dimanche 30 mai 2010

Un "dispositif gagnant" pour faire gagner la gauche.

L'émission C Politique , animée par Nicolas Demorand, a été l'occasion pour Ségolène Royal de s'exprimer et sur de très nombreux sujets.

Outre le fait qu'elle a fermement défendu la mise en place d'un référendum d'initiative populaire pour que ce soit les Français qui décident de la réforme des retraites et qu'elle demande aux parlementaires de gauche de ce saisir au plus vite de la possibilité d'user des nouvelles dispositions légales concernant le référendum d'initiative populaire, elle a longuement expliqué le concept de « dispositif gagnant » qu'elle estime être le seul dispositif qui permettra à la gauche de gagner les prochaines élections présidentielles.

De façon claire, détaillée, elle a fixé en termes simples les différents axes de ce dispositif, ainsi que les conditions indispensables qui devront être remplies par tous ceux qui veulent atteindre l'objectif prioritaire : « se débarrasser de Nicolas Sarkozy » afin que "cesse cette politique inefficace, injuste, brutal et qu'il y ait un rapport de forces pour empêcher Nicolas Sarkozy d'aggraver la situation".

Tout d'abord, le dispositif gagnant ne doit pas consister uniquement en un ralliement à une personne mais bien à l'ensemble du dispositif gagnant qui s'articule autour de trois axes :

- 1 projet porteur d'avenir, qui permet aux Français de se projeter vers l'avenir, de se rassembler et d'unir leurs forces,

- Des appareils des partis politiques de gauche qui forment une équipe et que cette équipe soutienne fortement la personne désignée lors des élections primaires,

-Une personne désignée au moment des primaires soit capable de rassembler toutes les composantes de la gauche, les centristes humanistes et même les électeurs de droite déçus par la politique menée par le gouvernement actuel.

Très concrètement, Ségolène Royal reconnaît que ce projet gagnant, va nécessité un gros effort de discipline, de démocratie directe, de réalisme mais d'innovation et de créativité en matière de contenu du projet et qu'il nécessite plus particulièrement pour le Parti Socialiste :

- Un parti en ordre de marche, y compris pour l'organisation des primaires :

"Si le PS réussit à mettre en place les primaires, je pense qu'il aura réussi sa rénovation et qu'il aura la capacité de déclencher un mouvement se populaire dans le pays. Si ce mouvement populaire est déclenché autour du PS de calcul non pas autour d'une personne d'une équipe, mais autour d'un projet, la gauche gagnera ses élections."

- Un appareil qui soutient totalement le candidat ou la candidate désigné lors des primaires

"quel que soit le calendrier, le candidat désigné, il faudra que tous les socialistes soient rassemblés que le candidat et la candidate soit soutenue par tous. "

- Un projet porteur d'avenir:

"L'heure est au rassemblement. Le contexte politique économique de la France est difficile ... Je veux autre chose pour notre pays y. Tout le monde voit qu'il y a du potentiel dans notre pays ce que je veux aujourd'hui, mon désir c'est que la France ne tombe pas dans la résignation...Si le parti socialiste à la capacité de projeter les Français dans un choix de société du futur, "

- Un candidat ou une candidate qui est capable d'être au second tour est de rassembler de l'extrême gauche jusqu'aux centristes humanistes et aux déçus du Sarkozy.

"Je pense que pour renverser le pouvoir et il faut rassembler la gauche de la gauche, la gauche contestataire, les centristes humanistes et même tous les électeurs de droite et qui sont déçus par Nicolas Sarkozy"

Si ces conditions sont toutes réunies et respectées, Ségolène Royal "pense que si nous sommes capables de faire sa nous gagnerons l'élection présidentielle.Si les socialistes commencent à se disputer sur des dates, etc., alors l'élection présidentielle sera difficile à gagner. »

"Si nous ne sommes pas capables de faire ça, s'il y a à nouveau des discussions des discordes des conflits, un déficit démocratique à l'égard des Français, un manque de visibilité du projet, un déficit de méthode dans les primaires, alors l'élection présidentielle sera très difficile. Pourquoi ? Parce que la droite à tous les pouvoirs. Une est fort entrepris une très forte emprise médiatique, la puissance de l'argent. En face, la chance pour la France de gagner, c'est d'être rassemblé et uni derrière son candidat." A-t-elle précisé.

Certains ont cru, en survolant d'un « oeil distrait et d'une oreille étourdie » l'émission  C Politique , que Ségolène Royal abandonnait définitivement toutes les valeurs pour lesquelles elle se bat depuis plus de six ans. Que pour un portefeuille ministériel, elle était prête à « pactiser avec le diable ».

Il n'en est, bien évidemment, aucunement question tout au long de cette émission. Elle a tout simplement exposé d'une façon claire et sans ambiguïté la stratégie qu'elle pense être celle qui mènera la gauche à la victoire lors des élections présidentielles.

Elle a pris soin de préciser: "Je soutiendrai tout dispositif gagnant ...Je pense que si nous sommes capables de faire sa nous gagnerons l'élection présidentielle". Ce qui, bien évidemment, sous-entend que tout autre dispositif n'obtiendra jamais son soutien. Car si elle "préfère faire le sacrifice d'une ambition personnelle et voir la gauche gagner", un dispositif autre (qui ne permettrait pas le rassemblement des socialistes, qui ne serait que ralliement autour d'une personne et non pas d'un projet, qui ne permettrait pas de soutenir totalement le candidat ou  la candidate de la gauche) est inexorablement voué à l'échec.

Parler de ralliement est donc un non-sens, car si on détaille les conditions que Ségolène Royal  pose , il s'agit plutôt d'un soutien « SOUS conditions NON négociables », parce que fondée sur une réelle volonté d'infléchir la politique désastreuse que mène le gouvernement .

Tout est dans les nombreux détails que Ségolène Royal a apportées au "dispositif gagnant" .

Ségolène Royal a été limpide. Elle a montré qu'elle était solidaire avec le PS mais qu'elle n'abdiquerait AUCUN des points fondamentaux qu'elle défend depuis maintenant 6 ans.

Enfin, j'ai comme l'impression que son adhésion sera aussi soumise à ce que vont faire les parlementaires , dans les heures qui viennent, en matière de référendum sur les retraites. C'est, en effet, la dernière chose qu'elle a défendu lors de cette émission et ce n'est pas pour rien. Elle veut probablement une preuve concrète et irréversible que les actes des parlementaires sont en accord avec les propos du PS, que les institutions représentatives soutiennent PLEINEMENT le peuple dans ses luttes et qu'ils s'engagent dès demain dans le changement...

Bref, on peut concevoir que pour tous ceux qui avaient l'intention de faire croire que tout allait changer, en ayant la ferme intention de ne rien faire pour que cela change, les précisions fondamentales que Ségolène Royal a apporté ce soir sont extrêmement contrariantes.

On peut également concevoir pour tous ceux qui préfèrent le flou artistique des projets mal ficelés qui mènent à l'échec, des campagnes électorales qui ressemblent à des combats de catch, le degré d'extrême précision dans l'analyse de la situation, dans l'énoncé des solutions à mettre en oeuvre et par conséquent les contraintes que cela va occasionner pour eux, on peut concevoir que ceux là préfèrent ce soir revenir à leurs bonnes vieilles habitudes du tout sauve Ségolène Royal.

Désormais, la balle est dans leur camp et dans celui du PS et des partis de gauche qui ont intérêt à « se bouger » très vite....et leurs supporters à ne pas se réjouir trop vite et à ne pas se répandre en supputations oiseuses...Si ils veulent faire preuve de sagesse, de pugnacité et de volonté de nous rassembler.

Source: France5

vendredi 28 mai 2010

Nicolas Sarkozy s'adresse au bon Dieu... Et à ses représentants.

Dans son discours inaugural du Fonds Paul Ricoeur, le président Nicolas Sarkozy a, selon Le Figaro, affirmé:
"Alors que l'économie et la société redécouvrent dans la crise sans précédent qui secoue le monde un profond besoin d'éthique, alors que le progrès des sciences et des techniques met nos valeurs chaque jour à l'épreuve et que le capitalisme est en quête de morale, le silence des grandes religions serait incompréhensible tant elles sont dépositaires ensemble d'une partie essentielle de la sagesse humaine".

On n'est pas encore dans le Génie du christianisme , mais en s'en rapproche, non ?

Trêve de plaisanterie. Il y a plusieurs traductions possibles aux propos de Nicolas Sarkozy.

Quelqu'un de mauvaise foi pourrait penser que Nicolas Sarkozy, ne s'estimant pas un représentant crédible de l'éthique et de la morale, en appelle aux grandes religions pour jouer leur rôle moralisateur et inciter les populations à plus d'abnégation et d'esprit de sacrifice.

