je retiens de cette émission qui eut pu être intéressante si les tenant d'une certaine presse n'avaient pas monopolisé le débat et ne l'avait fait dévier sur des thèmes certes importants, mais à mon avis pas prioritaires si on souhaite redonner à l'information, et aux médias qui la transmettent, la confiance des citoyens pour qui, rappelons le, l'information est un droit avant d'être une industrie.

Mais ce n'est que mon avis....de néophite

Sources: Ce soir ou jamais ; Acrimed

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire