jeudi 16 septembre 2010

Le boulevard du ridicule

"Le président et ses cadres ne quittent plus le boulevard du ridicule...Que ceux qui en doutaient soient rassurés: la France peut aller encore plus loin dans sa fuite en avant de déclarations pathétiques.”
C'est ainsi que le journal La Voix du Luxembourg commente les deux jours d'invectives françaises envers la commissaire européenne à la Justice, aux Libertés fondamentales et la Citoyenneté. Motif de ces invectives: Viviane Reding a décidé, avec l'accord de la commission européenne, de poursuivre la France devant la cour européenne de Justice pour non respect de la législation européenne sur la liberté de circulation des citoyens européens.
Que la dame se soit énervée, on peut le comprendre aisément.
Le texte de la circulaire, qui a attiré son attention, est daté du 5 août 2010. Il stipule que:
"300 campements ou implantations illicites devront avoir été évacués d'ici trois mois, en priorité ceux des Roms. Il revient donc, dans chaque département, aux préfets d'engager (...) une démarche systématique de démantèlement des camps illicites, en priorité ceux de Roms... Par ailleurs, il convient évidemment d'empêcher l'installation de nouveaux camps illicites de Roms. Dans le cas d'un début d'installation vous mettrez tout en œuvre pour vous y opposer (...) ".
le 1er septembre, Éric besson et Pierre Lellouche, étaient venu plaider la bonne foi de la France et prétendre qu'ils ne faisaient que respecter les textes européens, tout en se gardant bien de dévoiler l’existence de la circulaire du 5 août 2010 !
Cette dernière a été révélée au public le 12 septembre 2010. Viviane Reding , d'après Libération, a réagit immédiatement en prenant connaissance de cette information:
«Je vais être très claire: les discriminations ethniques ou raciales n'ont pas leur place en Europe...Je suis personnellement convaincue que la Commission européenne n'aura pas d'autre choix que d'initier des procédures en infraction contre la France...J'ai l'intention de proposer (cette initiative) au président de la Commission» Pour conclure elle a indiqué qu'une décision devrait être prise «dans un délai de deux semaines».
MM. Besson et Lellouche l'ont tout simplement menée en bateau lors de leur rencontre du 1er septembre à propos du sort réservé aux SEULS  Roms.
Ils ont passé sous silence la circulaire datée du 5 aout, visant nommément et particulièrement les Roms. Et les révélation faites depuis le 12 septembre, montrent parfaitement qu'au minimum, Éric Besson connaissait son contenu!
Alors pourquoi aller raconter à la commissaire européenne que tout était conforme aux règles européennes? N'était-ce pas la prendre pour une idiote que de lui mentir ainsi?
N’ont ils pas un peu oublié que si il y a encore en France des électeurs de droite qui veulent croire à leur mensonges, ça n'est pas le cas en dehors de l’hexagone?
N’ont ils pas un peu oublié qu'on ne ment pas impunément à une personne qui , en matière de droits de l'Homme, peut se prévaloir de 15 années, d'expériences au sein de la commission européenne.
Maintenant , il est vrai qu'en écoutant la conférence de presse, tenue à Bruxelles ce 16 septembre 2010, par Nicolas Sarkozy, on comprend parfaitement qu’Éric Besson et Pierre Lellouche sont a bonne école en matière de mensonge!
Je vous ai fait un “pot pourri” de quelques “déclarations mensongères” proférées ce 16 septembre par Nicolas Sarkozy:
«Il n'y a pas eu d'éclat de voix entre monsieur Barroso et moi»
D'après 20minutes, Nicolas Sarkozy et le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, ont eu un «échange très violent» au sujet des renvois de Roms, a indiqué aux journaliste le Premier ministre bulgare, Boyko Borissov.
Selon France Info: « Le clash serait intervenu à table, lors d’un déjeuner de travail. José Manuel Barroso, répondant aux critiques de Nicolas Sarkozy aurait indiqué qu’il ne voulait pas "se laisser distraire de son travail" par des querelles. »