Quelqu'un de plus « spirituel » pourrait encenser l'esprit rassembleur du chef de l'État qui, rappelant les grandes religions à venir au secours d'une société décadente, entend utiliser et toutes les ressources de la société pour vaincre la crise.

Quelqu'un de totalement laïque, comme je le suis, se révolte de cet appel en à l'intervention des religions pour au final, obtenir, comme elles l'ont traditionnellement toujours fait, toujours plus d'abnégation et de sacrifices pour les populations.

Car, ne nous leurrons pas, il serait très surprenant que les grandes religions adressent une semonce aux spéculateurs, aux grands capitalistes, aux multinationales, afin qu'ils fassent preuve de plus d'éthique et de morale. J'imagine assez mal ce petit monde de la finance se flageller, se mortifier, faire pénitence.

La seule chose qui me réjouisse dans ce discours de Nicolas Sarkozy, c'est que visiblement il a tout à fait compris que lui et sa majorité présidentielle n'avait aucune crédibilité aux yeux de la population lorsqu'il prétendait moraliser le capitalisme.

En désespoir de cause, il ne lui restait plus qu'à invoquer le bon Dieu, ces saints,et leurs représentants sur terre. Peut-être espère-t-il que, comme du temps des grandes épidémies, les églises organiseront de grandes processions auxquelles nous serons tous invités à implorer le Ciel pour qu'il nous délivre de la crise ;-)

Sources: Fonds Paul Ricoeur ;Médiapart ; Le Figaro

 

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jeudi 27 mai 2010

Roselyne Bachelot perpétue les traditions familiales!

Roseline Bachelot nous a démontré récemment, avec sa très mauvaise gestion de la pseudo pandémies de grippe H1N1, qu'en matière de santé publique et de finances publiques, elle n'était certes pas la meilleure gestionnaire et prévisionniste au monde.

Par contre, en ce qui concerne les prévisions et la gestion de la carrière de ses proches, elle semble parfaitement se débrouiller.

J'en veux pour preuve la nomination de son fils,Pierre Bachelot, 41 ans, diplômé de l'institut supérieur des arts de Paris, à la direction générale de l'institut national de prévention et d'éducation pour la santé.

Attention, Pierre Bachelot ne rentre pas par la petite porte a l'INPES . Il est directement propulsé au poste de charger de mission ( salaire net minimum de 3.707 € par mois.) auprès de la directrice générale de l'institut.

Il sera chargé, d'après Le Point,  « de développer une stratégie d'influence ou de lobbying, notamment auprès du Parlement, et de veiller à ce que la santé soit intégrée dans toutes les politiques publiques ».

Dès mardi prochain, alors que le gouvernement réaffirme sa volonté de supprimer des postes de fonctionnaires dans la fonction publique pour faire des économies, Pierre Bachelot occupera à plein temps un poste qui n'existait que ponctuellement.

Cette nomination indécente aurait encore pu se justifier si le fils de Mme H. Laure avait eu les compétences, l'expérience professionnelle nécessaires dans le domaine de la santé . À regarder son cursus professionnel, consultable dans l'article du point, il n'en est absolument rien . Quoi que, puisqu'il était aux côtés de sa mère au ministère de la santé, pendant l'épisode de la grippe H1N1, il a peut-être beaucoup appris en matière de stratégie d'influence ou de lobbying... Allez savoir !

Certes, il est de tradition dans la famille Narquin que la carrière des enfants en sont fortement aidées pas celle de leurs parents. Roselyne Bachelot, fille de de Jean Narquin, résistant et député gaulliste, a repris en 1988, le siège de député de son père Jean Narquin. Mais pour ce faire elle avait été élue. Son frère cadet, Jean Yves Narquin, était attaché parlementaire de son père avant de se présenter aux élections législatives de 2007.

On avait déjà pu constater que le népotisme était de mise à l'UMP, on pouvait espérer qu'après l'épisode houleux de la candidature de Jean Sarkozy à l'EPAD la majorité présidentielle et les ministres auraient compris que les Français, même électeur de droite, n'appréciait en aucun cas de voir les enfants de ceux qui les dirigent bénéficier d'un quelconque favoritisme.

Roseline Bachelot a peut-être cru que la nomination de son fils allait passer inaperçu . Il n'en est rien. Une fois de plus, nous pouvons constater que quand il s'agit de trouver du travail pour nos enfants, les membres du gouvernement ne font rien mais qui sont particulièrement efficaces, ne regarde pas le prix que cela coûtera à l'État, quand il s'agit de trouver du travail à leurs enfants.

En bonne mère qui sait probablement qu'au prochain remaniement ministériel elle sera remplacée au ministère, elle a probablement voulu protéger son fils et lui permettre de continuer sa carrière.

Sources:Le Point ; INPES .

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mercredi 26 mai 2010

Réforme des retraites: Des propositions gouvernementales qui ne plaisent pas aux Français

Un peu « contraint et forcé » par les révélations du secrétaire général de l'UMP, et après avoir essayé de nous convaincre sur France Info que, et par la voix de Luc Chatel, porte parole du gouvernement: «Il s'agit de prendre le temps de la concertation (...) aucune décision n'a été prise», Eric Woerth a annoncé, mardi 25 mai, que le gouvernement allait "agir" sur l'âge légal de départ à la retraite, en le reportant, selon Les Echos , à «62 ou 63 ans». La durée de cotisation qui était de 41 ans en 2012, passerait à 41,5 ans en 2020 puis à 42 une dizaine d'années plus tard.

Bref nous nous dirigeons vers le «travailler plus longtemps pour gagner moins», comme le déplore Bernard Thibault, secrétaire général de la CGT, dans les colonnes de Libération

Pour Benoît Hamon, porte-parole du PS "Les masques sont tombés...la réalité la plus forte liée aux conséquences de la mise en œuvre de la réforme que le gouvernement annonce, est la baisse inéluctable des pensions...il y aura inéluctablement une baisse de pensions si vous repoussez l'âge légal du départ à la retraite et vous allongez la durée de cotisation".

Laurent Joffrin , dans son éditorial « Conquêtes », après avoir rappelé que "La retraite à 60 ans figura surtout parmi les trois grandes revendications du syndicalisme français unifié en 1897 sous le sigle de la CGT, avec la journée de 8 heures et la hausse des salaires », souligne à juste titre que "si l’on touche à l’âge légal, ce qui semble décidé, on aura fait tourner à l’envers la roue du progrès social."

A ce stade, il est important de rappeler que ceux qui vont être le plus durement touchés par cette réforme, seront les ouvriers et les employés qui sont environ 100.000 chaque année à faire valoir leurs droits à la retraite (soit environ 15% des départs en retraite). Comme le souligne l’économiste Jacques Bichot, dans une interview avec le journal 20minutes, L’essentiel des cadres et des fonctionnaires ne sont pas vraiment concernés parce qu’en général, ils partent déjà plus tard que l’âge légal en retraite.

Au final cette réforme enfin dévoilée, malgré les efforts du gouvernement pour nous convaincre qu'il a fait le bon choit, est très loin de faire l'unanimité.

Selon le baromètre BVA pour France Info, Absoluce et Les Echos (Sondage réalisé par téléphone les 21 et 22 mai auprès d’un échantillon de 1.005 personnes représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus, selon la méthode des quotas.) publié mercredi:

- plus d'un Français sur deux (53 %) estime que le système de retraites peut perdurer sans allonger la durée d'activité.

- 57 % des Français restent attachés à la retraite à 60 ans.

Après explication des projets de réforme des retraites présentés par le gouvernement et le PS:

- 59 % des personnes interrogées jugent le projet socialiste "plus juste",

- 57 % des personnes interrogées jugent le projet socialiste "meilleur",

- 47 % des sondés le jugent le projet socialiste aussi le plus crédible,

- 42 % des sondés jugent le projet socialiste "le plus efficace à long terme".

Plus généralement, 67% des sondés qualifient la politique économique menée actuellement par le gouvernement, de "mauvaise" . Il ne sont que 28% à la trouver "bonne".

Sachant que jeudi 27 mai 2010, 6 syndicats appellent à une nouvelle journée de grèves et de manifestations pour peser sur la réforme des retraites, il devient alors facile de comprendre pourquoi François Fillon, lors de la réunion du groupe UMP à l'Assemblée, a déclaré, selon Le Figaro: "On rentre dans le dur avec la mobilisation de jeudi"!

Il paraît désormais évident que seule une mobilisation très forte, jeudi 27 mai, peut faire obstacle à un passage en force du Gouvernement. Sinon, on peut se demander si après le système retraite, il ne s'attaquera pas à un autre acquis social: Les congés payés!

