Et il n'a pas tort!
Car depuis l'automne 2009, période à laquelle le nouveau gouvernement grec a révélé que le déficit budgétaire du pays serait plus important que prévu, plongeant la nation grecque dans une crise sans précédent, les hésitations de la communauté européenne à venir en aide rapidement à l'un de ses membres, les propos particulièrement odieux de certains ultra-libéraux allemands, prêt à dépouiller le peuple grec de son patrimoine, de son sol, la léthargie dans laquelle semblent être plongés les différents gouvernements et partis politiques des pays européen, constituent une véritable infamie.
- infamie cette absence de réactions qui illustre le degré de dépossession de la souveraineté des Etats, des peuples ,par une poignée de banques, de multinationales, d'agences de notation financière internationales, est infâme.
- infamie de ceux qui nous gouvernent, ou prétendent nous gouverner un jour, de ne pas réagir contre cette dépossession, voire même de s'en rendre complices car normalement la (volonté) politique devance et dépasse, elle ne se soumet à aucune autre puissance que celle du peuple souverain!.
- infamie de la part de l'Europe qui ne fait rien alors que, dans le même temps, le Japon, la Chine, la Corée du sud créent un fond de 120 milliards de dollar pour aider éventuellement les pays de l'ASEAN .
- de faire un bref rappel de la situation de la Grèce (qui n'est pas très éloignées économiquement de celle de la France),
- de s'interroger sur ce que sont en réalité les agences de notation et leur légitimité, de connaître leurs clients;
- et pour finir d'examiner de près l'agence de notation Fitch qui vient de porter le coup de grâce au peuple grec ,en abaissant sa notation de "deux crans d'un coup". Est-ce par simple déontologie ou pour permettre à certains membres de son directoire" de faire fructifier le capital des entreprises qu'ils dirigent par ailleurs?
Dans le courant du mois d'octobre 2009, le nouveau gouvernement grec annonce que le déficit public grec est plus important que prévu. Cette annonce va permettre de découvrir que le gouvernement précédent a largement «trafiqués les comptes ».
Pour combler ce déficit, faire face au paiement de dettes arrivant à échéance, au payement d'intérêts d'emprunts et financer le déficit public, la Grèce a besoin d'emprunter 53 milliards d’euros sur les marchés financiers.
Faute d'une aide rapide, dès le mois d'octobre 2009, de la part de la présidence du conseil européen, la Grèce a été la cible de multiples attaques menées par les spéculateurs internationaux. Attaques qui ont été grandement facilitées, dans un premier temps, par la dégradation de la notation de la Grèce par les agences Moody's et Standard and Poor's, en termes clairs, cette dégradation de la notation signifiait aux investisseurs que la Grèce était un pays peu solvable et qu'il convenait donc de lui prêter de l'argent à un taux d'intérêt très important. Le coup de grâce a été donné cette semaine par l'agence de notation Fitch qui s'est ainsi tombé la nation grecque dans un cercle vicieux, en l'obligeant à dégrader chaque jour davantage ses finances publiques...
Ce n'est que vendredi 9 avril qu'un accord entre les pays de la zone euro a été trouvé pour prêter à la Grèce l'argent qui lui fait cruellement défaut. il faut dire que côté français, les banques françaises, seules banques en Europe à avoir des filiales en Grèce, ont dû exercer des pressions énormes pour que le gouvernement français pèse de tout son poids dans la décision des pays de la zone euro.
Quelle légitimité ont ces agences?
Les agences de notation n'ont aucune légitimité institutionnelle. Ce sont des entreprises privées, qui agissent dans le seul intérêt de leurs clients. Leur appréciation, leurs notations, sont pour les investisseurs un critère primordial pour l'estimation du risque qu'un investissement représente, surtout dans le cadre des marchés financiers mondialisés. Pour les emprunteurs institutionnels, cette notation est un critère obligatoire pour leurs investissements. Elles travaillent pour le compte d'investisseurs privés, banques, fonds de pension, collectivités, particuliers cherchant à investir en minimisant, en principe, les risques. Elles ont un rôle qui les conduit à apprécier le risque de solvabilité financière d'une entreprise, d'un État, d'un emprunt, une opération de financements structurés, d'une titrisation ...
Comme l'expliqueThibaud Vadjoux , "Le rôle de l'agence de notation financière est d'évaluer la qualité du risque d'un émetteur de titres ou d'une dette financière". elles exercent leur activité est sans qu'aucun État, aucun organisme de contrôle national ou international ne les supervise.
