vendredi 15 avril 2011

Pendant les diversions politiques ou médiatiques, la casse sociale continue

Il y a eu énormément d'annonces a visé électorale ces derniers jours, dans les médias, de la part du personnel politique et du gouvernement.

  • Annonces concernant essentiellement les candidatures des uns et des autres à des élections présidentielles et législatives qui, somme toute, n'auront lieu que dans plus d'un an.
  • Annonces qui manifestement n'ont pour but que de constituer l'échiquier politique de 2012, de racoler des catégories socioprofessionnelles à grands coups de pré projets plus ou moins précis, plus ou moins évalués financièrement.

Annonces qui se multiplient probablement afin de nous faire oublier que “pendant les travaux, la casse sociale continue” d'une façon on ne peut plus hypocrite et sournoise, car elle mélange l'électoralisme, le clientélisme électoral, tout en visant à faire baisser, sans que les principaux intéressés ne s'en rendent compte, le coût du travail et donc le revenu de l'ensemble de ceux dont le salaire “calé” sur le SMIC.

Quels points communs entre le discours de M. Guéant qui est fermement décidé à mettre un frein à l'immigration professionnelle, la proposition de quelques députés de l'UMP visant à obliger les prisonniers à travailler et celle de Xavier Bertrand et de quelques autres de rétablir le service du travail obligatoire pour les chômeurs percevant le RSA ?

Réfléchissez un peu... Le point commun entre ces trois projets , au delà des populations visées que certains présentent, par opportunisme, comme des assistés redevables à la société, c'est le coût horaire du travail.

La politique contre l'immigration  a pour conséquence immédiate de créer, sur le marché du travail, une pénurie de main-d'œuvre non qualifiée et bon marché. Ce faisant, ces immigrés qui ne viendront plus travailler en France, il faudra bien les remplacer au même prix (et si possible à un prix inférieur) pour l'employeur, car il est bon de le répéter, cette main-d'œuvre étrangère est principalement employée dans le bâtiment et les travaux publics, le nettoyage, qu'ils soit communale ou industriel... Et donc ce travail doit être fait si l'on ne veut pas que la France se transforme en poubelle et qu'elle n'ait plus d’infrastructures construites et entretenues.

Et donc, pour alimenter le marché du travail que les mesures xénophobes auront fragilisé, la droite présidentielle nous sort de son chapeau de mesures dont les conséquences immédiates, outre le fait qu'elles sont parfaitement amorales, illégales au regard de la Constitution, vont permettre de pallier le vide qu’occasionne, sur le marché du travail, la politique migratoire française.

Mais comme la majorité présidentielle ne poursuit jamais un objectif unique et qu'elle est spécialiste des “coups à trois bandes”, ces projets de lois vont avoir comme conséquence immédiate de faire baisser le coût horaire du travail.

  • La première mesure consiste à obliger les bénéficiaires du RSA a effectué 5 heures par semaine de travail d'intérêt général.

Outre le fait que dans notre législation, le travail d'intérêt général a toujours été considéré comme  le premier échelon de punition avant l'incarcération, on peut se demander de quoi les bénéficiaires su RSA sont coupables pour qu’on veuille les punir!  Et même les punir doublement puisqu’on les sous payerait… En effet,  si l'on en croit Martin Hirsch, le coût de l'heure travaillée par un bénéficiaire du RSA serait de 5 euros , alors que le montant du SMIC horaire net est de 7,6 euros (9 euros bruts).

Avec le projet de loi de la majorité présidentielle, les bénéficiaires du RSA perdraient entre 2,6 et 4 euros par heure de travail. Et pourtant ils effectueraient le même travail que les 600 000 personnes qui actuellement sont employées par les collectivités locales, les associations, les services de l'État et qui se verraient mis au chômage si cette loi était votée.

Depuis 1987 les prisonniers, sur la base du volontariat, et uniquement du volontariat, peuvent demander à travailler ou à être formé pendant leur incarcération. Mais, ne vous faites pas d'illusions, un détenu qui travaille, quand bien même il fournit généralement un travail manuel à l’une des 500 entreprises (très souvent sous-traitantes de grands groupes économiques et industriels)  liées à l'administration pénitentiaire, ne va pas gagner une fortune puisse que l'administration a fixé à 3,70 euros le montant du salaire horaire d'un détenu. En réalité, le détenu,  ne perçoit pas 3,70 € par heure puisque le l'administration pénitentiaire prélève sa dime sur cette somme. Du coup, lorsque Christian Vanneste, député du Nord, prétend que le travail des détenus devrait être obligatoire parce que cela permettrait de payer leur hébergement, il oublie de considérer qu'en étant  moitié moins à travail égal, le détenu paye déjà amplement son hébergement mais également le personnel de surveillance. Alors qu'il effectue un travail reconnu dans les nomenclatures officielles, un détenu perd 3,36 € nets par heure de travail (5,3 euros bruts). Employeur et administration sont donc largement bénéficiaires lorsqu'ils emploient des détenus.

Alors, si au-delà de l'enfumage, de la démagogie, que représentent ces annonces concernant l'immigration, le travail obligatoire pour ces « feignants de chômeurs », le travail obligatoire pour ces délinquants « logés nourris blanchis par la société », le constat est simple. La majorité présidentielle continue la casse sociale en s’en prenant , cette fois ci, aux plus fragilisés d’entre nous, à ceux qui paient déjà leurs erreurs, comme les détenus et à ceux qui paient celles des employeurs, comme les bénéficiaires du RSA.

Les « néo - beaufs » qui seraient tentés d'approuver une telle mesure, ferait mieux, surtout s'ils font parti de cette catégorie de travailleurs dont le salaire dépend indirectement du montant du SMIC horaire, de se méfier.

Car, en acceptant que le taux horaire du travail soit dévalué en fonction de la situation du salarié et non évalué à partir du contenu du travail effectué, il court le risque de se voir très très vite appliquer les mesures qu'on entend appliquer actuellement aux catégories les plus fragilisés des travailleurs (chômeurs, détenus).

Qu'ils n'aillent pas s'imaginer que les employeurs et l'État, qui depuis 10 ans n'ont de cesse que de casser les acquis sociaux et le coût du travail, ne chercheront pas à faire baisser le taux horaire du SMIC au prétexte que des ouvriers, des employés, des agents de maîtrise soutiennent le Front National et l'UMP...

Gagner, pour chaque heure travaillée, entre 2,60 € et 3,70 € de plus, c'est une aubaine qu'aucun actionnaire ne laissera passer, surtout si il bénéficie comme c'est le cas actuellement, d'une majorité présidentielle qui fait vraiment tout pour lui faire gagner plus au détriment des salariés.

Sources : Le Point; 20minutesRMC; Les horaires; le journal du net; les Échos; le Figaro ; CGT

1 commentaire:

  1. salut Louise et bien j'en ai plein les mirettes quelles bande d'enflure ces ronds de cuirs, j'ai quelques chose de similaire sur mon blog si tu veux aller y voir une minute, je te met ((2) liens direct sur les textes, bon week end :

    http://speakfreely-forlive.blogspot.com/2011/04/larnaque.html

    http://speakfreely-forlive.blogspot.com/2011/04/comment-les-riches-detruisent-la.html

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