Les lieux de rassemblement:

Sources: Le Parisien ; Le Figaro ; Le Monde ; Libération ; 20minutes

mardi 25 mai 2010

Hamon : Aubry légitime pour les primaires, parce qu'elle est Première secrétaire?

En écoutant Benoit Hamon se faire « cuisiner », lors de l' émission Bourdin Direct sur RMC et BFM TV, j'ai sursauté lorsqu'il a affirmé : "Martine Aubry a vocation à être candidate aux primaires du PS....Elle est secrétaire du PS... ça lui donne toute la légitimité".

Pour le coup, je me suis cru revenu deux ans en arrière, quand certains militants MoDem défendaient l'idée que seul Bayrou avait la légitimité de représenter le Modem...parce qu'il en était le Président autodésigné...

Légitimité parce qu’elle est première secrétaire du Parti Socialiste! La fonction crée-t-elle la légitimité?

Il fut un temps ou dans les vieux Partis Communistes du fin fond de l'Europe de l'Ouest, cela pouvait encore se concevoir, mais en France, en 2010? Est-ce bien raisonnable?

Je ne vois pas en quoi, le fait d'être premier secrétaire donne une quelconque légitimité, dans le cadre d'une élection primaire. Je le vois encore moins lorsque cette élection se déroule au sein d'un parti politique qui se dit démocratique!

Que je sache, Arnaud Montebourg le secrétaire national du PS chargé de la rénovation , a déclaré sur l’antenne de France Inter, que ces primaires étaient OUVERTES à tout candidat qui souhaitait s'y inscrire et quelles n'étaient pas des primaires de confirmations, conformément aux souhaits des militants.

Benoît Hamon, avait lui même souligné, le 29 mars dernier, que seule "la convention sur la rénovation en juin prochain déciderait des choix définitifs".

Donc, jusqu'à présent, Martine Aubry est tout aussi légitime que n'importe quel adhérent du Parti Socialiste ou même que n'importe quel sympathisant de gauche pour se présenter à ces primaires.

Mais je dois dire Bravo à Benoit Hamon de réagir comme il l'a fait ce matin. Oui, un grand bravo!

Comme il le signalait ce matin, parlant de l'UMP et de la réforme des retraites, les masques tombent...Le seul problème c'est que le sien aussi vient de tomber ;-))

Et du coup, cela me permet de constater que, pas plus que le MoDem, le Parti Socialiste n'est un parti démocratique qui entend donner le pouvoir au peuple et laisser ce dernier l'exercer.

C'est un parti élitiste, de notables, qui s'appuient sur des « affidés/ militants », pour meubler le décors ( et éventuellement coller les affiches). Notables qui finalement décident de tout en méprisant le vote militant, comme on peut le constater, à nouveau, lors de la séance de ce matin sur le non cumul des mandats. Élus qui se contentent parfaitement du mandat représentatif et ne voudraient pour rien au monde d'un mandat déléguatif qui les empêcheraient de faire leurs « petites cuisines » au détriment de la volonté des militants...

En cela Benoit Hamon, avec son histoire de fonction qui rendrait légitime, ne se distingue pas de Jean-Christophe Cambadélis qui évoque des « primaires de confirmation » ou de Jérôme Cahuzac qui affirme que "Depuis 1981, notre candidat a toujours été choisi par les sondages". De fait, Jérôme Cahuzac, déduit en toute logique que Dominique Strauss-Kahn est le favori pour représenter le PS en 2012 à la présidentielle et que Martine Aubry se pliera au sondages et ne contrera pas Dominique Strauss-Kahn. Quand aux autres éventuels candidats du PS, ils "vont monnayer leur place au gouvernement"si Dominique Strauss-Kahn est le mieux placé. J'ai comme l'impression que si c'est Martine Aubry, le places sont également en train de se monnayer...

Malgré tout Benoit Hamon se distingue des deux précédents socialistes car il n'a tout de même pas osé affirmé, comme l'a fait Jérôme Cahuzac qu'en cas de victoire de Ségolène Royal, "Pas un seul député ne la suivra, car c'est la certitude d'avoir un candidat PS contre soi aux législatives et de perdre son siège."

Heu, un candidat PS contre soi? Mais ceux qui sont élus sous cette étiquette, à l'heure actuelle, ils sont quoi, alors?

J'aimerais tout de même rappeler qu'une condition extrêmement importante, tant que l'élection présidentielle en France ne se fait pas par cooptation mais par vote populaire démocratique, pour les primaires à Gauche, c'est qu'elles doivent être l'occasion, comme le souligne Paul Alliès, d’un « débat ouvert largement aux sympathisants, un véritable échange délibératif et un gage de démocratie donné à tous les Français nombreux à s’y intéresser ». Qui plus est, si le Parti Socialiste ne veut pas que le corps électoral se réduise aux malheureux 30% de militants (sur 180.000) que la direction du PS a réussi à mobiliser pour valider son "nouveau modèle de développement, ces élections doivent être irréprochables ET incontestables.

En écoutant Benoit Hamon ou en lisant les propos de Jean-Christophe Cambadélis et Jérôme Cahuzac, j'ai tendance à soutenir la demande de Ségolène Royal et/ou celle de Paul Alliès, pour que ces primaires aient lieu dans les mairies et en prenant pour base les listes électorales de la Nation. J'ajouterai que je serrais rassurée si le dépouillement des votes était fait sous la surveillance de scrutateur non encartés.!!! Ça éviterait à ceux qui auraient tendance à vouloir "forcer le destin" de se laisser aller à leurs fâcheuses tendances.

Il serait vraiment dommage, pas pour le Parti Socialiste mais pour la France, qu'à cause de « petits arrangements entre amis » le candidat PS n'ait absolument aucune chance de gagner l'élection présidentielle, voire même d'arriver au second tour ;-))

Maintenant, les caciques du parti Socialistes peuvent choisir de désigner qui ils veulent...seulement il ne faudra pas qu'ils se plaignent que les électeurs, qui tiennent au processus démocratique, se détournent du candidat PS en 2012.....comme près de 60 000 militants l'ont fait avec Le MoDem, pour des causes identiques :-))

Sources: Dailymotion ; L'Express ; Le Monde ;

samedi 22 mai 2010

De la fête des fous à l'apéro facebook

Et si ces apéros géants qui effraient les gouvernants, au point qu'ils ne savent plus "à quel saints se vouer" pour les interdire , n'étaient qu'une façon de retrouver la trace et de renouer avec les saturnales ou la « fête des fous »?

À l'époque romaine, les Saturnales étaient la manifestation de la fête de la liberté et du monde à l'envers. Jour de liberté des esclaves à Rome, ces derniers devenaient les maîtres et les maîtres obéissaient aux esclaves. Les Saturnales ont laissé des traces au Moyen Âge dans la fête des fous.

La tradition française de la Fête des Fous et de la fête de l'âne était très populaires au Moyen Age. Ces fêtes duraient de 1 à 3 jours. Un « monarque de folie » était désignée parmi chaque confrérie. C'était ces monarques qui étaient le plus souvent chargés d'organiser les réjouissances, aidés par le Roi de la Jeunesse de chaque village et chaque ville. Ces Rois de la Jeunesse étaient plus particulièrement chargés d'organiser le tapage ou le charivari indispensables pour une bonne fête des fous.

Sur le plan social, on peut considérer que ces journées étaient des « mini-révolutions » au sens ou une fois qu'elles avaient eu lieu, tout redevenait comme avant, mais ou, pendant leur déroulement, tout changeait dans le système sociale et religieux.

Ces journées de fêtes, favorites des déshérités et des exclus, furent un temps de liberté où « les domestiques devenaient les maîtres et les maîtres les domestiques ».

Elles étaient une forme de compensation à la dureté et la précarité de la vie de tous les jours. Les valeurs établies de la société, les conventions sociales, étaient renversées et la religion était tournée en dérision de façon extrêmement satirique et débridée.

Elles permettaient de soulager les tensions et pressions sociales, en libérant la parole et en parodiant les autorités. Pendant quelques jours le peuple pouvait tout dire aux puissants, en toute impunité.

Ces fêtes étant souvent le cadre de débordements violents( n'oublions pas qu'en ces temps là, tout le monde était armé). Dans les campagnes, des villages entiers s'adonnent à des jeux virils, comme la soule, ou l'eteuf, où tous les coups sont permis, et qui se soldent parfois par des morts violentes.

Elles furent dans un premier temps mises sous la surveillance de compagnies d'hommes armés, réquisitionnées pour prévenir les émeutes. La première condamnation fut proclamée au Concile de Bâle en 1431, un ban fut publié le 31 décembre 1519 pour rappeler la condamnation de l’Église.

Puis elle furent progressivement interdite par les instances religieuses et civiles (Richelieu).

