samedi 28 août 2010

Louise et les universités d'été

Il faut que je vous explique pourquoi je ne suis pas « fan » des universités d'été, organisées par les grands partis politiques. Je n'ai participé, en tant que militante, qu'à une de ces manifestations, mais j'ai eu l'occasion d'en observer plus d'une.
Elles me font trop penser à ces grand-messes au cours desquelles vient parader toute la hiérarchie cléricale. Mis à part cette analogie, somme toute banale pour une laïque qui sait d’où ça vient, je n'aime ni leur séance d'ouverture, ni leurs ateliers, ni les discours de clôture.
Quand il faut se « taper », un peu fatigué par un long trajet (avez-vous remarqué que les partis politiques choisissent toujours des endroits improbables pour y tenir leurs universités d'été ?), puant la sueur et le vêtement froissé, un peu désorienté par la géographie des lieux qu'on a souvent eu à peine le temps d'explorer, les bagages à peine posés dans une chambre qui, le plus souvent, sera partagé avec des inconnus, nous voilà tous engagés à aller entendre le discours d'ouverture.

Notez bien la perversité de certains organisateurs qui se gardent bien de vous dire qu'il ne s'agit pas d'un simple « bonjour, bienvenue au club » mais d'une longue suite de discours convenus, interminables, dans lesquels les différents orateurs se congratulent, se remercient chaudement de leur accueil.
Quelquefois il arrive tout de même, oh miracle,! que perdus dans le brouhaha d'une salle archicomble, on capte le remerciement aux participants d'un de nos orateurs soporifiques.
Bref, trois ou quatre heures après notre arrivée, nous sommes plus ou moins contents qu'on nous ait rappelé ce qu'on savait déjà : pourquoi nous étions là, les différents ateliers (auxquelles nous nous sommes inscrits volontairement quatre mois auparavant) qui nous était proposé, le planning des universités (que nous avions reçu joint à la confirmation de notre inscription). Et à ce moment de la journée, la fatigue aidant, une petite voix intérieure nous demande si on ne nous aurait pas pris pour des demeurés.
Dieu merci, la rencontre opportune de quelques « camarades », avec lesquels on avait sympathisé l'année précédente, va nous faire oublier notre mauvaise humeur grandissante.
Jusqu'au lendemain...
Le lendemain le néophyte va découvrir ce que, dans le monde politique, on appelle un débat.
Si il s'attendait à pouvoir débattre, en adulte, avec la pléthore d'experts qui, sur le prospectus annonçant le programme des universités d'été l'avait fortement motivé à faire le déplacement, la déconvenue va être énorme. De débat il n'y aura pas.
Les experts parleront beaucoup,trop et pour peu qu’on soit en pleine digestion, totalement à perte. Un quart d'heure avant la fin du débat, on fera circuler très vite un micro dans la salle afin que les participants aient l'impression de participer. Et si par chance vous pouvez poser une question, il est fort probable que les experts n'y répondront qu'une fois sur mille.
Généralement pour les ateliers, il ne faut pas s'attendre à mieux. On pourrait croire, à leur nom, on va y travailler. Que nenni. Là aussi, muni du document de synthèse qu'on vous a remis à l'entrée de l'atelier, vous aurez à subir les discours et digressions d'un expert du thème traité. Au mieux le débat s'établira entre l'expert...et l’animateur de l'atelier.
Quant au discours de clôture, ce n'est souvent qu'une longue synthèse de ce qui s'est dit lors des débats et ateliers et surtout un « truc » qui se voudrait motivant et mobilisateur, puisqu'en général c'est le grand chef du parti qui le prononce. Par politesse, esprit de camaraderie on va y assister, alors qu'on est la plupart du temps déjà sur le chemin du retour, la tête remplie de questions auxquelles on a compris que ce n'était pas dans ce genre de manifestation qu'on trouverait des réponses.
On ne s'étonnera pas alors que les militants de longue date préfèrent le plus souvent se donner rendez-vous à l'accueil et passer toute la durée de l'université d'été à discuter entre eux, loin des locaux réservés à l'université d'été.
Vous aurez donc compris que ces grand-messes au cours desquelles on vous demande d'applaudir quand il faut, de rire en même temps que les autres, de suivre le mouvement, me déçoivent toujours beaucoup.
Probablement parce qu'elles infantilisent énormément le militant et réduisent le militantisme à ce qu'il a de plus moutonnier.
Probablement aussi parce qu'en fait à bien y regarder, ces grand-messes auxquelles nous assistons moyennant finances ne sont là que pour mettre en valeur les stars du parti politique...et que les journalistes puissent en interviewer le plus grand nombre en un laps de temps très court ...avez vous remarqué que l'accueil de ces derniers est toujours nettement mieux fait que celui des militants?
Vous comprendrez mieux désormais, je l'espère, pourquoi je ne serais jamais « le parfait militant politique» et pourquoi, je préfère suivre ces fameuses « universités d'été » sur Internet...quand les partis politique nous en donnent la possibilité.
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2 commentaires:

  1. Merci. J'avais déjà été dans des meetings, je trouve ça déjà pas terrible, donc, non, deux fois, non merci.

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  2. Globalement, si je fait un bilan d'étape, en fait, je n'aime pas du tout les partis politiques, quels qu'ils soient!
    Leur évolution est un peu similaire à celle des syndicats.
    Au début, ils avaient et ne perdaient pas de vue l'objectif et leur raison d'être. Et au fil des ans, ils ont fini par ne vivre et agir que pour la propre survie de leurs structures et de ceux qui les squattent! C'est déplorable, non?
    Ce qui m'épate, c'est qu'il y ait encore des gens qui espèrent dans ces systèmes là pour faire avancer les choses et régler les problèmes.

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