On sentait bien que , depuis septembre 2008, le gouvernement était « un peu frustré » d'avoir été obligé de lever le pied dans la mise en place des réformes sociales néolibérales.
Décemment, alors que les finances publiques étaient mises à la disposition des banques et des multinationales, dans un gigantesque effort de solidarité, il ne pouvait être question de continuer à attaquer les fondements de la solidarité nationale que représentent les acquis sociaux.
Même si l'opinion publique ne comprenait pas bien pourquoi l'État aidait particulièrement les banques qui étaient à l'origine de la catastrophe financière, leur sauvetage étant justifié par la préservation des emplois, il avait été admis tant bien que mal.
Consensus qui depuis septembre de 2008 obligeaient l'État a garder tel quel le « bouclier social » français.
Avec les mesures d'austérités qui ont été imposées à la Grèce cette semaine, il se pourrait que le gouvernement ait trouvé, sous prétexte d'assainir la dette publique , une occasion de reprendre sa « casse systématique » des acquis sociaux. En février 2008, les caisses étaient vides et il était hors de question pour le gouvernement de faire un geste pour augmenter le pouvoir d'achat. En mai 2010 est le sont encore plus et, visiblement, elles sont sous la surveillance des marchés et des spéculateurs . Voilà une occasion en or pour le gouvernement d'enfoncer le clou et de démontrer qu'il est indispensable d'entreprendre enfin la réforme sociale qui satisfera les investisseurs et redonnera envie au marché de nous prêter de l'argent à des taux défiants toute concurrence.
si Xavier Timbeau, économiste à l'OFCE (Observatoire français des conjonctures économiques), estime, sur Le Post, que "La crainte de voir sa note dégradée n'est pas une bonne raison pour un plan d'austérité. » que « c'est une erreur, on crée la panique. » il ne voit pas, en homme honnête que ce'st également un magnifique moyen de faire accepter, par la population, des réformes drastiques qu'elles n'auraient certainement pas accepté si on lui laissait le temps d'y réfléchir.
C'est ainsi que, sans perdre une seconde, à peine quelques que les heures après que le public ait eu connaissance du plan d'aide à la Grèce et des conditions de cette aide, Nicolas Sarkozy, lors d'une rencontre avec les députés UMP, aurait, selon de Nouvelobs.com , estimé que la réforme des retraites devait, dans le contexte de la crise grecque, permettre d'être "toujours crédible vis-à-vis des investisseurs" et de ne pas être dégradé par les "agences de notation".
Depuis mercredi, le premier ministre précise son idée de gel des dépenses publiques pour les trois prochaines années et justifie sa décisions en affirmant que la crise grecque rend urgente la lutte contre les déficits et qu'il faut se mettre en conformité avec les exigences européennes et garantir son crédit sur les marchés financiers. Il martèle sur toutes les ondes que « les dépenses d'intervention - qui désignent notamment aides à l'emploi (contrats aidés...) et aides sociales (aide au logement, allocation adulte handicapé...) - seront remises à plat ».
Bien entendu, cette « absolue nécessité et urgence », aura des répercussions négatives sur la croissance du pays , mais on se garde bien de les évoquer...Qu'en conséquence de la baisse des dépenses sociales le nombre de chômeurs augmente, le pouvoir d'achat d'une grande partie de la population s'effondre , alors que plus de 8 millions de Français vivent en dessous du seuil de pauvreté, n' a visiblement aucune importance si les marchés sont satisfaits.
Pour Mathieu Plane, économiste à l'OFCE, qui s'exprimait dans le journal Le Monde, « diminuer ses aides se traduira forcément par plus de pauvreté » et « ces réformes ne pourront passer que si l'effort national est supportable pour tous ».
Bref tout ceci va se traduire par une diminution des aides, des entraides, mais certainement pas par la suppression du bouclier fiscale ou des niches fiscales qui permettent à un grand nombre de citoyens français d'échapper totalement à l'impôt, malgré des revenus on ne peu plus confortables. On ne contrarie pas les investisseurs, voyons, même si une partie des problèmes que nous connaissons actuellement viennent d'eux et de leurs amis » spéculateurs de touts poils"!
Comme le souligne Frank Van de Velde, il semble que comme en 2008, le gouvernement « Faute de se donner les moyens intellectuels et institutionnels de traiter les vrais problèmes, » soit en route pour traiter « de faux problèmes, en croyant ou en faisant croire qu'il s'agit des vrais ».
A moins qu'il ne fasse que profiter de la situation pour mener à bien son projet initial de privatiser tous le secteur social au prétexte de coûts que les finances publiques ne peuvent désormais plus assumer....
Personnellement, je n'ai rien contre un budget géré « en bon père de famille ». Seulement ,je ne supporte pas que pour ce faire, le père de famille demande uniquement à certains des membres de la famille de faire des sacrifices et laisse les autres se servir tant qu'ils veulent dans le portefeuille familial...et c’est précisément cela que je pense que le gouvernement veut faire.
Sources: Paul Jorion ; Le Monde ;Nouvelobs.com ;Le Post ; Le Figaro ; E24 ; Wikipédia
"Seulement ,je ne supporte pas que pour ce faire, le père de famille demande uniquement à certains des membres de la famille de faire des sacrifices et laisse les autres se servir tant qu'ils veulent dans le portefeuille familial...et c’est précisément cela que je pense que le gouvernement veut faire."
RépondreSupprimerExactement. Et lorsque tu demande "mais pourquoi, tu le laisse faire" le père de famille te réponds "bah, regarde, il est costaud, si je ne l'autorise pas, il va me casser la gueule. Et puis, il va partir de la maison et "que vont dire les voisins.""
On dira que je me "Mélanchonnise".