Ces fêtes des fous et autres saturnales n'étaient rien d'autre qu'une manière pour le peuple, en agissant à la manière des rois et en faisant prendre la place des sages par les fous, de renvoyer l'image du ridicule et des abus auxquels ceux qui le gouvernait, tant civilement que moralement, se livraient.

Aujourd’hui, dans notre société cloisonnée, surveillée, ou l'avenir, pour les plus jeunes d'entre nous, est plus à la pauvreté qu'à la richesse, ou les castes se reconstituent subtilement mais surement, ou la pression morale du « tout économique » à remplacé la pression religieuse, ou les experts sont les sages d’antan,ou l'espace publique est investit par le commerce, ou les fêtes sont organisées par le pouvoir économique, quel possibilité reste-t-il à l'individu social d'affirmer sa liberté?

Il me semble que l'émergence des apéros géants est une réponse à ces experts qui ont le monopole de l'expression et de l'organisation de nos vies et qui semblent penser qu'à part eux, nul ne saurait comprendre les mystère de la gouvernance. En ce sens, voyant leur monopole mis en cause, on peut alors comprendre que “les puissants” tentent d’enrayer ce mode d’expression , comme l’ont fait les autorités de l’ancien régime…

Ces apéros « spontanés » seraient alors une façon, pour les participants, de retrouver cette vielle tradition des saturnales et de la fête des fous et de dire, comme Jean Cocteau: "Puisque ces mystères. nous dépassent, feignons d'en être les organisateurs"

Sources: Journal d'un avocat ; Renaissance en France ; Wikipédia ; phareouest ; Patchou Blog

jeudi 20 mai 2010

Les petites lâchetés font-elles les grands présidents?

A l'occasion d'un numéro particulier de l'émission À vous de juger, Dominique Strauss Kahn devait apparaître dans une interview diffusé le 17 juin.
L'entretien de 30 et 40 minutes a été enregistré le 19 mai, à Washington. Dominique Strauss Kahn s'y explique essentiellement sur le rôle du Fonds monétaire international (FMI) dans la crise grecque . D'après la journal Le Point, Dominique Strauss-Kahn a donné son accord il y a une dizaine de jours. »pour que la diffusion ait lieu le 20 mai.
Le président du FMI a , d'après L’Express, renoncé à toute prestation télévisée le 17 juin, au motif qu'à la même heure et le même jour, TF 1 retransmet le match de la Coupe du monde de foot entre l'équipe France et l'équipe du Mexique.
Décidément, Dominique Strauss-Kahn n'aime pas la concurrence!
Il ne veut pas être concurrencé par un match de coupe du monde...mais pas seulement.
Visiblement une compétition , lors de primaires internes , semble l’effrayer à tel point qu'il aurait signé un pacte avec Martine Aubry et Laurent Fabius, avec lesquels il partage la même vision du socialisme ( ou de la compétition individuelle?) pour que l'un d'entre eux soit le candidat du PS à la présidentielle . C'est aussi peu fairplay que d'annuler son passage dans une émission pour cause de concurrence footbalistique, mais c'est tout de même le meilleur moyen d'écraser les concurrent. Dans le monde libérale, on appellerait ça « entente illicite et entrave à la concurrence »!
Dominique Strauss-Kahn ne se la jouerait-il pas « diva »?
Même si il se prétend ligoté par ses obligations de directeur du FMI , il entretien savamment le doute sur sa candidature à l'élection présidentielle de 2012...Est-ce parce que les officines de sondages le place en tête des candidats susceptibles de battre Nicolas Sarkozy en 2012? Essaye-t-il, comme les Divas, de faire plier les volontés à la sienne, au prétexte qu'on les désire et que leur « talents » doivent tout faire accepter?
Quoi qu'il en soit, ce type de comportement, par trop stratégique et calculateur, va à l'encontre de l'idée que je me fais des qualités d'un compétiteur .
J'adore la compétition individuelle, à condition que les compétiteurs et les organisateur respectent un certain nombre de valeurs, de conditions:
- Une compétition doit être ouverte à tout ceux qui souhaitent concourir,
- Elle doit se se dérouler à armes égales,sans qu'aucun compétiteur ne soit favorisé.
- Elle ne doit pas accepter d'accords préalables entre compétiteurs pour s'assurer la victoire en mutualisant les moyens.
- Les compétiteurs doivent s'y engager franchement, ne pas chercher à obtenir des « passes droits » , ne pas tricher en essayant de contourner les règles , ne pas se faire aider par des tiers et être fairplay à l'issue de la compétitions.
Partant de là, je considère tout compétiteur qui enfreindrait ces valeurs « chevaleresque » comme un(e) lâche indigne de représenter la France.
C'est dans cette définition pleine et entière de la compétition individuelle que je conçoit les élections, forme particulière de compétition qui rythment et structurent notre Démocratie et plus particulièrement les élections primaires qui auraient pour objectif de désigner, au suffrage universel, le ou la candidate à l'élection présidentielle d'un parti politique. Il ne saurait donc être question de désigner un(e) lâche, pour tenir une fonction qui nécessite courage et ténacité.
Ainsi, pour les élections primaires qui vont avoir lieu au Parti Socialiste, je n'envisage pas un seul instant de participer à l'élection d'une personne qui tergiverserait pour entrer en compétition au motif qu'il occupe une fonction qui l'empêche de le faire avant telle date. Je n'accepterait pas, non plus, que l'organisateur repousse le début de la compétition, ou en limite sa durée ou adapte les règles de compétition, pour arranger un compétiteur en particulier. Je n'accepterait pas plus un compétiteur qui aurait passé un pacte avec d'autres compétiteurs pour mutualiser leurs moyens et ne pas se battre à armes égales. Il y a là un déséquilibre des forces entre compétiteurs qui dévie la compétition et l'entraine vers une compétition d'équipe très éloignée de ce qu'est l'élection d'un candidat unique.
Bref , vous l'aurez compris, je n'aime pas la lâcheté ni ceux qui la favorisent et les atermoiements de Dominique Strauss Kahn, les soutiens médiatiquement répétés et secrètement organisés de ses amis me font penser aux lobbyistes qui veulent gagner la compétition mais sans se frotter aux autres compétiteurs.
Pour moi, les “petites lâchetés” ne font pas les grands présidents….
Sources: LePost; Public Sénat ; Le Point ; L’Express

dimanche 16 mai 2010

Les causes inavouables du déséquilibre budgétaire des régimes des retraites.

L'objectif qu'annonce le gouvernement dans un document d'orientation sur la réforme des retraites est d'apporter une "réponse aux déséquilibres des régimes de retraite", il me semble qu'il faut aller au-delà de la réponse uniquement démographique que le gouvernement entend lui apporter. Car le problème démographique devrait disparaître dès 2020....
Il y a bien d'autres causes à ce déficit des caisses de retraites, endémique depuis 2000.
Le chômage et le blocage des salaires:
Certes le gouvernement n'a visiblement pas l'intention de faire quoi que ce soit pour que le chômage disparaisse...et pour cause, moins de gens qui travaillent en produisant plus avec un salaire bloqué, ça fait monter la compétitivité du pays...Mais ça vide les caisses de retraite!
Pourtant , c'est bien cette omission de l'impact du chômage et du blocage des salaires dans les causes du déficit des caisses de retraite qui laisse entendre que le gouvernement n'a en aucun cas l'intention de régler le problème du chômage et d'augmenter les salaires. L'intérêt de tous serait pourtant , plutôt que de s'évertuer à faire travailler plus longtemps les personnes de plus de 55 ans, de mettre en œuvre une politique de plein-emploi des 20-30 ans et des chômeurs de moins de 55 ans. Financièrement les jeunes entrant dans la vie active sont moins payés que les plus anciens mais comme ils cotiseraient, les caisses de retraites continueraient à se remplir...et comme les plus anciens ne seraient plus abimés par le travail, je suis certaines que les caisses d'assurance maladie seraient soulagées....
Le désengagement du gouvernement envers le Fonds de Réserve des Retraites:
En accusant la crise économique d'avoir "accéléré l’augmentation de ces déficits", le gouvernement oublie de dire qu'en 1999 la loi de financement de la sécurité sociale avait créé un fonds de réserve pour les retraites. Ce fonds était censé constituer une cagnotte de 150 milliards d'ici 2020, afin d'amortir les effets du déséquilibre démographique prévu entre 2010 et 2020. Ce fonds de réserve devait être abondé par le produit que l'État retirait des privatisations, par la vente de la quatrième licence UMTS et par le produit d'une taxe sur les transactions boursières.
Or, quel constat pouvons-nous faire en 2010?
Depuis 2002, l'État français n'a pas tenu ses engagements. La vente du Crédit Lyonnais, les recettes de privatisation n'ont pas été versées au Fonds de Réserve pour les Retraites. En 2007, le fonds a investi 195 millions d'euros, sur un fond à part, chez Lehman Brothers. Malgré la faillite, le 15 septembre 2008, de cet organisme, les fonds placés sont, en principe, récupérables.
Comment se fait-il que cette somme de 195 millions ne soit pas récupérée et compensée par l'État au Fonds de réserve pour les retraites?
Comment se fait-il que, pas plus que lors des réformes de 2003 et de 2008, le gouvernement ne prenne en compte ces 195 millions d'euros pour combler le déficit des caisses de retraites?
La quatrième licence UMTS a été vendue, en 2009, à Free pour une somme de 240 millions d'euros. Où sont passés ces 240 millions d'euros?
l'État, vient ici nous faire des leçons de solidarité, de démographie,et se permet de laisser s'évanouir 435 millions d'euros en un ans. 435 millions d'euros qui auraient dû alimenter le fonds de réserve pour financer une partie du régime de retraite lorsque les déficits se creusent sous l'effet du vieillissement, ce qui est le cas actuellement et jusqu'en 2020.
La mauvaise gestion et la trop grande multiplicité des caisses de retraites:
435 millions d'euros en un an, je sais bien, c'est une goutte d'eau par rapport au déficit abyssal que 10 années de mauvaise gestion des différentes caisses de retraite ont creusé.
Mais c'est un début en attendant qu'enfin on se décide à mettre à plat la multitude de caisses de retraite corporatiste qui n'oublient pas de quémander des compensations à l'État, alors qu'elles ne sont pas déficitaires.
Parce qu'à bien y regarder rien que pour le régime général de retraite j'ai dénombré 39 caisses de retraites! Et toutes défendent leurs petits privilèges, leurs régimes particuliers, se font verser des compensations par l'Etat. A quel titre, ont peu se le demander pour certaines.....
Et personnellement toutes ces caisses me font penser au trous d'une passoire quand je regarde le déficit global des caisses de retraites. J'ai comme l'impression qu'il y a pas mal d'argent qui fuit au travers de ces trous...
Sources: e24 ; L'expansion ; Journal du Net ;

