mercredi 3 août 2011

Chassez les privilèges, ils reviennent au galop!

Dans la nuit du 4 août 1789, pendant la Révolution Française, l'Assemblée Nationale a aboli les privilèges du clergé, de la noblesse et des corporations. Ces privilèges se concrétisaient le plus souvent par des droits issus du régime féodal. Droits qui donnaient à leurs possesseurs des avantages financiers mais aussi  la mainmise exclusive sur les terres et un pouvoir discrétionnaire sur les hommes, les femmes et les enfants.
Aujourd'hui, 4 août 2011,le "grand patronat", les investisseurs financiers, la classe politique et certaines corporations disposent de privilèges , de prérogatives, tout aussi importants, dérogeant ainsi Gravement à l'article 9 du Décret relatif à l'abolition des privilèges .

Art. 9. Les privilèges pécuniaires, personnels ou réels, en matière de subsides, sont abolis à jamais. La perception se fera sur tous les citoyens et sur tous les biens, de la même manière et de la même forme.

Les nouveaux privilèges exonèrent leurs bénéficiaires de contribution financière  à l'effort public d'entretien de L'État, privant ce dernier de recettes financières qui pourraient lui permettre d'accomplir aisément sa mission première et de respecter les principes politiques, économiques et sociaux tels que décrits dans le PRÉAMBULE DE LA CONSTITUTION DU 27 OCTOBRE 1946

Mais on observe également une forme plus ou moins de privilèges, notamment dans le traitement des affaires judiciaires dans lesquelles des hommes et des femmes politiques sont accusées d'avoir contrevenu à la loi. On voit même des présidents de la république qui parvienne à s'exonérer totalement de toute responsabilité pénale ...

On constate aussi que, même si la loi encadre certaines décisions, seules certaines corporations peuvent les prendre. Par exemple, seul l'employeur peut licencier un salarié. Le salarié lui ne peut licencier son employeur...


Autant de privilèges qui contreviennent à nos lois et textes fondateurs


Tout ceci peut probablement s'expliquer d'une part par la mainmise de la classe moyenne supérieure sur les institutions républicaines, Parlement, partis politiques , hautes fonctions publiques, etc. .

Mais cela s’explique aussi par cette confusion entre le pouvoir royal et le pouvoir de l'Etat, et de ses représentant, qui va à l'encontre de la Démocratie.

Sous l'ancien régime, les rois ont très vite pris l'habitude d'accorder des privilèges  à la noblesse à fin, dans un premier temps, qu'elle apporte sa force militaire en cas de conflit, puis, dans un second temps, pour pouvoir avoir un moyen de pression quand la noblesse avait des velléités d'indépendance. La noblesse de robe et d'épée d'antan est remplacée par le conglomérat de la finance (Banques, assurances, actionnaires et investisseurs) et du patronat. Pour justifier les privilèges exorbitants qu'on leur attribue, l'argument de la compétitivité vient se substituer à celui de la force militaire qu'on utilisait pour justifier les privilèges de la noblesse. Mais l'amitié peut également jouer dans l'attribution de privilèges  On observera également que très souvent, de façon pas toujours subtile, ce conglomérat agite le spectre des délocalisations  , de la fuite des capitaux (Comme la noblesse d'antan agitait le spectre d'une rébellion ) pour obtenir toujours plus de privilèges.

L'église étant, grâce à son implantation dans le plus petit village du royaume, la principale alliée de la royauté, facilitait l'acceptation la toute puissance royale...  et les sacrifices qui en découlaient pour le ",  petit peuple", il coulait de source qu'elle devait également bénéficier de privilèges lui permettant de s'enrichir et de s'accaparer le fruit du travail des sujets du royaume. De nos jours, en caricaturant légèrement, on pourrait dire que le personnel politique a remplacé le clergé et, parce qu'il est implanté partout sur le territoire de la République, il va être le principal soutient de la "domination de l'État".

Mais que ce soit sous l'ancien régime ou de nos jours, on en arrive au même résultat: des individus, des corporations, sont exonérés de leur part de contribution à l'effort public, laissant tout le poids de ce dernier peser sur ceux qui, faute d’avoir suffisamment d'argent, de relations, ne peuvent obtenir de privilèges.

Force est de constater, comme le fait Paul Jorion que :

“221 ans après la nuit du 4 août 1789, des privilèges en droit demeurent et contribuent à créer un nouveau régime féodal.
Ces privilèges sont liés à l’utilisation et à la possession de l’argent et contribuent à constituer une nouvelle noblesse, la noblesse de l’argent, tout comme les noblesses d’épée et de robe ou le clergé jusqu’en 1789 avaient pu se constituer et exister par des privilèges.
Ces privilèges liés à l’argent doivent être détruit entièrement car ils remettent en cause les principes essentiels de la République française et de la démocratie ainsi que les droits naturels car « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune.» (Art.1 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789).
Ces privilèges liés à l’argent ne sont d’aucune utilité commune.
Au contraire, ils desservent et délitent l’utilité commune.
Ces privilèges doivent donc être détruits entièrement et toute distinction sociale fondée sur ces privilèges combattue.”“

Et en cette nuit du 4 août 2011, je me demande si nous ne devrions pas abolir les privilèges...

Cent fois sur le métier, remettez votre ouvrage!

Sources : la Toupie ; Google ; Paul Jorion ; le blog de Ségolène Royal ; Assemblée Nationale ; le Post ; le Monde ; Pour tout vous dire ; le blog de François Fillon ; Rue89 ; le bloc finance ; paroles de chercheurs

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1 commentaire:

  1. Bravo pour ce JUSTE billet.

    Ils ne l'emporteront pas au paradis!

    Hétérodoxa

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