"C’est trop, beaucoup trop ce tapage électoraliste sur la burqa, ces mises en cause qui stigmatisent toute une communauté sans même régler correctement la question.
J’invite Nicolas Sarkozy à concentrer son effort sur les vrais problèmes et à reporter son activisme sur la mise en œuvre d’actions qui répondent à des problèmes beaucoup plus urgents et plus massifs comme aujourd’hui celui des agriculteurs." C'est ainsi que Ségolène Royal, présidente de la région Poitou-Charentes, à commenté, dans dans un communiqué relayé par le NouvelObs , la dernière bourde populiste de Brice Hortefeux.
Et Ségolène Royal est très loin d'avoir tort. Certes, on nous dit que la conjoncture industrielle s'est de nouveau améliorée. Même le Le FMI a relevé de ¾ de point ses prévisions pour la croissance mondiale.
Mais les salariés, les citoyens français sont très loin d'êtres sortis de la crise, surtout dans les classes les plus fragiles de la population. Pour eux, la situation quotidienne et réelle est loin de s'améliorer, bien au contraire. Surendettement, inflation, crainte de chômage, annonce de réforme des retraites, autant de problèmes urgent pour lesquels l'État ne joue pas véritablement son rôle de régulateur social:
1- Le nombre des ménages surendettés augmente de 16% par an en moyenne depuis le début de la crise. Les dernières statistiques publiées par la Banque de France confirment que 19.380 dossiers ont ainsi été déposés en commission de surendettement au mois de février 2010, soit 20,5% de plus qu'au mois précédent. Selon la Cour des Comptes, 9 millions de personnes sont en situation d'incidents de paiement et 200 000 dossiers de surendettement avaient été déposés auprès des services de la Banque de France, en 2009.
Selon l’Association française des établissements de crédits et des entreprises d’investissement:
- 31,7% des personnes concernées par le surendettement le seraient à cause du chômage
- 32,3% pour d’autres causes parmi lesquelles : les cautions et les études des enfants…
Ces «nouveaux pauvres», sont des personnes qui, bien qu'ayant un emploi, ne parviennent plus à payer les loyers, les factures d'électricité ou de gaz. L'endettement des ménage n'est plus du tout lié à des dépenses extravagantes mais à des dépenses courantes que les revenus du travail ne permettent plus de couvrir!
2 - L'inflation, bien qu'on en parle peu, l'inflation est belle est bien là et se sent parfaitement quand les revenus sont faibles. En mars 2010, l’indice des prix à la consommation (IPC) s’accroît de 0,5 % (+1,6 % sur un an). Et ce n'est pas des décisions gouvernementales comme celle de l'augmentation de 9,7 % en France des tarifs réglementés du gaz naturel qui feront baisser l'inflation. En conséquence, d'après Alexander Law, chef économiste chez Xerf interrogé par le figaro.fr "la consommation des ménages a flanché au premier trimestre et tout porte à croire que la suite de l'année ne sera pas fameuse non plus».
3 - Les français craignent et anticipent une augmentation du chômage . Avec un nombre de chômeur qui avoisine les 5 millions de personnes, ils font preuve d'une plus grande lucidité que nos gouvernants et on peut comprendre leurs craintes!
4- Enfin, si jusqu'à présent les salariés pouvaient "se consoler" en passant aux "jours heureux de la retraite", depuis quelques semaines, leur rêve est brisé! Bien qu'affirmant ne pas vouloir toucher à l'âge légal de départ, l'État chercherait à contourner l'âge de départ à la retraite, et a déjà fait savoir que la réforme aurait lieu coûte que coûte...Nous savons tous parfaitement à qui cette réforme coûtera le plus...
Pour toute ces raison le gouvernement, comme le souligne judicieusement Ségolène Royal, a tout intérêt à faire du " tapage électoraliste sur la burqa" afin que les partenaires sociaux, les partis politiques et les citoyens ne fassent pas attention aux très mauvais résultats qu'il a obtenus avec sa politique uniquement tournée vers l'aide aux entreprises...qui délocalisent!
Et devant le peu d'empressement du gouvernement à trouver des solutions qui répondent à des problèmes massifs et urgents comme le chômage, l'inflation et le surendettement, on peut également se demander si '' Nicolas Sarkozy recherche ce qui est utile aux Français ou ce qui peut lui permettre de remonter dans les sondages ?"
Sources: NouvelObs ; Le Post ; INSEE ; FMI ; L'Expansion ; Chômiste Land ; Le Monde ; Le Figaro
Amen.
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