Ces vieux qui ne veulent pas mourir!

Excusez-moi des termes un peu crûs, mais en constatant l'acharnement avec lequel le gouvernement veut absolument allonger la durée du travail est modifier l'âge de départ à la retraite, sachant ce que je vais vous exposer par la suite, je me suis demandé, à la lecture du document d'orientation sur la réforme des retraites que vient de diffuser le gouvernement, si, faute d'une nouvelle canicule mortelle, certains ne seraient pas tentés de donner un petit coup de pouce à la nature pour faire diminuer le nombre de retraités.

Il aura fallu 17 pages au gouvernement pour essayer de nous persuader que tout va bien, mais que les caisses sont vides et que pour les remplir il faut que nous travaillions plus longtemps et que nos partions plus tard à la retraite. De toute façon partir plus tard ça n'est pas un problème étant donné qu'on vit plus longtemps...

On connaissait le « travailler plus pour gagner plus», en a désormais le « travailler plus longtemps pour être à la retraite plus longtemps ». Je m'explique :

En page 8 de ce document, le gouvernement prétend apporter une "réponse démographique aux déséquilibres des régimes de retraite" en jouant sur "l'accroissement du nombre de cotisants par rapport au nombre de retraités" et en déduit, avec une logique de voltigeur, que "ceci suppose d'augmenter la durée d'activité c'est-à-dire le temps passé au travail par rapport au temps passé à la retraite".

Voui, vous avez bien lu, on est devant une promesse du genre « travailler plus longtemps pour être plus longtemps à la retraite ». Sauf que si le gouvernement peut essayer de faire en sorte de nous forcer à travailler plus longtemps, il ne peut rien faire pour nous maintenir en vie au-delà des limites de notre organisme, de notre physiologie. Malheureusement ça n'est pas parce qu'on aura passé 30 ans ou 40 ans à travailler qu'on est assuré de passer 30 ou 40 ans "à la retraite". Le seul rapport que peut avoir la durée d'activité avec la retraite c'est sur le montant de la pension de retraite qui sera versée puisqu'il prend en compte le nombre de trimestres travaillés.

Pour le gouvernement, cette "solution démographique" est l'unique moyen de permettre"de répondre à la cause profonde du déséquilibre financier ", parce que :

1°- « l’augmentation de la durée d’activité ne pénalise ni la croissance, ni l’emploi, ni le niveau de vie des Français. Au contraire, à long terme, la croissance de la population active est l’un des principaux moteurs de la création de richesses »

Le gouvernement se montre bien optimiste et se place dans une perspective de création exponentielle de nouveaux emplois et d'entreprises, et d' augmentations de salaire. Optimistes démenti par que le constat qu'ont fait actuellement:

- il se détruit, depuis 10 ans, des millions d'emplois (le nombre de destructions d'emplois est équivalent au nombre actuel de chômeurs) ,

- les entreprises qui se créent sont des entreprises qui emploient rarement plus d'une personne (son créateur),

- les salaires sont bloqués depuis près de 30 ans (ce qui a d'ailleurs fortement contribué au déficit des caisses de retraite, en empêchant les cotisations d'augmenter).

Le gouvernement oublie donc qu'actuellement, maintenir en activité 5 à 6 ans de plus, des salariés ayant plus de 55 ans, c'est fermer la porte au plein-emploi pour les classes d'âge 20 -- 30 ans, puisqu'il n'y a aucune création nette de nouveaux emplois.

2° - « elle tire les conséquences de l’allongement de l’espérance de vie, qui s’est accrue de 15 ans en 60 ans et continue d’augmenter d’un trimestre par an...le nombre d’actifs est de plus en plus insuffisant. Ils étaient 4 pour un 1 retraité en 1960, 1,7 aujourd’hui et 1,5 en 2020. »

Certes, mais si aujourd'hui le ratio est de 1,7, cotisant pour 1 retraité c'est à cause du chômage, endémique et entretenu, que connaît le pays depuis maintenant plus de 10 ans et à cause de l'emploi précaire des classes d'âge entre 20 et 30 ans. Et qui dit chômage et emplois précaires sous-payés, dit baisse du nombre d'actifs occupés ( ceux qui sont pris en compte dans le ratio) et des cotisations qui alimentent les caisses de retraite.

Qui plus est, la France connaissant un boum démographique depuis 10 ans,on sait qu'en 2030, le ratio de 4 actifs pour 1 retraité devrait être à nouveau atteint... Cependant, la perspective ainsi ouverte de voir les caisses de retraites être alimentées de manière équilibrée par les cotisations de nouveaux salariés en plein-emploi, ne prend de sens que si, d'ici 2020, l'État fait le nécessaire pour que le chômage soit résorbé, que si l'État n'accepte plus comme normale, tolérable que les entreprises se gardent "sous les coude" une marge de manœuvre de 4,1 %et que si une politique de plein-emploi des 20-30 ans est mise en œuvre, sans subventions et défiscalisations mortifères pour l'emploi et l'économie intérieure du pays .

Il semble donc qu'il est inutile de se projeter en 2050, alors que personne ne sait en matière de démographie, de naissance, de mortalité comment la situation va évoluer. On ne le sait pas non plus pour l'économie et la paix dans le monde. Par contre, nous le savons jusqu'en 2030, c'est déjà bien suffisant pour alimenter la réflexion à moyen terme.

D'après le gouvernement, l'espérance de vie aurait augmenté de 15 ans depuis 1950 soit d'un trimestre par an. Une fois de plus, l'hypothèse est très optimiste, fondée sur l'idée que, de sa naissance à sa mort, un individu ne connaîtrait aucun incident qui viendrait altérer sa santé, et qu'il pourrait maintenir son organisme dans les conditions optimales que ce dernier connaît vers l'âge de 17 ans ( âge ou commence le déclin). Malheureusement pour le gouvernement et pour nous, il y a une différence entre l'espérance de vie et l'espérance de vie en bonne santé à 60 ans.

Or la santé devient un problème dominant pour les Français. Son cout pour les individus est en augmentation constante et se soigner devient problématique pour des pans entiers de la population, toutes classes d'âge confondues. Nul n'ignore que depuis une vingtaine d'années, les coûts de santé deviennent tellement importants que certains soins sont désormais reportés ( dentistes, ophtalmologie, consultation de spécialistes), ce qui aura inévitablement une incidence sur la dégradation de l'espérance de vie. On sait également que la durée des périodes de chômage a une incidence sur l'espérance de vie en bonne santé de ceux qui les subissent.

