lundi 5 avril 2010

Le "potentiel de confiance" entre gens de gauche

Le Posteur Hux law, en fin du débat agité mais prolifique, lancé hier, me disait très justement au sujet des attaques de certains posteurs: "Mais n'oubliez pas que tout ne vient pas toujours d'anti-ségolénistes primaires".

Après une observation des réactions et commentaires sur de nombreux articles du Post, je ne crois pas du tout que tout vienne toujours d'anti-ségolénistes primaires, quand bien même le TSSR est très présent par périodes.

Pour y voir un peu plus clair, voici le résultats de mes observations. Il est loin d'être affiné, et doit encore s'enrichir...Mais il me permet de mieux cerner les problèmes que nous rencontrons tous lors des débats.

Le constat:

Globalement j'ai identifié quatre grande catégories de commentateurs et je tiens à préciser que TOUS, à un moment ou à un autre, nous pouvons nous placer dans une de ces catégories, même si certains d'entre nous ont plus tendances à "végéter" dans une seule.

Il y a tout d'abord le très grand nombre ( environ 85%) des posteurs qui postent des commentaires adultes, respectueux des autres, plus ou moins étayés et pas trop éloignées du sujet abordé dans l'article. Ceux là sont sur le site pour échanger, confronter des idées avec les leurs, forger leur opinion. Ils se placent dans une situation de communication ou émetteur et récepteur vont interagir, utiliser le feed-back afin d'enrichir l'échange.

Puis il y a des commentateurs "opportunistes" qui veulent faire parler d'eux , veulent surfer sur la vaguelette de lecteurs pour attirer le regard sur eux, leurs causes . Prosélites, propagandistes, spameurs, trolls rentrent tous dans cette catégorie. Peu importe l'échange d'idée, ce que pensent les autres, ce qui est important pour eux, c'est qu'ils délivrent leur message, de façon répétée si besoin. Ces commentateurs là considèrent Le Post, les médias en ligne qui n'ont pas fermé les commentaires à leurs seuls abonnés comme une tribune, un théâtre, un lieu ou ils vont pouvoir "mettre en scène" leurs propos et celui qui les porte. Il ne sont pas dans un processus d'information interactive, de débat d'idée, mais dans une processus d'information descendante.

Il y a également des commentateurs qui ont, pour des raisons qui échappent aux "non initiés", une profonde antipathie pour un autre posteur ou une personnalité "médiatique" ( jalousie, envie, opposition non pas aux idée mais à ce que la personne symbolise). Les commentateurs de cette catégorie ne rateront pas une occasion ,seuls ou en entrainant d'autres, de dire et de montrer leur "détestation", surtout si cette personne est "mise en lumière" à l'occasion d'un billet en Une...Ceux là sont, à mon avis, du ressort de la psychiatrie ou de la psychothérapie. Allez voir cet article sur les pervers narcissiques et vous reconnaîtrez la façon de faire. Comme pour la catégorie précédente, le processus de communication interactif ne les intéressent pas en premier ressort. Ils veulent affirmer leurs "sentiments à la face de tous" en se servant du lieu de débat pour se mettre en scène et atteindre la personne objet de leurs sentiments.

Enfin, et plus particulièrement dans les débats politiques, il y a les commentateurs du type "le maillon faible". Ils veulent à tout pris promouvoir, faire gagner leur équipe ( pas toujours leurs idées, car quand on les pousse un peu a s'exprimer sur ces idées, on se rend compte qu'ils ont des difficultés à les formuler, à les exprimer).Proches du profil des commentateurs "opportunistes", ils pourront tout aussi bien s'allier temporairement à des adversaires politiques, du moment que cela donne une chance à leur équipe de gagner au final, en dégommant les autres équipes... dans cette catégorie là, il y a les Tout Sauf Ségolène Royal, des Tout sauf Sarkozy, des Tout sauf Bayrou, Tout sauf Aubry, les contres ceci, les contres cela, etc.... Ils participent au processus d'information interactive, de débat d'idée, uniquement pour rechercher la faille des autres équipes, la mettre en évidence, l'exploiter et tenter de le terrasser.

La problèmatique

Mise à part la première catégorie de commentateurs, il faut bien reconnaître que la sur-représentation numérique d'une des autres catégories, sur certains sujets, peut très vite rendre le débat répulsif, peu attractif et même nauséabond. L'agressivité des propos, leur ciblage sur des individus très précis, est déstabilisant non seulement pour la personne ciblée, si elle fait partie des commentateurs, mais également pour les autres participants au débat. Je parle bien d'agressivité et non pas de débats musclés dans lesquels les débatteurs avancent avec fermeté leurs arguments, en restant respectueux et attentifs à la prise de parole des autres. Cette sur-représentation rend le débat peu clair, quasiment incompréhensible et ébranle la confiance qu'on pourrait avoir en l'autre.

Et de fil en aiguille, j'en arrive à me poser la question de la faisabilité d'une construction commune d'un projet "de gauche" pour les prochaines élections présidentielles.

Si un tel projet devait être élaboré à partir de débats d'idées, en particulier dans un cadre participatif,sur Internet, y a-t-il actuellement, dans l'ensemble de la "population" de gauche le potentiel de confiance nécessaire, entre dirigeants, militants, sympathisants, pour débattre ensembles sereinement?

Est-ce que ce potentiel existe sur Internet? Si oui, à quelles conditions?

Source: Le Post

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