«L'avantage, quand on sait maîtriser son expression, c'est qu'on a pas besoin de s'excuser après.»
Quand on se souvient de son retentissant « casses toi pauve con », le cynisme de Nicolas Sarkozy prend une ampleur galactique! Surtout qu'à aucun moment, il n'a présenté d'excuses au citoyen français envers lequel il n'avait pas su maîtriser son expression....
Du reste Viviane Reding n'a pas présenté d'excuses ni même de regrets. Elle a regretté juste interprétation éperonnée de ses propos, comme le signale G.Champeau.
«S'il y a bien quelqu'un qui a gardé son calme et qui s'est abstenu de déclarations excessives, c'est bien moi».
Le président de la République, lui même, a répondu mercredi midi, relate L'Express, à Viviane Reding, en lui suggérant, à l'issue d'un déjeuner avec les sénateurs UMP, « d'accueillir des Roms au Luxembourg, son pays d'origine. » L'Elysée a par la suite affirmait qu'il s'agissait d'un "trait d'humour".
Et « sa meute" a été lâché avec une violence inouïe et sans qu'il ne la retienne! Madame Brunnel oubliant que lorsqu'il s'agit de donner son accords sur la création des sociétés des sociétés Heine et Eurolux [société jumelle de Heine], Nicolas Sarkozy, alors ministre des finances, ne trouvait pas que le Luxembourg, ses banques et ses avantages fiscaux, est un “tout petit pays négligeable”!
Enfin, dernier mensonge, le président français a déclaré:
«la totalité des chefs d'Etats et de gouvernement ont été choqués» par les insinuations de la commissaire, «José Manuel Barroso s'est désolidarisé des propos blessants» de Viviane Reding, rapporte Le Parisien. «Je dois dire que j'ai été très sensible au soutien complet, total et entier une fois encore d'Angela Merkel sur cette question comme sur tellement d'autres...Mme Merkel m'a indiqué sa volonté de procéder dans les prochaines semaines à l'évacuation de camps, nous verrons à ce moment là le calme qui règne dans la vie politique allemande»
Dans Le Monde, Samuel Laurent souligne que « le grand-duché de Luxembourg juge Nicolas Sarkozy "malveillant" dans ses propos, et fustige l'amalgame entre la nationalité de la commissaire et sa fonction…. Berlin apporte son soutien à la Commission européenne, qui "a parfaitement le droit de faire une déclaration". Quant au fond, la chancellerie allemande rappelle qu'"aucune discrimination n'est autorisée à l'encontre de minorités ethniques" en Europe. »
Le Parisien explique que le porte-parole du gouvernement, Steffen Seibert, a apporté un démenti officiel vers 20h20 : «L'Allemagne n'a, à aucun moment, au cours du sommet européen, fait de quelconques déclarations sur de quelconques camps de Roms ou d'évacuations en Allemagne» «La chancelière Merkel n'a parlé ni lors du Conseil européen, ni lors d'entretiens en marge du Conseil avec le président français Sarkozy de prétendus camps de Roms en Allemagne, et en aucun cas de leur évacuation», a déclaré in extenso dans un communiqué.
L'exécutif européen a apporté ce mercredi son soutien à la commissaire, en affirmant qu'elle parlait "au nom de la Commission" toute entière», souligne L'Express.
Quelques minutes après la conférence de presse de Nicolas Sarkozy, José Manuel Barroso a prévenu que les discriminations contre les minorités sont "inacceptables".
Quelques mensonges qui viennent s'ajouter à tous ceux qui ont été proférés lors de la campagne présidentielle
 
Des mensonges dont nous sommes de plus en plus nombreux à nous rendre compte, lorsqu'on compare les promesse électorales de cette vidéo avec les 3 ans d'exercice du pouvoir de Nicolas Sarkozy:
Sources: La Voix du Luxembourg; France Info; Libération; 20minutes; Youtube; G.Champeau; L'Express; Europe 1; Le Parisien; Le Monde

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