Nul n'ignore, non plus, que si les conditions de travail sont un peu moins pénibles physiquement qu'en 1950, la pénibilité du travail n'a pas disparu totalement , elle a seulement évolué. Les traumatismes physiques engendrés par le bruit des machines, le port de charges lourdes, le travail en milieu « obscurs et poussiéreux », sont peu à peu remplacés par les traumatismes liés au stress, la fatigue physique liée au trajet domicile/ travail ou aux bruits présent dans l'environnement de travail ainsi qu'à l'allongement de la durée journalière de travail, les maladies posturales touchant l'équilibre même du squelette et les maladies cardio-vasculaires. Autant de nouvelles pénibilités qui usent prématurément le corps et l'esprit humain et qui n'améliorent en rien l'espérance de vie à 60 ans des salariés.

Il eut donc mieux valu ne pas prendre comme critère l'espérance de vie à la naissance, comme l'a fait le gouvernement, mais plutôt les tables de mortalité, qu'utilisent les assurances et les organismes de prêt, qui elles sont calculés sur l'espérance de vie en bonne santé. En réalité, d'après ses tables de mortalité, en 2010, l'espérance de vie en bonne santé pour les hommes est de 63 ans,pour les femmes de 64 ans et pour un ouvrier du bâtiment de 59 ans. En fait, d'après ses tables de mortalité, l'espérance de vie en bonne santé à 60 ans ne s'allonge que d'un demi trimestre par an, soit moitié moins que ce qu'annonce le gouvernement!

En résumé, augmenter la durée d'activité va consister à ne faire participer que les actifs qui ont un emploi, au comblement des déficits des caisses de retraite. Dès lors, contrairement à ce qu'affirme le gouvernement il n'y a aucune augmentation du nombre de cotisants. On fait juste payer plus longtemps ceux qui ont un emploi, en les contraignant à le garder plus longtemps. Avec pour premier effet nocif d'empêcher les classes d'âge 20-30 ans de cotiser, et participer ainsi à l'entraide entre générations, en alimentant les caisses de retraite et d'ouvrir dès maintenant leurs droits à une future retraite.

En semblant ignorer que l'espérance de vie dont il nous parle, n'inclut en aucun cas les accidents et les conditions de vie qui ont pourtant une incidence forte sur l'espérance de vie, le gouvernement occulte dangereusement que c'est particulièrement à partir de 55 ans que l'organisme humain commence à être moins résistant à la fatigue physique et mentale et que même les séminaires de motivation intensive ne parviennent pas à reléguer le « poids des ans » au rayon des mauvais souvenirs.

En essayant de nous faire oublier que si bon nombre de personnes, ayant dépassé 60 ans, vivent plus longtemps, c'est très probablement parce qu'elles ont cessé leur activité professionnelle vers l'âge moyen de 58 ans, le gouvernement occulte le fait que le travail, ajouté à l'usure naturelle du corps humain, est un facteur aggravant de mortalité. Il semble quelque peu irresponsable de vouloir que les gens allongent leur durée d'activité pour pouvoir bénéficier d'une retraite dont, si ils travaillent plus longtemps, ils pourront bénéficier moins longtemps et en mauvaise santé. Des esprits cyniques pourraient penser que dans quelques cabinets obscurs du ministère des finances, on espère même quand allongeant la durée de travail ont raccourcira l'espérance de vie des retraités et que ça fera moins de retraite à payer....

Allez savoir?

Sources: e24 ; L'expansion ; Journal du Net ;

vendredi 14 mai 2010

Manuel Valls, l'anti care!

Dans une tribune éditée par le journal Le Monde, Manuel Valls expose son diagnostic sur la situation actuelle de la France. Puis il s'applique à démontrer en quoi la société du « care », proposée par Martine Aubry, serait une régression pour la France. Après avoir remis à plat les erreurs commises par Nicolas Sarkozy, il nous confie les grandes lignes de ce que devrait être le projet socialiste pour 2012.

Le diagnostic de Manuel Valls porte sur deux points, la perte de confiance des Français et l'analyse de l'échec de Nicolas Sarkozy.

La perte de confiance généralisée des Français porte non seulement en ceux qui conduisent le pays, mais également dans leurs «capacités individuelles à se construire un avenir ». Les causes principales de cette perte de confiance sont liés au durcissement de la société. Cette perte de confiance générerait une souffrance, parce que l'individu est empêché dans « sa capacité d'agir et de répondre aux besoins essentiels de sa famille ». Incapacité d'agir essentiellement provoquée par l'État-providence.

Pour le maire d'Évry, l'État-providence, et par conséquence le « care », n'est plus adapté aux évolutions de la société mondiale. Il ne sert à rien de promettre une société du bien-être car cela générerait des attentes qui ne pourraient être que déçues. Mais pas d'État-providence ne veut pas dire pas d'état du tout. Si l'on veut réellement aider les Français à comprendre quel est leur intérêt et celui du pays, il faut restaurer l'autorité politique, qui « dans une démocratie, amène l'individu à accepter une décision, un changement, une réforme ».

Partant de la, le député de l’Essonne propose que le projet socialiste, qui , en l'état actuel, d'après lui, promeut «comme panacée une "société du soin"» s'oriente davantage sur une société qui permette à ses citoyens d'agir en toute liberté. Il faut également « restaurer auprès des Français l'idée d'une autorité politique émancipatrice capable de donner à chacun, non pas des soins, mais les moyens de se bâtir, en parfaite autonomie et en responsabilité, un présent et un avenir ».

Manuel Valls nous présente la un projet de société libérale, mais pas au point où l'État serait réduit à sa plus simple expression.

Il n'est certes pas facile en une page de détailler un projet de société, mais on peut faire 2 reproches à cette tribune.

1) Le terme care signifie: soins, attention portée à soi-même ou aux autres, solidarité, fraternité , sollicitude. Nous voyons, avec ces différents sens, qu'il ne s'agit pas, comme le sous-entend Manuel Valls, uniquement de soins médicaux apportés à des malades, mais plus d'un comportement individuel ou collectif, d'une éthique personnelle ou issue d'un contrat social.

C'est au travers de l'éducation, de la culture que cet éthique peut s'acquérir et se développer.

2) Malheureusement pour les libéraux qui fustigent à longueur de journée l'État-providence, le contrat social français est ainsi fait qu'il est inscrit dans la constitution que la nation « assure à l'individu et à la famille les conditions nécessaires à leur développement et qu'elle garantit à tous, la protection de la santé, la sécurité matérielle, le repos et les loisirs. »(Préambule de la Constitution de 1946, alinéas 10 et 11).

il y a donc bien en filigranes, dans la constitution française, quelque chose qui ressemble fortement à la solidarité, à la fraternité, à l'État-providence. Si l'on développe jusqu'au bout la logique de Manuel Valls, ces alinéas 10 et 11 devraient être supprimés car ils empêchent les citoyens d'agir en toute liberté.

Liberté ou égoïsme ? C'est tout de même la question qu'on peut se poser à l'issue de la deuxième crise provoquée par le libéralisme économique qui sévit actuellement partout sur la planète. Ce que Manuel Valls oublie lorsqu'il diagnostique que l'individu est empêché dans « sa capacité d'agir et de répondre aux besoins essentiels de sa famille », c'est que ça n'a rien à voir avec l'État providence mais bien avec la situation dans laquelle le libéralisme économique a enfermé les sociétés, pour les rendre compétitives et rentables, au bénéfice unique et monstrueux d'une caste financière qui se fait verser une rente sur toutes les activités et tous les besoins des individus.

J'ai la fâcheuse impression que Manuel Valls souhaiterait, au nom de la liberté individuelle, livrer chaque individu à cette caste, sans autre protection que celle de sa capacité à se débrouiller seul. Partant de la , il est évident qu'élargir le mot care à la solidarité,à l'entraide, à la fraternité ne peut être qu'un obstacle intellectuel et/ou idéologique. Il le sera d'autant plus pour tous ceux qui, lors du dernier congrès du parti socialiste, ont sifflé le mot fraternité.

Dans le mot fraternité comme dans le mot care, il y a cette notion de sollicitude, d'engagement profondément individuel, d'éthique personnelle envers soi et les autres, qui est le socle de l'engagement collectif. Engagement qui n'a absolument rien à voir avec l'État-providence,qui ne s'adresse pas uniquement à des malades et qui, comme le soulignait Ségolène Royal, lors de la campagne présidentielle, amène à réfléchir sur ce que les citoyens peuvent attendre de l'Etat, non comme des personnes assistées mais des êtres humains responsables d'eux-mêmes et solidaires de leurs concitoyens. Le fameux gagnant-gagnant que beaucoup d'entre nous ont encore du mal à comprendre.