Jean-Pierre Jouyet, président de l'Autorité des Marchés Financiers (AMF), commentant, au cours d'une conférence de presse,le 5e rapport annuel sur les agences de notations affirmait que les agences de notation ont eu "une part de responsabilité dans la crise" de 2008. Hubert Reynier, secrétaire général adjoint de l'AMF chargé de la régulation et des affaires internationales,estime quant à lui que"les notations des agences ont davantage participé à un phénomène d'accélération de la crise qu'à un phénomène d'alerte de celle-ci"
C'est donc ces mêmes agences, en partie responsables de la crise de 2008, que le G20 avait promis de superviser (sans tenir sa promesse), qui, depuis octobre 2009, déstabilisent la situation économique et financière de la Grèce, en faisant grimper les taux d'intérêts des emprunts qu'elle sollicite....Elles sont été en 2007 et 2008, ce qu'on pourrait appeler des "pompiers pyromanes". et ce sont les trois agences de notation, qui après avoir été "complices de la crise des surprimes" , entraînent aujourd'hui des États vers la faillite...
Et parmi ces agences celle qui porte le coup fatal est Fitch Ratings Ltd. passée en décembre 1997, sous le contrôle du holding français Fimalac.
Qu'y a-t-il derrière cette agence de notations?
Le holding Fimalac, est un groupe international de services financiers propriétaire de Fitch Group , troisième agence de notation dans le monde.
C'est en examinant de plus près la composition de son conseil d'administration qu'on peut commencer à avoir de sérieux doutes sur la neutralité des analyses de cette holding:
Il y a alors quelques administrateurs ou quelques censeurs pour lesquels la questions du conflit d'intérêt peut nous effleurer avec insistance:
- David Dautresme, senior advisor de Lazard Frères ( entreprise spécialisée dans les fusions acquisitions) ;
- Philippe Lagayette, président du conseil d'administration de JP Morgan & Cie SA ( banque soupçonnée d'avoir précipité la faillite mi-septembre de sa compatriote Lehman Brothers),
- Étienne Pflimlin, président du Crédit mutuel (exposé indirectement à des pertes allant jusqu'à 90 millions d'euros dans la fraude présumée de l'Américain Bernard Madoff) ;
- Thomas Piquemal, directeur général adjoint de Veolia Environnement (autrefois Vivendi Environnement) , en charge des finances. Aidé par le FSI
- Henri Lachmann, président du conseil de surveillance de Schneider Electric Aidé par le FSI;
- Edouard de Royère, président d'honneur d'Air liquide. Aidé par le FSI
Il faut avoir une immense grandeur d'âme pour, quand on dirige une banque, une entreprise spécialisé dans les fusions acquisitions, une entreprise qui a fortement besoins de se déployer géographiquement "hors frontières", et qu'en même temps ont préside une holding propriétaire d'une agence de notation prépondérante dans le choix des investisseurs, ne pas être tenté de de pousser à la faillite des entreprises ou des pays endettés, afin de pouvoir 'sen approprier les biens ou en faire profiter ses clients, non?
Conclusion
- Nul besoin d'un doctorat en Economie pour savoir que la Grèce, qui vit de l'emprunt, est en faillite et que La France, l'Espagne,l'Irlande, La Grande-Bretagne, le Portugal sont tout aussi exsangue et aux abois financièrement.
- Nul besoin d'un doctorat en Psychologie pour comprendre que les acteurs de la finance sont des gens à la fois avides, retors au point de camoufler sous de multiples artifices leurs malversations ou leurs erreurs, et habiles à faire payer leurs erreurs aux autres...
- Nul besoin d'être sorti de Science Po pour se rendre compte que des pans entiers de pouvoirs qui appartenaient aux gouvernements des nations, sont désormais entre les mains des holdings financiers et de multinationales industrielles. De sorte que la politique de l'emploi, la politique économique et financière n'est plus le monopole des gouvernements et que 3 agences de notations peuvent impunément mettre en faillite un Etat développé.
- Nul besoin d'un microscope électronique pour se rendre compte que, depuis 2008, les peuples d'Europe et du monde entier, après avoir renfloué massivement les "trésors" de ces même holdings et multinationales, sous la pression des gouvernement face à une crise dont on est même plus certains qu'elle était réelle, sont victimes d'une arnaque mondiale.
- Nul besoin d'être "grand philosophe médiatisé" ou grand moraliste pour trouver cette situation scandaleuse et absurde et comprendre que nous sommes tous les grecs de demain.
"Alors peuple de France, peuple d'Europe, peuple du monde, levons-nous avec fierté et courage. Levons-nous pour rallumer toutes les étoiles du ciel celles qui reflètent nos âmes dans l'immensité de la nuit noire, levons-nous pour dire non au fascisme, non"
Sources : Le Post , Le Point , Le Monde ; Le Figaro; Wikipédia , France24 ; La Tribune , e24
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