En résumé,Manuel Valls a une approche trop réductrice du terme « care » que Martine Aubry a utilisé lorsqu'elle a présenté les fondements du futur projet socialiste (Lire "Martine Aubry cherche à redynamiser la pensée sociale progressiste".) Ce faisant, il induit une confusion d'interprétation des multiples sens que peut avoir ce mot, pour en arriver à l'amalgamer avec l'État-providence. Certes, il lui faut à tout prix démontrer que l'État-providence est un frein au développement individuel, que l'individu n'est pas malade, n'a pas besoin de soins et que l'État surendetté financièrement ne peut contracté une « dette de soins » vis-à-vis de ses citoyens. Il lui faut également démontrer que le projet actuel du parti socialiste, porté par Martine Aubry, est dangereux pour la société et quasiment inapplicable.

Enfin, il y a là un « grand écart » chez Manuel Valls, assez surprenant. Comment, en effet peut-il « contraindre » un individu à accepter les décisions de l’autorité publique alors qu'il veut libérer « sa capacité d'agir et de répondre aux besoins essentiels de sa famille »? Serait-ce une liberté surveillée, canalisée, une semi-liberté, en quelque sorte?

De ce fait, la tribune de Manuel Valls devient alors non plus un projet, mais une critique mal ficelée, peu convaincante, des adversaires du tribun.

Manuel Valls est député PS de l’Essonne et maire d’Evry.

Source: Le Monde

Retraites: Quand G. Filoche démonte l'argumentaire actuel

Si vous prenez la peine d'interroger votre entourage, vos collègues, vos amis, vos proches, sur le sujet de la retraite, le plus grand nombre vous répondra : « c'est super compliqué ». Les plus désabusés, dans un haussement d'épaules, avoueront que « de toute façon, tout est déjà décidé». D'autres se lanceront dans des explications confuses sur les effets du baby-boom, de la crise, du chômage...

Côté politique ou syndical, les réponses sont tout aussi embrouillées, résignées et/ou évasives. Chacun y va de sa petite solution , sans approfondir les données du « problème ». Tans et si bien que nous gardons à l'esprit qu'il y a un problème, mais sommes incapables de l'énoncer clairement....

Moralité, même en y mettant de la bonne volonté, en se renseignant, en lisant abondamment tout ce que les médias publient sur le sujet, au final, on ne sait pas plus qu'avant si il y a un vrai problème des retraites, actuel et à venir,qu'elle est sa nature, s'il faut réagir vite ou prendre son temps pour construire un système pérenne, voir même si un tel système peut être pérenne.

Sauf que, en surfant sur la page du Breton Sauvage, « l'illumination » m'est venue grâce à cette vidéo.

Intervention de Gérard Filoche lors du débat organisé le 8 Avril par la section PS de Saint-Denis

Limpide, n'est ce pas, comme explication?

Du principe de la retraite par répartition, en passe en part le démontage du mécanisme mis en place pour détruire le système actuel de retraite, les réponses à toutes les questions qu'on peut se poser légitimement, devant les grandes manœuvres auxquelles on assiste actuellement, nous sont données.

L'allongement de la durée de vie, comment ça se calcule, l'influence des conditions de travail sur la durée de vie, l'influence du chômage sur la baisse des recettes des caisses de retraite, l'incongruité de l'allongement des annuités, tout y est minutieusement disséqué, expliqué. Gérard Filoche, conclue de façon simple, limpide, que si il y a un déficit des caisses de retraite, c'est parce que les politiques en défaveur de l'emploi font dangereusement baisser les encaissements.

Il en profite également pour remettre les pendules à l'heure sur le plan sémantique, en expliquant par exemple, que le concept de charges sociales n'existe pas en droit et qu'on englobe sous cette terminologie toute une série de cotisations qui permettent aux salariés de bénéficier de services, de prestations sociales.

Non sans égratigner le MEDEF, les leaders politiques de droite, et certains de ses camarades de gauche, qui véhiculent des informations partielles et orientées sur la question des retraites, Gérard Filoche conclut que le traitement de la question des retraites c'est avant tout un choix de société.

J'invite tous ceux qui, parce qu'ils sont à la retraite, parce qu'ils espèrent pouvoir un jour utiliser ce droit constitutionnel, parce qu'ils ne conçoivent pas une société où l'entraide dépendrait financièrement des fluctuations boursières, à visionner attentivement cette intervention de Gérard Filoche. Elle représente à elle toute seule une mine d'arguments, tous plus fondés les uns que les autres, à opposer à tout ceux qui, consciemment ou inconsciemment, veulent nous tenir à l'écart des négociations en cours sur les retraites.

Merci au Breton Sauvage pour l'info

jeudi 13 mai 2010

Nicolas Sarkozy et les « 15 apôtres »

Mardi dernier, Nicolas Sarkozy réunissait pour la première fois, à l'Élysée, une quinzaine de parlementaires avec lesquels il a mené, d'après Le Figaro, "près d'une heure et demie de conversation à bâtons rompus"

Parmi ces parlementaires, Éric Ciotti, David Douillet, Édouard Courtial, Alain Gest, Bérengère Poletti, François Grosdidier et Dominique Dord .

Anciennement chargés de canaliser les velléités de Jean-François Copé, ils sont désormais investis d'une nouvelle mission : être les relais de la parole présidentielle.

La réunion à peine terminée, les quinze apôtres parlementaires se sont mis à l'ouvrage.

En nous dévoilant que "p tète ben qu'oui, p tète ben qu'non", Nicolas Sarkozy pourrait se présenter pour un second mandat présidentiel...( Ça me rappelle quelqu'un mais je ne sais plus qui )

La campagne de communication électorale serait alors axée sur alors sur le thème: « un président rassembleur, protecteur »...

En nous faisant connaitre la parole divine l'opinion du candidat perpétuel potentiel de la majorité sur ses éventuels concurrents du Parti Socialiste

A « l'archaïsme » de Martine Aubry , il oppose sa modernité ...

Il se trouve calme, serein, en comparaison avec Ségolène Royal ...

Il pense qui ferait figure de «pasteur méthodiste» si il devait être comparé à Dominique Strauss-Kahn ....

En nous annonçant l'arrivée d'un grand messie changements gouvernemental dans un futur proche.

Voilà, en substance, le « nouvel évangile » que les ravis apôtres parlementaires invités par Nicolas Sarkozy sont chargés de diffuser très largement...

Reste à savoir si il va faire autant d'adeptes que l'annonce du « plan divin » fait il y a deux millénaires.

Et là, j'ai des doutes....

C'est sûr qu'après 5 ans, pendant lesquels les fondements de la France (Liberté, Égalité, Fraternité, Droits de l'Homme et programme du Conseil de la Résistance) , auront été "éparpillés façon puzzle", les français vont avoir besoin d'être rassemblés et protégés.

Ce qui est moins sûr, c'est que Nicolas Sarkozy soit le mieux placé pour incarne celui ou celle qui pourra le faire.

Quand à sa façon de se présenter comme moderne, serein, alors que depuis 2007 on a l'impression d'être retourné dans une zone temporelle qui tourbillonne et se déplace entre le 19° siècle et les plus sombres années de la dernière guerre mondiale, c'est assez surréaliste.

Reste le « pasteur méthodiste » ...là, le seul point commun que je verrais entre un « pasteur méthodiste » et Nicolas Sarkozy, c'est cette foi inébranlable en leurs idéologies, cette volonté de faire plier les consciences et d'ignorer le libre arbitre des autres...même si, de toute évidence, ils n'adorent pas le même dieu.

Sources: Le Figaro ; Wikipédia ; tontonsflingueurs

mardi 11 mai 2010

Réforme des retraites, vers une grande consultation populaire.

« La Nation assure à l'individu et à la famille les conditions nécessaires à leur développement.

Elle garantit à tous, notamment à l'enfant, à la mère et aux vieux travailleurs, la protection de la santé, la sécurité matérielle, le repos et les loisirs. Tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans l'incapacité de travailler a le droit d'obtenir de la collectivité des moyens convenables d'existence »Préambule de la Constitution de 1946, alinéas 10 et 11

En 1946, lorsque les alinéas 10 et 11 du préambule de la constitution furent écrits, le législateur établissait un principe fondamental : celui de l'entraide au sein de la collectivité.

En ce qui concerne les retraites, lorsqu'on lit, depuis quelques semaines, les très nombreuses déclarations des uns et des autres, il semble opportun, avant toutes choses, de vérifier que la communauté est toujours pleinement d'accord pour que ce principe d'entraide entre les générations soit maintenu.

Si ce principe est maintenu, il devient l'objectif commun pour tous les membres de la communauté. Il est le consensus de base auquel nulle n'aura le droit de déroger. Il est l'objectif à atteindre que chacun garde bien en tête avant d'entrer dans des débats sur ce qu'on peut appeler ou pas un vieux travailleur,des moyens convenables d'existence et comment procurer ces moyens.

Si ce principe n'est pas maintenu, chaque membre de la communauté saura alors ce qui lui reste à faire.

Ce n'est donc pas, tout le monde peut le comprendre, une décision facile à prendre quand on a gardé un tant soit peu de volonté de ne pas retourner à «l'état de nature». Et ce n'est certainement pas une décision que la communauté doit laisser prendre par une poignée de technocrates, de politiciens dont les préoccupations en la matière sont parfois très éloignées des intérêts des citoyens.

De nombreux mouvements politiques commencent à le comprendre et a demander que la décision de réforme ne soit prise qu'à l'issue d'une consultation démocratique.

Jeudi 6 mai, Attac et la fondation Copernic donnaient rendez-vous à toute la gauche politique et syndicale à la Bellevilloise à Paris pour mobiliser contre la réforme des retraites.

Jean-Luc Mélenchon président du parti de Gauche , selon L'Express, a appelé à une "votation populaire, sur le modèle de ce qui s'est fait pour La Poste avant le vote définitif de la loi, qui devrait intervenir à la mi-septembre ».

Ségolène Royal annonce, via son compte personnel sur Twitter, le lancement d’une grande consultation populaire sur les retraites organisée par Désirs d’Avenir.

J'adhère totalement à ces propositions de passer, avant toute décision, par une consultation populaire.

Le sujet des retraites, dans la mesure ou c'est un sujet qui impacte une question de société, celle de l'entraide entre génération et par la même, la protection des plus fragiles des citoyens, ne peut être traité en petits comités. Car à bien y regarder ces petits comités ne représentent tout au plus que 10% des salariés ( syndicats) ou 14% des citoyens ( partis politiques et Parlement). Pour la plupart ils sont constitués de personnes qui n'ont pas ou peu travaillé en entreprise et bénéficient de régimes spéciaux très avantageux.

Leur laisser à eux seul la possibilité de négocier sur le sujet des retraites, en éliminant les retraités eux même (pourtant touchés par la question du montant des pensions), les jeunes et les moins jeunes actifs ou en voie de l'être (impactés par l'allongement de la durée de cotisation et la question du système de retraite à venir), les chômeurs qui, pour autant qu'ils n'ont pas eu à décider de leur situation de sans emploi, se verront contraint, au moment de la retraite à percevoir une pension réduite à sa plus simple expression, risque de dénaturer totalement le débat, de le réduire à une simple question de gestion financière, de comptabilité publique et/ou de confrontation idéologique politicienne,.

Alors oui, il me semble qu'une votation citoyenne serait la bien venue, avant le vote au parlement, afin que nous puissions réaffirmer notre volonté de maintenir ou pas une entraide entre générations financée par les cotisations sur le revenu, et tous nous exprimer sur tous les points constitutifs du problème des retraites.

J'aurais aimé que la loi organique organisant le référendum d'initiative populaire soit enfin promulguée. Début novembre 2009, le ministre de l'Industrie Christian Estrosi avait annoncé sur Public Sénat que le gouvernement soumettrait au Parlement un projet de loi organique rendant possible un référendum d'initiative populaire "avant la fin de l'année". Certes il n'avait pas précisée de la fin de quelle année il parlait: 2009? 2010? 2012? 2025? Visiblement ce n'était pas 2009 et pour 2010 cela semble être compromis par l'amnésie persistante du gouvernement.

Alors faute de voir notre droit à un référendum respecté, l'organisation d'une consultation et/ou une votation citoyenne ne pourrait être que bénéfique pour convaincre le Parlement qu'il a tout intérêt a être à l'écoute des citoyens plutôt qu'à celle des lobbys des assurances privées.

Sources: Fondation Copernic ; Désirs d’Avenir ; Blog de Jean-Luc Mélenchon ; Le Monde ; L'Express

Faire payer les riches ne relève pas vraiment de la symbolique!

« La Nation assure à l'individu et à la famille les conditions nécessaires à leur développement.

Elle garantit à tous, notamment à l'enfant, à la mère et aux vieux travailleurs, la protection de la santé, la sécurité matérielle, le repos et les loisirs. Tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans l'incapacité de travailler a le droit d'obtenir de la collectivité des moyens convenables d'existence »Préambule de la Constitution de 1946, alinéas 10 et 11

Au cours d'une interview sur Europe1. Alain Minc a estimé "Je préfèrerais qu'on fasse un prélèvement sur les riches temporaire et qu'on garde quand même l'idée du bouclier...Faire payer les riches relève de la symbolique et de la solidarité nationale...mais "ce n'est pas avec les 600 millions d'euros du bouclier qu'on répond aux dizaines de milliards de déficit".

Qui sont les plus «assistés» ?

D'après Les Echos, le bouclier fiscal a coûté à l'Etat environ 586 millions d'euros en 2009. A noter, tout de même, que parmi les 10.000 contribuables les plus riches en terme de revenu, 150 n'ont pas payé d'impôt ( grâce aux niches fiscales) ou ont obtenu une restitution du Trésor public alors que leur revenu fiscal de référence était en moyenne de l'ordre d'un million d'euros !

D'après le site Fraude Fiscale, Les niches fiscales, quand à elles, ont couté plus de 110 milliards d’€ aux finances publiques, soit 27% des recettes fiscales nettes de l'Etat et 3,8% du PIB.

La grande fraude fiscale ( par le petite fraude aux allocations) représente un manque à gagner pour l'Etat de quelque 40 milliards d’€ par an .Selon le SNU (SYNDICAT NATIONAL UNIFIE DES IMPOTS), elle relève plus de l’impôt sur les sociétés ou de la TVA, par exemple, que de la PPE.

Toujours selon le SNU, le coût de l’évasion (légale) et de la fraude fiscale (illégale) en 2006 était évalué à une somme oscillant entre 42 à 51 milliards d’euros. Rappelons que le montant total des aides publiques versées annuellement aux entreprises, pour qu'elles maintiennent l'Emploi, est de 65 milliards d’€.

Si on totalise ce que coûte à l'Etat français et aux finances publiques toutes ces mesures envers les plus aisés d'entre ses citoyens et aux entreprises dont souvent ils sont les propriétaires/actionnaires,, ont arrive à un total annuel d'environ 800 Milliards d'Euros!

Faut-il rappeler à Alain Minc que , en 2009, la dette française s'élevait à 1 500,8 milliards d'euros, soit 77,9 % du PIB et que le déficit public français 2010 atteint 173,7 milliards d'euros !

Il suffirait de reprendre 20% de ces 800 Milliards d'Euros pour combler chaque année le déficit public français !

Quand on compare les récents propos d'Alain Minc , proche conseiller du président Nicolas Sarkozy et de Martine Aubry, avec les alinéas 10 et 11 du préambule de la Constitutions française, on réalise à quel point l'Etat « providence pour la personne » qui « en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans l'incapacité de travailler » est devenu un état « providence pour les privilégiés » qui se trouvent en capacité de financer l'économie . Il y a là un inversion scandaleuse de notre contrat social.

Inversion qui s'est affirmée avec la création du bouclier fiscal qui instaure le protection de ceux qui possède nt la majorité des richesses du pays. Les mêmes qui ont largement les moyens d'investir dans des niches fiscales leur permettant de faire officiellement baisser le revenu de base qui servira de calcul pour leur imposition. Les mêmes souvent qui, actionnaires de multinationales ont tout loisir d'organiser l'évasion de leurs capitaux que des gens comme Alain Minc appelleront stratégies « d’optimisation fiscale ».

Inversion qui se traduit actuellement dans les mesures que dénonce Ségolène Royal et qui visent à exempter la collectivité de son devoir constitutionnelle de fournir aux plus pauvres des moyens convenables d'existence.

Alors non, monsieur Minc, faire « payer les riches » ne relève pas de la symbolique!

Récupérer l'équivalent du déficit public annuel n'est que saine gestion de son budget, surtout quand on constate que cet « investissement » n'est absolument pas rentable, que ceux qui bénéficient de nos largesses détruisent de l'emploi et vont placer leurs capitaux dans les paradis fiscaux.

En savoir plus

Les entreprises françaises du CAC 40 dans les paradis fiscaux, l’enquête d’Alternatives économiques.
Iimpact de l’évasion fiscale des multinationales dans les pays du Sud, le rapport « Des sociétés à irresponsabilité illimitée. Pour une responsabilité environnementale, sociale et fiscale des entreprises (RESF) » du CCFD – Terre solidaire et d’Oxfam France – Agir ici.
L’évasion fiscale, le blog d’Oxfam France – Agir ici dédié à l’évasion fiscale.
La manipulation des prix de transfert, la vidéo de l’intervention de Maylis Labusquière d’Oxfam France à l’Assemblée nationale le 29 mai 2009.

Sources: Le Figaro ; Le Post ; Fraude fiscale ;Stop au Paradis Fiscaux ; Europe 1 ; Les Echos;